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Shin Megami Tensei : Devil Survivor

Fiche complète de ce jeu

La saga des Megaten est partout et après avoir fait les beaux jours de la PS2, voilà qu’elle s’attaque à la nouvelle console phare du moment, la DS. Devil Survivor est donc le premier épisode à voir le jour sur la dernière portable de Nintendo. Choix évident vu la popularité de la console et sur laquelle la série se tente à un genre auquel elle ne nous avait pas habitués jusqu’ici, le RPG tactique. Les connaisseurs penseront tout de suite à des batailles de démons dans un monde sombre sur fond de fin du monde. Sommes-nous si loin de la réalité ??

En quarantaine

L'histoire nous met dans la peau d'un habituel héros sans nom accompagné de deux de ses amis, Atsuro et Yuzu. Ensemble, ils se rendent au domicile de Naoya, le cousin du personnage principal. Une journée à priori normale mais qui va vite dégénérer tandis que notre trio reçoit d'étranges messages sur leurs comps, un appareil high-tech connecté en réseau, qui leur envoie des messages prémonitoires sur des drames à venir. Ainsi, et comme annoncé, une partie de Tokyo va connaître un énorme Blackout et va se retrouver isolée du reste du pays, mise en quarantaine. Au même moment, des démons surgissent des comps et commencent à attaquer les gens. La situation se complique lorsque les possesseurs de comps découvrent qu'ils peuvent voir la durée de vie d'une personne si celle-ci est inférieure à 10 jours. Cela ne serait pas grave à priori si ce n'est que les gens bloqués au sein de la quarantaine n'ont plus qu'une semaine à vivre. Que va t'il bien pouvoir se passer dans 7 jours et qui condamnera autant de gens à la mort ? En quoi les démons sont liés à la quarantaine et surtout comment s'en sortir ? Telles vont être les questions auxquelles nos trois héros devront répondre.

Enquête sur fond d'apocalypse

Le scénario se révèle intéressant rapidement et nous plonge vite dans une ambiance pessimiste. Certes, la série de Megaten nous a habitués à plus de noirceur mais Devil Survivor gère bien sa présentation et sait nous mettre en bouche dès le départ avec de nombreux mystères sur une tonalité légèrement inquiétante. Les mails prémonitoires, de mystérieux personnages, un culte étrange, un gouvernement qui en sait plus que prévu et une situation qui dégénère de différentes façons au sein de la quarantaine, tout cela donne au scénario des points de départ très variés qui suscitent rapidement l’intérêt. Si on peut se sentir perdu, tout cela se connecte très bien au sein de la trame.
De plus, si la plupart des gens enfermés ont une durée de vie d'une semaine, ce n'est pas le cas du personnage principal et de ses 2 camarades dont le trépas est annoncé dans deux jours. Pourquoi cette différence ? Là encore, cela va être au joueur de chercher la raison et de l'empêcher d'arriver.

C'est un peu là que réside la force du titre, forcer le joueur à se poser les questions de lui-même au travers des diverses prémonitions et distiller doucement la réponse comme si on était sur une enquête. On en vient presque à regretter de ne pas pouvoir chercher des indices tant Devil Survivor distille une atmosphère que l'on pourrait rapprocher des Phoenix Wright de par sa mise en scène et sa bande-son. Cette dernière est par contre un peu agaçante à force tant elle semble peu varier tout le long de l’aventure. Ainsi, on cherche à savoir ce qui s'est passé et surtout ce qui va se passer. Pour y arriver, le jeu va tracer plusieurs chemins dont l'issue dépendra de nos pérégrinations et des actes accomplis dans un temps plus ou moins limité et qui font que d’une partie à l’autre, on n’obtient pas les mêmes réponses et explications.

Tracer sa voie

En effet, le temps s'écoule dans Devil Survivor par tranche d'une demi-heure, nuit non incluse. Chaque action scriptée, coûtera donc 30 minutes. On voit ainsi le temps s'écouler jusqu'à, en règle générale, un événement qui ne pourra être évité. Un passage obligatoire vers la suite de l'intrigue. Durant cette période, de nombreux personnages seront accessibles dans les différents quartiers de Tokyo pris dans la quarantaine. Chacun fournira des informations sur la situation en cours, sur un possible moyen de s'en sortir ou sur ses propres problèmes. En fonction des personnages que l'on va voir mais également des choix effectués lors des phases de dialogues, le scénario va connaître quelques variations et ne se dévoilera pas complètement du 1er coup. Le plus gros changement interviendra le 7e jour qui nous met face divers embranchements que l'on a pu débloquer et au fait de devoir en choisir un. Ce système permet au titre de compenser sa faible durée de vie (20 à 30 heures) par un replay value intéressant. Par contre, on peut regretter que les variations du scénario ne soient pas plus développées, plus éclectiques, durant les 6 premiers jours ce qui rend dans les parties suivantes plus monotones durant cette longue période. De plus, les histoires obligatoires abordées durant cette première partie ne s'avèrent pas toujours très intéressantes, à quelques exceptions près une fois les tenants et aboutissants dévoilés.

Batailles de démons

Bien évidemment, on ne passe pas son temps à discuter avec les différents PNJs et une rencontre peut déboucher sur des combats. Le nombre d'unités à sélectionner est de 4. Un chiffre bien maigre pourrait-on dire mais dans le fond bien adapté au jeu surtout que pendant une bonne partie du jeu, on reste cantonné à notre trio de base. Toutefois, il faut savoir que chaque personnage principal pourra s'allier à deux démons pour l'épauler dans les combats, de façon à faire trois équipes de quatre, ce qui porte le nombre de combattants à 12. Par contre, si le leader, un humain en général, tombe, c'est tout le groupe qui est mis hors d'état de nuire, même si les démons sont en pleine forme. Cette règle vaut également pour l'ennemi. De plus, les cartes ne sont pas très grandes et plutôt basiques en règle général. C’est d’ailleurs un peu dommage qu’à ce niveau-là, le jeu n’ait pu proposer mieux. Seules les cartes de fins rattrapent un peu ce constat en y ajoutant quelques subtilités qui rompent le schéma classique. Malheureusement, en règle générale, le côté tactique du jeu se résumera surtout dans le calcul des mouvements des troupes, l’intérêt des combats, la véritable stratégie proposée par le soft résidant dans un autre aspect.

En effet, le jeu mélange à sa manière le tactique et le tour par tour. Pour le côté tactique, on hérite donc de l'habituel plan de bataille en damier sur lequel on déplace ses unités. Chaque combattant agit selon sa rapidité, il n'y a donc pas de phase spécifique des alliés et des ennemis. Durant le tour d'une unité, celle-ci peut réaliser plusieurs actions. Bien évidemment, elle peut se déplacer mais aussi utiliser des sorts, un pour chaque membre de l'unité, et par tour. Ces pouvoirs vont des sorts de guérison aux augmentations de caractéristiques. En dehors de ça, il n'est par contre pas possible de lancer une magie offensive sur l'ennemi, les combats étant régis par d'autres règles. Toutefois, cette phase est importante car elle peut préparer, ou corriger, la suivante.

Cette fois-ci, on quitte les règles des RPG tactiques pour revenir à un système plus traditionnel du tour par tour à l'image des Shin Megami Tensei de base. Pour initier un combat, il faut que deux unités soient côté à côte. Ceci fait, on revient au schéma classique des combats de RPGs : un gros plan sur l'ennemi et le choix des actions de combats pour le joueur. Peu importe qui lance l'offensive, ces combats se déroulent toujours de la même manière et chaque camp peut attaquer normalement. On trouve à disposition les habituelles commandes d'attaques, de magie, de défense. On ne peut que mener un assaut avant de revenir à la carte mais si un personnage exploite une faiblesse ennemie, inflige un coup critique et dispose d’une bonne agilité, il est possible d’obtenir un tour supplémentaire. À ce niveau-là, les connaisseurs ne seront pas dépaysés.

Il est frais mon démon

Là où le jeu change la donne par contre s’inscrit dans le recrutement des démons, du moins en parti car là aussi on oscille entre la nouveauté la tradition. Il existe donc deux manières d’obtenir de nouveaux démons. La première et la plus connue est la fusion. En fusionnant deux démons, on peut en obtenir un autre, généralement plus puissant et auquel on peut transmettre une partie des pouvoirs de ses géniteurs. Par contre, contrairement aux autres épisodes, il est possible d’obtenir plusieurs fois le même type de démons, à quelques exceptions près, les plus puissants pour la plupart.

L’autre moyen est plus atypique puisqu’il faut les acheter dans une vente aux enchères contre des concurrents fictifs. Il existe un montant secret qui permet de l’acheter directement mais le prix est souvent bien supérieur au prix auquel on peut l’obtenir par la voie des enchères. Si on est le meilleur enchérisseur, le démon rejoint l’équipe. À chaque démon acheté, on gagne des points qui permettent de débloquer de nouvelles enchères avec des démons bien plus puissants. On peut recruter un démon sans payer l’enchère mais cette félonie fait baisser considérablement les points accumulés jusqu’ici.

Voleur de capacités

On peut bien sûr garder ses démons un certain temps, devoir en changer régulièrement car comme les humains, ils gagnent de l’expérience. À un rythme plus lent par contre. De plus, ils peuvent améliorer, voire complètement modifier leurs sorts de base mais cela doit passer d’abord par les personnages humains du jeu.

Chaque démon possède des capacités propres, des pouvoirs. Il est possible pour les personnages humains d’apprendre leurs pouvoirs, de les cracker. La technique est simple, si on trouve un pouvoir que l’on peut copier sur un démon, il suffit de demander à un personnage de l’apprendre et de vaincre l’ennemi (mais pas l’unité où se trouve l’ennemi) avec ce même personnage. Il pourra alors s’équiper de ce pouvoir ou le ranger et le mettre à disposition de ses autres alliés. Par contre, quelque soit le pouvoir, celui-ci ne peut aller qu’à une personne à la fois et demande, selon sa puissance certains prérequis comme un nombre donné en agilité ou en force.

Ces capacités peuvent être des sorts, des compétences de soutiens ou un statut particulier. Les démons, quant à eux, ont déjà un statut particulier lié à leur race. Ils peuvent apprendre des compétences de soutiens ou des sorts lors d’une fusion mais seuls ces derniers peuvent êtres appris par les démons lors des combats. Plus on combat, plus on accumule de magnétites. Quand on en reçoit un certain nombre, on peut apprendre un sort à un démon au sein d’une unité et les sorts à disposition sont ceux qui auront été crackés par les humains. Bien évidemment, si on ne veut rien leur apprendre, on peut simplement refuser. Tous ces éléments permettent de personnaliser son équipe et de la rendre unique à sa manière.

Devil surviving

Le jeu n’est pas particulièrement difficile mais demande quelques séances de level-up et une certaine dose de réflexion. Si le côté tactique est plutôt pauvre, la véritable stratégie passe surtout dans les combats entre démons dans lesquels il faut bien penser à vérifier les points faibles des ennemis et former son équipe dans ce sens, en étant sur de pourvoir à n’importe quelle situation car certains ennemis, et même des boss, n’arrivent parfois qu’au bout d’un certain temps. Néanmoins, au pire, on se fait avoir une fois mais certainement pas deux et les batailles sont assez courtes pour ne pas trop démotiver le joueur à rependre les choses en main. Seule la fin est un peu plus ardue bien que cela dépende du chemin que l’on choisit à l’aube du 7e jour. La véritable difficulté à ce moment-là reposera essentiellement sur le fait de devoir se former une bonne équipe et de bien déterminer les compétences à attribuer. Bien sûr, tout ce travail effectué lors de la 1re partie se retrouvera dans les autres cycles puisqu’on récupère tous ses démons avec le niveau et les capacités qu’on leur avait apprises. Seuls les personnages humains reviennent à leur niveau de base. Heureusement, ils ont à disposition les capacités apprises. Un gain fort utile surtout qu’un nouveau cycle met à la disposition un boss optionnel particulièrement retors comme sait en pondre la série.

Devil Survivor est une très bonne transposition de la série sur portable. Un scénario prenant et bien mis en scène avec une ambiance inquiétante et mystérieuse des plus réussies grâce à la perspective donnée. On a droit à pas mal de surprises et nos actions ayant un impact sur le scénario, on y revient d’autant plus facilement afin de voir vers quoi chaque choix peut nous mener et peut-être changer le destin de certains personnages pour lesquels on aurait échoué la première fois. On rentre facilement dans le jeu et on s’adapte aisément à ses mécanismes. La difficulté étant bien dosée et graduelle. Il faut quand même être un peu adepte des séances de level-up pour être sûr de s’y plonger sereinement et aimer fignoler son groupe dans tous les détails pour en tirer tout l’intérêt et la profondeur. Seul point à regretter, un aspect tactique plutôt banal qui sert surtout à donner un peu d’originalité à l’habituel système des Megaten, toujours aussi riche et prenant mais qui aurait pu profiter plus que cela aux batailles.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Aciel le 27/10/2009

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Le mieux que je puisse dire à son sujet, c'est que je le respecte., Tali'Zorah nar Rayya, Mass Effect Thèmes
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