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Valkyrie Profile : Covenant of the Plume

Fiche complète de ce jeu

Parmi les plus grands titres du RPG, on retient souvent des noms comme Vagrant Story, Final Fantasy VII, Xenogears ou encore Valkyrie Profile. Né en 1997 sur Playstation, ce jeu d'anthologie passe aujourd'hui encore pour l'un des jeux les plus émouvants jamais sortis, doublé d'un gameplay irréprochable et d'une bande-son mémorable. Après un épisode plus mitigé sur PS2, un nouvel opus a vu le jour sur DS en 2009.
Est-ce là un retour en force, ou un nouveau pas vers la déchéance ?

- Du sang sur ma lame, la vengeance dans mon cœur... -

L'histoire de Covenant of the Plume suit la destinée du jeune Wylfred. Cet humain voue une haine sans bornes à Lenneth, la Valkyrie bleue qu'il juge responsable du décès de son père et de la misère qui s'est abattue par la suite sur sa famille. Le jeune garçon ne vit que pour se venger de la Vierge Guerrière.

Mais tout s'accélère quand le mortel est grièvement blessé dans une bataille. Arrivé aux portes du Niflheim, le défunt conclut un pacte avec Hel, la déesse des Enfers. Cet engagement se concrétise par un artefact maléfique doté d'un immense pouvoir : la Plume de la Destinée. Notre héros dispose d'un an pour noircir complètement la plume et ainsi obtenir une épée capable de tuer la Valkyrie... Or, la seule façon de noircir la plume est de lui offrir les âmes des gens proches de Wylfred, et ce, au cœur d'un combat...

Un an de sursis, au terme duquel Wylfred devra retourner au Niflheim, et ce, qu'il ait atteint son objectif ou non. Fort de ce pouvoir et de cette pression, Wylfred reprend son errance à travers Midgar, avec le terrible choix d'honorer ou non ce funeste contrat.

- Souviens-toi que tu mourras, pour ne pas oublier de vivre... -

La plus grande force de Valkyrie Profile reste son approche, à la fois poétique et amère, de la fin de notre vie, ce grand mystère communément appelé « la mort », et de ce qui s'ensuit émotionnellement pour les vivants comme pour les trépassés. L'épisode original avait su tirer le meilleur de ce thème, notamment avec les scènes inoubliables de Yumei ou de Lucian, mais son successeur s'en écartait quelque peu pour revenir à des idées plus classiques de sauvetage du monde.

Covenant of the Plume est considéré comme un spin-off. De ce fait, nul besoin de connaître la série sur le bout des doigts pour s'y lancer. Les événements prennent place avant ceux de l'opus original sorti sur PlayStation (un portage existe sur PSP).

Malgré la légèreté de l'idée de départ, ne croyez pas que le scénario écrit par Akabane soit dénué d'intérêt. Ce n'est pas dans l'objectif de Wylfred que se trouve la saveur de l'histoire, mais bien dans la richesse des personnages rencontrés et leurs interactions. Certes, l'émotion va moins loin qu'avant, mais l'aspect « thanatos » est compensé par l'univers politique très cohérent et le travail de réflexion plus que correct qui a été fait autour. Si vous prenez la peine de le découvrir à travers les annonces dans les tavernes, vous remarquerez que l'univers est bien plus profond qu'il n'y paraît.

En outre, le jeu propose plusieurs déroulements différents, car Wylfred n'est pas qu'un guerrier froid et solitaire : c'est aussi un garçon de dix-sept ans, encore en âge de douter, d'évoluer et de faire ses choix... Selon votre usage de la Plume, la conscience du mortel s'émousse ou s'aiguise un peu plus à mesure que le temps passe. Vous aurez aussi à choisir votre allégeance dans une affaire de révolte de serfs. En fonction de tout cela, vous n'aurez pas accès au même déroulement, ni à la même fin. Même si le scénario est redoutablement linéaire, il est assez amusant de constater qu'une même situation prend un tour très différent selon le point de vue adopté. Les scènes de mort des personnages ne sont pas toujours très émouvantes, et elles ne sont pas obligatoires : rien ne vous oblige à recourir aux services de la Plume, si ce n'est la difficulté parfois abusée de certaines missions et l'absence de levelling. Tâchez toutefois de ne pas en abuser, si vous ne voulez pas avoir une désagréable surprise.

- Quand la beauté va du cadre jusqu'au tableau -

La saga des Valkyrie Profile nous a habitués à ce qui se fait de mieux en matière de graphismes, que ce soit au niveau des cinématiques ou des combats, le deuxième opus restant d'ailleurs l'une des plus grosses claques visuelles qu'on puisse trouver sur PS2 avec Final Fantasy XII ou Silent Hill : Shattered Memories. Dès la magnifique cinématique d'ouverture qui mêle à merveille le lyrique et l'épique, on sent que cet opus DS ne dérogera pas à la règle.

Malgré les évidentes limitations techniques de la console, la qualité des animations, le niveau de détails et la finesse des réalisations sont simplement remarquables. En discussion, le plus souvent par le biais d'un diaporama d'artworks à la Disgaea, les visages sont très beaux et expressifs. Les arrières-plans ne sont pas tous splendides, mais ils restent agréables à regarder et assez inspirés. La carte du monde adopte une vue plus rapprochée qu'auparavant et paraît plus sombre également, parcourue de nappes de brouillard du plus bel effet.

En combat, l'inspiration de Final Fantasy Tactics se fait sentir, mais le résultat est plus qu'acceptable. Les personnages, qu'ils soient ennemis ou alliés, sont bien représentés et facilement reconnaissables, les cartes ne ressemblent pas systématiquement à un tas de carrés et les attaques ne souffrent jamais de « freezes » ou de ralentissements. Les créatures que l'on affronte sont toutes issues du premier opus ; les ennemis humains, quant à eux, se paient un design passe-partout. Les rixes sont donc tout aussi jouissives à jouer qu'à admirer, en dépit de l'aspect gravement pixelisé que provoquent les zooms en combat.

Il ne faut pas oublier la musique : Sakuraba, compositeur des Golden Sun, Star Ocean, Tales of et, bien entendu, Valkyrie Profile, s'est contenté pour l'essentiel de dépoussiérer ses compositions PlayStation, en ajustant à peine leur instrumentalisation et en mixant le tout pour la DS. Par là-même, ceux qui ont déjà joué à l'opus Lenneth ne découvriront pas grand-chose de neuf. Ce sont des musiques toujours aussi belles et bien composées et, à coup sûr, elles charmeront l'oreille des fans comme des profanes, mais ce n'est pas satisfaisant. La bande-son est manifestement de qualité, mais le réchauffé n'a pas toujours bon goût...

Le jeu dispose d'un doublage anglais, mais qui ne concerne que les exclamations pendant les combats. Les cut-scènes sont muettes. Si la performance des « voice actors » est, en elle-même, pratiquement irréprochable, on peut rester plus dubitatif quant à l'adéquation des voix et des personnages. Pour ne citer que lui, un lancier blond au regard d'ange et naïf au possible se paie une voix plus dure que le granit, alors qu'on l'imaginait volontiers comme un adolescent boutonneux. Ces cas restent heureusement isolés, et dans l'ensemble, le doublage est d'un niveau franchement honorable.

Pour poursuivre dans les défauts, il faut citer le chara design bicéphale des frères Yoshinari. Autant l'un comme l'autre sont d'excellents dessinateurs, autant ils ont chacun leur propre style et ils ont du mal à se côtoyer. Or, quand on voit côte à côte le CG de Wylfred ou de Rosea à côté de l'artwork, beaucoup plus dur et crayonné, d'Ushio ou de Phiona, on a parfois du mal à y croire. En prime, il faut le dire franchement, certains détails, comme l'alignement des yeux ou le tracé des lèvres, laissent parfois à désirer. L'inégale qualité des avatars gêne parfois la narration, et à la base, il est frustrant de voir des réalisations aussi abouties côtoyer d'autres qui frisent le bâclé.

- Par ma lame et mon génie, je t'ordonne de mourir ! -

Inspiration majeure de Shin Megami Tensei : Devil Survivor, Covenant of the Plume peut être qualifié de RPG semi-tactique. Sans renier les bases de la saga, ce titre offre une expérience de jeu moins confuse que Silmeria et plus complexe que Lenneth. Par contre, son aspect stratégique se montre très en-deçà d'un Fire Emblem ou d'un Disgaea en terme de réflexion et d'occupation d'espace. En contrepartie, il est bien plus nerveux à jouer que ces deux licences réunies.

Les rixes sont, pour la plupart, prévues par le scénario. Pas de rencontres aléatoires au programme, mais vous pouvez faire des combats facultatifs en lisant des annonces dans les Tavernes. Des extra très conseillés vu le challenge élevé du jeu et l'absence de levelling. Avant le début de l'affrontement, vous choisissez vos combattants, dans une limite de quatre, et à quels boutons ils seront assignés. Même si vous pouvez les ressusciter quand leurs HP tombent à zéro, vous ne pouvez pas changer d'alliés en cours de combat, et il vous faudra prendre grand soin de chacun d'eux, comme dans un Fire Emblem, si vous comptez vaincre. Une fois que vous êtes satisfait de votre équipe, lancez-vous dans la bataille !

Les combats se font au tour par tour. Vous devez commencer par aller vers vos ennemis. Chaque personnage a une certaine capacité de déplacement, de trois à cinq cases, et chaque arme a une certaine portée. Les poignards ou les épées portent moins loin que les lances, elles-même ayant une moindre allonge que les magies ou les arcs. En général, vos adversaires garderont leurs positions tant que vous ne serez pas à portée. Une fois qu'un ennemi peut être attaqué, il clignote en blanc. S'il peut contre-attaquer, signe que vous êtes dans sa zone d'attaque, un point d'exclamation apparaît au-dessus de sa tête.

Vous lancez les attaques de chaque personnage en appuyant sur son bouton assigné, à condition qu'il soit à bonne distance de sa cible. Mais un seul personnage ne peut pas faire grand-chose... Le cœur du gameplay est bien de mettre plusieurs attaquants sur la même cible pour accumuler les dégâts. Il faut aussi s'arranger pour frapper dans le dos, de façon à étourdir notre proie et gagner des actions supplémentaires. L'accumulation peut mener assez facilement à un combo de plus de 30 coups, à condition de ne jamais perdre le rythme et de ne pas gaspiller ses attaques (en envoyant une flèche en rase-mottes sur un ennemi qu'on a envoyé valdinguer à trois mètres de haut l'instant d'avant, par exemple).

Chaque coup placé remplit plus ou moins l'« Attack Gauge », et davantage encore si vous encerclez votre cible. Si vous cumulez assez d'attaques sans temps mort pour atteindre 100, et si vos armes le permettent, vous pourrez lancer un (ou plusieurs) « Finishing Strikes ». Ces attaques surpuissantes, gorgées d'effet de toute beauté, font toute la différence entre tuer un soldat et tuer un soldat avec classe. En outre, elles facilitent l'« Overkill » : même quand votre victime a épuisé ses HP, vous pouvez vous acharner sur elle tant que vous pouvez lancer des attaques, ce qui remplit la « Sin Gauge ». Plus vous accumulez de « Sin » et meilleurs seront les butins de fin de bataille.

On reproche parfois au jeu d'exiger de garder ses personnages groupés, ce qui rend les différentes capacités de mouvement plutôt handicapantes et annihile une bonne partie du mot « stratégie » au profit du seul rentre-dedans. Cet argument n'est pas entièrement faux, toutefois, n'allez pas croire qu'on puisse triompher de tous les défis rien qu'en avançant tête baissée quatre à quatre. Vous pouvez abattre, ou au moins blesser grièvement la majorité des forces adverses si vous faites bon usage de votre équipe, mais si vous placez un élément au mauvais endroit, il se verra submergé d'opposants et sera éliminé avant d'avoir compris ce qui lui arrive.
N'allez donc pas croire que l'aspect tactique du titre n'est qu'une légende, vous ne tarderiez pas à déchanter. Sans avoir la lenteur d'un Fire Emblem qui demande de cogiter pendant dix minutes avant chaque affrontement des plus minimalistes, Covenant of the Plume ne s'adresse pas aux joueurs de type « gros-bill » ! Si vous n'avez jamais joué à un jeu de ce genre, il vaudrait peut-être mieux vous tourner d'abord vers Disgaea ou, plus ressemblant, Shin Megami Tensei : Devil Survivor.

Le jeu vous imposera toujours des conditions précises pour remporter la victoire. Si les missions de type « tuez toute résistance » ne sont pas toujours une partie de plaisir, le jeu impose parfois des objectifs qui relèvent de l'impossible, comme « protégez le PNJ suicidaire à l'autre bout du champ de bataille » ou « étalez tel personnage qui a deux fois le niveau de chacun de vos alliés ».
Dans ces cas de figure, l'usage de la Plume est pratiquement indispensable : cet artefact permet de régénérer toute votre équipe et de multiplier toutes les caractéristiques de l'unité de votre choix par 10, ce qui la rend pour ainsi dire invulnérable.

Autrement, vous avez les « Tactics », qui permettent de vous déplacer plus loin, d'attirer les attaques ennemies ou encore de devenir invincible tant que vous restez inactif. Certaines d'entre elles, débloquées par l'usage de la Plume, sont plus efficientes (comme pouvoir paralyser toutes les créatures d'une carte ou ajouter un effet de mort instantanée aux attaques) mais ne peuvent être utilisées que par Wylfred, et seulement une fois par combat.
Enfin, les « Techniques », actives en permanence, rendent parfois la moitié des dégâts reçus, augmentent votre défense ou donnent un effet assommant à vos attaques. Plus que des gadgets, dans ces soutiens réside souvent la clé de la victoire !

Par contre, deux constats techniques s'imposent : le double écran est à peine exploité et le stylet n'est pas du tout utilisé. Conclusion, le gameplay aurait très bien pu être pensé pour la PSP et non la DS ! Il est probable qu'en cours de développement, Tri-Ace ait été sensible à un argument qu'on appelle « part de marché », ce qui l'a peut-être poussé à transposer le projet sur la console portable la plus en vogue du moment : la DS de Nintendo. Le résultat est tout de même satisfaisant, mais ne pas pouvoir exploiter les richesses offertes par le tactile reste regrettable.

- La hardiesse que vous puissiez exiger de moi ne me sied guère, messire ! -

On assiste depuis quelques années à une baisse générale de la difficulté dans les jeux vidéo, mais Covenant of the Plume déroge à la règle à sa façon. Tri-Ace a toujours eu le chic pour nous offrir des challenges incompréhensibles, avec des débuts bien plus durs que la fin, et ce déséquilibre se ressent aussi dans ce nouveau titre, dont on ne sait pas trop s'il est globalement facile ou inhumain.

Selon votre propre jugeote, et le déroulement que vous suivez, les combats peuvent s'avérer plus ou moins compliqués, surtout que les ennemis ne jouissent pas d'une IA forte. Par moments, ils combineront volontiers leurs efforts sur vos plus faibles unités, sans négliger leur défense, mais certaines de leurs réactions sont vraiment sidérantes. Épargner un mage mourant pour s'attaquer à un épéiste en pleine forme ou (comme nous en parlions tantôt) lancer des flèches en rase-mottes quand leur cible est en l'air, ce n'est pas systématique mais ça leur arrive assez souvent. Ces erreurs tactiques se montrent parfois salvatrices, mais quand elles concernent un PNJ que vous devez protéger, il y a vraiment de quoi hurler « Mince, fuis, attaque ou défends-toi, mais fais quelque chose ! ».

En dépit de ce challenge parfois horripilant, la durée de vie d'une partie en ligne droite n'est pas bien longue : de six à huit heures. Toutefois, grâce à la Replay Value offerte par les scénarii multiples, Covenant of the Plume est un investissement rentable, qui peut offrir de vingt à trente heures de jeu, doublées d'une gymnastique intellectuelle correcte. Mais attention, il ne plaira pas à tout le monde, à cause de sa difficulté, certes, mais aussi à cause de son niveau d'anglais !

Digne de Shakespeare, le niveau de langage se montre parfois soutenu et alambiqué, d'autres fois cru et vulgaire. Même si on n'atteint pas la complexité d'un Final Fantasy Tactics : War of the Lions, beaucoup d'expressions peuvent provoquer de grands moments de solitude. On comprend plus ou moins ce qui se passe avec un peu d'attention, toutefois l'accès à un bon dictionnaire français-anglais est assez conseillé.
En somme, ce jeu n'est pas accessible au grand public, et se réserve à ceux qui ont déjà une bonne maîtrise de la langue. Vu l'énorme quantité de textes à lire et la difficulté globale, le public visé n'en est que plus réduit. Un vrai gâchis au vu des qualités immenses de ce titre.

Bien que Valkyrie Profile : Covenant of the Plume ne s'adresse pas au plus grand nombre, il serait difficile de lui retirer ses énormes qualités techniques, son gameplay innovant, la profondeur de son ambiance torturée, la portée de son scénario et la bonne dose de nouveautés qu'il apporte face à ses aînés. Ce nouveau volet devrait réjouir les vétérans de la saga. Les non-initiés peuvent également y trouver leur compte, même s'ils partent avec un handicap dans l'appréhension de ce système de jeu assez complexe. En outre, le niveau d'anglais effarant de ce titre et son challenge en rebuteront plus d'un, en particulier ceux qui n'ont aucune expérience du Tactical. Si vous vous sentez apte à relever le défi, ne vous privez surtout pas de cette expérience, votre DS ne vous le pardonnerait jamais !

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Wolf le 20/10/2012

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