Cyberpunk 2077 (PC) - posté par Wolf le 1 mai 2013 Commentaires (0)
Le site IGN s'est entretenu avec plusieurs responsables du studio CD Projekt Red, responsable du jeu Cyberpunk 2077. Le studio s'était déjà illustré récemment avec les adaptations de The Witcher, en dépit des réticences de l'auteur Andrzej Sapkowski. Forts de ce succès, ils ont choisi de s'attaquer à une de leurs vieilles ambitions : adapter le jeu de rôle papier Cyberpunk 2020, souvent considéré comme l'un des piliers du genre.
Pendant le développement des The Witcher, les développeurs avaient mis en avant beaucoup d'idées qui ne pourraient pas être utilisées dans un RPG fantasy. Cyberpunk 2020 s'imposait comme l'univers rêvé pour les mettre en œuvre. Mateusz Kanik, le directeur, affirme que le jeu n'aura pas un univers « sombre et désolé » comme pourrait l'être, par exemple, Blade Runner de Philip K. Dick. Il y aura « bien plus de rock'n roll ». Il ajoute même : « il y a beaucoup de cyber-jeux mais plus de punk ; nous voulons mettre plus de punk dans notre jeu ».
Mike Pondsmith, créateur du jeu de rôles papier Cyberpunk 2020, l'inspiration majeure du jeu de CD Projekt Red, avait d'ailleurs affirmé sur ses blogs :
La plupart des jeux qui se prétendent cyberpunk n'en ont pas la moindre parcelle. La plupart des gens s'imaginent que le cyberpunk s'arrête à des codes universels - gros flingues, rues sombres et loubards en cuir - mais le cœur du cyberpunk est bien plus complexe que cela. Il s'agit d'une éloge à la décadence, à la corruption... Il n'a pas besoin d'être sombre ou sale sur le plan visuel. Mais sur le plan psycho-social, même la plus propre et la plus ordonnées des villes-corporations peut être pleine à ras bord de ténèbres et s'effondrer.
Le jeu vidéo, toutefois, ne reprendra pas les mécanique du jeu de rôle papier Cyberpunk 2020, ses lancers de dés et ses prises de notes diverses et variées. En effet, d'après Mateusz Kanik, de tels concepts seraient « super ennuyeux » dans un RPG avec « beaucoup d'explosions ». A la place, le studio se concentre sur un système plus orienté action, avec des compétences à utiliser directement et non des aptitudes passives comme c'est le cas dans les jeux de rôle papier. Il a également fallu réécrire sensiblement le scénario ; Cyberpunk 2020 a été conçu en 1990, et l'année 2020 semblait alors bien lointaine. A l'heure actuelle, on ne pourrait plus croire que la technologie et la société seraient à un tel niveau en 2020. Il fallait donc repousser l'échéance et remettre à niveau l'histoire, en se basant sur les évolutions constatées entretemps dans notre réalité.
Mais le studio tient également à « préserver l'atmosphère et le ressenti du jeu d'origine. Ils trouvent que « c'est bien trop simple de faire un banal jeu de science-fiction ». Ils cherchent encore « le point d'équilibre entre ces principales mécaniques et l'atmosphère du jeu Cyberpunk original » et ajoutent que « c'est un gros travail ».
Le directeur artistique, Sebastian Stepien, promet que « le jeu ne s'accrochera pas au terme cyberpunk juste pour son esthétique ». Au lieu de cela, c'est « toute la philosophe du mouvement » qui sera présente, avec ce que cela implique : « ambiguïté, corruption et individualisme » seront des éléments centraux. Parmi les thèmes traités, on croisera notamment la manipulation biologique, comme se faire injecter des nanomachines pour accroître ses forces, un thème majeur du cyberpunk. Mais il s'agira d'un aspect mineur de l'histoire, et ne sera pas aussi poussé qu'un Deux Ex : Revolution pour tout ce qui touche à l'éthique ou à la morale.
De toute façon, « il n'est pas question de sauver le monde, ni même une seule cité ». Ce sera surtout l'histoire du joueur. Plutôt que de s'accrocher à des personnages fixes, le studio souhaite « laisser le joueur définir sa propre histoire ». Le studio s'est efforcé d'extraire les noms et les concepts du jeu de rôle papier d'origine, tout en les assouplissant pour en faire des vecteurs plutôt que des contraintes. « Il s'agit de raconter l'histoire à travers ce qui se passe, pas à travers les cinématiques », explique Mateusz. Ainsi, le simple choix des vêtements ou de l'apparence et la personnalité du personnage changeront les réactions des personnages, les quêtes accessibles et même l'histoire du jeu. L'avatar doit également refléter la personnalité du joueur : à travers son comportement face aux PNJ, le temps passé au bar ou les boissons consommées, tout est prétexte à ouvrir cette porte au vice et à la corruption qui fait l'âme du cyberpunk.
Moins qu'un Blade Runner, « ce sera plus une approche à la Tarantino », affirme Sebastian.
CD Projekt est bien décidé à prendre tout le temps nécessaire pour peaufiner son Cyberpunk. Les concepteurs évoquent encore diverses idées comme le multijoueur ou la création de prototypes. Annoncé pour l'année 2015, il est fort possible que le jeu ne voie pas le jour avant 2016. Il sortira à peu près en même temps que The Witcher 3, peut-être sur la prochaine génération de console. |