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Evoland

Fiche complète de ce jeu

Vous aimez voir l'évolution du jeu vidéo aux fils des années et des nouvelles machines ? Vous aimez les RPG ? Vous aimeriez pouvoir vivre l'évolution du RPG au sein d'un seul et même jeu ? Parfait, Evoland est là pour vous. Mais c'est trop beau pour être vrai, n'est ce pas ? Évidemment ! Pour éviter de casser le jeu directement, passons d'abord en revu tous les détails de ce dernier ; cela dit, cela sera probablement vite fait...

De la 2D à la 3D

Bien, partons au tout début du développement du jeu pour commencer. Evoland est à la base un petit jeu développé en moins de 48 heures pour le Ludum Dare. Il s'agit d'un événement qui consistait à développer un jeu le plus rapidement possible, en un week-end. Quelques recherches sur internet vous en apprendront un peu plus sur cette compétition. Pour en revenir à Evoland, Nicolas Cannasse (le créateur du jeu) a remporté le Ludum Dare grâce à son bébé, et, par ailleurs, a attiré énormément de joueurs en peu de temps sur ce dernier. Il a donc décidé de faire une version bien plus évoluée. Et depuis le 4 avril dernier, cette version finalement plus aboutie est enfin disponible.

Je suis le héros !

Le jeu démarre donc sans histoire avec votre petit personnage, en noir et blanc, typé évidemment très rétro, qui va devoir ouvrir des coffres en parcourant un donjon. Chaque coffre ajoute bien entendu un élément d'évolution au jeu vidéo. Le son, la musique, les graphismes, les points de sauvegarde… On a réellement du plaisir à parcourir les premières minutes du jeu : notre personnage et l'environnement évoluent, on arrive sur la carte du monde et on déverrouille les combats aléatoires des RPG classiques, puis le fameux mode 7 de cette bonne vieille Super Nintendo... Mais il y a un hic : tout s’enchaîne vraiment trop rapidement.

Le premier lieu nous permet de déverrouiller beaucoup d'éléments et on se retrouve dans une sorte de Zelda-like typé GameBoy. Une fois sur la carte du monde, on évolue plus vers la Super Nintendo avec le mode 7 et les combats aléatoires avec une jauge d'ATB nous faisant évidemment penser aux anciens Final Fantasy. On arrive dans un village, on se repose, on achète de l'équipement… On avance dans le donjon suivant, et pouf, on passe à la 3D. Mais pourquoi faire évoluer le jeu aussi rapidement ? On n'a même pas le temps de profiter d'une « génération » qu'on passe directement à la suivante. Voilà qui nous amène au plus gros point noir du jeu : la durée de vie. Comptez environ 3 heures pour le terminer, ajoutez 1 à 2 heures supplémentaires si vous voulez le finir à 100%. En gros, 4 à 5 heures au grand max sont suffisantes pour faire le tour du jeu ; c'est maigre pour un RPG, d'autant qu'il n'y a quasiment aucun intérêt à revenir sur ce titre une fois qu'on l'a terminé.

Mais tant qu'on a prit du plaisir c'est ce qui compte, non ? Oui bien sûr, il vaut mieux qu'un jeu soit court et qu'on y prenne du plaisir, plutôt que long et ennuyeux sur la durée. Malheureusement, tout l’intérêt du jeu, à savoir l'évolution du jeu vidéo et du RPG en particulier, se passe principalement dans la première heure de jeu, ensuite il n'y a plus rien, et on se retrouve à faire la même chose sans aucun intérêt. Oui : on arrive à s'ennuyer malgré tout... Et le point qui fâche dans l'histoire ? Le jeu est vendu 10€… Lorsqu'on sait que certains jeux indépendants, faits par l'intermédiaire de RPG Maker ou non, par une petite équipe, ou à peine 1 à 2 personnes, sont largement plus aboutis, et vendus largement moins cher que ça, voire même gratuit pour certains, oui y'a de quoi ne pas être content.

Hey je te connais toi !

Pour en revenir un peu plus sur l'univers du jeu, on notera pas mal de références, du moins... on peut prendre ça comme des références, des clins d’œils, de la parodie (même s'il n'y a rien de vraiment drôle) ou alors tout simplement un manque d'originalité.

Le jeu se découpe généralement en deux types de gameplay : le Zelda-like et le RPG classique au tour par tour avec la jauge ATB (donc principalement comme dans un vieux Final Fantasy). Il y a également une courte phase de hack&slash rappelant évidemment le tout premier Diablo.
Le nom de votre personnage principal est Clink (« Cloud-Link ») ; il est vert vêtu, et se bat avec l'épée de Claud (épée broyante de Final Fantasy VII). Le second personnage (féminin) qui vous accompagne, Kaerith, porte une robe rose et lance des sorts de soin. Vous rencontrerez également Sid, qui vous confiera son vaisseau (qui ressemble étonnamment à celui de Final Fantasy VII) dans le but de tuer le méchant du jeu, Zephyros. On n'oubliera pas non plus que, sur votre route, vous croiserez le fantôme de Kefka, et que vous pourrez invoquer Bahamut pour vous débarrasser d'un Choboko.

Bref, la plupart des références sont là (même si on pourrait citer encore Mario ou Le Seigneur des Anneaux), mais comme vous l'aurez compris, le jeu est effectivement très tourné vers Final Fantasy VII. Malheureusement il n'y a rien de vraiment drôle dans cette aventure, donc on peut difficilement appeler ça une parodie.

Pour citer une autre référence, il existe un jeu de cartes dans le jeu, le « Double Twin » qui n'est autre qu'une très mauvaise version de l'excellent Triple Triad de Final Fantasy VIII. Dans ce mini-jeu, vous allez récupérer des cartes dans des coffres pour ensuite affronter une personne (ce qui n'a aucun intérêt, en plus) en choisissant d'abord la difficulté. Mais ce qui est « génial » dans le Double Twin, c'est que vos cartes sont piochées aléatoirement dans toutes celles que vous possédez, et donc si vous jouez dans un mode difficile, l'adversaire aura les meilleures cartes du jeu, et vous, vous pourrez vous retrouver avec des cartes totalement nulles. En gros, c'est juste de la chance si le jeu veut bien vous distribuer de bonnes cartes...

Kaerith ne pleurera plus...

Qu'ajouter de plus concernant ce jeu ? Peut-être qu'il reste une expérience sympathique oui, mais pas à 10€, c'est vraiment trop cher. On a seulement l'impression d'avoir joué à un produit totalement bâclé alors qu'il y aurait vraiment eu quelque chose à en tirer. Parcourir l'évolution du jeu vidéo au sein d'un seul jeu, ici un RPG, est une idée géniale, mais faire un RPG qui se finit en 3 heures et sans scénario, c'est simplement ridicule.

Difficile de dire à qui s'adresse véritablement ce jeu : les fans de RPG seront sur leur faim, ça c'est certain. Cela dit, si vous attendez les belles promos de Steam, pourquoi pas, mais évitez de le payer plein pot.

Evoland part d'un concept sympathique et très original. Néanmoins il reste un RPG très très court et sans aucun scénario. Pire que tout, il reprend la plupart des éléments de Final Fantasy VII, ce qui lui rajoute un manque de personnalité certain. Alors que ce jeu aurait pu être travaillé davantage pour nous offrir une expérience véritablement intéressante, on s'amuse principalement lors de la première heure de jeu, en découvrant tout l'aspect original du titre, et on s'ennuie ferme le reste du temps devant tant de redondance. Le prix du jeu est également au final ridiculement élevé, surtout quand on le compare à d'autres RPG indépendants bien moins chers et surtout largement plus complets. Essayez le si vous le pouvez ou regardez des vidéos sur le net, mais évitez de l'acheter les yeux fermés.

Note attribuée : 8/20

Rédigé par Deathyuya le 10/04/2013

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