Dark Souls : Prepare to Die Edition | |||||
Après un premier épisode – Demon's Souls – exclusif à la PS3 en 2010, le studio From Software récidive avec une suite spirituelle disponible cette fois-ci sur les consoles de salon de dernière génération. Toujours aussi sadique dans sa difficulté, le jeu a été accueilli par une communauté exigeante et capable de s’adapter à cette saga atypique. La rédaction du site ayant déjà testé la version originale du RPG, nous essayerons au maximum d’éviter de répéter les mêmes informations, quitte à passer sous silence certains points secondaires pour se concentrer sur l’essence même du jeu et les nouveautés de cette version PC. Histoire et background Dark Soul débute sur la présentation de l’univers dans lequel va évoluer le joueur, ainsi que sa mythologie, à la fois dense et floue : C’est dans ce contexte plutôt morose que le joueur va incarner un mort-vivant qui a été parqué comme de nombreux autres dans une sorte de refuge-prison... Ces quelques informations seront les seules que vous aurez au début de l’aventure dans laquelle vous êtes propulsé, sans trop en comprendre les tenants et les aboutissants. Il vous faudra grappiller miette par miette d’autres informations pour mieux comprendre le monde qui vous entoure. Durant la partie, l’aspect narration passera cependant souvent au second plan, le joueur lambda pouvant s’il le souhaite simplement aller d’un point A à un point B pour remplir des objectifs que vous suggèrent les rares PNJ que vous rencontrez durant votre quête. Gameplay Une difficulté au rendez-vous Si Demon's Souls avait pour réputation d’être un jeu difficile, son petit frère Dark Souls n’est pas en reste et affiche le même niveau d’exigence pour défier le joueur assez courageux pour s’y essayer. Le jeu ne laisse en effet que peu de marge de manœuvre au joueur qui aura 1000 occasions de mourir, que ce soit à causes des pièges ou des hordes d’ennemis. Votre personnage passera les premières heures de son existence à mordre la poussière. Tout un arsenal pour se défendre Pourtant, le joueur aura à sa disposition un grand nombre d’armes et de magies pour s'acquitter de sa quête. Autant le dire tout de suite, le jeu ne vous permettra pas de créer un personnage à la fois polyvalent et efficace. Il faudra faire un choix quant à la façon de jouer : serez-vous plutôt un tank, lourd et puissant ou un guerrier agile qui harcèle les adversaires ? Maîtriserez-vous la puissance du feu ou la magie sacrée ? Autant de choix dont vous devrez vous préoccuper dès le début de la partie. En effet, les différents styles de combat ayant des pré-requis de statistiques (cf : 1er test de Dark Souls), il est plus que recommandé de fouiller quelques forums à la recherche d’un build ou deux, d’autant plus que les niveaux (synonymes de stats bonus) sont longs et durs à obtenir. L’écran de création du personnage permet également de choisir quelques éléments secondaires : le look du héros (que l’on ne verra au final que très rarement - cf. partie “Mort et récompense : Vae Victis” ci-dessous), un objet de départ bonus, et sa classe (qui impacte les stats et l’équipement de départ du héros). Ce choix n’est cependant pas aussi bloquant qu’il n’y parait. Il est en effet possible d’orienter ensuite son personnage comme on le souhaite, un voleur pouvant par exemple très bien apprendre la sorcellerie ou s’équiper d’une armure lourde. Une IA perfectible mais délicieusement sadique Dans le camp d’en face, les monstres n’ont pas eu le droit à une intelligence artificielle très développée : leur comportement est extrêmement scripté. Le monstre lambda ne prendra d’ailleurs jamais en compte les autres créatures qui l’entourent pour préparer une stratégie basée sur le surnombre. On passera donc notre temps à attirer les ennemis un par un dans un coin tranquille, hors de portée du champ de vision des autres, afin de l’éliminer sans risque. Heureusement pour l’intérêt du titre, les développeurs ont compensé ce manque d’intelligence (assumé ? le jeu aurait été encore plus dur sinon) par une idée sadique mais géniale : les embuscades ! Mort et récompense : Vae Victis Le fait que votre héros soit un mort-vivant le rend potentiellement immortel d’un point de vue purement « roleplay ». Cette caractéristique se retrouve dans le gameplay par le fait que le Game Over n’existe pas vraiment. Cette « mort » signifie la perte de toutes les âmes non dépensées, des points d’humanité et de son éventuelle forme humaine (retour à l’état de carcasse). Cette perte n’est cependant pas définitive, et il est possible de récupérer l’expérience et l’humanité en retournant sur le lieu de sa mort. Frustrant, surtout lorsque l’on sait l’importance capitale de ces 2 types de points : Ambiance et bande-son Un jeu sombre et loin des règles habituelles de déontologie Si tout le monde s’accorde sur un point lorsqu'il est question de Dark Soul, c’est bien sur son ambiance extraordinaire. Le jeu nous plonge dans un univers de Dark Fantasy à la fois morne et glauque, qui semble à deux doigts de la fin du monde. Ce sentiment est très bien retranscrit dans l’attitude, les dialogues et les doublages des rares personnages « amicaux » que l’on a l’occasion de rencontrer/sauver. Vous aurez l’occasion de croiser des PNJ au cours de votre aventure, soit dans les zones de repos, soit au milieu d’un donjon (souvent dans de mauvaises postures). Une fois sauvés, ils vous donneront accès à de nombreuses informations, ressources matérielles ou enseignements magiques. Cependant, contrairement aux jeux de rôle classiques, ces personnages, bien que de votre côté, ne sont pas à l’abri de votre colère/folie ! Il vous est ainsi tout à fait possible de les tuer pour récupérer quelques objets, avec les conséquences qui vont avec : ceux-ci ne reviendront jamais dans le jeu. À vous de voir si l’opération en vaut la chandelle, surtout avec l’auto-sauvegarde. Cette liberté plutôt rare dans les jeux vidéo actuels est toutefois la bienvenue. La cinématique d’introduction ne sera pas, quant à elle, sans rappeler aux plus expérimentés d’entre vous un titre tel que Legacy of Kain : Blood Omen, excellent jeu édité par Crystal Dynamics en 1996 pour la PlayStation, par son coté oppressant et sa narration morne. Le jeu en lui-même est relativement joli et plutôt varié dans ses environnements. On passe allègrement d’une ville fantôme à l’architecture gothique, aux sous-terrains glauques et remplis d’insectes venimeux, tout en ayant l'impression d'être dans un ensemble globalement cohérent. Une composition musicale discrète mais efficace Cette ambiance glauque est renforcée par une excellente bande-son : les musiques savent se faire discrètes, presque un simple bruit de fond, mais explosent lors des combats majeurs (boss et demi-boss) passant dans un style plus orchestral où elles sont accompagnées d’un chœur. Une durée de vie boostée par le multi S’il y a bien une fonctionnalité qui n’est que trop rarement exploitée dans les jeux de rôles, c’est bien la possibilité de jouer à plusieurs. À part quelques RPG qui proposent de faire l’histoire à 2, le joueur est souvent seul dans son aventure, au mieux peut-il partager ses « exploits » sur les réseaux sociaux à la mode. Dark Souls prend le contre-pied de cette idée et propose moultes fonctionnalités mettant en avant ce coté coopératif. Nouveautés et adaptation PC Comme dit précédemment, Prepare to Die est une adaptation du jeu original tournant sur consoles, avec plusieurs nouveautés (qui seront disponibles sous forme de DLC pour les supports originaux). Au programme, quelques nouveaux objets, de nouveaux boss (redoutables), des zones supplémentaires réussies et du PvP en arène assez anecdotique. L’adaptation PC est par contre quant à elle tout simplement honteuse ! Si vous comptez vous acheter le jeu, pensez à acheter une manette Xbox360 ! La jouabilité au clavier est tout simplement catastrophique. Les développeurs ne se font d’ailleurs que peu d’illusions sur la jouabilité sur ce support, le tutoriel vous présentant les commandes avec les touches de la console de Microsoft !
Note attribuée : 17/20
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