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Dark Souls : Prepare to Die Edition

Fiche complète de ce jeu

Après un premier épisode – Demon's Souls – exclusif à la PS3 en 2010, le studio From Software récidive avec une suite spirituelle disponible cette fois-ci sur les consoles de salon de dernière génération. Toujours aussi sadique dans sa difficulté, le jeu a été accueilli par une communauté exigeante et capable de s’adapter à cette saga atypique.
Quelques mois plus tard, suite à la forte demande des fans, le studio propose une adaptation de son jeu sur PC, sous la forme d’une version « extended » sous-titrée pour l’occasion « Prepare to Die Edition ».

La rédaction du site ayant déjà testé la version originale du RPG, nous essayerons au maximum d’éviter de répéter les mêmes informations, quitte à passer sous silence certains points secondaires pour se concentrer sur l’essence même du jeu et les nouveautés de cette version PC.
Pour plus d’informations, nous vous recommandons donc la lecture du premier test, réalisé il y a de cela quelques mois par Natahem.

Histoire et background

Dark Soul débute sur la présentation de l’univers dans lequel va évoluer le joueur, ainsi que sa mythologie, à la fois dense et floue :
Le monde est chronologiquement découpé en plusieurs Âges :
Au commencement était l’Âge des Anciens, où les dragons régnaient en maîtres absolus dans un environnement sombre et brumeux.
Puis est apparu le Feu, et avec lui, la vie, la lumière et les ténèbres. De ces dernières se levèrent des êtres surhumains, capable de terrasser les Dragons. Une fois les gigantesques reptiles morts, l’humanité prospéra, jusqu’à ce que doucement, le Feu disparaisse, entraînant avec lui le déclin imminent de cet Âge de prospérité.

C’est dans ce contexte plutôt morose que le joueur va incarner un mort-vivant qui a été parqué comme de nombreux autres dans une sorte de refuge-prison...
Mais il est dit que l’un de ces cadavres ambulants s’échappera et arrivera à sauver son âme et peut être le monde.

Ces quelques informations seront les seules que vous aurez au début de l’aventure dans laquelle vous êtes propulsé, sans trop en comprendre les tenants et les aboutissants. Il vous faudra grappiller miette par miette d’autres informations pour mieux comprendre le monde qui vous entoure.

Durant la partie, l’aspect narration passera cependant souvent au second plan, le joueur lambda pouvant s’il le souhaite simplement aller d’un point A à un point B pour remplir des objectifs que vous suggèrent les rares PNJ que vous rencontrez durant votre quête.

Gameplay

Une difficulté au rendez-vous

Si Demon's Souls avait pour réputation d’être un jeu difficile, son petit frère Dark Souls n’est pas en reste et affiche le même niveau d’exigence pour défier le joueur assez courageux pour s’y essayer. Le jeu ne laisse en effet que peu de marge de manœuvre au joueur qui aura 1000 occasions de mourir, que ce soit à causes des pièges ou des hordes d’ennemis. Votre personnage passera les premières heures de son existence à mordre la poussière.

Tout un arsenal pour se défendre

Pourtant, le joueur aura à sa disposition un grand nombre d’armes et de magies pour s'acquitter de sa quête. Autant le dire tout de suite, le jeu ne vous permettra pas de créer un personnage à la fois polyvalent et efficace. Il faudra faire un choix quant à la façon de jouer : serez-vous plutôt un tank, lourd et puissant ou un guerrier agile qui harcèle les adversaires ? Maîtriserez-vous la puissance du feu ou la magie sacrée ?

Autant de choix dont vous devrez vous préoccuper dès le début de la partie. En effet, les différents styles de combat ayant des pré-requis de statistiques (cf : 1er test de Dark Souls), il est plus que recommandé de fouiller quelques forums à la recherche d’un build ou deux, d’autant plus que les niveaux (synonymes de stats bonus) sont longs et durs à obtenir.

L’écran de création du personnage permet également de choisir quelques éléments secondaires : le look du héros (que l’on ne verra au final que très rarement - cf. partie “Mort et récompense : Vae Victis” ci-dessous), un objet de départ bonus, et sa classe (qui impacte les stats et l’équipement de départ du héros). Ce choix n’est cependant pas aussi bloquant qu’il n’y parait. Il est en effet possible d’orienter ensuite son personnage comme on le souhaite, un voleur pouvant par exemple très bien apprendre la sorcellerie ou s’équiper d’une armure lourde.
Pour une première partie, un débutant bien avisé choisira la classe de pyromancien qui lui facilitera bien la vie, grâce à sa capacité à faire de gros dégâts dès le début via sa magie (qui a d’ailleurs pour énorme avantage de ne pas être influencée par les statistiques !).

Une IA perfectible mais délicieusement sadique

Dans le camp d’en face, les monstres n’ont pas eu le droit à une intelligence artificielle très développée : leur comportement est extrêmement scripté. Le monstre lambda ne prendra d’ailleurs jamais en compte les autres créatures qui l’entourent pour préparer une stratégie basée sur le surnombre. On passera donc notre temps à attirer les ennemis un par un dans un coin tranquille, hors de portée du champ de vision des autres, afin de l’éliminer sans risque.

Heureusement pour l’intérêt du titre, les développeurs ont compensé ce manque d’intelligence (assumé ? le jeu aurait été encore plus dur sinon) par une idée sadique mais géniale : les embuscades !
Si certains monstres attendront leur fin à la vue de tous, de nombreux autres seront cachés dans l’ombre, pour se jeter sur vous lorsque vous ne vous y attendrez pas.
Le joueur sera donc obligé de retenir la position de chaque monstre sur la carte afin de ne pas se retrouver pris en tenaille par un ennemi oublié qui profite d’un affrontement pour vous attaquer dans le dos !
C’est extrêmement frustrant mais étonnamment fun de découvrir les nouveaux pièges qui arrivent au fur et à mesure de l’aventure. Pour peu, on prendrait presque du plaisir à perdre devant tant d’efforts.
La jouabilité pendant les combats n’est cependant pas parfaite. Il arrive régulièrement que le verrouillage d’un ennemi mette le joueur en difficulté : celui-ci verrouillera parfois le mauvais ennemi, ou bien ne fonctionnera tout simplement pas (l’ennemi se trouvant trop loin), ce qui a pour conséquence de recentrer la caméra derrière le joueur (même assignation de touche) ; fatal lorsqu’un ennemi charge le personnage.

Mort et récompense : Vae Victis

Le fait que votre héros soit un mort-vivant le rend potentiellement immortel d’un point de vue purement « roleplay ». Cette caractéristique se retrouve dans le gameplay par le fait que le Game Over n’existe pas vraiment.
En effet, à chaque fois que le personnage mord la poussière, il est téléporté jusqu’au dernier feu de camp activé (checkpoint permettant notamment d’améliorer son équipement ou de choisir ses sorts).

Cette « mort » signifie la perte de toutes les âmes non dépensées, des points d’humanité et de son éventuelle forme humaine (retour à l’état de carcasse). Cette perte n’est cependant pas définitive, et il est possible de récupérer l’expérience et l’humanité en retournant sur le lieu de sa mort.
Par contre, tous les objets récupérés avant la mort restent eux dans l’inventaire !
Pour compliquer la chose, seul votre dernier cadavre restera « récupérable » ! Une nouvelle mort remplacera votre dépouille précédente, emportant avec elle les précieuses âmes.

Frustrant, surtout lorsque l’on sait l’importance capitale de ces 2 types de points :
- les âmes récoltées servent presque à tout dans Dark Souls : pour obtenir des niveaux, acheter armes, armures et sorts proposés par les marchands et même réparer son équipement endommagé.
- les humanités servent principalement à 2 choses : redevenir humain, et améliorer les feux de camps. Le premier point permet notamment d’invoquer des spectres pour vous aider dans les combats (point abordé plus tard), alors que le 2ème permet d’augmenter le nombre de potions de soin récupérées à chaque repos. Les humanités augmentent également le pourcentage de chance d’obtenir des objets sur le corps de ses adversaires.

Ambiance et bande-son

Un jeu sombre et loin des règles habituelles de déontologie

Si tout le monde s’accorde sur un point lorsqu'il est question de Dark Soul, c’est bien sur son ambiance extraordinaire. Le jeu nous plonge dans un univers de Dark Fantasy à la fois morne et glauque, qui semble à deux doigts de la fin du monde.

Ce sentiment est très bien retranscrit dans l’attitude, les dialogues et les doublages des rares personnages « amicaux » que l’on a l’occasion de rencontrer/sauver.

Vous aurez l’occasion de croiser des PNJ au cours de votre aventure, soit dans les zones de repos, soit au milieu d’un donjon (souvent dans de mauvaises postures). Une fois sauvés, ils vous donneront accès à de nombreuses informations, ressources matérielles ou enseignements magiques. Cependant, contrairement aux jeux de rôle classiques, ces personnages, bien que de votre côté, ne sont pas à l’abri de votre colère/folie ! Il vous est ainsi tout à fait possible de les tuer pour récupérer quelques objets, avec les conséquences qui vont avec : ceux-ci ne reviendront jamais dans le jeu. À vous de voir si l’opération en vaut la chandelle, surtout avec l’auto-sauvegarde. Cette liberté plutôt rare dans les jeux vidéo actuels est toutefois la bienvenue.

La cinématique d’introduction ne sera pas, quant à elle, sans rappeler aux plus expérimentés d’entre vous un titre tel que Legacy of Kain : Blood Omen, excellent jeu édité par Crystal Dynamics en 1996 pour la PlayStation, par son coté oppressant et sa narration morne.

Le jeu en lui-même est relativement joli et plutôt varié dans ses environnements. On passe allègrement d’une ville fantôme à l’architecture gothique, aux sous-terrains glauques et remplis d’insectes venimeux, tout en ayant l'impression d'être dans un ensemble globalement cohérent.
Chacune de ces zones contient son propre bestiaire et est reliée aux autres par d’innombrables raccourcis – très pratiques pour se déplacer rapidement (ainsi que pour compenser l’absence évidente de téléportation) – que vous débloquerez au fur et à mesure de votre progression.

Une composition musicale discrète mais efficace

Cette ambiance glauque est renforcée par une excellente bande-son : les musiques savent se faire discrètes, presque un simple bruit de fond, mais explosent lors des combats majeurs (boss et demi-boss) passant dans un style plus orchestral où elles sont accompagnées d’un chœur.
Si les combats contre les boss, très stressants, demandent trop de concentration pour décrypter sur le moment ces pistes, l’écoute de l’OST permet de remarquer que chaque boss a droit à sa variante du thème.
Un bel effort donc de la part du studio de développement.

Une durée de vie boostée par le multi

S’il y a bien une fonctionnalité qui n’est que trop rarement exploitée dans les jeux de rôles, c’est bien la possibilité de jouer à plusieurs. À part quelques RPG qui proposent de faire l’histoire à 2, le joueur est souvent seul dans son aventure, au mieux peut-il partager ses « exploits » sur les réseaux sociaux à la mode.

Dark Souls prend le contre-pied de cette idée et propose moultes fonctionnalités mettant en avant ce coté coopératif.
L’univers du jeu étant en effet particulièrement instable, les univers parallèles (= parties de joueurs) se confondent parfois et il possible d’interagir avec les réalités alternatives, que ce soit de manière positive ou négative !
Il est tout d’abord possible de laisser sur le sol un message qui sera aléatoirement affiché chez un autre joueur, par exemple pour l’informer d’un passage secret ou d’une embuscade un peu plus loin. Une aide bienvenue qui est parfois contournée par les joueurs les plus fourbes qui n’hésitent pas à donner de fausses indications dans le but de faire perdre les autres. Plus que jamais, ne faites confiance à personne !
Autre point intéressant, l’invocation de spectres blancs. Si vous trouvez un boss trop compliqué, il vous est possible, sous forme humaine, d’appeler un autre joueur (sous la forme d’un fantôme tangible) afin que ce dernier vous prête main-forte. Une fois le boss vaincu, le joueur spectre reçoit sa part de la récompense et repart dans son monde.
Là ou cela devient génial, c’est que votre humanité a aussi un défaut : elle attire les spectres noirs ! En effet, il est possible d’aller envahir le monde d’un autre joueur pour essayer de le tuer et de lui voler son humanité ! Un excellent concept de PVP, qui rajoute encore un peu plus de piment dans la partie, surtout lorsque l’on sait qu’il est possible ensuite de réclamer vengeance !
À noter qu’une zone du jeu permet également de s’affronter entre joueurs de façon un peu moins sauvage.

Nouveautés et adaptation PC

Comme dit précédemment, Prepare to Die est une adaptation du jeu original tournant sur consoles, avec plusieurs nouveautés (qui seront disponibles sous forme de DLC pour les supports originaux). Au programme, quelques nouveaux objets, de nouveaux boss (redoutables), des zones supplémentaires réussies et du PvP en arène assez anecdotique.
Ces ajouts – rajoutant un peu de challenge – permettent environ d’ajouter entre 2 et 4 heures de jeu pour des aventuriers expérimentés. Ce nombre est bien sûr subjectif, la durée de vie du jeu étant 100% liée à sa difficulté, qui peut obliger à refaire X fois le même passage pour le réussir. Cela reste cependant correct à la vue de la durée de vie initiale (environ 50-60h même s'il existe sur Youtube un speed run bouclant le jeu en 90 minutes).

L’adaptation PC est par contre quant à elle tout simplement honteuse ! Si vous comptez vous acheter le jeu, pensez à acheter une manette Xbox360 ! La jouabilité au clavier est tout simplement catastrophique. Les développeurs ne se font d’ailleurs que peu d’illusions sur la jouabilité sur ce support, le tutoriel vous présentant les commandes avec les touches de la console de Microsoft !
Beaucoup d’autres points ont été négligés, que ce soit la présence du pointeur de la souris qui n’est pas masqué, les textures étirées sur les grandes résolutions (simple upscale s’adaptant à la résolution originale de votre écran), ou la limitation à 30 FPS.
Heureusement, il est possible de trouver sur le net un patch amateur qui corrige de nombreux points bâclés par les développeurs.
Autre point agaçant, l’utilisation du système « Games for Windows Live » en plus de Steam pour installer le jeu, qui est un calamité : au bout de 20 clics, 2 authentifications et 3 mises à jour (véridique), je n’avais toujours pas pu lancer le jeu... honteux pour un jeu de 2012.

Dark Souls fait partie de ces jeux rares qui mettent nos nerfs à rude épreuve, nous font jeter la manette de colère, mais que l’on ne peut s’empêcher de refaire, encore et encore (new game + disponible). Doté d’une atmosphère oppressante, d’une OST à la fois discrète et magistrale et d’un gameplay exigeant, il s’adresse avant tout aux hardcore gamers et aux joueurs patients.
La note finale a été minorée d’un point pour protester contre l’adaptation miteuse du jeu pour la plateforme PC.

Note attribuée : 17/20

Rédigé par Aemaeth le 19/09/2012

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