Chapitre 14

Jamais je ne me suis autant senti en confiance. Je regardais Alucard.
Tout à coup je lançais de toutes mes forces ma lance. Alucard ne s’y attendait pas. La lance le transperça, mais le plus impressionnant c’était qu’il fut emporté contre le mur.
Je me lançais en courant pour le rattraper, tout à coup Nosphératu se dressa devant moi.
« HAKU ! ! ! »

Celle-ci intervint et donna un grand coup de queue dans le buste de Nosphératu qui la projeta loin dans les airs.
« Occupe-toi d’elle ! »

Je regardais mes amis qui n’en revenaient pas. Je leur fis signe de la tête et je repartais au combat.
Je courais pour me rapprocher d' Alucard. Il était collé contre le mur, du sang sortait de sa bouche, il me vit et me cracha dessus.
« Pas mal… pour un mortel. »
Je pris ma lance et sans rien dire je l’enfonçais encore plus. Je la tortillais.
« Ça, c’est pour avoir torturé ma chimère ! ! »

Le sang commençait à couler et à gicler.
« Tu es à ton maximum ? » fit-il en riant.

Je ne répondais pas.
Avec ma lance, je sortais Alucard du mur et je le propulsais à l'opposé.
« Tu vas regretter de m’avoir poussé à bout ! »

D'un coup, je donnais un coup de poing dans le ventre d’Alucard. Je sentais une force m’aider. Alucard fut propulsé en arrière. Il s’enleva lui même ma lance de son corps qui était à présent maculé de sang et me la lança à ma grande surprise.

Alucard me regarda avec un sourire sadique tout en craquant les os de sa nuque. À ce moment-là, je vis Haku se déchaîner. Elle avait étranglé Nosphératu puis avait foncé vers le centre et au dernier moment elle libéra sa prise. Ce qui fait que Alucard fut écrasé par Nosphératu.

Le choc fut terrible. J’avais du mal à garder mon équilibre du fait des vibrations. Un immense écran de fumée se forma. Je profitais pour donner un coup dans le vide avec ma lance pour chasser le sang qu’il y avait dessus.

Je m’approchais doucement du cratère.
Tout à coup j’entendis la voix d’Alucard.

« MAGNIFIQUE ! ! je dois l’admettre, tu es plus fort que moi à ce stade. Je ne sais pas ce qui s’est passé en toi, mais ta force est à présent sans égal. Je ne vais pas continuer le combat sous cette forme. JEUNE HOMME, TU VAS DÉCOUVRIR UN STADE QUE JAMAIS AUCUN INVOKEUR N’A ATTEINT, LE STADE ULTIME, LA FUSION ENTRE UN INVOKEUR ET UNE CHIMERE ! ! »

À ce moment-là, la fumée se dissipa. Alucard et Nosphératu s’étaient relevés.
« Le stade trois ne s’obtient pas par la volonté ou par l’exercice. Lors de la fusion entre les cristaux et la chimère, ce stade d’évolution s’est créé par la volonté des cristaux. Autrement dit, c’est mon cristal de la terre qui m’a accordé il y a des siècles ce stade. C’est d’ailleurs à ce moment-là que ce cher Lucian prit peur de moi. J’étais devenu une menace pour lui. Il savait que s’il m’affrontait, il perdrait d’office. Aussi il a imaginé un stratagème pour me piéger. Tu as remarqué que cette terre est constamment recouverte de nuages. C’est un de mes pouvoirs. Je maintiens cette terre dans une relative obscurité pour que ma race puisse vivre. Mais ce pouvoir diminue un peu pendant mon sommeil. Et ici, les effets se font sentir par des trouées dans le ciel. Aussi un jour pendant que je dormais, lui et quelques partisans ont déplacé mon cercueil ici et ont attendu le lever du jour. En me réveillant, je fus frappé par les rayons du ciel. Cela ne m’a pas tué, mais j’étais si faible que Lucian a pu m’emprisonner.
Mais assez de bavardage, je vais te montrer à présent le stade ultime, et peut-être alors tu vas regretter de m’avoir affronté ! » fit-il en écartant les bras.

La fumée se dissipa et je vis tout à coup Alucard et Nosphératu l’un devant l’autre. C’est alors qu’une lumière violette apparue entre les deux. Une masse se créa et les deux corps furent attirés. J’entendais Alucard rire de toutes ses forces. Haku me rejoignit pou guetter ce qui allait se passer.
C’est alors que je vis quelque chose sortir de la boule. Je regardais attentivement. C’était Alucard. Il était recouvert d’une épaisse couche d’écaille. Il avait les ailes de Nosphératu dans le dos. Au bout des mains et des pieds, de longues griffes acérées. Je me sentais mal. Je fis un pas en arrière.

Alucard me regarda. Ses yeux étaient à présent d’un rouge écarlate.
Il déploya ses ailes et me fonça dessus. Je tentais de parer avec ma lance, mais avec le choc je reculais sans arriver à m’arrêter.
Je fus envoyé contre le mur. La douleur du choc me parcourut tout le dos.
C’est alors qu’Alucard prit de l’altitude. Une masse de terre se souleva et vint dans ma direction. J’allais me faire écraser quand tout à coup Haku vint se positionner devant moi. La masse de terre commença à l’écraser. On essayait de s’en extraire, mais rien à faire, Alucard avait bloqué tous les côtés.
Je commençais à penser que j’allais mourir.
Tout à coup j’entendis la voix de mon cristal qui résonnait.
« Pourquoi est-ce que tu te bats finalement ? »
« Je me bats pour qu’il vienne avec nous. »
« C’est trop simple comme réponse. Je ne suis pas satisfait. Pourquoi est-ce que tu te bats ? »
Malgré la situation je commençais à réfléchir et tout à coup le visage d’Anandes m’apparut. Je me souvins lorsqu’elle fut blessée à cause de moi lors du tournoi à Midgard. Puis je vis son visage me sourire.
« Oh….Quel beau sentiment. Il s’est encore renforcé en toi. Alors pourquoi te bats-tu ? »
« Je….JE ME BATS POUR ELLE ! ! »
« Et si un jour tu devais perdre ce pouvoir pour vivre à ses côtés, renoncerais-tu à cette vie ? »
« Ce….cela serait pour moi alors le plus beau jour de ma vie… »
Tout à coup la voix du cristal se mit à rire.
« Il y a des siècles, j’ai posé la même question à Shogun, il a donné les mêmes réponses. Ta chimère te soutient, elle et moi allons t’aider….Que s’ouvre le chemin de la fusion ! »

Tout à coup le corps de Haku se mit à briller. Je sentais qu’elle rentrait en moi. Une immense douleur me parcourait le corps, j’arrivais à peine à respirer. Je regardais ma peau, elle devenait très lisse. Je sentis quelque chose sortir de ma colonne vertébrale et de mon bassin. Je tournais la tête et je voyais une longue queue bouger. Enfin, je sentis ma langue se modifier. À présent elle était plus longue et j’avais un besoin de la sortir pour tâter ce qu’il y avait autour de moi.

Je sentais la force d’Ashura et celle de Haku se mêler à la mienne.
« ALUCARD ! ! ! REGARDE ÇA ! ! ! »
Je pensais à l’eau. Celle que j’avais appelée tout à l’heure. Elle se faufila à mes pieds. Avec mes poings, je commençais à pousser la terre qui m’écrasait. L’eau faisait de même. Elle s’infiltrait dans la terre jaillissant de partout, je frappais de toutes mes forces et je commençais à me frayer un chemin. Je vis enfin le bout. J’avais réussi.
Je tentais de retrouver ma respiration. Puis je levais la tête. Je commençais à sentir la fatigue en moi. Le niveau de fusion a un prix. Je me fatiguais beaucoup plus vite. Cela veut dire que Alucard ne doit pas être au mieux de sa forme.

Je demandais à l’eau de m’élever dans les airs. Une colonne d’eau apparut et m’éleva à la hauteur d’Alucard.
« Tu m’impressionnes de minute en minute. Toi, un mortel, tu as reçu la bénédiction de ton cristal. Hmm j’en ai des frissons. J’ai hâte de mettre ce pouvoir à mon service. »
« Tu…tu vas venir avec nous ! »
« Petit obstiné… »

Il s’approcha de moi et d’un coup me planta sa main dans le ventre. Celle-ci me traversa le corps. La douleur fut atroce. Mais c’était l’occasion. Je lâchais ma lance et je me serrais contre lui.
« Que…que fais-tu ? »
« J’ai dit que tu allais venir avec nous et…JE VAIS TENIR MA PROMESSE ! ! »
Tout à coup une gigantesque colonne d’eau nous entoura.
« Que tu sois vampire, chimère, une chose est sûr. Tu ne peux respirer sous l’eau. »

Alucard sembla réaliser ce que je voulais faire, mais ma vision commençait à se troubler, je devais faire vite.
Alucard tenta de se dégager, mais je le tenais fort.
« Eau…à toi de jouer….Mes amis sauront le vaincre… »

La colonne se referma sur nous. Je retenais ma respiration, mais j’entendis la voix de mon cristal qui disait de me laisser aller. J’étais désespéré alors je laissais l’eau m’envahir. Et je ne sais pas comment, mais je respirais normalement. Je sentais que l’eau entrait derrière mes oreilles et me donnait tout ce dont j’avais besoin.
J’accentuais la pression de l’eau pour étouffer Alucard. Celui-ci se débattait tant qu’il pouvait. J’avais gagné…mais à quel prix. Tout à coup je sentis mes forces me quitter. Je sentis mon corps tomber.
La colonne d’eau avait disparu. J’allais m’écraser quand l’eau amortit mon choc. Elle m’avait protégé. Je reprenais mon apparence normale. Dans la chute, Alucard s’est séparé de moi. J’avais un trou béant dans le ventre.
Les autres accoururent en criant mon nom. Je crachais du sang à n’en plus finir.
Anandes en pleurs me prit la tête dans ses bras.
« KYTHIA ! ! SOIGNE-LE ! ! »
Elle aussi était en larme. »
« Je…snif…je peux plus rien faire…p…Papa…NE MEURS PAS ! ! »

Je regardais tout le monde avec le sourire.
« Je…je l’ai battu….Il…il est faible….il viendra avec v…vous…keuf keuf »

Tout à coup Gotard en pleure attrapa mes habits.
« IMBECILE ! ! ! A QUOI CA SERT QU' IL VIENNE SI TU MEURS ! ! ! »
« D…désolé…mais….c’est grâce à vous si j’ai…keuf…réussi à le battre. »

Tout à coup je vis Alucard se relever. Il titubait, mais s’approcha de moi.
Les autres allaient se défendre et voulaient se battre.
« La…laisser le passer…s’il vous plait. »
Ils m’obéirent tous et s’écartèrent.
Je regardais Alucard, il semblait vieux. Ses cheveux étaient gris, sa peau ridée.
« Tu m’as battu Eto…si je suis dans cet état, c’est que j’ai fait appel à mes propres pouvoirs. Mais eux aussi ont un coût… et ils ont des effets sur mon corps. Je te suis supérieur en force…mais toi…tu m’as battu par la force de ta volonté…si tu avais tenu à peu plus j’aurais été dans un tel état de faiblesse qu’il m’aurait fallu des siècles pour retrouver toute ma force. Je suis un immortel…mais ce don a un coût comme tu peux le constater…mais toi…tu vas mourir….Réponds à ma question. Quel est l’intérêt de la victoire si tu dois y laisser la vie. »

Je réfléchissais un peu, il me dévisageait attendant ma réponse.
« Moi…aussi…je suis immortel. Je vivrai à jamais dans le cœur de mes amis. Regarde les…ils me pleurent tous et cela me fait du mal, car leur faire de la peine est la dernière chose que je souhaite. Je vais mourir, mais eux parleront longtemps de moi après ma mort….Ils m’ont *keuf keuf* tellement donné que je ne pourrai jamais assez les remercier…tu…tu vas aller avec eux et continuer à rassembler les derniers invokeurs et aller à…B…babélia. »

Il éclata de rire.
« Pauvre fou, tu veux défier Kether ? »
« Oui, et nous allons tous le faire ! » fit Mada.

Alucard regarda mes amis. Malgré les larmes ils étaient tous sûrs d’eux.
« Eto….Cela me fait honte, mais je m’incline devant ton obstination… depuis que j’existe, je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi borné que toi. Tu es aux portes de la mort et pourtant tu n’as pas peur et tu penses encore à autrui. Je vais te faire un cadeau empoisonné.

Il s’approcha de moi les autres voulaient l’en empêcher.
« Si vous voulez qu’il vive, laissez-moi faire. »

Tous s’arrêtèrent.
Tout à coup je sentis qu’il me mordit le coup.
Mes paupières se firent lourdes. Et tout devint noir.

Tout à coup j’ouvrais les yeux et je vis Shogun à ma gauche.
« Comment te sens-tu ? »
« Je suis mort ? » fis-je inquiet.
« Non pas du tout. Lève-toi, il y a quelqu’un qui veut te parler. » fit-il en hochant la tête pour me montrer la direction où regarder.



Je tournais la tête quand tout à coup je vis une forme humaine très grande. Elle faisait au moins une tête de plus que moi. Il avait les cheveux roux, des yeux rouge sang, une stature imposante recouverte d’une armure. Il avait des bandages sur les mains et au niveau de son coup. Il portait une cape brune qui était déchirée à sa base.

« Qui…qui es-tu ? »
« Je suis celui qui t’a aidé. C’est seulement quand tu es inconscient que je peux vraiment me manifester. »
« Oh, alors tu es Ashura ? »
« Oui, je crois que c’est de lui que tu tiens tes yeux rouges. » fit Shogun en croisant les bras.
« Mais comment cela se fait que je n’ai jamais pu te parler avant ? »
« Je siège dans ton inconscient. Ainsi, je ne peux me manifester qu’en de très rares occasions. Mais la raison de ma présence est due à Shogun. Comme tu le sais, il a été gardien des invokeurs. Seulement cette famille portait une malédiction. Ils appelaient ça le berserker.
« Oui, je m’en souviens, et cette fois, c’était moi qui étais choisi. Personne ne m’a expliqué ce que c’était cette malédiction. »
« En réalité, je suis le tout premier gardien des invokeurs. Et comme toi Shogun, j’ai aimé une invokeuse. Pour cela je fus maudit par les autres. Et cette malédiction je dois la payer tant qu’il existera une famille de gardiens. Ainsi toutes les trois générations je réapparaissais dans le corps d’un bébé. La famille des invokeurs contourna le problème. Au lieu d’un enfant unique, les mères devaient donner deux enfants. Comme ça, au moins l’un des deux ne serait pas frappé par la malédiction.
« Tu…tu avais donc un frère ? » fis-je attristé.
« Oui…mais je n’en ai plus aucun souvenir. »
« Tu vas bientôt te réveiller. Ta conscience est en train de reprendre le dessus. Je vais disparaître. Je suis un berserker, j’aime la guerre et la bataille. Ma force a un prix. Plus tu m’appelleras, plus la furie s’emparera de ton âme. Et si un jour tu es complètement submergé, tu ne pourras retrouver tes esprits que lorsque tu auras tué la source de ta souffrance. N’oublie pas cela. »

Ashura disparut.
« Tu savais tout ça ? »
« Presque tout. J’ai le souvenir que j’ai été maudit par ma famille à cause d’Ashura. Mais j’ignorais tout de la malédiction. Je savais également le coût de l’aide d’Ashura. C’est pour cela que j’en avais peur. Mais je dois admettre que tu t’en es bien sorti. »
« Merci. » fis-je fièrement.
« Seulement…. » fit-il en détournant le regard.
« Seulement quoi. »
Il hésitait à me parler, il prit une grande respiration.
« Tu n’es plus tout à fait un homme. »

Je fus surpris, je me regardais, je ne voyais rien d’anormal.
« Non… ce n’est pas visible. Quand Alucard t’a mordu, tu aurais dû devenir un vampire. Mais le cristal qui est en toi a diminué les effets. Alucard m’a tout expliqué. Tu as à présent la force d’un vampire, mais cela veut dire aussi que tes instincts se sont surdéveloppés. Tu auras beaucoup plus l’envie de te battre et cela peut faciliter la venue d’Ashura, il faudra que tu te contrôles. Par contre, tu n’auras pas l’immortalité, donc tu n’auras pas en théorie l’envie de boire du sang. Et tu pourras avoir une descendance humaine… »


J’étais abasourdi par la déclaration de Shogun, mais ma victoire avait un prix, et je l’acceptais.
« Et tu as oublié quelque chose. » fis-je
« Quoi ? »
« On devra supporter le caractère noble d’Alucard jusqu’à la fin. »

Shogun ne put s’empêcher de sourire.
« Tu sais que tu es vraiment un cas toi. Ton corps porte de nombreuses cicatrices, il y a trois âmes qui cohabitent dans ton corps, tu as perdu un bras et à présent tu es devenu le premier membre d’une nouvelle race, et tu prends ça avec le sourire ? ! »

Je haussais les épaules.
« Et que veux-tu que je fasse ? Que je me plaigne, que je me renferme sur moi-même ? Je suis toujours moi au fond de mon cœur et surtout je suis toujours en vie. Je commence à croire que toute chose acquise a un coût en échange. Cette force que j’ai acquise s’est faite par le sacrifice d’une partie de mon humanité. C’est vrai. Mais grâce à ça, j’ai pu battre un vampire. Alors, je me contente de ça, et je me dis que ce n’est peut-être pas fini. Gotard lui aussi a payé par une cicatrice au visage sa confiance en lui. Mais il a appris la pondération, enfin j’espère.
Ce voyage est loin d’être fini. Il nous reste encore trois invokeurs à chercher. » fis-je déterminé.

Shogun sourit.
« D’accord. Bon il serait temps de te réveiller tes amis s’inquiètent pour toi. »

J’ouvrais à ce moment-là mes yeux. Je ne savais pas où j’étais. Je regardais autour de moi. Une chambre. J’étais dans un lit spacieux. Je me sentais bien. Je passais ma main sur mon ventre et je fus surpris de voir que la plaie avait cicatrisé. Je levais les draps. Non, elle avait même complètement disparu. Sans doute un effet des pouvoirs d’Alucard.

Je souriais ironiquement. Qu'est-ce que j’étais en train de devenir ? Un monstre ? Je regardais mon bras et derrière lui je vis quelque chose. Je baissai mon bras et je vis Anandes. Elle était en train de dormir. Elle était sublime. Elle avait encore dû veiller sur moi. Je tournais un peu la tête et je vis une pile de feuilles sous sa main. Intrigué je tentais de les prendre. Elle émit un soupir, mais elle ne se réveilla pas. Je regardais à présent. Je fus impressionné. Elle avait écrit une véritable symphonie… j’étais estomaqué. À la bibliothèque d’Ométhée, j’avais appris à déchiffrer une partition pour pouvoir mieux jouer de ma flûte.
Je regardais autour de moi et je vis sur une petite table ma flûte. Doucement, je la pris dans mes mains pour faire une surprise à Anandes.

Je relisais encore une fois la partition. Je la posais sur mes genoux et je commençais à jouer l’air qu’elle avait composé. Il était très simple, mais merveilleusement beau. Je me sentais apaisé. Elle avait dû y mettre tout son cœur. À mes sons, elle se réveilla brusquement. Elle chercha ses notes, prises de panique, et elle me vit jouer. Elle mit ses mains sur la taille et me jeta un regard noir.
« Tu es vraiment impossible, c’était une surprise en ton honneur…Et je…devais….Snif… »

Elle laissa couler ses larmes et me sauta au cou.
« Eto….On a tous eu si peur pour toi ! ! snif…. »

Elle pleurait bruyamment et me sera aussi fort qu’elle pouvait.
« Merci de me prêter autant d’attention… cela me touche beaucoup. »

Sans me regarder, elle me parla.
« Eto, j’ai peur… qu'est-ce que l’on va devenir… ? Plus on avance pour retrouver les invokeurs plus tu changes…et j’ai l’impression que tu t’éloignes….Ce bras….Et maintenant même ta nature a changé… »

Je comprenais son inquiétude, avec ma main mécanique je lui caressais les cheveux.

« C’est étrange, Shogun a aussi dit la même chose à propos de mes changements. »
« Et qu'est-ce que tu lui as dit ? »
« Que même si je change en apparence, je reste toujours Eto et puis je ne peux pas me renfermer, vous vous inquiéterez encore plus…Anandes, je peux continuer à jouer ? »

Elle se détacha de moi, essuya ses larmes et me fit un sourire d’approbation.
Je recommençais à jouer. Je mettais toute mon âme pour faire ressortir les sentiments qu’elle avait mis dans cette belle symphonie. L’émotion la prit et elle pleura encore une fois. Je terminais ma chanson et malgré ma gêne, je décidais de la serrer dans mes bras. Elle fut surprise, mais elle se détendit. Je lui caressais le dos avec ma main. Elle s’endormit. Je m’allongeais doucement avec elle. Je profitais de ce moment pour ne plus penser à rien.

Je ne sais pas combien de temps il s’écoula, mais je décidais de me lever doucement pour ne pas réveiller Anandes.

Je fouillais dans mes affaires pour sortir mon carnet. J’avais pas mal de retard à rattraper. Je m’assis près de la seule fenêtre de la pièce. Je regardais à travers. Il devait faire jour. Le ciel était toujours nuageux et la paysage toujours aussi monotone.

J’ouvris mon carnet et j’écrivais le récit de nos aventures.
Au bout d'un moment, Anandes se réveilla et me vit en train de travailler.

« Ah…ça faisait longtemps que tu ne l’avais pas sorti ce carnet. »
« Je sais… je rattrape le retard. J’ai d'ailleurs presque terminé. »
« Ah, j’allais oublier. Au vu du trou béant qu’il y avait dans ton uniforme, les vampires t’ont apporté de nouveaux vêtements. » fit-elle en me désignant un paquet sur la table près de la porte.
« D’ailleurs, j’ai une question à te poser. » fis-je en fermant mon carnet.
« Oui ? »
« À la fin du combat, vous m’avez secouru, mais il y avait les vampires non ? »
« Exact, mais quand ils ont vu la colonne d’eau, ils ont réalisé que Alucard allait perdre. Moi je me débattais pour t’aider. L’un d’eux ordonna de nous lâcher. Ils nous expliquèrent que tous étaient autrefois des humains, et malgré les siècles, ils ne l’ont jamais oublié. Ils étaient impressionné par ton combat aussi ils nous ont accordé cette faveur… »

Tout à coup j’entendis un grincement derrière la porte. Je souriais.

Je m’approchais discrètement et d’un coup j’ouvris la porte. Mada, Kythia et Gotard tombèrent par terre. Kagero était derrière eux, se retenant de rire.

« Bonjour à vous tous ! » fis-je en croisant les bras.
Ils me regardèrent d’abord gênés, puis Kythia se releva. Elle me regarda d’abord en colère.
« NE NOUS REFAIT JAMAIS UNE PEUR PAREIL ! TU AS FAILLI MOURIR LORS DU COMBAT ! »
Elle me donna un coup dans la jambe puis commença à pleurer.
« Allons…je suis là…il ne faut pas pleurer. »

Kythia ne put se retenir et me serra fort. Cela me toucha beaucoup.
« Mes amis, je suis heureux que vous soyez tous là. »
« Et moi je suis heureux de te voir sur pieds. » fit Kagero.
« Je suppose que vivre ici n’a pas dû être facile. » fis-je.
« Non, ça va. Les vampires, hormis Alucard nous traitent avec un certain respect. Mais s’ils le peuvent, ils évitent de nous parler. Alucard lui ne nous adresse même pas la parole. Il nous observe et nous regarde avec dédain. » fit Mada.
« Cela ne m’étonne pas. Bon, je vais m’habiller, si vous voulez bien me laisser. »

À ce moment là, une masse noire se forma au plafond et de cette masse apparut Alucard qui se laissa tomber devant moi. Je le regardais avec détermination.
« Heureux de te voir rétabli. Une fois que tu seras vêtu, toi et tes amis êtes invités à un banquet. Après cela nous partirons vers le Nord. »
« Et pourquoi cette direction ? » fit Kagero

Alucard se retourna vers Kagero, il y eut un moment de silence qui me gêna.
« Loin au Nord se trouve une ville. Si mes souvenirs ne me trahissent pas, il me semble avoir entendu qu’une jeune femme avait reçu le don de contrôler l’eau sous forme de glace. »
« Un invokeur à tous les coups ! » fit Gotard.
« Bon, si notre destination est claire, il ne nous reste plus qu’à nous préparer. » fis-je.

  Chapitre 14 sur 20  

Tiens. Prends-la., Zok, Final Fantasy V Thèmes
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