Vous connaissez tous Motoi Sakuraba, du moins, je l'espère pour vous. Compositeur de génie et maître du rock progressif, il est à l'origine de perles en terme d'ost telles que Valkyrie profile, Star Ocean ou Shining Force III. On lui reprochera souvent une inégalité trop prononcée parmi ses oeuvres. Au moment où j'écris ces lignes, une des dernières ponte du claviériste fascine par sa pureté. Ouvrez grand vos yeux, ou plutôt, vos oreilles, et laissez moi vous guider dans le monde idyllique de Baten kaitos...

Prologue Peak

Vous l'aurez compris de part son nom, ce court morceau d'environ 40 secondes est un des premiers qu'il nous est donné d'entendre. Bien extrêmement court et classique, il résume, en somme, relativement bien l'ensemble de l'oeuvre. Bon prologue.

To the End of the Journey of Glittering Stars

Ralala... Que dire. Tout va trop vite. La piste débute sur un thème calme et reposant, sans être pour le moins magnifique, thème rencontré à plusieurs reprises dans le jeu orchestré de façons différentes. Vient aussitôt une reprise de cette même mélodie, la grandeur en plus, l'émotion également. C'est superbe. Le second thème de la piste apparaît ensuite, plus affiné, plus aérien, dans une harmonie magistralement efficace. L'alternance entre ces deux thèmes dominants, entre la douceur et la puissance, fait de ce morceau une perle rare à mon sens. Superbe.

The true Mirror

Thème principal du jeu, puisque battle theme ; il a par conséquent une importance capitale dans l'ambiance globale du soft. Eh bien, c'est pari réussi ! Dans un fond très rythmé et efficace, les cordes explorent ici des terrains inconnus, faisant réponse à une ribambelle d'instruments et de sonorités. Le tout implique une grande variété de registres et de goûts, et parvient à combler la lenteur générale des batailles du jeu. Ce titre entraînant est au final une grande réussite. Chapeau.

Vitriolic a Stroke

Second battle theme, celui des boss, présentant peu de points communs avec la première. Piste très rythmée également, bien plus que The true Mirror, avec une forte utilisation de cymbales, une omniprésence des guitares et un thème assez répétitif au final. Très sympa tout de même.

Dark Conviction

Entrée en musique grâce à des roulements de tambour se plaçant par la suite comme base rythmique tout au long de la plage. Cette combinaison avec des sonorités de trompettes dégage une ambiance royale au sens propre du terme. Piste facilement décomposable en deux parties, alternant donc cet esprit magistral de royauté plombant et une intensive progressivité vers l'aigu, sorte de libération. Piste très intéressante.

Between the Winds

Doux au possible, véritable source de relaxation, cette piste ne fait pas preuve d'une originalité bluffante mais se démarque par ses allures mythiques, la harpe ouvrant en quelque sorte une porte vers la légende de Baten Kaitos.

Limpidly Flow

Mélodie extrêmement calme, dégageant une grande tristesse. L'ensemble cordes / piano parsemé de choeurs installe une gravité très imposante. Ça prend aux tripes. Bien que dans un second temps, le piano placé en tant que leader laisse croire à une lueur d'espoir dans cette noirceur, le tout reprend de plus belle après ce court instant de répit. A consommer avec modération.

Soft Labyrinth

On se change les idées avec Soft Labyrinth. Musique très rythmée tout le long. Petite intro que l'on retrouvera plus tard, puis arrivée du thème principal, très entraînant, qui reste bien en tête, avec un léger crescendo final. Je trouve ce thème très beau, allez savoir pourquoi. C'est un réel plaisir de déambuler dans l'unique labyrinthe du jeu, ce morceau dans les oreilles. Place ensuite à un pseudo beat dance-techno, avec simultanément des tonalités graves et aiguës. Sympa. A plusieurs reprises, on sent revenir le thème principal, mais non, point du tout, ils nous font languir ces goujats. Retour non sans attente du thème, et la piste se clôt sur un de crescendo cette fois. J'adore.

Imperial Dynamics

Encore une piste aux allures royales – bien que le titre même ne laisse grande chance au doute. C'est, cette fois, très fin et léger. Une large panoplie d'instruments se côtoient pour un résultat grandiloquent et majestueux, le tout habilement rythmé par des cymbales claires et des basses très régulières (trop ?). Le tout produit un effet de puissance assez prononcé. Ce n'est pas impérial pour rien.

Flighty Spirits

Intro mélodieuse et profonde, le rythme est donné. Balancement entre complaintes distordues de guitares et parties plus douces et lentes, bien que le beat soit toujours présent. Courte et légèrement rébarbative (très légèrement), cette plage n'en demeure pas moins étonnante et originale.

Mystery Cristal

Nous avons ici une sorte de mélopée donnant lieu à une harmonie harpe/clavecin/flûte et chant féminin ; l'ensemble est très beau, doux, et fait véhiculer des images angéliques et paradisiaques. C'est frais, c'est envoûtant, que demander de plus ?

Deterioration

Piste la plus singulière de l'album selon moi. Étrange, mystérieux, noir, sombre, malsain, lourd, terrifiant. C'est tantôt calme et lent, tantôt grave et rapide. Le tout produit une ambiance particulière et unique qui colle parfaitement au jeu lorsqu'elle est jouée. On sent un bouillonnement musical, le mal rôde, personne n'est à l'abri.

Twisted Time and Distorted Sky

Un son lourd et profond, des choeurs, de l'orgue. On se croirait au beau milieu d'une église. Cette plage évoque la croyance, par là même, le courage. Un léger «interlude» contraste le reste par sa clarté, un retour du clavecin et la voix puissante l'accompagnant, mais le tout reprend, intensifié par cette pause déconcertante. C'est épique et grandiose. On aime ou on aime pas.

Brave Way

A l'écoute de Brave Way, on comprend tout de suite où elle se situe par rapport au scénario et ce qu'elle représente, même sans avoir mis les pattes sur le jeu. Hymne au courage et à la confiance, cette piste est malgré tout un poil linéaire avec ses roulements de tambour et son thème qui revient peut être trop souvent. C'est tout de même agréable et s'oppose à certaines autres plages de l'album, graves et moroses.

Supreme Ruler of the Nine Heavens

Aaaaaah...j'aime beaucoup celle-ci. C'est rapide, profond, audacieux, imposant, légèrement théâtral certes, sans être pour le moins superbe. Un seul instrument s'impose en tant que meneur tout au long du morceau (ou presque, oui), mais il fait ressortir tant d'émotions différentes. Clairement différentiables, chacune des phases de cette piste se mêle à merveille avec ses conjointes, le tout se faisant écho. C'est avec joie que je clame à la réussite.

Speaking with the Stars

Ouch....que c'est beau. Simple, triste, mais beau. Morceau le plus long de l'ost au passage, bien que ces 7 minutes et 28 secondes se laissent dévorer comme du saucisson. Belle surprise tout de même : apparition à double reprise du thème présenté plus haut, To the end of the journey of Shining Stars, qui se démarque vis-à-vis du reste par son optimisme dans la douleur. La piste se referme sur une magnifique et délicate soif d'espérance, laissant dans l'esprit du joueur la trace de l'espoir, et uniquement celle-ci. Bien joué !

Le critique touche à sa fin, mais le rêve persistera toujours. Sakuraba prouve par cette OST que son imagination et sa créativité sont bel et bien intarissables. Il nous livre ici un côté de son talent nouveau, fructueux, tout simplement à la hauteur de son génie. Parmi quelques pistes plus classiques et pauvres se cachent de véritables perles rares. A ne pas rater. Quoi qu'il en soit, Sakuraba sera toujours aux commandes de la musique dans Baten Kaitos Origins, et cela pour notre plus grand plaisir. A bon entendeur...

Liste des pistes

Rédigé par JinAshura