Chapitre 7

Ce soir-là, nous savourions un bon repas. Cela faisait des jours que nous n'avions pas aussi bien mangé. Toutes ces saveurs se démultipliaient dans ma bouche, et j'en avais quasiment les larmes aux yeux. Je ne mangeais pas, je dévorais tout ce qui se trouvait sur la table, Gotard en faisait de même. Anandes pouffait de rire en nous voyant, et les mogs également.
La soirée se prolongea tard dans la nuit et elle était animée de nos récits, et de l'histoire de chacun. Kagero suivit tout cela avec beaucoup d'attention. Les anciens mogs également, les plus petits passaient leur temps à jouer.

Au bout d'un moment, je décidais de m'isoler, je voulais continuer mon carnet. J'emportais une torche avec moi. Et je partis vers les champs. Étrangement, il ne faisait pas froid et je pouvais profiter de la clarté de la dame blanche et de ses soeurs.
Cela m'amusait. Bien que j'avais acquis des connaissances en Astrologie à Ométhée, je préférais nommer les astres à la manière de mon peuple. Je le notais dans mon carnet. Et je décidais de préparer des pages pour ce village, ces habitants, et deux pages pour Kagero et Kythia.
Mais, après quelques pages, je décidais d'arrêter, j'étais trop fatigué. Je décidais de m'étendre.

J'étais toujours fasciné par les soeurs de la dame blanche. Je pouvais rester des heures et des heures à les regarder. Tout à coup, j'entendis des bruits, je me levais en sursaut, et je vis Anandes s'approcher de moi.

"Ah....ce n'est que toi Anandes, j'ai été surpris." fis-je en poussant un soupir de soulagement.
"Alors, monsieur le solitaire, encore dans ton coin ?" fit-elle avec un petit sourire....que j'arrivais à voir malgré la pénombre.
" Tu sais bien que lorsque je suis seul, je complète mon carnet...."
"Et même aussi tard dans la nuit ?" fit-elle étonnée
"Oui...alors Anandes, pas trop déçue que l'on ne parte pas tout de suite ?"
"Non, pas du tout.... pourvu.... que je sois avec toi.... " fit-elle en croisant ses mains dans son dos.

À ce moment-là, je sentais mon coeur s'accélérer...et ma figure chauffer...
"Tu sais...je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi gentil que toi...tu aurais pu prendre ta revanche sur cette mog...et tu n'as rien fait...je ne sais pas, à chaque endroit que tu traverses un village, tu “transformes” les choses et les gens, laissant parfois un sentiment de bonheur lors de ton départ...."

"Arrête Anandes, j'ai l'impression d'être sans défauts. Ce qui est très loin de la réalité ! Mais, c'est vrai que plus nous progressons dans ce monde, plus je prends de l'assurance. Même Shogun me le fait remarquer... par contre, pendant le temps que nous allons rester ici, j'aimerai perfectionner mon art de la lance, et surtout, vous montrer comment progresser avec vos chimères... j'ai l'impression d'être un petit chef....sans grand charisme...."
Tout à coup, Anandes me prit la tête et me bloqua sur le côté....et me frictionna les cheveux.

"Arrête ! T'es malade !"
"Hi hi, j'adore te taquiner !"
"Ah ouais ?!"

Je pris mes mains et je lui chatouillais à la taille.
Elle hurla de rire, et nous nous battîmes comme des gosses, puis nous trébuchâmes, et je me retrouvais sur elle. Il nous fallut un peu de temps pour retrouver notre calme... tout à coup elle tendit sa main, et me caressa ma joue. Je n'avais jamais ressenti une telle douceur, ni une telle chaleur chez quelqu'un....c'était tellement agréable que je fermais les yeux et je me laissais tomber dans l'herbe....Anandes vint positionner sa tête sur mon ventre.

Nous n'ajoutâmes rien, on se contentait de regarder le ciel et on s'endormit.

Je connus une nuit paisible. Cela fait longtemps que je n’avais pas connu cela. Le lendemain, je fus réveillé par un papillon qui s’était posé sur mon nez. J’en souriais. Tout doucement je me levais, lorsque soudain j’entendais un gémissement. C’était Anandes. Elle marmonnait quelque chose. Je pus comprendre :
« pa….papa…ne t'inquiète pas....je suis avec des gens bien. »
Je l’enviais. Elle avait encore un parent qui l’attendait quelque part. Mais pour une fois, je ne ressentais pas de peine…j’étais en train de réaliser que ma famille, c’était à présent Gotard et les autres.
« Tu évolues bien Eto…je suis presque admiratif. » me glissa Shogun
« Merci… mais ce que je ressens le plus, c’est que je ne suis plus le boulet que j’étais dans mon enfance. Et ça fait du bien de perdre un peu de son complexe.

Je me levais, et je prenais un certain plaisir à m’étirer. Mais surtout, j’avais envie de me laver. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas pu prendre un bain. Je me dirigeais vers la rivière du village. Je me mis à nu et je rentrais dans l’eau non sans certaines difficultés vu qu'elle était bien froide. Je regardais autour de moi, et j’eus la chance de trouver des herbes odorantes sauvages pour me parfumer.
Une fois mon bain terminé, je m’habillais et je vis Kagero et Kythia qui se dirigeait vers moi.
« Bonjour à vous fis-je. »
« Salut à toi Eto » fit Kagero.
Je regardais Kythia qui évitait mon regard.
« La nuit a-t-elle été agréable ? » me fit-elle.
« Oui. Il y avait longtemps que je n’avais pas connu un sommeil paisible. »
« Oh….Ravie d’entendre cela. Nous allons chercher des herbes pour la cuisine de ce midi. Et vous qu’allez vous faire ? »
« Et bien… je crois que l’entraînement s’impose. J’aimerais perfectionner mon art de la lance… je vais de ce pas chercher Gotard pour l’entraînement…»
« Très bien….Nous viendrons vous voir…. »

Elles s’en allèrent.
Je me dirigeais vers le village, et je trouvais effectivement Gotard au milieu de la place en train de sommeiller.
« Hé Gotard ! Debout, j’ai envie de m’entraîner avec toi ! »
En quelques secondes, il sortit de son sommeil et accepta ma proposition.
« Un entraînement ? Hé hé, pourquoi pas….Je vais te mettre une raclée ! »

Nous allâmes dans les champs et nous commençâmes l’entraînement. Gotard malgré ses muscles restait rapide et agile. Moi je parais ses poings grâce à ma lance, mais sa force était supérieure à la mienne. Bientôt notre entraînement se transformait en une danse. Moi je faisais des retournés, Gotard se tenait tantôt sur ses mains, tantôt sur ses pieds. Il utilisait toutes les parties de son corps.
Le combat dura longtemps. Bientôt, pas mal de mogs, Kagero et Anandes étaient en train de nous observer.
Jusqu’au moment où nous fûmes arrêtés par nos estomacs, ce qui fit rire tous nos spectateurs.
Nous avions tellement sué que nous dégagions une odeur fort désagréable. Chacun à notre tour nous prîmes un bain avant de nous diriger vers le banquet.
Les mogs mangeaient beaucoup de plantes, des salades, des fruits. La viande était rare, mais ce qu’ils nous servaient, étaient succulent et fortifiant. Voilà ce que furent nos journées. Tantôt je m’entraînais avec Gotard, tantôt avec Anandes et Mada. Kagero participait de temps en temps et elle nous battait toujours. Ses armes : deux fouets. Au début nous avions sous-estimé sa force….Et je ne vous dis pas le résultat. Mais pourtant, elle refusait d’invoquer sa chimère, elle disait que c’était inutile. Mais mes compagnons devaient progresser. Nous décidâmes d’y passer toute une journée.

Nous nous mîmes en rond.
"Bon, allez professeur Eto, montrez-nous la marche à suivre !" fit Anandes avec un sourire

J'étais quelque peu intimidé. Mais, je tentais de ne pas leur montrer.
"B...Bon, alors pour commencer, invoquez vos chimères."

Tous nous fermâmes les yeux. En quelques instants, Haku, Valefore et Titan étaient là. Cette apparition avait ameuté tous les mogs autour de nous.
"Très bien, maintenant pour les pousser au niveau 2, il faut que vous fassiez disparaître toute trace de haine de votre esprit. Trouvez dans votre âme un souvenir particulièrement agréable. Laissez ce souvenir vous envahir, qu'il vous remplisse de confiance, de tranquillité et surtout d'amour. Je pense que ces sentiments sont la clef pour ouvrir la voie vers le second stade."

Je leur fis une démonstration, et Haku parvint au niveau 2. Mais, je rougissais quelque peu, car le souvenir que j'utilisais, c'était Anandes, et elle était juste à côté de moi.
Ce fut au tour de Gotard. Celui se détendit, il ferma les yeux. Tout à coup, la forme de Titan se transforma, sa masse commençait à diminuer, sa peau marron se blanchit, sa crête blanche s'allongea pour former une chevelure argentée, et un habit d'un blanc immaculé se créa autour de lui pour l'envelopper.
"C'est un sentiment très agréable qui m'a parcouru mon cher maître Gotard. J'apprécie vraiment cette forme. Voilà bien longtemps que je n'avais pu revêtir cette forme. Ha ha ha ha !!"

Nous nous tournâmes vers Anandes. Elle semblait gênée...
"Quelque chose ne va pas ?" fit Gotard.
"Non....enfin....je....bon je me lance !"

Elle ferma les yeux, et Valefore se mit à briller. Enfin, ce furent les ailes qui se mirent à briller, elles doublèrent de taille, elles se recouvrirent de longues plumes blanches qui braillaient avec le soleil. Ses grosses écailles se multiplièrent pour donner une peau plus lisse et surtout plus gracieuse. Ses couleurs restèrent quasi identiques.
"Oh, oh, Anandes, voilà un sentiment très fort. Même mon ancienne maîtresse n'utilisait pas ce sentiment pour me faire évoluer.... c'est vraiment quelque chose l'amour humain."

Tout à coup le silence se fit.
Anandes la regarda avec un air fâché.
"MAIS....GRRRR, TU PEUX PAS TE TAIRE !!!!"

Tout le monde avait un sourire en coin, sauf moi qui devais être rouge de honte. Un énorme éclat de rire résonna dans tout le village.

Les jours passèrent, et Anandes et Gotard maîtrisèrent parfaitement leurs pouvoirs. Anandes avait développé un pouvoir particulier. Au deuxième niveau, Anandes avait réussi à dompter les masses d'airs et à créer de véritables zones de vides. Et bien entendu, Mada, nous a été d'une grande aide. Il pouvait nous indiquer le temps que cela prenait pour créer le vide sans pour autant le mettre en danger.

Je voyais d'ailleurs qu'il était très fier de se rendre utile. Et moi, j'étais heureux de voir qu'il était complètement accepté par mes amis, mais également par les mogs.

Gotard quant à lui utilisait son pouvoir avec ingéniosité. Il savait se battre, mais nos entraînements avaient révélé que sa défense était quelque peu faiblarde. Ainsi, au deuxième niveau, il se créa avec la terre, une armure protectrice d'une grande résistance.

Notre apprentissage se passait bien sous le regard amusé de Kagero. Ce qui ne me gênait nullement.
Un soir, alors que je finissais de rédiger mes notes, je vis Kythia au bord de la rivière. La curiosité m'attira.
En m'approchant, j'entendis des couinements. Je compris que c'était des pleurs. Je m'approchais encore en tentant de ne pas me faire remarquer.

"Pa...Pa....ma....mam, snif....pourquoi vous êtes morts....pourquoi ne trouvez-vous pas la paix....je sais que je suis seule....mais, il y a Kagero et je....malgré tout ce que je fais, je vous vois encore, errant dans ce monde....POURQUOI !!!"

"Il y a des choses que je ne comprends pas....chez toi..."
Mes mots l'effrayèrent, elle me dévisagea d'un regard noir. Je décidais de ne pas en tenir compte. Je me mis à côté d'elle.
"Tu sais...j'ai compris que l'un de tes dons était de voir les morts. Moi je trouve cela extraordinaire !"
"Tu ne sais...snif pas de quoi tu parles !"
"Si...toi, tu peux encore voir tes parents....même morts. Tu as l'image de ceux que tu aimes. Moi, je n'ai pas connu mes parents. Et je sais que jamais je ne trouverai quelque part sur cette terre, une image d'eux. Alors, qu'est-ce qui est le plus cruel, voir ses parents, où vivre dans l'inconnu."

Elle ne me répondit pas. Mais j'entendais toujours ses pleurs. Je décidais de la prendre dans mes bras. Elle se débattait au début, puis, elle commença à me serrer.
"Quelle chaleur....même Kagero n'en dégage pas autant...."
Elle s'effondra en larmes. Elle appelait ses parents....disant que je lui rappelais par ma douceur son père.
Je lui frottais sa tête. Ses oreilles se baissèrent pour que je puisse passer mes doigts. C'est la première fois que je me montrais aussi affectueux avec une autre créature.

Elle me regarda.
"Je vais te faire un cadeau....ferme les yeux." me fit-elle.
Sans poser de questions, je fermais mes yeux. Je sentis son corps bouger et tout à coup je sentis ses deux mains sur ma tête. Tout à coup, deux visages m'apparurent....ils me souriaient.
"Bonjours fils....heureux de te voir...."
Je réalisais.
"Mère.....Père ??!!!!"

Ils étaient vraiment magnifiques. Mon père avait les cheveux blonds, les yeux bleus, un visage légèrement ridé. Ma mère était de taille plus petite. Elle avait les cheveux noirs, ils étaient très longs, et ses yeux étaient d'un noir profond. Je ne voyais pas leurs jambes.
" Fils, tu es en train de réaliser notre rêve. Grâce à cette petite, nous avons pu voir quel homme tu es devenu....nous sommes si fiers....nous aimerions être à tes côtés, mais comme tu le vois, nous ne sommes plus de ce monde...."

Je pleurais à chaude larme....mais....papa, je croyais que tu t'étais révolté....pourquoi ton âme ne s'est pas transformée en monstre ?"
"Fils, lors de ma mort, j'ai compris que j'allais rejoindre ta mère....mais surtout, je te laissais entre les mains d'un homme sage....mais, je pense qu'il faut te révéler la vérité." fit mon père.

"C'est un secret que nous n'avons pas transmis à l'Ancien, car nous ne voulions pas te faire encore plus souffrir, mais sache, que nous ne sommes que tes parents adoptifs...."
"PARDON ??!!" fis-je consterné.
"Oui. Nous t'avons trouvé un jour dans la forêt....tu n'étais qu'un bébé, mais ce qui nous a effrayés, c'est que sur le lin qui te recouvrait, était marqué ton prénom, Eto,.lorsque nous avions vu tes yeux rouges, nous avons réalisé, que tu étais promis à un destin particulier....et aujourd'hui, tes actes nous donnent raison....fils, nous t'aimons plus que tout....et sache que nous serons toujours derrière toi pour te soutenir...."

Je voyais les images qui disparaissaient.
Je ne tentais pas de les retenir....ils devaient partir....mais j'étais fier, même si je n'étais pas de leur sang....
À ce moment-là, j'ouvris les yeux. Kythia et moi étions en larmes.
"Ça y est ?"
"Oui, merci encore. C'est le plus beau cadeau qu'il m'ait été donné....merci encore."

Je la serrais dans mes bras, et je pleurais en hurlant. Elle me caressa le dos, ce qui me réconfortait....finalement, chacun tentait de consoler l'autre...
"Si jamais tu as besoin d'un....de que quelqu'un....qui....joue.....le rôle....de père....de....protecteur....."
Elle me regarda avec un sourire....
"Je serai heureuse que tu sois mon tuteur....mon....protecteur....en plus de Kagero...."
Je lui souriais.

Tout à coup, une lumière apparue, deux mogs entourèrent Kythia, ils souriaient à présent, ils lui passèrent la main sur la tête et disparurent....
"Toi comme moi....avons enfin des parents en paix...." fit-elle en se blottissant contre moi...

"Oui...un petit bonheur nous a été donné à chacun ce soir." fis-je en essuyant mes dernières larmes....

Kythia me serra très fort contre elle. Mon coeur commençait à battre très fort. Shogun le ressentit et éclata de rire. Moi j'étais gêné comme pas possible. Et tout à coup, j'entendis une voix qui me disait que j'allais en prendre pour ma personne.

"J'espère que je ne vous dérange pas !!" fit Anandes.
Kythia et moi ne savions pu où nous mettre. Je la regardais.
"On court ?" fit-elle en pointant du doigt une direction
"Bonne idée !" fis-je

Pendant des heures, on entendit la voix d'Anandes dans tout le village, car elle nous courrait après voulant nous tuer.
Shogun riait, Gotard et Mada également. Nous nous arrêtâmes par la faim et la fatigue. Le petit déjeuner fut délicieux, mais l'atmosphère était lourde, car Anandes me lançait des regards noirs, et Gotard pouffait de rire.

Je décidais de m'isoler. Je regardais le ciel, quand tout à coup, je ressentis une présence derrière moi. Par reflex, je fis un bond.
"Toujours aussi tendu à ce que je vois."

Je reconnus la voix de Kagero.
"Ah....ce n'est que vous...." la main sur le coeur.
"Puis-je m'asseoir ?" me fit-elle

Je lui fis signe.
"Vous savez, je voulais vous remercier. Et c'est quelque chose qui m'a pris du temps."
"Faut dire que j'avais du mal à vous cadrer. Vous n'avez fait que nous regarder du haut de votre temple. Pas de contacts..."
"Je sais. Je suis toujours méfiante de tout. Mais hier, je vous ai vu, Kythia et toi. Je n'ai jamais vu la petite si vivante. Aujourd'hui elle me souriait. Elle m'a même donné ceux-ci pour vous."

Elle sortit de sa poche un pendentif. Il était magnifique. Il représentait une épée entrelacée avec une lance. Et derrière, il y avait deux visages, l'un souriait, l'autre était plus sérieux. Je le retournais et je vis un message. Je ne parvenais pas à le lire. Shogun m'impressionna encore une fois en me le traduisant : "A celui qui ouvert la porte de mon coeur à la vie."

Une larme s'échappa de mon oeil.
"Jamais elle n'a montré autant d'affection. Et je pense à présent que notre rencontre n'est pas le fruit du hasard. Pour tout vous dire, je suis jalouse de vous, car tu as réussi ce que moi je tentais depuis des années : donner un sourire de joie à cette mog. Tu as toute ma gratitude, et je serai heureuse de poursuivre avec vous tous votre voyage. Et....Kythia aimerait également venir...." fit-elle me souriant pour la première fois

Je lui tendais la main
"Merci.....et bienvenue !

Le lendemain, je retrouvais mes amis. Pour la première fois, Kagero et Kythia étaient avec nous. Mais, elles marquaient leurs différences avec un petit retrait vis-à-vis de notre groupe.
« Je vous ai réunis, car je pense que nous nous sommes suffisamment entraînés, et que nous pouvons à présent continuer notre aventure. Toutefois, nous avons un petit problème. La carte qu’un ami nous a confiée ne va pas plus loin que cette ville. Alors à présent, nous allons avancer avec une grosse part d’inconnu et je…. »

Kagero me coupa la parole, et me fit une suggestion.
« Pour toi, ce continent est inconnu, mais pour nous, c’est différent. Mais par contre, je dois avouer, à la vue de la taille de ce continent, que marcher n’est pas une bonne solution. Je propose donc de nous rendre dans une ville située à 4 jours de marches d’ici pour trouver un véhicule et ainsi raccourcir la durée de notre voyage. » fit-elle

« Cela me parait une bonne solution….est-ce que tu connais la ville Kagero ? » fit Anandes
« En….en quelque sorte. » fit-elle avec une certaine gêne dans la voix.
« Tu peux être plus explicite ? » fit Gotard.
« En gros, c’est une ville se basant sur les machines, dirigée par un roi….Elle se nomme Midgard. » fit-elle en ayant un regard fuyant.

C’est ainsi que nous nous préparâmes pour la suite du voyage. Tout le monde clama notre départ.
Le début du voyage se passa bien. Nous quittions la montagne pour nous diriger vers une plaine qui était visible déjà depuis la montagne.
La marche se déroulait dans le silence. Je restais en arrière, quand Kythia vint me voir.
« Tout va bien Eto ? »
« Heu….Oui…. »
« On ne dirait vraiment pas….Depuis que nous avons quitté la montagne, tu es très distrait. »
« Il….Il n’y a pas que moi….Shogun aussi est anxieux. Nous avons l’impression d’être observés….. »

Elle me prit la main pour me rassurer quand tout à coup, un éclair tomba devant nous.
Le choc nous projeta. Il me fallut un peu de temps pour me relever. Une forme se distingua. Tout à coup, je sentis Shogun prendre peur. Il prit ma place, et mon corps se mit à trembler….
« Shogun….Qu'est-ce qui t’arrive ! »

Il ne me répondit pas
Tout à coup, cette forme leva le bras, et les monstres se figèrent. Il s’approcha de moi, les autres le regardaient avec la même peur. Du fait de ses habits et sa capuche noirs, je n’arrivais pas à voir son visage. Lorsque soudain, il parla. Sa voix, me glaça la sang. Elle était grave et terrifiante.

« Cela faisait longtemps….Shogun, gardien des invokeurs….Chef de l’armée de Babelia….J’espère que la félicité a été douce… car je vais maintenant t’envoyer en enfer….. »

À ce moment-là, Shogun prit ma place sans me demander. Je décidais de le laisser faire. Jamais, je n'avais ressenti une telle aura meurtrière chez un être humain.

"Comment me connais-tu...." fit Shogun en commençant à dégainer son sabre.
"Je sais tout de toi. Oh, mais j'oubliais....tu ne te souviens pas de moi....tout ces siècles ont du effacer les choses douloureuses de ta mémoire....petit chanceux....mais je vais me faire un plaisir de te les rappeler !!"

Je ne parvenais toujours pas à voir son visage, mais tout à coup, il se trouva derrière Gotard.
" Faites-moi plaisir, et essayez de me divertir !"

Il donna un coup de pied dans le dos de Gotard qui le fit voler. Il atterrit plus loin, la tête dans la boue.
Il se releva, furieux, et fonça vers lui.
Il brandit sa main. Le souffle l'arrêta et le projeta une nouvelle fois en arrière, mais cette fois, il se déplaça et le frappa de volée. Je n'en revenais pas. Je commençais à trembler tandis que Shogun semblait bouillir de colère.
Tout à coup, cet homme fut stoppé par les vents de Kythia.

"Bien joué Kythia !" lui fit Kagero.
Kagero joignit ses mains, et tout à coup, elle se mit à flotter dans les airs. Son ombre grandit, et une forme en sortit. C'était sans nul doute sa chimère. C'était la première fois que je la voyais. Elle ressemblait pour beaucoup à Valefore, simplement son corps était vert, et était orné de plumes et de bijoux. Ces ailes, dans le dos, étaient deux fois plus grandes que celle de Valefore.
"Anandes, appelle Valefore, on va doubler notre puiss..."

Elle n'eut pas le temps de finir. J'entendis un gémissement, et je vis à mon horreur que Gotard et Anandes étaient dans les mains de ce monstre. Il les étranglait et visiblement avec un certain plaisir.

"LACHE LES !!!!!!!!!!!!!" fit Shogun en lui fonçant dessus?

J'eus à peine le temps d'entendre un petit "hé hé". Il les lâcha et sortit de son manteau une faux pour parer le coup de Shogun. Et c'est ce qu'il fit. Il retourna la force de Shogun contre nous et nous fit voler à plusieurs mètres.
"Bon...Je vois que tu te bouges....c'est bien. Je suis ravi qu'un pion se débatte ainsi. Mais d'abord...."
Je levais péniblement la tête, et je vis qu'il était en train de piéger mes compagnons dans des mottes de terre. Il les "épargnait" en laissant juste le visage à l'air libre.

"Voilà, les parasites sont bloqués. Maintenant, je vais m'amuser....petit pion."
Shogun qui contrôlait toujours notre corps se releva, et se mit en position de défense.
"Tu n'auras même pas besoin de te défendre...."
Tout à coup, je sentis sa présence dans mon dos. Shogun n'eut même pas le temps de réagir qu'il se prit un coup de faux dans le dos. La lame me procura une douleur immense. Shogun hurlait pour moi. Puis, j'entendis un léger bruit qui m'indiquait qu'il avait laissé tomber son arme.

"Trop faible....tu vas payer pour ta faiblesse !"

Il se déchaîna sur moi, me ruant de coup dans que je puisse riposter. La douleur m'empêchait de me concentrer et de faire appelle à l'eau où même à Haku.
La douleur due au coup devenait insupportable. Quand tout à coup, il me fit tomber à terre.
"Peut-être que la mort de tes amis t'aiderait à être un peu plus.....réactif ?"
Il se dirigea vers quelqu'un. Lorsqu'elle prononça mon prénom, je repris le contrôle de mon corps.

"Qui....QUI QUE TU SOIS ! TU NE TOUCHERAS PAS A ANANDES !!!!"
Je fis appel à l'eau qui en quelques secondes jaillit autour de cet homme. Elle le recouvrit totalement, le privant ainsi d'air.
Je tentais de me concentrer pour donner un maximum de pression. Je pensais avoir une ouverture. Je pris ma lance et avec les dernières forces qui me restaient, je fis un bond pour pouvoir lui trancher la tête.

Au moment où je pensais assainir mon coup, mes forces me quittèrent. La prison d'eau qui entourait l'homme se brisa. Je compris qu'il me tenait à sa merci.
"Trop faible. Ma sentence ? LE BRAS !"
Au moment où il prononça ce mot, je sentis une terrible douleur à mon épaule. Je hurlais ma douleur, et elle ne cessait de s'accentuer, je tentais de me débattre, mais la douleur me paralysait. Soudain, je sentais un déchirement et je compris ce qu'il faisait. Du sang arriva dans ma bouche et jaillit violemment. Et d'un seul coup, mon bras gauche sauta. Je le voyais à présent devant moi, le bras continuait à flotter. Tout à coup, je vis l'homme fermer son poing, et mon bras éclata....

"La prochaine fois....si tu ne te montres pas plus endurant, ce sera tes amis qui feront les frais de ta faiblesse !" fit l'homme.

Il fit disparaître son pouvoir, je tombais à terre. La douleur ne voulait pas disparaître....je sentais mes forces disparaître. Mes sens se brouillaient....je comprenais que j'allais y rester....à ce moment là, tout devint d'un noir plus sombre que les plus belles nuits sans la présence de la dame blanche...

  Chapitre 7 sur 20  

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