Un jeu qui n'aurait pas dû exister, ce qui en fait le moins bon des Disgaea sortis à ce jour. Placé sous le signe du fan-service intensif (et extensif) Dimension 2 n'hésite pas à laisser sur le carreau ... Suiteles nouveaux venus en ne livrant aucun résumé aux joueurs qui n'auraient pas joué à Hour of Darkness, le premier Disgaea. De plus, D2 ne fait qu'aligner les idées qui auraient dû en faire partie mais qui avaient été abandonnées, faute de temps et/ou d'argent. Que ce soit la soeur de Laharl, le body swap ou encore le concert d'idol, tout cela, les créateurs voulaient l'inclure dans le premier opus ; l'anime avait déjà été une première chance de les montrer. Malheureusement, à force d'empiler les idées pêle-mêle, Dimension 2 oublie de leur donner du liant et se retrouve avec une histoire en roue libre qui enchaîne les chapitres sans cohérence ni progression. Sicily, la soeur de Laharl, aurait brillé en sidekick de Vyers pour plusieurs raisons. Mais comme l'intrigue n'est pas écrite autour d'elle, elle se retrouve sous-traitée pour finir dans le décor. Enfin, on arrive au dernier chapitre et merde, y a une histoire à raconter. Difficile de dire si elle avait été prévue dès le départ ou si elle a été inventée au dernier moment, et dans le fond, ça change pas grand-chose. Graphiquement, Disgaea ne s'est jamais foulé, mais Dimension 2 réalise la petite prouesse d'être plus moche que Disgaea 4. Certes, les couleurs sont beaucoup moins tartinées, mais les maps restent anguleuses et la mise en scène régresse en renonçant aux sprites animés qui donnaient un peu de vie aux dialogues à rallonge du 4. L'impression désagréable de jouer au remaster d'un jeu PS1 n'a jamais été plus dérangeante. S'y ajoute que le Netherworld du premier Disgaea était sombre, terne, mais plein de vie et de bonne humeur. Dimension 2, lui, s'avère flashy, ensoleillé et pas spécialement vivace. Musicalement, c'est du Sato pur jus, des remixes et des musiques quelconques. Le gameplay part de la bonne base très solide de Disgaea HoD avec quelques ajouts d'ergonomie (les boutiques), des mécaniques en amont (l'entraînement), du gadget (les relations) et un remplacement du Magichange (la monture). C'est probablement le jeu de la licence où je me suis senti le plus faible, même à la fin du scénario. Les attaques impressionnantes et les animations pétées ne remplissaient plus leur office tant la progression en dent de scie et le manque d'intérêt me bridaient dans mon plaisir. Bref, Dimension 2 partait peut-être de la meilleure intention du monde, à savoir poursuivre les aventures de ce personnage si charismatique qu'est Laharl, mais dans l'ensemble, il aurait mieux fait d'être un remake amélioré de Hour of Darkness. En l'état, Infinite est un jeu tout aussi fan-service, mais largement mieux réalisé et écrit que ce spin-off dispensable. Dommage, car le gameplay demeure solide et bien pensé, mais tout ce qui l'entoure empêchera le joueur un peu trop fan de s'y investir pleinement.
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