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Ragnarok DS

Fiche complète de ce jeu

Pseudo adaptation de Ragnarok Online, un mmorpg qui a su marquer une grande communauté de joueurs PC, Ragnarok DS arrive sur nos portables pour nous rappeler avec nostalgie les innombrables heures passées devant notre écran. Et pour l’occasion Gravity a décidé de couper court à toutes nos espérances – jouer sur notre DS au véritable Ragnarok Online – en proposant une réelle aventure solo avec un scénario et coéquipiers comme dans tout autre RPG classique. Un choix étonnant, sûrement plus adapté au support, mais qui laissera sur le carreau bon nombre de joueurs de la première heure… Explications.

Midgard :

Votre mère vient de décéder d’une maladie très grave. Abandonné quelques années plus tôt par votre père, un aventurier, vous lui vouez une rage sans nom. Pour prendre votre revanche sur lui, vous décidez de devenir un grand aventurier pour montrer à quiconque qu’un homme digne de ce nom se doit de protéger ses proches. Votre but ultime est alors de fonder une guilde et de vous faire connaître partout au sein de Midgard ! Mais sur votre chemin menant à Prontera, vous faites la découverte d’une bien étrange jeune fille : Sierra. Votre destin va alors changer radicalement…

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Ragnarok DS a bel et bien un scénario ! Un début, un milieu, une fin, et même des rebondissements ! Mais seuls les connaisseurs de l’opus « online » comprendront mon étonnement (Ragnarok Online disposant d’un scénario vraiment pauvre… et surtout d’un intérêt vraiment très faible).
Bref, une bonne nouvelle qui tombe cependant très vite à l’eau. Les personnages sont tous plus caricaturaux les uns que les autres avec un héros insupportable et une Sierra aussi niaise que Sarah Jerand (Star Ocean 4). Difficile alors de s’y accrocher et d’apprécier leur évolution au sein de la guilde.

De plus, la trame générale manque cruellement d’homogénéité. Sur une vingtaine d’heures d’aventure, plus d’une quinzaine seront consacrées à l’exécution de diverses quêtes annexes visant à faire grossir votre guilde. Seules les toutes dernières heures de jeu permettront de faire la liaison avec les évènements du début. Dommage car au final tout semble balancé de manière brute et irréfléchie. Alors oui, intégrer un scénario dans l’univers de Ragnarok était un challenge intéressant, mais qui se révèle au final complètement raté. Passons.

En résumé :
- Des personnages horripilants
- Un scénario prétexte, complètement inutile.
- Une aventure très mal rythmée.

Techniquement parlant… :

Du point de vue graphique, Gravity a fait du très bon travail et a su porter de fort belle manière leur chouchou sur la portable de Nintendo. On se croirait presque sur l’épisode PC tant les textures et sprites de personnages restent similaires. Du coup, l’habitué du MMORPG retrouve très vite ses marques, le sourire aux lèvres. Les autres se retrouvent face à un beau jeu, aux couleurs vives et chatoyantes, le tout accompagné d’un univers attractif.
Petit bémol, on ne peut pas déplacer la caméra à 360° comme sur PC. Non, ici, la caméra reste fixe, toujours orientée vers le nord. Trois zooms sont alors possibles, mais étant donné que seul le plus éloigné reste jouable, les deux autres servent de gadgets pour inspecter un peu mieux son personnage. Dommage car de ce fait, le joueur perd tout de suite énormément de mobilité, et particulièrement lors des parties multijoueurs.

Notons en revanche la piètre qualité des animations qui choquera n’importe quel joueur n’ayant jamais mis un pied dans cet univers. Les sprites comme les boss restent rigides au possible, tout comme dans l’original. Sauf qu’ici, il y a un scénario... Et ce défaut se retrouve directement dans les différentes cut-scenes qui parsèment l’aventure. Un manque de vie flagrant se dégage alors du soft qui, couplé avec les personnalités détestables des personnages, repoussera bon nombre de joueurs…

Au niveau de la bande sonore, cet épisode portable est une réelle déception… Là où nous attendions à retrouver les mélodies majeures de Ragnarok Online, on se retrouve face à un tout petit échantillon de ce qui existait. Le thème de Prontera servira ainsi pour les villes de Morroc ou Geffen, de même pour toutes les zones entourant ces trois villes : elles ne disposeront que d’une seule et même musique. Et ainsi de suite... Au final, l’impression de n’avoir entendu qu’à peine une dizaine de thèmes est constante. Et la comparaison avec l’OST de Ragnarok Online fait très mal à Ragnarok DS. Une réelle déception pour tout fan de l’épisode original et une bien pauvre entrée en matière pour les novices… Passons.

En résumé :
- Une 3D réussie, proche du MMORPG
- Des animations toujours aussi minables…
- Une bande sonore extrêmement succincte.

Un gameplay largement simplifié :

À l’image de la bande sonore du jeu, Ragnarok DS n’est qu’un échantillon de ce que pouvait proposer Ragnarok Online.

Les Classes :

Tout d’abord, finie la customisation de votre personnage. Ici, vous n’aurez pas le choix d’incarner l’avatar de votre choix, mais seulement celui du personnage principal. Alors bien sûr, les chapeaux que vous équiperez seront visibles, tout comme le type d’arme. Mais cela reste tout de même bien faible surtout quand on sait qu’une customisation du personnage (sexe + coupe de cheveux) n’aurait absolument rien changé au scénario. Première déception.

Vous commencez donc en tant que Novice, comme à l’accoutumée, et devrez monter en niveaux de job pour pouvoir atteindre ceux de première classe (level 10). Ici rien de nouveau, Swordman, Mage, Archer, Merchand, Thief et Acolyte sont toujours de la partie. Ce qui change, en revanche, est le nombre de levels job requis pour passer classe 2. Finis les 40 minimums exigés, seulement 30 vous permettront de changer de classe. Bien sûr, tout comme dans l’opus original, vous pourrez monter jusqu’au level 50 afin de maximiser vos skills, mais cela reste tellement fastidieux que même un joueur chevronné craquera autour du level 45…

Et là où, désireux de devenir palouf, vous vous rendez à la guilde pour changer de classe, vous vous rendez compte que seulement 6 jobs de seconde classe sont accessibles, contre 12 pour le MMORPG. Tous les jobs 2-1 vous seront donc offerts, mais finis les 2-2. Knight, Wizard, Priest, Hunter, blacksmith et assassin seront les seuls disponibles. Une petite déception pour tous les joueurs avides de retrouver leur Crusader, Sage, Bard/dancer, Alchemist, Rogue ou même Monk. Cependant, les développeurs ont eu la bonne idée d’y inclure deux nouvelles classes qui pourront titiller n’importe quel joueur en raison d’un design particulièrement réussi : Shaman (s’apparentant à un Soul Linker) et Dark Knight (très proche d’un Assassin Cross). Leur ressemblance évidente avec les jobs cités de Ragnarok Online ternit cependant un peu le tableau idyllique de ces nouveautés… Mais cela reste toujours bon à prendre.

Notons enfin que la transition d’une classe à une autre ne nécessitera pas de devoir passer un long et fastidieux test comme sur PC. Une simple demande au NPC et hop, vous voilà dans votre nouvelle tenue.
Dans le même registre d’idées, vous pourrez changer de job à tout moment. Cela se traduit par une division de vos niveaux par 2 ainsi qu’un retour à zéro du job level. Cependant, chaque « reborn » permet de repousser les limites du level job max de 10. Ainsi, en 5 reborn (et à condition d’avoir la patience nécessaire) vous pourrez atteindre le level 99 en job ! Une première dans l’histoire de Ragnarok.

En résumé :
+ La possibilité de changer de classe à tout moment
- Seulement 6 classes 2 accessibles (+2 bonus)
- Une simplification trop grande de l’évolution pour les puristes.

Une évolution très largement simplifiée :

Grande force de Ragnarok Online : l’élaboration d’un skill tree parfait. C’est donc en toute logique que l’on retrouve la même nécessité de se construire un perso parfait à l’aide des différents skills (couplé, bien entendu, à une distribution parfaite des points de stats) mis à notre disposition dans Ragnarok DS.

Cependant, quelques changements sont à prévoir.
Si dans l’ensemble, débloquer les skills requiert à peu près le même shéma que dans le MMORPG, le joueur averti remarquera quelques écarts certains. Pour exemple, pour un build de type Mage, les pré requis pour débloquer Soul Strike deviennent bien plus exigeants (il faudra monter Fire Bolt, Cold Bolt et Lightning Bolt en parallèle pour le débloquer, contre seulement un Napalm Beat lvl 4 dans l’opus original). Bref, de petites différences dont on cerne mal l’intérêt sinon d’obliger le joueur à goûter à toutes les possibilités d’un job au cours d’une seule partie. En résulte alors une spécialisation du personnage bien moins poussée que dans Ragnarok Online (car moins libre).

Notons au passage que le skill level max descend ici de 10 à 8. On atteint donc très vite le niveau maximum de chaque skill et la recherche du level up se fait alors bien moins sentir. Ce qui n’est pas un mal car le support se prêtant péniblement au mob bashing à outrance.

Concernant la répartition des points de stats après chaque niveau prit, on ne sait pas trop quoi en penser. Aucune indication n’est donnée, à vous de lâcher vos points où bon vous semble. Le problème est que cela ne concorde pas avec le désir de simplifier le jeu pour le rendre accessible aux novices de RO. Du coup, le joueur aguerri saura exactement où placer ses points selon la classe qu’il choisit, tandis qu’un joueur du dimanche sera tenté de les placer de manière plus homogène… Et quand on connaît l’importance du placement des points de stats dans Ragnarok Online, on ne peut que frémir devant une telle pensée… En quelques minutes, un joueur non averti pourra voir son personnage complètement gâché et inutile aux combats. Et sur DS, nous n’avons pas toujours un wiki sous la main traitant de la meilleure répartition des points de stats possible selon le job… Allez comprendre le choix des développeurs…

En résumé :
+ Un level skill max passé de 10 à 8.
- L’impossibilité de vraiment spécialiser son personnage dans un domaine.
- Aucune indication pour la répartition des points de stats…

Et ça se joue comment tout cela ?

Bien que l’évolution soit le cœur même du principe de Ragnarok, il faut tout de même explorer le monde de Midgar de temps à autre…

Et de ce côté-ci, peu de reproches sont à formuler. Cet épisode DS reprend tous les rouages de l’opus PC en l’adaptant au support.
Vous déplacerez donc votre personnage à l’aide du stylet ou à la croix directionnelle et effectuerez vos commandes (skills) uniquement via l’écran tactile. Par exemple, le Fire Bolt d’un mage demande de maintenir le stylet un certain temps sur l’ennemi afin de charger le sort, puis de le relâcher afin qu’il se déclenche. Finie, donc, la barre de cast, grande amie des joueurs PC, elle est ici remplacée par un système de pression au stylet. Chaque skill de chaque classe demandera d’effectuer un geste précis propre à l’effet désiré et au final, Gravity a bien exploité l’aspect tactile de la DS. Quelques reproches sont cependant à formuler, comme un temps de cast approximatif et difficile à jauger ou une précision relativement grossière lors des attaques, mais cela reste mineur et le plaisir de jeu est présent.

Petit bémol sur l’AI de vos deux coéquipiers qui laisse vraiment à désirer. Il ne sera pas rare de devoir les ranimer en raison d’une réaction bien trop lente ou inadaptée à la situation. Les développeurs ont tout de même pensé à laisser au joueur le plaisir de modifier leur comportement selon trois axes majeurs (attaquer – soutenir – fuir), mais cela reste bien trop succinct… Ils n’en feront de toute manière qu’à leur tête… Impossible, d’ailleurs, de choisir un skill dans leur panel de skills. Les boosts et heal seront donc présents, oui, mais qu’au bon vouloir de l’AI… Allez comprendre pourquoi… Du coup on attend souvent les différents buffs avant de se lancer dans la joute.

En résumé :
+ Une maniabilité au stylet réussie
- L’imprécision globale
- L’AI catastrophique des coéquipiers

Des quêtes, des quêtes et toujours des quêtes…

La durée de vie du soft dépasse à peine la vingtaine d’heures de jeu en ligne droite. Malheureusement l’aventure est réellement ennuyeuse et cela en raison d’un point majeur : les quêtes. Celles-ci polluent littéralement le soft tellement il y en a. Alors certes, sur le papier, voir « plus de cent quêtes à terminer » semble alléchant. Seulement dans les faits, c’est très loin d’être le cas. On passe plus d’une quinzaine d’heures à valdinguer d’un lieu à un autre, cherchant désespérément l’objet convoité par votre client, tout cela pour tenter de faire avancer le scénario principal. Bien sûr, vous êtes libre de vous rendre dans n’importe quelle taverne d’une ville pour y prendre quelques quêtes en plus. Mais leur intérêt étant terriblement limité, le joueur moyen n’en effectuera que quelques-unes par-ci, par-là, pour alléger sa conscience…

Heureusement, un mode online est disponible !

Intérêt premier du soft, il faudra pourtant vous armer de patience pour pouvoir accéder à ce fameux mode online… En effet, il faut savoir que celui-ci n’est pas disponible dès le commencement de l’aventure. Vous devrez vous aventurer sur les terres de Midgard quelques heures avant d’atteindre cette fameuse « Tour des Mirages », située au sud-est du désert de Morroc.

Une fois à l’intérieur, à vous la joie de découvrir que vous pourrez enfin choisir votre couleur, votre sexe et votre coupe de cheveux (à condition d’en avoir débloqué suffisamment via les quêtes du mode un joueur) ! Un NPC vous permettra de paramétrer tout cela à votre convenance.
Bref, vous choisissez vos paramètres et en avant !

Sauf qu’au final, cette tour des mirages n’a rien de bien exceptionnel…

Soit vous décidez de vous lancer tête baissée en solo, soit vous décidez de vous connecter en réseau local ou wi-fi pour jouer avec deux autres gugusses qui auront eu la bonne idée de jouer en même temps que vous (ce qui n’est pas forcément évident).
Et là… Vous vous retrouvez au milieu de vieilles salles grisonnantes (type Prontera Guild Castle) dans lesquelles vous devrez effectuer divers objectifs (activer les interrupteurs, casser une boule grise ou tuer tous les ennemis de l’étage). Tout cela est bien sûr aléatoire et les objectifs, comme les salles et les ennemis, changeront à chaque partie. Tout en gardant leur magnifique robe grise si esthétique… bien entendu.

Une fois les objectifs assimilés, vous comprendrez bien vite que vous parcourrez les étages sans tuer aucun ennemi pour aller le plus vite possible. Sauf dans le cas où chaque ennemi doit être éradiqué… Et une fois arrivé aux étages multiples de 5, vous aurez le droit d’affronter un magnifique MVP (les boss dans Ragnarok). C’est d’ailleurs le seul endroit où vous les trouverez, en dehors de ceux de la quête principale. Une fois celui-ci anéanti, vous toucherez les récompenses et expérience gagnées durant les cinq derniers étages et les partagerez avec vos collègues. Au passage, c’est la meilleure façon de faire évoluer rapidement son personnage.

Bref. Le problème de ce donjon est qu’il contient 50 étages. Et bien entendu, ils se ressemblent tous. L’intérêt ne réside que dans le fait de pouvoir jouer avec d’autres joueurs et de gagner de multiples récompenses. Cela reste tout de même très limité…
Vous pourrez aussi communiquer avec vos partenaires, mais uniquement via des phrases préprogrammées. À l’instar de Phantasy Star Zero, aucune liberté n’est laissée au joueur pour discuter avec autrui. Ce qui est fort dommage…

Alors au final, quand on fait le point sur ce donjon et sur la liberté qui nous est laissée, on se rend compte que l’on est encore loin d’avoir un mmorpg sur portable. Mais bizarrement, la mayonnaise prend et on se plait à faire du mob bashing à outrance sans réelle raison. La magie des jeux en ligne… Heureusement, on redescend très vite sur terre pour se demander ce que l’on faisait dans cette tour durant toutes ces heures…

En résumé :
+ La présence d’un mode online
- Tous les étages se ressemblent
- Obligé d’attendre quelques heures avant d’y avoir accès.
- Impossibilité de discuter librement avec autrui
- Unique moyen de personnaliser son personnage

Ragnarok DS est un jeu mal agencé. Trop facile et surtout trop simplifié pour convaincre le connaisseur débarquant du MMORPG, il est cependant bien trop complexe et libre pour plaire au novice. On se demande alors à qui s'adresse vraiment le jeu... Alors quand en plus, il ose cumuler les défauts, comme un scénario et des personnages exacerbants, une bande sonore très mauvaise et une difficulté bien trop faible, dur d’aller jusqu’au bout de l’aventure. L’aspect graphique ne justifiant pas le nombre d’heures passées dessus. Mais bizarrement, l’amateur retrouvera, le sourire aux lèvres, quelques sensations du jeu PC. Cette petite fièvre propre aux mmo, cette joie qui vous submerge lorsque vous voyez évoluer votre personnage et cette recherche perpétuelle du build parfait… Passé cela, inutile de vous attarder plus longtemps sur ce soft. Vous êtes prévenus.

Note attribuée : 10/20

Rédigé par Riskbreaker le 28/05/2010

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