Chapitre 1

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Ce soir, la déesse blanche sera plus brillante et cela n'arrive que très rarement. Sa blancheur fera comme si le jour n’avait pas de fin et c’est ce soir là, que la chimère recevra son sacrifice. Comme chaque année, toutes les femmes de plus de 12 ans se positionnent sur la place centrale. C’est à ce moment là que la chimère apparaîtra face à la lune et choisira l’une des femmes, elle devra alors se mettre à genoux. Ensuite, un garçon qui est né ce même jour, devra pour ses 15 ans lui ouvrir la poitrine et sortir le cœur pour l’offrir à la chimère. Si ce sacrifice n’est pas réalisé, la Chimère détruira le village. Pour le garçon, s’il n’est pas tué par la chimère après le sacrifice, il sera admis dans la communauté. Et l'un des garçons pour cette année, c’est moi.
Depuis tout petit, l’ancien du village m’a préparé à ce jour. En conséquent, il m’a toujours mit à l’écart du village pour que je ne me familiarise avec personne. J’avais le droit d’entrer qu’une fois dans le village, après le sacrifice, et c’était la même chose pour les autres garçons nés le même jour que moi. L’ancien était la seule famille qu’il me restait. Je le trouvais gentil, il me racontait beaucoup d’histoires. Notamment celle où le village a connu son unique destruction. C’était il y a 15 ans, mon père qui avait assisté à ma naissance tomba en larme. Il était excédé par ces pratiques inhumaines, car il savait qu’un jour son fils devraient tuer une femme pour intégrer le village. Le soir même, il tenta d’arrêter le sacrifice en défiant la chimère. Celle-ci fut folle furieuse et déchaîna sa rage sur le village. Pour calmer sa colère, le reste des villageois obligea mon père à s’ouvrir le ventre, et ma mère de lui couper la tête avant d’être elle même lapidée. Quand l’ancien me raconta cette histoire, une haine naquit dans les profondeurs de mon corps, elle criait vengeance. Je ne su jamais pourquoi l’ancien me raconta cette histoire, mais il n’en refit jamais allusion. Bref ce soir, je vais devoir faire ce sacrifice, bien que je n’en aie pas envie. Comme je ne suis pas autorisé à entrer dans le village, je pus parcourir les environs à ma guise. Notre village est au cœur d’une forêt magique et si quelqu’un demeure trop longtemps dans ces bois, il finit par se perdre et meurt de fatigue. Seuls les braves doivent y aller pour rapporter la nourriture et l’eau nécessaire à la survie de la communauté.
Il y a peu, j’ai rencontré dans la forêt une fille du village. Quand elle me vit, elle fut effrayée, mais elle osa rester. Elle disait que j’avais les yeux rouges, et que dans le village, ça portait malheur. Elle était très forte, elle m’a dit qu’elle était la fille du chef, et qu’en secret il lui avait apprit la chasse et le combat, ce qui était interdit par les lois du village. Très vite nous devinrent amis, et sa peur envers moi disparut. En 15 ans, je n’avais jamais vu le chef. Cette fille et l’Ancien étaient mes seuls contacts avec le monde. J’ai peur… Et si c’était elle que je devais tuer soir… Elle est si belle, elle a de longs cheveux bruns, ses yeux sont d’un bleu clair, plus clair que le ciel pendant la saison des récoltes, elle avait un an de plus que moi et était promise à un homme qui ne lui plaisait pas. Je ne comprends plus, il y a tellement de contraintes, je n’ai pas envie d’entrer dans le monde des adultes aux prix de la mort d’une femme ! CA jamais !

Eto.

« Tiens, Eto, toujours entrain d’écrire dans ton journal avec ta plume…tu devrais la changer elle est bientôt usée ! » fit l’Ancien entrant dans ma cabane.
Lorsque je le vis, je me mis à genoux et je le saluais, comme le voulait la coutume.
« Bonjour l’ancien, que l’être de lumière vous accorde santé et longévité ! » fis-je.
« Merci à toi, je vois que tu utilises toujours ta plume…pourquoi ? »
« C’est… un cadeau de mes parents, le dernier souvenir qu’il me reste… »
« Et pourquoi me le dis-tu seulement aujourd’hui, pendant ces années, n’ai-je pas gagné ta confiance ? »
Je le regardais, c’était un vieil homme, il ne lui restait que quelques dents, son visage était couvert de rides, ses cheveux étaient longs et tout gris, voir blancs, il portait des vêtements de couleur pourpre, signe de son statut élevé dans le village.
« Alors, j‘attends ta réponse mon fils. » fit-il en tapant de son bâton.
« Si bien sûr Ancien, mais c’était quelque chose de personnel, et je vous le dis, car je crois que je ne vais pas faire le sacrifice ce soir. Ancien, j’en ai assez, assez de me cacher, être exclu du village, tout cela parce que la déesse mère m’a fait naître ce jour maudit ! Et puis, pourquoi personne ne se soulève contre la chimère ? Est-elle immortelle ? » fis-je presque avec un ton de colère.
« Mon fils, tu es particulier, tu as des yeux de sang, et je crois que ton destin n’est plus lié à ce village. » dit-il en me prenant la main.
« Que… que voulez vous dire ? » fis-je, impatient.
« Ecoute moi Eto, je vais te révéler quelque chose que seul moi et le chef du village savons : nous vivons à une époque troublée, et ce sont les chimères qui nous gouvernent. On dit qu’autrefois le monde était gouverné par des cristaux, chacun d’entre eux, représentait une force de la nature, l’eau, le feu, le vent et la terre. Avec ces cristaux, les hommes étaient arrivés à un stade formidable de leur évolution : ils avaient réussi à créer un monde de métal et de machines qui faisaient leur travail à leur place. Un jour, une poignée d’homme réussit à atteindre l’immortalité, et deux monde se créèrent : Les peuples des dragons du ciel et les peuples des dragons de la terre.

Ceux qui étaient des dragons du ciel devaient posséder une grande sagesse pour maîtriser et commander aux cristaux, mais un jour, les peuples du dragon de la terre créèrent les chimères : des bêtes intelligentes, utilisant la magie et ensemble ils attaquèrent les peuples des dragons du ciel. Ce fut une guerre sanglante, les anciens sentant leur fin arriver tentèrent quelque chose, ils brisèrent les 4 cristaux en deux, et lorsque les peuples des dragons de la terre arrivèrent, ils utilisèrent leur pouvoir pour fusionner les 8 morceaux avec les chimères des peuples des dragons de la terre. Perdant ainsi leur immortalité, ils furent massacrés. Mais une fois les peuples des dragons du ciel décimés, les chimères se retournèrent contre leurs créateurs.
« Mais pourquoi cela Ancien, cette histoire est complètement insensée ? » fis-je.
« Oui mon fils, car en fusionnant avec les moitiés de cristaux, les chimères acquirent une conscience individuelle, et furent douées de la parole. Ainsi, l’époque « dorée de l’Avant » prit fin avec le grand cataclysme. Seuls quelques élus furent épargnés, et certains créèrent ce village. Mais, beaucoup voulaient oublier ce sombre passé, alors, ils créèrent une religion, peuplés d’esprits, de déesses et de démons pour survivre à ce monde hostile. Toutefois, certains refusèrent d’oublier. Car ils savaient que d’autres peuples que les hommes avaient survécus au cataclysme des chimères, mais si les peuples le savaient, le reste de l’humanité disparaîtrait dans un élan de désespoir. Se sacrifiant inutilement… »

« Ancien, pourquoi me révéler tout ça…en quoi cela va m’être utile ? » fis-je.
« Si tu as l’intention de mourir ce soir, autant que tu saches la vérité sur notre monde, c’est la moindre des choses que je puisse faire, et… je me sens coupable. Coupable de ne pas avoir pu aider ton père et ta mère. J’ai fait ce que j’ai pu pour remplacer tes parents, et savoir que tu vas peut-être disparaître ce soir, me remplit de tristesse. »
Je vis des larmes couler le long des joues de l’ancien.
« Ancien, vous avez réussi à jouer ce rôle, vous avez été la seule personne à me consoler lorsque j’étais triste, vous avez ri avec moi lors de mes premiers écrits, je vous appelle Ancien à cause des traditions que vous même m’avez apprises, mais au fond de mon cœur, je vous appelle père, et je suis fière de vous appeler comme ça. » fis-je au bord des larmes.
L’Ancien qui s’était relevé, lâcha sa canne elle tomba à terre, et il me serra dans ses bras. Ce fut, la première marque d’affection qu’on me donnait, j’étais en larme, et je le serrai contre moi, aussi fort que je le pouvais.
« Fils, fais comme il te semble. Durant ces 15 cycles, ta vie a été tracée d’avance par les traditions du village, mais ce soir, tu seras ton seul maître. Avec ce que t’ai appris, de ce que tu sais en combat, sur ce monde, tout cela t'aidera j'espère à prendre la bonne décision. Maintenant, prépare-toi, la cérémonie va bientôt commencer. »

Il sortit de ma cabane. Je regardais ma main, elle tremblait légèrement. J’avais peur, je le savais, mais comment passer dessus ? Je me retournais, et j’ouvris un coffre. Un habit rouge était à l’intérieur. C’était un présent de la fille du chef, pourtant je n’aimais pas ce vêtement, car au moment où elle me l’avait remis, j’ai vu toute la tristesse dans ses yeux, ses mains tremblaient, elle aussi devait participer à la cérémonie. Mais que pouvait-elle y faire… Je soupirais en enfilant ces vêtements et je me fis une petite toilette. Par réflexe, je gardais sur moi ma lance, je l’avais confectionnée moi même. Cela ne rivalisait pas avec les épées des gardes, mais je me sentais en sécurité avec elle.

J’enlevais la cape qui me servait d’entrée. Pour la première fois depuis 15 cycles, des rayons de soleil passèrent par cet endroit. Je me dirigeais vers le village. Une fois à l'entrée, des villageois me virent et s'arrêtèrent, ils me lancèrent un regard que je voulais éviter, car ce soir, j’allais faire partie des 3 hommes qui auront pour lourde tâche de tuer, pour vivre.
Je m’assis devant l’entrée du village et je regardais le ciel, je ne cessais de penser à cette fille, le bleu du ciel me réconfortait, mais c’était tellement éphémère…
L’être de lumière parcourait le ciel, et déjà la déesse blanche apparaissait, orgueilleuse, énorme, et rousse. Une fois par cycle, elle rassemble toute sa colère, et une fois dans le cycle elle annonçait les présages de la nuit, une nuit de sang. Cette idée me répugnait de plus en plus. Plus la déesse blanche montait dans le ciel, plus elle emmenait avec elle, le manteau de la nuit, avec ses milliers de sœurs, chacune plus ou moins importante pour la déesse en fonction de sa luminosité, elles étaient vraiment nombreuses.

C’est alors que les tambours se firent entendre, annonçant le début de la cérémonie. Les torches de feu s’embrasèrent. Les hommes commencèrent à chanter d’une voix si grave que je me croyais au royaume des morts. Je pensais aux trois filles qui allaient mourir ce soir, j’en serrais mon poing gauche. Je regardais autour de moi, tout le monde nous regardait, nous les trois adolescents qui allions passer dans l’âge des adultes. Nous arrivâmes devant l’Ancien. Je vis qu’il m’adressa un regard particulier, qui provoqua des chuchotements. Qu’est ce que cela pouvait me rendre nerveux !

Puis le silence s’installa dans le village, attendant que la déesse blanche soit le plus haut dans le ciel. Soudain, une gigantesque ombre arriva. Je devinais que c’était la chimère puisque même le chef de la tribu se mit à genoux. Il était là, à côté de l’ancien. Le chef était le seul à porter des habits blancs, signe de son autorité sur tout le village. On disait de lui qu’il était le plus téméraire. Mais au moment de l’arrivé de la Chimère, lui, aussi bien que moi sentions cette peur au ventre.
« Je suis Valefore, Je domine les airs, je viens voir le sacrifice, et me délecter des cœurs de trois vierges ! Esclaves ! Commencez la cérémonie ! »
Je sentais dans ces paroles, toute la puissance, et l’arrogance de cette créature. Je me demandais à ce moment là, à quoi elle pensait lorsqu’elle attaqua ceux qui l’avaient créée il y a de cela fort longtemps.

Les tambours se firent plus insistants marquant le début de cette cérémonie. Valefore survola les filles concernées, puis se percha sur l’hôtel qui lui était réservé.
De son œil, il créa quelque chose, une lumière qui se dirigea vers les trois filles désignées. Elles se mirent à genoux devant nous. Et au grand malheur, je reconnus celle que je devais tuer, c’était elle, la fille du chef. J’étais en colère, comment le chef pouvait laisser sa propre fille se faire tuer par quelqu’un qui allait êtres des siens !
« OH ! GARCONS ! VOUS AVEZ ETE CHOISIS PAR LA DEESSE BLANCHE. VOUS VOUS RETROUVEZ DEVANT DEUX MONDES, CELUI DE LA VIE, DE LA VIE D’ADULTE, ET CELUI DE LA MORT, DE LA HONTE. CES DAGUES, VOUS MENERONT VERS L’UN DE SES DEUX CHEMINS ! ! » fit l’Ancien de sa voix grave et granuleuse.

Je regardais le chef avec haine, je voyais que lui aussi avait du mal à se retenir, voyant le destin de sa fille qui était à présent entre mes mains. Des prêtres arrivèrent devant nous, une dague sur chaque coussin, ornée de bijoux et de pierres précieuses. D’un geste synchrone nous prîmes ces dagues.
Le premier engagea la cérémonie. D’un coup, il planta le couteau dans le cœur de la jeune femme. Celle-ci ne poussa qu’un petit cri, et elle s’écroula. Le sang sortait de sa bouche, et très vite, il ouvrit le corps et extirpa le cœur, qui battait encore. Je ne pouvais regarder, je sentis mon ventre se torde, je croyais que j’allais me vider. Il déposa le cœur sur le coussin et le prêtre l’apporta à Valefore qui le mangea en quelques minutes.
Le second, ne prit pas cette peine, avec la dague, il enfonça le couteau à côté du cœur, et fit une entaille et chercha de sa main le cœur de la jeune fille. Celle-ci hurlait, à la joie de Valefore.

« C’est bien, cet homme sera fort ! ».
Tout le monde applaudissait pour sa « victoire », tous, sauf moi, qui restait là sans bouger, la dague à la main.
Ce fut à mon tour. Je la regardais dans les yeux, elle me regardait également, je devais le faire, je fis un pas en arrière pour lui asséner un coup fatal. Je levais la tête vers le ciel, et je vis quelque chose qui me surprit. La déesse blanche était en train de rougir, je n’avais jamais vu ça, qu’est ce que cela voulait dire ?

« ALORS ESCLAVE ! ACHEVE LA ! OU PREFERES-TU LA MORT ? » me fit Valefore. Elle me dévisageait, m’incitant à faire ce que je devais faire.
C’est alors, que je me souvins d’une chanson de l’ancien qui m’avait émue lorsque j’étais petit, je ne pouvais plus me retenir. Je me reculais et sous la déesse je me mis à chanter, d’abord, tout doucement, puis de plus en plus fort, jusqu’à chanter en regardant fixement Valefore, je serrais de plus en plus fort ma dague, puis je criais ma chanson et je décidais enfin de jeter la dague sur Valefore, elle fut surprise et je lui crevais l’œil. Elle hurlait de douleur, tout le monde paniquait, sauf l’Ancien qui restait de marbre.
« VALEFORE ! Je renonce à tuer cette femme ! »
« Traître comme ses parents ! IL FAUT L’OFFRIR EN OFFRANDE ! » Fit l’un des villageois !
« HUMAIN ! TU VAS MOURIR ! » Fit Valefore.
Soudain, j’entendis un coup de Tonnerre, je ne comprenais pas, il n’y avait pas de nuages. Je vis le chef du village, faire rejaillir le tonnerre de cette objet étrange, les coups se répétèrent, je ne pouvais les compter. Valefore les reçu de plein fouet, cela la blessa et elle s’enfuit, mais en promettant de revenir.
« Chef , quelle est cette magie ? » fis-je.
« Chef, il faut le tuer, sinon, Valefore va détruire le village ! » fit de nouveau ce même villageois.
« Ecoutez tous ! Ce soir, depuis 15 ans, Eto fut le premier à se révolter, comme son père, ce que vous avez vu de ma part était de la technologie, de ses objets là ils y en avaient des milliers à une certaine époque, mais ce ne sont plus que des vestiges. Aujourd’hui, j’ai vu des garçons prendre du plaisir à tuer ces jeunes filles, uniquement pour être acceptés dans le village, ce ne sont pas eux les fautifs, mais nous tous, nous qui avons exclu ces enfants depuis 15 ans. Avec ce qui vient de se passer, une décision doit être prise : soit nous restons isolés, c’est à dire, des hommes qui se contentent de survivre, soit, nous changeons, et quitte à nous battre jusqu’au dernier. Mais si Eto s'en va et survit au moins une personne transmettra aux générations suivantes le fait que notre peuple a voulu se libérer de l’emprise des chimères ! » fit-il en levant le bras.

C’est alors, que je criais de joie, tout le monde me regarda et la fille de chef me suivit dans mon élan. Le chef arriva près de moi et me mit la main sur l’épaule.
« Eto, prends mon épée, va. »
Je vis le regard rempli de joie de la fille du chef, et j'acceptais. Je me mis à genoux : « L’Ancien, Grand Chef, j’accepte votre requête, et j’aimerai partir dès cette nuit pour explorer le monde… Les chimères sont peut-être cruelles, mais, peut-être qu’un jour, les hommes se soulèveront, pour détruire ce que nous même avons créé il y a de cela si longtemps. »
L’Ancien s’approcha de moi et mon confia une carte.
« C'est une carte très ancienne mais peut-être t’aidera-t-elle… Adieu mon fils, car je sais que tu ne reviendras pas ici. Eto, aux yeux de feu. »
J’avais presque les larmes aux yeux. Mais c’est en cette nuit si sacrée, que je décidais d’entreprendre mon voyage. Au moment de quitter le village, j'eus une idée qui me traversa l’esprit : un monde sans chimère, idée que j’oubliais très vite.

Cela faisait maintenant cinq levés de l'être de lumière que je marchais à travers la forêt. L’être de lumière était au plus haut, je décidais donc de faire une pause. Je m’adossais contre un arbre, et je fermais les yeux. La forêt avait changé, ce n’était plus les grosses fougères et les arbres à résine qui étaient dominants, mais des arbres à feuilles de toutes sortes, il y avait même des buissons avec des baies. L’Ancien me l’avait raconté, il m’a dit qu’un jour il était sorti du village, et était arrivé dans un endroit où la forêt n’était plus si agressive, qu’il était plus facile d’avancer dans les bois. Je me demandais si le spectacle que je voyais aujourd’hui était tellement différent de ce que lui avait vu.

Je décidais de repartir, mais il y avait quelque chose qui maintenant me préoccupait : pourquoi faisait-il toujours beau, pourquoi il ne pleuvait qu’à des moments précis… à présent que je devais me débrouiller par moi même, je me posais ces questions…
Je commençais à voir la fin de la forêt, et lorsque j’en sortis, le spectacle était affligeant. Le ciel était couvert, aussi noir que lorsqu’on voyait arriver le démon des eaux au village. Mais ce n’était pas ça. Je m’approchais de la terre pour la sentir. D’habitude, lorsque la terre est saine, un tas d’odeurs sortent du sol, mais là, il n’y avait qu’une seule odeur : l’odeur du feu. J’avançais péniblement, à chaque pas, on aurait dit que des milliers d’insectes se réveillaient, tous plus noir les uns que les autres. L’air me brûlait la gorge, c’est à ce moment que je réalisais combien la forêt nous avait protégés, moi et mon peuple. Bientôt, je me trouvais à quelques centimètres du sol, je commençais à voir trouble, je pensais que la déesse de la terre voulait me reprendre, et qu’elle m’avait jeté un sort pour que je meure sans souffrance.

Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais dans une drôle de salle, je tournais le tête, et je vis que j’étais nu. Je voyais mes rondeurs, car j’avais toujours mangé plus que ce qu’on me donnait, mais je crois que la déesse mère a compensé en me donnant force et raison.

Je voulais me lever, lorsque soudain, ma tête cogna contre quelque chose. De la Magie ? C’était incroyable, c’était encore plus dur que la pierre, et pourtant ce n’était même pas visible. Soudain, je vis quelque chose se poser au dessus de moi, c’était un visage, mais il était monstrueux, sa peau était noire, ses yeux avaient la couleur du sang, et de la fumée sortait de sa bouche.

« NON ! UN DEMON ! Je suis au royaume des morts ! » fis-je.
Je voulais me débattre, lorsque soudain mon poing traversa cette magie, je vis du sang sortir de ma main. Une douleur me parcourra le bras, j’étais presque paralysé, je hurlais ma douleur. Tout à coup, j’entendis une voix.

« Hé, calme toi, tu veux mourir ou quoi ! ! »

C’était ce démon qui me parlait, j'avais peur et je me cachais dans un coin. La chose que j’avais touchée se souleva, me libérant le passage. J’étais terrifié, quel genre de magie cela pouvait être ? Soudain, je vis un objet brillant à la taille de ce démon, je le reconnaissais, c’était ce même objet que le chef avait utilisé pour chasser la chimère Valefore. Je réalisais que peut-être tout ce qui m’entourait n’était pas magique, mais « technologique. » La salle était d’un blanc très marqué, et j’entendais des bruits répétés qui venait d’un objet au dessus de moi.

« Là, tu n’as rien à craindre, tu es dans une salle de repos. ».

Le démon parlait, et je le vis qu’il enlevait sa peau, son visage m’apparaissait. C’était celui d’une femme, elle avait les cheveux encore plus noirs que la terre que j’avais vue il y a peu. Elle avait des yeux en forme de noisettes, et ses yeux étaient d’un bleu profond, comme la fille du chef. Elle s’approcha de moi et regarda au niveau de ma taille.

« Hé mon gars, t’es plutôt bien foutu, d’où est ce que tu viens, ta peau n’a pas la même pigmentation que la mienne, regarde. »

Elle me prit ma main qu’elle mit contre la sienne, c’était vrai, sa peau était si blanche, on aurait dit un mort, tandis que moi, elle était si « vivante », je ne trouvais pas d’autre terme.
Elle se tourna et me donna mes habits que j’enfilais rapidement. Je n’avais pas honte d’être nu devant un homme ou une femme, personne ne m’avait dit que c’était mal, mais l’Ancien m’avait suggéré de toujours m’habiller quelque soit le lieu.
La femme s’assit et me regarda : « D’où tu viens, tu n’es pas d’ici. Moi et mon amie t’avons trouvé à la surface, tu es sacrément résistant pour un homme, d’habitude quelqu’un qui va à la surface ne tient pas plus de 5 minutes. »

« Je…je ne comprends pas ce que tu dis… « Surface », « minutes », qu’est ce que cela veut dire ? »
Ma question semblait l’étonner.

« Ben tu sais, la surface c’est là où les chimères sont. Nous, nous sommes dans la Terre, sous la terre. Et minutes, ben c’est ce qu’on appelle le temps, ce qui sert à nous dire à quel moment de la journée nous sommes. »

Je commençais à comprendre, je réalisais que j’étais devant un autre peuple que le mien. Et ils en savaient plus que moi.
« Je viens de la forêt située au Nord de cette région. Là-bas, on n’a pas tout ce que vous avez ici, par contre, l’être de lumière nous accorde sa bénédiction tout le temps ! »

La fille se leva.
« Pas possible, des hommes vivent dans ces forêts, avec le soleil ! Je n’y crois pas. » Fit-elle très étonnée.
« Soleil, c’est le nom que vous donnez à l’astre qui brille dans le ciel ? »
« Oui, oh, là là, je suis si excitée, tu vois, j’ai 15 ans, et jamais je n’ai pu voir le soleil, comme tout le monde ici. »
« Ah, c’est à cause de la chimère ? »
« Non, nous ne dépendons pas d’une chimère, nous sommes indépendants, aucune chimère ne vient sous terre. »
Ce qu’elle venait de dire agissait comme un feu qui me rassurait. « Alors, il y existe des peuples qui vivent librement ? Sans besoin de sacrifice pour survivre.
« A quoi tu penses pour sourire ainsi ? » fit-elle.
« Là où je vivais, nous étions soumis à Valefore, mais je me suis révolté, fis-je en remuant des mains, mais quel est ton nom ? »
« Je m’appelle Anandes, et toi ? »
« On m’appelle Eto. »
On moment où je dis mon nom, elle prit peur.
« Que se passe t-il ? Ai-je dit ou fait quelque chose de mal ? »
« Dans notre langage Eto veut dire le destructeur. Et souvent, on donne ce nom à des gens qui ont les yeux de sang, es-tu venu ici pour nous tuer ? ! »
« Pas du tout ! On m’a donné ce nom car dans mon village, ce nom signifie « celui qui représente le milieu ».
Soudain, elle se leva.
« Serait-il possible que… Attends-moi ici. »

Elle sortit de la pièce, la porte s’ouvrit et se ferma toute seule. Je fus surpris, mais je me rassurais en me disant que c’était de la technologie. Je regardais autour de moi, mes armes, ma lance et mon épée étaient là. Je levais la tête vers le haut, l’espace était suffisant. Je décidais donc de m’entraîner. Lance en main, j’imaginais des animaux m’attaquer, c’est à ce moment là, que je me suis demandé : que ferais-je si un jour si, au bout de cette lance se tenait un homme, aurai-je le courage de le tuer ? Je n’avais pas été capable de tuer une femme, c’était une faiblesse en moi parmi tant d’autres. Je décidais de continuer, et au même moment, la porte s’ouvrit. Je reconnaissais la jeune fille, elle était avec un homme d’un certain âge, il portait quelque chose sur le visage, deux paires de yeux, j’étais étonné.

« Salut à toi, voyageur, à ce que m’a dit ma fille, tu viendrais de la forêt au Nord ? » fit-il en s’asseyant devant moi. Sa voix était grave, plus grave encore que celle de l’Ancien, pourtant, je ne sentais rien de mauvais chez cet homme. Comme sa fille, je décidais de lui faire confiance. Pour le lui montrer, je posais au loin ma lance.

« C’est juste… Double regard… » Fis-je.
« Oh, oh, voilà un nom bien étrange, est ce à cause de mes lunettes ? » me fit-il en me les montrant.
« Lunettes ? Vous êtes tellement étrange comparé à moi, et pourquoi vous avez la peau si blanche ? »
« Hmm, je dirais que c’est vous qui êtes étrange, que savez vous de notre monde ? »
Je décidais de lui raconter tout ce que je savais, ma religion, mes croyances, mes compétences, le pourquoi de ma présence, et cette histoire, entre les peuples des dragons du ciel et et ceux de la Terre.
Après mon histoire, il se gratta la barbe.
« Hmm, je comprends mieux. Tu as des connaissances Eto, mais moins que nous. Vois-tu, tu es dans une ville souterraine. Nous sommes des descendants des peuples des dragons de la terre. »
Sa phrase me surprit.
« Mais je croyais que cette guerre avait, et les chimères… »

« Oui, mais nous n’avons pas tous été tués, il y eut des survivants chez les peuples des dragons de la Terre, et également chez ceux du ciel. Il faut savoir, que nous, les peuples de la terre n’étions pas tous pour la création des chimères, et nous n’avons pas pris part à ce conflit. Et je crois savoir, que les peuples du ciel n’étaient pas aussi unis. Bien sur, il y avait ceux qui contrôlaient les cristaux, mais il y avait aussi les peuples de base, qui ne faisaient que servir ces peuples qui dirigeaient les cristaux. Lors du cataclysme, les peuples des dragons du ciel partirent pour la terre, et une partie arriva dans les forêts du Nord. A cause des nuages de poussière, beaucoup moururent, car ils n’étaient pas habitués au manque de lumière. Nos éclaireurs nous ont indiqués récemment qu’une tribu avait survécu, nous n’étions pas surpris, mais nous avons choisi d’oublier, car, préservés des poussières, peu étaient assez fou pour venir jusqu’ici. C’est pour cela que ma fille fut surprise de la signification de ton nom. Car, ce nom que tu portes est un vestige des peuples des dragons du ciel. »

Son histoire était passionnante, et en même temps, étonnante. Je venais d’apprendre un peu plus sur mes origines.
« Mais, n’avez vous pas peur qu’une chimère arrive un jour ici ? »
« Pas vraiment, notre région en surface est inhospitalière à toute vie. Nous n’avons pas grand chose à craindre. » Fit-il.
« Eto, veux-tu que je te fasse visiter notre ville ? » me demanda Anandes.
« J’en serais honoré…mais dite moi Ancien, une dernière chose : personne n’a jamais pensé à tuer les chimères ? »
Ma réponse le fit éclater de rire.
« Les tuer ? Mon brave, même avec les armes que nous avons, nous n’arriverions qu’à les égratigner… non… seul… »
Il s’interrompit et commença à réfléchir.
« Anandes, je te le confie. Passez à la bibliothèque, je viens me souvenir de quelque chose. »
« Bien père. » fit-elle.
Il sortit et Anandes m’emmena avec elle, pour me faire visiter. Avec l’histoire de ce vieil homme, je commençais à croire que si des hommes de mon peuple avait survécu, peut-être qu’ils connaissaient le moyen de les tuer. Finalement, cette idée d’une ère sans chimère ne m’avait jamais quitté depuis mon départ.

Nous avions fait le tour de la ville. Elle m’expliquait tout et parlait calmement, mais toujours avec le sourire.
Mais, bien que cette ville fût agréable, à chaque fois que l’on passait devant des habitants, ils se retournaient tous, comme s’ils avaient vu l’esprit des morts. On s’assit devant ce qu’ils appelaient une fontaine.

« Alors, qu’est ce que tu penses de notre ville ? » me questionna-t-elle.
Je la regardais. A présent elle portait un pantalon très serré de couleur noir, et un haut blanc qui s’arrêtait à la hauteur de sa poitrine. Elle avait un petit manteau orange foncé qui s’arrêtait à la taille.
« C’est une jolie ville, mais je la trouve trop artificielle. »
« Artificielle ? » fit-elle me fronçant les sourcils.
« Dans mon village, on fabriquait une cabane, des armes pour nous défendre. Tu dis que c’est beau. Tu as raison, mais je trouve inutile une fontaine où on ne peut pas boire. Si on ne peut s’abreuver, autant ne pas la construire… Et… »
Je décidais de m’arrêter, je crois qu’elle était en train de se mettre en colère.
« Et toi, comment tu faisais pour te divertir ? Hein ? » Me fit-elle en s’approchant de mon visage.
« La forêt nous donnait tout… tout ce qui nous fallait… et, le soir… le ciel était étoilé, à… à ce moment là je m’évadais et… Anandes, tu peux arrêter de me fixer comme ça, j’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas ! »
« C’est un peu le cas, je préfère te regarder, c’est tellement rare de voir un étranger ici, tu as du t’en rendre compte, non ? Mais ta vie ne t'ennuyait jamais ? »
« L'ennui ? C'est quoi ? Cela se mange ? »
Anandes était très surprise.
« L'ennui c'est quant tu ne sais pas quoi faire, que le temps ne semble pas avancer... tu comprends ? »
« Non. » fis-je
J’étais gêné, je n’arrivais pas à m’échapper de son regard, heureusement, elle arrêta.
« Bon… On va à la bibliothèque, je crois que mon père veut te voir. »
Nous nous y rendîmes. Je levais la tête au-dessus de moi. Je voyais des centaines de « soleils » qui fournissaient la lumière à la ville, mais je comprenais que rien ne pouvait remplacer cette chaleur que je connaissais. Je regardais Anandes qui était de dos. C’était une jolie fille, et je décidais de lui faire une proposition.
« Anandes… Tu sais, je ne compte pas rester ici… J’ai encore envie de voyager… Mais tout seul, cela risque d’être long et « ennuyant » comme vous dites, alors, j’aimerais savoir si tu… Aimerais venir avec moi ? »
Ma proposition eut un effet sur elle, car elle s’arrêta. Elle leva la tête, regarda autour d’elle.
« Eto… ici… nous sommes à l'abri… et si on va dehors… » fit-elle la tête vers le bas en évitant de croiser mon regard.
Au même moment, nous arrivâmes au lieu qu’elle appelait la bibliothèque, nous entrâmes. Une étrange odeur m’arriva au nez, je n’avais jamais senti une odeur pareille, mais je m’y accommodais. En allant vers son père, je pensais à quelque chose : cette ville est belle, mais pourra-t-elle vraiment échapper aux chimères pour l’éternité ? Les habitants de cette ville ne voudront jamais sortir et explorer le monde… cette vie leur suffit ? Je comprenais de mieux en mieux ce qu’eux, appelaient l’ennui. »

« Ah…vous voilà, approchez, j’ai quelque chose à vous montrer. » Le père d’Anandes ouvrit un livre, je n’arrivais pas à lire l’écriture, elle était différente de la mienne et de celle de mon peuple.
« Si vraiment tu t’accroches à cette idée d’un monde sans chimère, peut-être devrait tu essayer de comprendre comment elles sont nées. Dans ce livre est écrit qu’au Sud de ce monde, il existe les vestiges d’une cité, peuplée par des gens de la même origine que nous. Seulement, ce peuple des dragons de la Terre est à l’origine de la création des chimères, le seul problème et que nous manquons d’informations pour que tu puisses t’y rendre. »

A ce moment là, je pensais alors à la carte que m’avaient donnée l’Ancien et le Chef du village lors de mon départ. Je la sortis de ma petite sacoche que je gardais toujours auprès de moi.
Le père d’Anandes écarquilla les yeux
« Oh…. Quel trésor ! Une carte de l’Ancien Monde, c’est incroyable. Eto, ce que tu possèdes est une véritable Relique. Alors voyons... ah, ici. Alors, selon l’échelle de la carte, il te faudra cinq jours pour y arriver…. Mais vraiment quelle merveille. Eto, puis-je garder cette carte pendant une journée ? »

« Bien sûr, je compte pas partir tout de suite. »
Cette nouvelle semblait réjouir Anandes.
Soudain, un bruit strident me perça les oreilles, par réflexe je pris ma lance.
« Qu’est ce que c’est père ! » fit Anandes.
« Oh… Cela fait une éternité qu’elle n’a pas retentit, c’est le signe qu’une chimère approche de la ville ! »
« Une chimère ! Mais pourquoi ? ! » fit-elle, effrayée.

Un homme arriva en courant, épuisé et blessé.
« Maître ! C’est très grave, une chimère a percé le dôme, elle dit qu’elle se nomme Valefore et qu’elle vient pour l’étranger. Si on ne lui livre pas, elle détruira toute la ville ! »
« Oh Mon Dieu…. » fit le père d’Anandes.
Une colère montait en moi, la chimère m’avait suivi et avait su résister à la poussière qui avait faillit m’ôter la vie. Et maintenant, elle va s’en prendre à la ville.
« J’y vais ! » fis-je.
Anandes me retint par le bras : « Tu es fou, elle va te massacrer ! Et il risque d’y avoir des morts ! »
Elle avait raison. C’est alors qu’il me vint une idée.
« Père d’Anandes, vos peaux qui vous servent à vous protéger à l’extérieur sont-elles bonnes ? »
« Heu…même en faisant attention, le masque ne tiendra que peu de temps… » fit-il.
« Parfait. Même la chimère aura du mal à tenir dehors, on va l’affaiblir, puisque vous avez dit qu’on ne peut pas la tuer ! »
« Attends… »
Le père d’Anandes ouvrit son manteau et il me donna une lance, elle brillait comme l’être de lumière. »
« Cette lance est magique, elle brille lorsqu’une chimère est proche et de plus, elle est incroyablement solide. J’espère que cela t’aidera. »
Je la pris avec honneur. Avant de quitter la bibliothèque, je me retournais une dernière fois.
« Puis-je connaître votre nom ? »
« On m’appelle Thor, maintenant dépêche toi ! Anandes, va préparer l’escalator de première classe. »
« Mais…cela fait une éternité qu’il n’a pas fonctionné ! »
« On doit sauver cette ville ! Va ma fille ! Va ! ! »

Je me dirigeais vers la Chimère, mais je pouvais déjà voir que les blessures que le Chef du village lui avait causées n’étaient pas complètement cicatrisées. Si seulement j’avais ces armes à disposition !
« VALEFORE ! C’est moi que tu cherches ! »
« AH ! TE VOILA ! JE VAIS M’OCCUPER DE CELUI QUI ME FIT PERDRE UN ŒIL, ET APRES TOI, JE MANGERAI TOUS LES HABITANTS DE CETTE VILLE ! »
Sa voix était chargée de colère et de haine.
Valefore commença à battre des ailes cela créa un vent infernal. J’arrivais à peine à tenir debout ! Il déclencha son laser, son rayon me blessa à l’épaule gauche. Et le sol avait été percé. Je comprenais à présent pourquoi personne n’avait jamais osé la défier. Mais il n’était pas question de m’enfuir
Je me relevais, elle était prête à m’achever, lorsque soudain j’entendis une voix.
« ETO ! L’ELEVATEUR EST PRET ! »
C’était Anandes, sa voix était comme une lueur dans le noir, je décidais de lui faire confiance malgré que je ne comprenais pas ce qu’était un élévateur.
Je me levais et je courus aussi vite que je pouvais, la chimère était à mes trousses prête à me dévorer.
Je vis Anandes, et cela me donna un regain de force. J’aperçus l’entrée, cela devait être l’élévateur ! Je décidais de me stopper. Je ne bougeais plus, la chimère fonçait vers moi prête à me tuer. Je repensais à une scène de chasse, j’avais été bloqué par un animal beaucoup plus fort que moi, au dernier moment je m’étais écarté et le bête emportée par sa course fonça dans l’arbre et resta sonnée. Peut-être que cela pouvait marcher !

Au dernier moment je m’écartais et c’est ce qui se produit, la chimère entra directement dans la pièce, mais elle avait eu le temps de me percer le ventre avec l’une de ses serres.
« KYA ! ! ! ! kof, kof, kof. »
Je mis ma main devant la bouche, je sentis et vis du sang en sortir. Ce n’était pas bon.
«A…Anandes…emmène moi à la surface…je dois… la faire partir ! ! ! »
« Mais…tu es blessé, si tu montes, les poussières toxiques vont entrer dans ton corps et tu risques de mourir ! »
« J’enfilais la peau sur ma tête, cela sentait mauvais, mais étrangement, je voyais très bien.
« S’il te plait…tout ce qui arrive est ma faute… je t’en prie ! »
Elle ne répondit rien et m’emmena à la surface. Elle appuya sur quelque chose, et soudain ma vision devint rouge. Je ne vis qu’une ombre au-dessus de moi, c’était la chimère. Elle était mal en point. L’œil que je lui avais crevé saignait et je voyais les toxines entrer à l’intérieur !

« MAUDIT VERS DE TERRE ! ! JE VAIS TE TUER ! ! ! »
Je la voyais qui avait du mal à voler, et je me souvins de mon arrivé ici. Les poussières étaient encore plus importantes près du sol. Je devais trouver un moyen de la plaquer au sol. Ses ailes provoquaient des tourbillons incroyables, et malgré ma peau je me sentais comme dévoré par un animal mais de l'intérieur.
Elle monta très haut dans le ciel, et se laissa tomber, bec en avant, pour me transpercer.
Je faisais encore confiance à mon corps et je la laissais fondre sur moi. Soudain, au dernier moment, je m’enlevais de sa cible, et la chimère n’avait plus assez de force pour se dégager, elle fonçait vers le sol, lorsqu’elle l’atteignit, tous les alentours se mirent à trembler. Ma vue se troublait de plus en plus, mais je me ressaisis et je sautais sur le coup de la chimère, et d’un coup, je lui enfonçais ma lance dans le crâne.
Elle poussa un cri qui faillit me rendre sourd, c’était à peine supportable. Une douleur atroce me parcourut le corps, mais elle bougeait encore. Prenant mes dernières forces, je pris mon épée, et je lui assainis des dizaines de coups sur le crane. Son sang giclait de partout, j’en fus recouvert sur tout le corps. J’étais à peine éveillé. La seule idée que j’avais : la tuer.
Soudain, mon corps tomba à terre, je ne sentais plus rien, je n’avais plus de sensations, tout devint noir.

  Chapitre 1 sur 20  

Bouquin, si t'avais des couilles, je te les arracherais !, Kainé, Nier Thèmes
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