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Puzzle Quest : Challenge of the Warlords

Fiche complète de ce jeu

Quand le puzzle game rencontre le jeu de rôle… Comment rester insensible face à une telle annonce et ne pas crier au scandale en s’imaginant le mélange le plus improbable que l’on pouvait faire entre deux genres de jeux vidéo ? Et pourtant, c’est bien l’exploit qu’a réussi à réaliser l’équipe des studios Infinite Interactive en nous pondant ce titre. Jeu de rôle et logique s’entremêlent donc pour nous donner un jeu d’un genre nouveau pour le moins original. Alors, véritable coup de maître ou coup dans l’eau ? Voyons cela de plus près…

Bienvenue sur les terres d’Agaria…

« On dit que l’univers fonctionne par cycles ; cycle de la vie et de la mort, cycle de la guerre et de la paix, cycle de la lumière et des ténèbres. Si c’est vrai, la terre des chevaliers d’Agaria connaît la paix depuis trop longtemps. Leur royaume est calme et prospère depuis de nombreuses années. Mais cette partie du cycle va bientôt s’arrêter…. »

Tel débute Puzzle Quest. Le lecteur averti aura très vite compris que le soft se base d’ores et déjà sur un scénario extrêmement conventionnel et stéréotypé. L’univers, peuplé d’elfes, d’orcs et de toute créatures vues et revues depuis des décennies, s’inscrit lui aussi dans cette optique. Rajoutons à cela le fait que vous choisirez votre héros parmi différentes classes et selon le sexe de votre choix (homme / femme) mais qu’à aucun moment cette différence se reflétera au sein du scénario. Entendez par là que vous vivrez pour chacun de vos personnages la même histoire, les mêmes rebondissements et combattrez les mêmes monstres. Dans tous les cas, vous serez donc le fils (ou la fille) de sire Albion et commencerez l’aventure de la même manière pour tous.
Concernant les personnages, là aussi vous serez face à tous les clichés du genre tant au niveau du design que de la psychologie. Les dialogues se révèlent fades, souvent trop long pour pas grand-chose, et n’apportant rien à l’aventure globale. Le joueur passe donc son temps à essayer de reconstituer le scénario dans sa tête histoire de suivre, mais la lassitude se faisant très vite sentir, il décroche bien vite pour se concentrer sur le gameplay.

Dommage donc, pour un jeu qui se veut faire partie au monde des jeux de rôle, de disposer d’un scénario complètement aseptisé et cela, de bout en bout de l’aventure. Car même si le joueur pouvait espérer quelques rebondissements vers la fin, il n’en est pas le cas, et votre héros terrassera le vilain grand méchant Dragon afin de sauver le monde de la terrible menace des ténèbres….
Cependant, nous retiendrons quelques points positifs qui retireront quelque peu le goût amer qu’avait pu nous laisser la trame générale, comme une cohérence certaines entre les différentes races qui se révèlent au final plutôt intéressantes ou encore quelques quêtes annexes qui vous permettront de modifier légèrement quelques détails de la trame générale, comme certaines relations avec d’autres protagonistes… Ceci dit, pour ce dernier point, ces quêtes secondaires étant tellement longues et répétitives qu’au bout de quelques heures passées à essayer de les terminer, l’envie de continuer la quête principale reprend le dessus…

Nous oublierons :
- Un scénario très pauvre bourré de stéréotypes.
- Des personnages inintéressants au possible.

Place aux ménestrels oubliés !

D’un point de vue plus musical, le soft s’en sort ici avec les honneurs. Nous présentant de forts belles mélodies, toujours très à propos, Puzzle Quest flatte les oreilles pour notre plus grand plaisir. L’univers Héroic-Fantasy est ici largement renforcé par l’ambiance musicale. Et là où le scénario nous perdait dans des détours complètement inutiles, les différentes musiques du jeu nous raccrochent à cet univers. En revanche, nous aurions aimé bien plus de travail sur les effets. Extrêmement redondants, on se lasse très vite des sons qui viendront « rythmer » l’action. De même un point fort bizarre la première fois que l’on allume la console : l’absence inattendue d’effets dans le menu… Tout se fait dans le calme le plus total et croyez le ou non, c’est assez déstabilisant.

Nous retiendrons :
- Une bande sonore réussie

Une technique perfectible

Le lecteur attentif aura tôt fait de savoir que Puzzle Quest est un jeu multiplateforme. Sorti sur Xbox360 Live, PSP, PS2, Wii et DS, il est normal de distinguer quelques différences graphiques dans chacun des portages. Malheureusement, la version ici en test, à savoir la DS, voit son aspect technique tiré vers le bas.
La différence majeure vient du fait que les autres supports peuvent se targuer de disposer de multiples effets graphiques lors du lancement des sorts ou de l’alignement des sphères. La version DS ne nous propose en revanche que le simple minimum, une grille lambda sans aucune animation. Un point assez surprenant compte tenu de la puissance de la DS, largement capable de nous gratifier d’effets supplémentaires…

Cependant, la version DS dispose d'un atout de taille : le stylet. Cette version se verra donc être la plus adequate au support tant le stylet permet une rapidité de jeu et une aisance incomparable. Aucun problème n'est d'ailleurs à signaler vis à vis de l'écran tactile et tout se fait très vite avec intuitivité. Un très bon point.

En dehors de l’aspect graphique des joutes, le soft nous présente un nombre certain d’écrans fixes en 2D. Si les scènes de dialogues s’en sortent avec les honneurs, nous présentant un rendu d’assez bonne facture sur les différents personnages, et des background relativement travaillés, il est néanmoins regrettable qu’ils soient aussi aseptisés. Aucune magie ne s’en dégage, et vous voyagerez au sein de montagnes, de plaines, ou de villages sans même vous en rendre compte. Vous enchaînerez les lieux sans réelle conviction…

La carte du monde, celle qui reliera justement ces différents lieux, se voit malheureusement traitée légèrement différemment. Sur un fond à peine digne de la SNES, un minuscule sprite représentant votre personnage animé de la manière la plus risible qu’il soit, se déplacera lorsque vous indiquerez avec le stylet le lieu à atteindre. Notons ici que lors des déplacements, la caméra ne se déplacera pas et que vous devrez sans cesse la recentrer sur votre personnage pour en suivre les mouvements.

Alors même si, sur l’ensemble, Puzzle Quest possède un aspect graphique plus que moyen, il sera bon de noter le travail de qualité apporté au bestiaire. En effet, celui-ci reste suffisamment varié et travaillé pour distraire le joueur hors de la grille de jeu. Mais comme pour tous les autres points qui nous laissent un goût amer, on se demande ici si la ressemblance avec le bestiaire de Warcraft est une simple coïncidence…. Bref passons.

Nous retiendrons :
- La maniabilité exemplaire au stylet.


Nous oublierons :
- Des graphismes sommaires pour la DS.
- Un univers aseptisé.

Du puzzle dans le RPG

Abordons maintenant le point principal de cette review : le gameplay !
C’est ici que nous verrons comment les deux genres, pourtant si opposés, ont pu se fondre l’un dans l’autre pour donner Puzzle Quest. Le principe de base est très simple : reprendre le système de Bejeweled et le mélanger avec des éléments de RPG. Le résultat devient relativement original et accroche très vite le joueur.
Pour ceux qui ne connaissent pas Bejeweled, il faut savoir qu’il s’agit d’un puzzle game pur et dur basé sur l’alignement de gemmes. Sur une grille de 8x8, vous devez aligner au minimum 3 gemmes similaires afin de les faire disparaître. Bien entendu, des alignements de 4 ou 5 gemmes sont possibles et multiplient les bonus. Et bien nous retrouvons exactement ce principe dans Puzzle Quest, hormis le fait que ce ne sera plus des gemmes mais des sphères de « mana », des cristaux d’expérience, des piles d’argent et des crânes.

Et c’est sur cette différence que le côté RPG apparaît.
L’alignement de chaque sphère de couleur (vert rouge, bleu, jaune), augmentera votre jauge d’élément correspondante d’autant de sphères supprimées. Par exemple, un alignement de trois sphères vertes fera monter votre jauge verte (élément terre) de trois. Une fois les jauges remplies, vous pourrez vous adonner à lancer divers sorts acquis au fil des niveaux. Ces sorts sont de natures diverses et en fonction de votre job de départ. Par exemple, un druide aura le sort « soin » et pourra retrouver quelques HP en consommant 4 points de sa jauge jaune (d’air) et 6 points de sa jauge bleue (d’eau). Chaque métier disposera de ses sorts personnels correspondant à sa classe. Et cela marche exactement de la même manière pour les monstres rencontrés. Ainsi il ne sera pas rare de subir les assauts d’un Orc avec sa technique favorite « Cogner » et de prendre ainsi des dégâts en plus de ceux potentiellement pris par la grille elle-même.
Car pour terminer une joute, il faudra donc en toute logique, comme dans tout bon RPG qui se respecte, réduire à néant les HP de votre adversaire. Pour cela, deux possibilités : soit aligner plusieurs têtes de mort (crânes), soit utiliser un sort d’attaque. Un principe un peu frustrant au début qui se voit très technique et captivant par la suite.

Mais ce n’est pas tout. Concernant les aspects touchant au domaine du RPG, vous aurez aussi sur la grille le loisir d’aligner d’autres types d’éléments. Comme par exemple des cristaux mauves qui vous permettront d’augmenter un peu votre expérience, ou encore des pièces de monnaie qui feront grossir votre bourse.
Il faudra donc jouer avec d’un côté, le désir d’en terminer avec l’adversaire et donc d’aligner le maximum de crânes possibles, et d’un autre, d’augmenter un maximum l’argent et l’expérience pour pouvoir améliorer votre personnage. Un ajout subtil qui donne du piquant à la partie.

Autre point majeur définissant toute la stratégie de jeu est le besoin presque vital d’aligner au minimum quatre symboles similaires. En effet, un tel alignement vous permettra de rejouer. Et même si en début de partie, le joueur ne se contente que de simples combinaisons, passé le niveau 10, il ne recherchera que des quadruples couleurs. L’ordinateur s’en donnant à cœur joie, il vous faudra adopter le plus tôt possible la même technique. De plus, si vous avez le bonheur d’aligner cinq symboles correspondants (cinq étant le maximum), en plus de rejouer, vous ferez apparaître sur la grille de jeu un « joker ». Ces pièces spéciales vous permettront, une fois alignées avec au moins deux autres symboles, d’augmenter vos jauges d’autant de fois que le joker le permet. Par exemple, un joker x4 vous donnera 12 points dans votre jauge rouge au lieu de 3 si vous l’alignez avec deux sphères de mana rouges. Très utile afin de disposer le plus rapidement possible des sorts.

Dernier point concernant cette fameuse grille : les crânes +5.
Ces crânes spéciaux, entourés d’une aura rougeâtre, apparaissent soit aléatoirement dans la grille, soit sont invoqués par un sort. Ce sort changera alors une bonne partie des crânes présents sur le jeu en crâne +5. Ces têtes de mort ont la particularité de doubler les dégâts effectués lors d’un alignement. De plus, elles exploseront et ajouteront par cette occasion tous les dommages potentiels des crânes environnants. Autant vous dire qu’il ne faudra rater sous aucun prétexte ces crânes, tant les dégâts effectués sont importants.
Notons tout de même que dans Puzzle Quest, vous n’aurez jamais de Game Over. Si vous perdez un combat, vous gagnerez tout de même l’expérience et l’argent que vous aurez su aligner durant votre partie, et aurez tout à loisir de recommencer le combat autant de fois qu’il vous plaira.

Après avoir occis un ennemi, vous gagnerez de l’argent et de l’expérience comme dans tout autre RPG. De plus, à chaque niveau pris, vous pourrez distribuer dans vos statistiques des points qui vous permettront de vous améliorer. Vous pourrez ainsi augmenter votre résistance et votre attaque en rapport aux 4 éléments mais encore votre esprit combatif, votre ruse, etc.

Un point négatif cependant, reste la trop grande présence du facteur chance, qui malheureusement, peut faire tourner une bataille à l’avantage de l’autre camp et quelques secondes, simplement par l’apparition aléatoires se sphères. Souvent frustrant, ce point nuit à la construction intelligente du jeu et deux types de joueurs seront alors issus de ce point : ceux qui jouent au « feeling » comptant principalement sur la chance, et ceux qui construiront bien plus leur jeu et réfléchiront à quelques tours en amont avant de se lancer.

Nous retiendrons :
- Un système basé sur Bejeweled très efficace.
- Des éléments issus des RPGs bien introduits.
- Une tactique de jeu accessible à tous.

Mais dans Puzzle Quest, même si les combats représentent la colonne vertébrale du soft, il ne faut pas oublier tous les autres ajouts qu’ont su nous apporter les concepteurs.
En effet, au sein de votre royaume, vous aurez la possibilité d’agrandir votre citadelle pour y effectuer diverses recherches. Par exemple, vous pourrez construire une forge afin d’y créer de nouveaux objets magiques, ou encore un temple qui s’adonnera à développer les compétences pour votre héros. Il vous faudra donc y consacrer une jolie petite fortune afin d’y développer tout ce que vous souhaitez. Ceci dit, les possibilités sont assez conséquentes pour pouvoir captiver le joueur un peu plus longtemps hors de la quête principale.

Un autre point sympathique sera la possibilité de capturer des montures. En effet, tout d’abord, il vous faudra construire un donjon dans votre citadelle. Ce donjon vous donnera la possibilité de capturer n’importe quel ennemi que vous aurez battu au moins 3 fois. A ce moment là, la prochaine bataille se déroulera différemment des joutes dites « normales ».
L’écran de bataille vous présentera cette fois un « puzzle » à résoudre. En somme, un petit casse tête où vous devrez éliminer tous les symboles présents seulement avec des mouvements réguliers. Si vous réussissez le puzzle (souvent assez complexe), vous aurez l’occasion de chevaucher votre monture. De plus, avec la création d’écuries, vous pourrez l’entraîner afin d’augmenter les bonus qu’elle vous fournira.

Nous retiendrons :
- Le développement de sa propre citadelle.

Au sein des différentes villes qui constituent le royaume d’Agaria, vous pourrez y obtenir un nombre conséquent de quêtes annexes qui vous permettront de faire évoluer votre personnage. Alors même si ces quêtes sont en nombre, elles se révèlent bien trop répétitives et la lassitude de les accomplir gagne bien trop rapidement le joueur. On se retrouve bien vite à ne les faire que lorsque votre personnage est d’un level insuffisant pour accomplir la quête principale… Combats, combats et combats… Rien de véritablement transcendant, vous passerez très vite dessus, leur utilité étant limitée. Ceci dit, elles vous apporteront quelques précisions quant au background du soft, même si celles-ci se retrouvent trop vite cataloguées dans le domaine des clichés.

Puzzle Quest vous permettra aussi d’équiper votre personnage grâce au magasin en échange d’argent et à condition de posséder le bon niveau ainsi que les bonnes statistiques. Assez contraignant, le joueur ne peut s’attarder véritablement à son équipement qu’après un certain nombre d’heures… Enfin, notons que vous pourrez être accompagné d’équipiers qui vous aideront face à telle ou telle espèce d’ennemi. Une aide que l’on aurait aimé voir plus mise en avant tant leur présence se révèle au final insignifiante.

Nous retiendrons :
- Un nombre conséquent de quêtes annexes

Un système accrocheur

Concernant la durée de vie, il vous faudra compter dans la dizaine voire la quinzaine d’heures de jeu afin de mener à terme la quête principale. Une durée de vie honorable pour un soft proposant un système si original. Ajoutez une bonne dizaine d’heures pour accomplir les quêtes annexes. Le système se révélant particulièrement accrocheur, à condition que l’on s’axe sur l’aspect puzzle et non l’aspect RPG, on y revient relativement souvent d’autant plus que les concepteurs ont pensé au replay value.

En effet, lors du choix de votre personnage, vous pourrez choisir de ne pas vous lancer dans la quête avec tout se qu’il s’ensuit, mais de simplement démarrer une joute immédiate. Celle-ci a l’atout principal de pouvoir faire évoluer votre personnage sans rentrer dans la quête globale. Un bon point qui permettra de se faire une petite partie de temps en temps afin de retrouver le plaisir de jeu lors des combats. Notons aussi la présence d’un mode multijoueur quasiment vital à ce type de jeu. Infinite Interactive a su ne pas omettre ce point, relançant ainsi la durée de vie et l’envie de se replonger encore et encore dans ce soft.

Puzzle Quest se révèle être une surprise agréable. Là où la plupart des joueurs regardaient cette annonce avec scepticisme, Infinite Interactive a su prendre à contre-pied tous les préjugés et nous proposer un soft construit et intelligent. Agréable, prenant, technique tout en restant accessible, Puzzle Quest est un mélange intéressant de deux genres qui arrivent à se compléter pour se donner un sens. Cependant, le soft présente quelques lacunes importantes avec un aspect technique très moyen et un côté RPG trop classique et aseptisé. Nous nous retrouvons au final face à un jeu original, certes, mais qui aurait mérité plus d’attention sur la finalisation. Puzzle Quest s’adresse donc aux aficionados des puzzle game, bien plus qu'à ceux du monde des jeux de rôle.

Note attribuée : 12/20

Rédigé par Riskbreaker le 13/04/2008

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