De nos jours, on crée des JRPG qui se veulent old school mais qui renferment tout le confort moderne, et des JRPG qui voudraient être modernes mais qui restent résolument old school. Pour moi, Yakuza 7 ... Suite(Like a Dragon) fait partie de la deuxième catégorie. Cela se ressent dans les déplacements, les animations (faciales notamment), le gameplay en général, c’est difficile a expliquer, mais j’ai senti un lourd héritage de l’ère PS2. Pourtant le jeu semble avoir de l’ambition à bien des égards, mais peut-être pas assez de budget pour aller au bout, ou peut être que l’équipe est vieillissante et peine à se moderniser malgré toute bonne volonté. Alors comment faire un bon JRPG quand on n’a ni l’argent ni la technique ? Avoir une bonne histoire, de bons personnages, et bien savoir la raconter. C’est le cas de Yakuza 7, et cela fait déjà une raison d’y jouer, pour peu que l’on apprécie les histoires de mafia et les intrigues politiques. En revanche, le rythme est mauvais, les trois premiers et les trois derniers chapitres sont supers, les neuf autres ont moins d’intérêts. Ils s’éloignent de la trame principale pour s’intéresser aux intrigues de différents clans, gagner des alliés, glaner des infos, etc. Le tout est très bavard, attendez-vous à poser la manette régulièrement. Au début, j’étais donc parti pour rusher le jeu et profiter de ce qu’il a de mieux à offrir : son histoire. J’ai appris à changer de trottoir pour éviter les ennuis, littéralement. Sauf que le jeu est difficile, ou tout du moins, il est équilibré à condition que vous fassiez les quêtes annexes, et que vous passiez deux ou trois demi-heure dans les égouts à farmer des ennemis spécifiques qui donnent un max d’expérience. Sinon, vous manquerez de force et d’argent, et vous serez bloqués dans la quête principale pour ces deux raisons. Quand je parle de quêtes annexes, il s’agit autant de quêtes FedEx, que de mini-jeux très aboutis tels que le Dragon Kart ou la simulation d’entreprise. Il y a aussi une pléthore d’autres mini-jeux de cartes, de casino, de machines à pince, de ramassage de canettes, de shogi, de pachinko, de séances de cinéma, de bars à hôtesse, de QCM, de jeux d’arcade, de karaoke, de golf, de baseball... Bref, Yakuza 7 à mis le paquet sur les activités annexes et veut absolument que vous y jouiez. Ces activités sont dispersées aux quatre coins d’une ville où l’on peut se promener librement, et dans laquelle on fera d’innombrables allers-retours. Mais l’activité principale de Yakuza 7 reste les combats au tour par tour. Il y a des ennemis partout et ils sont difficiles à éviter. Il y a une volonté de varier les ennemis, avec un peu d’extravagance, mais globalement, on a l’impression d’affronter toujours les mêmes, toujours des humains, mafieux ou rebuts de la société. Le système de jobs est plus réussi, on sent la différence entre chaque, leurs forces et leurs faiblesses, même si au final on se limitera à un job bien choisi par personnage. Les graphismes font leur travail, sans plus. La ville est terne, il n’y pas de direction artistique marquante, alors que la fantaisie, et la Fantasy, qui font toute la spécificité de ce Yakuza, auraient permis aux artistes de se lâcher. Les donjons sont répétitifs, les assets et les animations sont dupliqués, etc. De même pour les musiques, elles accompagnent bien l’action, sans plus. Yakuza Like a Dragon est un jeu que j’ai apprécié découvrir, mais qui demande un peu trop d’implication (80h de jeu) par rapport à ce qu’il a à offrir de vraiment qualitatif. J’espère que son succès d’estime et commercial permettra d’améliorer la partie technique et de donner à sa suite les moyens de ses ambitions. Je suis en revanche plus sceptique concernant la partie artistique. Je suis donc partagé, d’un côté j’ai bien envie de continuer à suivre les aventures d’Ichiban car l’histoire et les persos sont chouettes, de l’autre je me dis que c’était pas si ouf et que je n’en aurais peut être pas la motivation si la licence ne change pas d’échelle.
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