Les Gardiens de la Galaxie

Lorsque l’on parle de Marvel on a plutôt tendance à penser aux comics, aux méga-films hollywoodiens et éventuellement aux jeux d’aventure qui en sont dérivés. L’univers des super-héros est, pour une raison inconnue, très peu présent ou adapté dans les RPGs. Alors quand on a vu que le dernier jeu tiré des studios Marvel possédait certains aspects de notre genre de prédilection, on a voulu se faire une opinion en le testant.
Voici donc un avis en tant qu’amateur de RPGs, mais aussi en tant que fan de l’univers Marvel.

Bienvenue chez les Gourdins !

Le jeu se place donc dans le monde des super-héros de Marvel, et plus précisément autour de l’univers très décalé des Gardiens de la Galaxie (GG par la suite), aussi appelés Gourdins de la Galaxie par certains… Bref, pour ceux qui n’y connaissent rien, les GG sont une équipe de combattants intergalactiques qui tentent parfois de résoudre des problèmes (pour se faire de la thune) mais qui ont aussi la fâcheuse tendance d’en créer tout autant. Le jeu reprend très fidèlement les éléments (personnages et univers) que l’on peut trouver dans les films ou les comics, mais en proposant une aventure inédite. Il s’adresse donc autant aux fans et aux nouveaux venus qui n’y connaissent rien. Le jeu introduit peu à peu des éléments qui permettent de mieux comprendre les personnages et l’environnement. Il n’y a donc pas besoin de s’y connaître pour apprécier l’aventure.
L’intrigue peut paraître assez floue au départ et on ne sait pas trop ce qui se passe, mais le jeu nous guide habilement dans le scénario pour installer l’intrigue de façon progressive. On comprend vite que ce qui semblait anecdotique au départ se révèle en fait d’une importance capitale pour l’univers entier (rien que ça !) et qu’il va falloir y faire face. Heureusement, nos héros seront là pour ça (en traînant un peu des pieds il faut l’avouer, parce que bon sauver l’univers n’est pas forcément bien rentable...).

On ne donnera pas plus d’éléments ici pour éviter de gâcher l’aventure, mais sachez que le scénario alterne entre des moments d’action, des discussions très humoristiques (à condition d’aimer le style) et des phases plus sérieuses qui questionnent sur la signification de l’existence et du deuil. L’aventure est très dirigiste et se déroule en ligne droite du début à la fin, il faut donc aimer les jeux couloirs. Néanmoins, le joueur doit parfois faire certains choix qui peuvent avoir des conséquences par la suite. Cela peut être intéressant et permet de refaire plusieurs fois le jeu en testant de nouvelles décisions.

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Une équipe déjantée

L’équipe de bras cassés est construite autour de Peter Quill (alias Star Lord, ou aussi Star Machin parfois…), un humain au passé un peu mystérieux. Quatre autres individus aux caractères bien trempés se sont joints à lui au fil du temps : Drax, un redoutable combattant tout vert (ce qui lui vaut parfois des références aux brocolis) ; Gamora, alias la femme la plus dangereuse de l’univers (ça fait peur mais, en vrai, elle est plutôt cool) ; Rocket, un raton laveur qui a subi tout un tas de trucs horribles dans le passé et qui est devenu un mercenaire sans scrupule (par contre il ne faut pas lui dire que c’est un animal) ; et enfin Groot, une sorte d’arbre qui bouge et qui parle… enfin, qui répète “Je s’appelle Groot” peu importe ce qu’on lui demande.
Le jeu nous permet de découvrir le background de chacun des protagonistes au fil du jeu, soit par des dialogues, soit en trouvant certains éléments clés durant l’exploration. L’aventure repose d’ailleurs en grande partie sur les personnages et sur leurs dialogues (ou monologues) quasi continus, même pendant les combats. Cela rend le soft très vivant et drôle. Vos compagnons n’hésitent pas à commenter vos actions, surtout lorsque vous vous plantez (en tombant dans un trou par exemple). Il y a d’ailleurs un énorme travail de traduction à ce niveau-là puisque toutes les discussions sont doublées et traduites en français (ou d’autres langues, que l’on peut choisir dans le menu principal). En revanche, la synchronisation est parfois un peu limite, et surtout le son des voix est modulé par l’orientation de la caméra et non pas par la distance entre Quill et l’autre protagoniste qui parle. Ainsi, même si l’un de vos compagnons vous parle en étant juste à côté, si la caméra ne pointe pas dans sa direction vous n’entendrez sûrement rien, ce qui rend certaines discussions difficiles à suivre (heureusement, on peut se fier aux sous-titres).

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Exploration spatiale en mode miniature

Le jeu prend donc place dans un format de space opera intergalactique. Cela peut faire rêver, mais en pratique l’exploration des lieux est très limitée. Votre équipe aura bien entendu l’occasion d’explorer plusieurs planètes et vaisseaux spatiaux, mais chacun de ces lieux se limite à un long couloir à parcourir dans une direction unique, avec très peu d’embranchements ou de zones secondaires. La plupart des endroits cachés consistent en une pièce unique ou un bout de couloir délabré. Pour y voir plus clair, vous pouvez activer un casque infrarouge qui met en valeur les éléments intéressants (trésors, murs destructibles…).
La progression se fait dans un esprit de jeu de plateforme, avec parfois quelques éléments interactifs et puzzles à résoudre pour débloquer le passage, et quelques QTE dont Square Enix raffole (où il faut appuyer sur un bouton au bon moment pour réussir une action). Dans l’ensemble, il n’y a aucune difficulté.
Bien que vous ne contrôliez que Quill, vos compagnons sont aussi là pour vous aider, à condition de le leur demander correctement. Lorsque vous pointez sur un élément spécial du décor, vous pouvez demander à un autre personnage d’effectuer une action spécifique. Par exemple, Drax peut déplacer des objets lourds ou casser certains murs. Gamora peut couper des câbles en hauteur et s’accrocher sur certaines parois. Rocket est très utile pour pirater des éléments électroniques. Quant à Groot, il pourra parfois créer des ponts de lianes vous permettant d’enjamber le vide (mais uniquement à des endroits très spécifiques).
Malgré tous ces éléments, l’aventure devient parfois un peu répétitive. Mais heureusement (ou pas) vous serez régulièrement interrompus par des combats.
Si le jeu offre une qualité visuelle et sonore tout à fait satisfaisante, avec très peu de temps de chargement (du moins sur PS5), on regrettera quand même que certains éléments soient un peu moins convaincants (par exemple l’eau). En revanche les textures et expressions des personnages sont remarquables.

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Un champ de bataille chaotique

Une grosse partie du temps de jeu se déroule en combat. Les affrontements prennent place directement dans les lieux explorés et sont prédéterminés, c’est-à-dire que les ennemis sont prévus dès le départ à des endroits spécifiques (et le nombre de combats est donc lui aussi prédéfini).

Lors des affrontements, vous contrôlez évidemment Quill. Vous pouvez attaquer au poing ou tirer avec vos pistolets, cette deuxième option étant généralement la plus efficace. Néanmoins, lorsque vous utilisez vos pistolets, ils ont tendance à surchauffer. Si la surchauffe atteint un point limite, vos armes se bloquent, ce qui vous empêche d’attaquer. À ce moment-là, vous avez l’opportunité d’appuyer sur une touche au bon moment pour réinitialiser leur jauge de surchauffe. Si vous réussissez, vous pouvez recommencer à attaquer. Dans le cas inverse il vous faudra attendre quelques secondes de plus, le temps que vos armes refroidissent. A noter aussi que Quill peut déclencher des attaques élémentaires (glace, vent…) mais avec le même genre de jauge qui limite leur utilisation.
Quill possède un bouclier et une barre de points de vie. Le bouclier protège des attaques mais baisse rapidement. S’il est réduit à 0, les attaques réduiront directement la santé de Quill. Le bouclier peut se restaurer rapidement au bout d’un moment, mais la santé ne remonte pas automatiquement. Elle est récupérée en absorbant de l’énergie des ennemis vaincus, ou bien à la toute fin d’un combat.

Vos camarades se battent automatiquement à vos côtés, mais vous pouvez aussi leur demander d’effectuer des actions spécifiques. Par exemple, Groot peut paralyser les ennemis dans une zone pendant quelques secondes grâce à ses racines et Rocket peut lancer une attaque de zone. Ils apprendront d’autres techniques au fil du jeu (comme on le verra plus tard). Évidemment, après avoir demandé à un personnage d’effectuer une action spéciale, il faudra attendre un certain temps avant de pouvoir refaire appel à lui. Quill peut aussi y avoir recours et doit, de la même façon, attendre un moment avant de pouvoir en effectuer une autre. Ces actions permettent de varier un peu les stratégies en combat, mais il faut tout de même avouer que les champs de bataille sont souvent un beau foutoir et il est difficile de prendre le temps de réfléchir. La plupart du temps, l’option la plus bourrine aura le meilleur résultat… En plus, l’accès aux compétences spéciales se fait en appuyant sur plusieurs touches successivement, ce qui peut vite devenir délicat, surtout lorsqu’on est déjà en train de tirer ou d’esquiver des attaques.
Si vos compagnons tombent au combat, vous pouvez vous approcher d’eux pour les ranimer. En revanche, si Quill est vaincu, le jeu est fini et vous devez reprendre depuis le dernier point de contrôle.

Un autre aspect lié à votre équipe est la jauge de rassemblement. Elle sert en quelque sorte de limit break. Elle se remplit au fur et à mesure du combat et lorsqu’elle est pleine, vous pouvez déclencher une action spéciale qui rassemble votre équipe à vos côtés pour les remotiver. Vos compagnons vous donneront quelques indications sur leur moral, et ensuite vous devrez choisir entre deux phrases possibles. Dans tous les cas, tous les compagnons à terre sont rétablis et bénéficient d’un bonus pendant un certain temps, mais si vous avez choisi la bonne réponse leur bonus sera d’autant plus conséquent.

Les ennemis ne sont pas énormément variés mais peuvent posséder certaines caractéristiques particulières. Par exemple, certains adversaires sont protégés par un bouclier qu’il faut briser avec une attaque élémentaire appropriée. D’autres ennemis ont une défense très élevée mais il est possible de les déstabiliser en faisant monter leur “jauge de harcèlement”. Cette jauge monte plus ou moins vite selon le type d’attaque que vous utilisez. Si elle est pleine, l’ennemi entre dans un état de faiblesse qui vous permet de faire rapidement baisser sa santé. Cette dynamique sera généralement utilisée pour les combats contre les boss.

Dans l’ensemble les combats sont donc très dynamiques même si on peut les trouver un peu trop répétitifs, surtout vers la fin.

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Et le RPG dans tout ça ?

Comme mentionné dans l’introduction, le jeu possède quelques aspects qui peuvent se rapprocher des RPGs.
Tout d’abord, après chaque combat, votre équipe gagne de l’expérience. Il s’agit d’une jauge commune, et lorsqu’elle est pleine vous obtenez un point de compétence. Vous pouvez dépenser ce type de points dans le menu principal pour débloquer de nouvelles compétences spéciales pour chaque combattant. En plus de la compétence de base, vous pouvez ainsi en acquérir deux nouvelles par personnage, et une quatrième qui se débloque automatiquement avec le scénario.
Un autre aspect est l’amélioration de l’équipement. En effet, lors de l’exploration vous pouvez trouver des pièces d’équipement qui servent de monnaie d’échange pour obtenir des bonus. En vous rendant à un atelier (dans votre vaisseau ou parfois dans certains lieux), Rocket vous propose de débloquer certaines améliorations. Cela peut consister par exemple en un bonus de bouclier. Le nombre d’améliorations est très limité et, si vous jouez correctement, vous aurez tout débloqué avant la fin de votre partie.
Un troisième aspect est la personnalisation des personnages de votre équipe. Cela consiste en réalité à changer leurs tenues (que vous pouvez trouver dans divers coffres cachés). Et c’est tout !
Enfin, le scénario propose de nombreux choix qui peuvent donner l’impression d’avoir un certain contrôle sur le déroulement de l’aventure. Mais au final, même s’il est appréciable de voir certaines conséquences liées à nos choix (le jeu indiquant clairement avec un message à l’écran pourquoi une action se produit ou non), ces embranchements ne changeront pas énormément l’histoire principale.

Au final, ces aspects apportent un peu de flexibilité au jeu, mais ils n’en feront pas un RPG pour autant. Et ce n’est pas grave car le jeu est très bien en tant que jeu d’aventure !

La durée de vie du soft est assez moyenne, une vingtaine d’heure étant nécessaire pour finir l’aventure. Ce n’est pas trop gênant au final au vu de la répétitivité des combats et du manque de diversité au bout d’un moment. On peut évidemment recommencer en New Game + (en conservant les compétences, tenues et bonus d’équipement acquis), notamment pour faire des choix différents. Plusieurs niveaux de difficulté sont également accessibles (facile, normal ou difficile), sachant que le mode normal est tout à fait abordable du début à la fin pour n’importe quel joueur. Il est même possible de personnaliser entièrement la difficulté en ajustant un par un les paramètres du jeu (dommages infligés ou reçus, vitesse de rechargement des pistolets…).

En conclusion

NatahemLes Gardiens de la Galaxie est clairement un jeu d’action-aventure qui offre un très bon moment vidéoludique aux côtés d’une équipe déjantée. Même si on peut regretter une certaine répétitivité dans les combats, le jeu reste agréable à suivre, oscillant entre légèreté et profondeur, à condition d’aimer son univers et son humour très typique. Il permet de découvrir plus en détails certains aspects de l’univers Marvel et de mieux comprendre les backgrounds des personnages. Et puis, il est très accessible, même pour les nuls en jeu d’action ! En revanche, si vous cherchez un RPG, il faudra passer votre chemin…

Note attribuée : 14/20

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