Gyromancer | |||||
Gyromancer, c’est un peu la petite curiosité à laquelle on jette un œil amusé au détour d’un block buster raté. Le genre de titre que l’on renierait facilement tant son appartenance au genre des jeux de rôle reste relativement triviale. Et pour cause, cette toute nouvelle classification, les Puzzle-RPG, n’en est encore qu’à ses balbutiements. Jouant donc sur les plates bandes de Puzzle Quest, Square-Enix et PopCap nous livrent sur Xbox Live et Steam (PC) Gyromancer, le dernier né du genre. Verdict ? Temperance : Vous incarnez Rivel Arday, un mage particulièrement puissant et reconnu qui pourchasse un certain Qraist, leader d’un groupe nommé Temperance, au beau milieu des bois enchantés d’Aldemona. Il sera très vite accompagné de Laska, une jeune huntress travaillant pour le royaume et chargée de ramener la peau de la Temperance. Vous contrôlez un gentil qui poursuit un méchant. Une gentille va accompagner le gentil et ils vont tuer les méchants. Les gentils êtres de la forêt vont aider nos gentils héros tandis que nos méchants vilains vont tuer nos gentils animaux de la forêt. En tant que grand connaisseur du genre, vous aurez très vite compris que Gyromancer ne renferme pas en son sein un scénario de grande envergure. Il fonctionne avec des bases vues et revues des centaines de fois et termine de manière relativement simple. Cependant, certains évènements prennent une tournure parfois inattendue et complexifie artificiellement l’ensemble. Ce qui évidemment marche très bien : on continue l’aventure pour en découvrir le fin mot. Le problème avec tout cela, c’est que les onze chapitres qui constituent le soft vont très vite et que l’ensemble parait brouillon une majeure partie du temps. En effet, vous assisterez à une scène à chaque entrée dans une nouvelle zone, et une autre lorsque vous en aurez décimé le boss. D’une durée assez courte, elles restent souvent très énigmatiques et le joueur met quelque temps à assimiler les tenants et les aboutissants de l’histoire. Même les différents personnages (dont le héros, Rivel) ont du mal à être cernés. Cependant, ne gâchons pas notre plaisir, si on le compare à Puzzle Quest, Gyromancer élève sacrément le niveau du scénario, la mise en scène et propose des personnages vraiment plus travaillés. Un scénario prétexte au gameplay donc, mais relativement bien fait. On lui reprochera simplement son aspect quelques fois trop brouillon. Rien de bien méchant pour ce type de jeu. Bejeweld Twist : L’association entre Square Enix et PopCap n’est pas anodine et c’est sans réelle surprise que l’on retrouve au cœur de notre Gyromancer tout le système de jeu de Bejeweled Twist. Vous êtes donc maintenant moins ignorant. Vous pouvez donc continuer la lecture de ce magnifique article. Poursuivons ! Les combats se déroulent de la même manière qu’un Puzzle Quest. Plongé au cœur d’un puzzle game, vous devez soustraire tous les HP de l’adversaire pour en sortir vainqueur. Mais bon, dans l’absolu, cela ne fera pas avancer les choses plus que cela puisque votre but n’est pas ici de faire du high score, mais plutôt d’occire le vil monstre qui se tient devant vous. Et tout l’intérêt réside là dedans ! Vous, Rivel Arday, mage légendaire, pouvez contrôler des monstres de la forêt que vous recruterez au fur et à mesure de l’histoire. Chaque monstre dispose d’une à trois compétences qu’il va utiliser durant les combats. Leurs effets vont de la simple attaque physique détruisant trois gemmes du terrain à une véritable explosion supprimant la moitié du jeu ! Autant vous dire qu’il vous faudra bien choisir votre bestiole ! Mais comment activer ces compétences ? Rien de plus simple : enchainer les explosions de gemmes. Evidemment, plus vous ferez de longues lignes (ou colonnes), plus vos jauges augmenteront. De même, si des explosions en cascades surviennent, cela augmentera proportionnellement vos pouvoirs. A vous de bien visualiser le terrain pour provoquer un maximum de réactions d’un seul tour de roue. Décrit comme cela, le système de jeu peut paraître très morne et lent… Et pourtant ! A force de maitrise, vous arrivez très vite à un niveau où toutes les gemmes du terrain explosent en même temps, où les réactions en chaine ne cessent de survenir et où vous n’arrêtez jamais de créer combo sur combo pour détruire votre ennemi en quelques tours à peine ! Finis la lenteur exacerbante de Puzzle Quest, ici tout est mille fois plus rapide, mille fois mieux maitrisé et tout s’enchaine à la perfection. Mais je sens que dans votre esprit commence à germer une question tout à fait légitime : « et dans tout ça, l’ennemi ne joue jamais ? » Si ! Et c’est en cela que réside le coup de génie de PopCap et Square Enix ! Ils ont réussi à créer un Puzzle-Game où l’action ne s’arrête jamais. Alors une fois le système de jeu assimilé, plusieurs monstres de bon niveau en votre possession et quelques tactiques de jeu en tête, autant vous dire que vous enchainerez sans cesse les combats, évoluant et pourfendant chaque ennemi qui daigne montrer le bout de son nez. Particulièrement addictif, on ne voit plus le temps passer, tant le challenge est intéressant. Et le côté RPG dans tout ça ? Oui, l’aspect puzzle-game ne doit pas nous faire oublier que nous sommes en présence ici d’un RPG. Et dans Gyromancer, il faut avouer que ce point est bien moins représenté que dans Puzzle Quest. Votre rôle en tant que joueur va être relativement succin en dehors des combats. Pour faire simple, vos actions possibles ne se résument qu’à engager des créatures que vous débloquez au sein des donjons et à explorer cesdits donjons. A force de combattre, vous gagnez évidemment des niveaux, qui influeront sur la puissance des coups de vos créatures et vos HP. En dehors de cela, aucune customisation n’est possible, aucun équipement, aucune citadelle, aucune ville ni NPC, rien. Le néant. Vous l’aurez compris, 80% du temps est consacré au puzzle et à rien d’autre. Et en ce sens, Puzzle Quest a su nous proposer une aventure bien plus riche en contenu. Avec une customisation du personnage bien plus évoluée, des personnages différents, des quêtes annexes, une citadelle à construire, etc. Gyromancer, lui, mise tout sur le gameplay et peut sembler bien pauvre sur le reste. Un déroulement classique Le déroulement du jeu lui, s’apparente à un bon vieux D-RPG des écoles. Vous aurez 11 zones à explorer qui se débloqueront au fur et à mesure. Dans chacune d’elles, soit vous foncez directement sur le boss de fin pour passez à la zone suivante, soit vous essayez de remplir les dix objectifs qui vous sont proposés. Ces derniers vont de la simple éradication d’un monstre précis au fait de devoir cumuler un certain nombre de points avant de sortir de la zone (1000, 3000 et 5000). Points que vous récolterez suivant votre manière de jouer (en fonction de vos combos, de vos cascades, etc.). Essayer de remplir ces objectifs (appelés « prix » dans le jeu) permet aussi de développer vos monstres, d’explorer un peu mieux les maps et surtout de prendre quelques niveaux bienvenus. Autant essayer de les remplir le plus tôt possible… A ce sujet, il sera bon de noter que la difficulté du titre est très progressive. Si le jeu semble très simple au premier abord, il se corsera fortement lors du 4e monde qui débloquera les rotations négatives. Je vous laisse les découvrir, mais sachez que cela complexifie sacrément le système et apporte du piment bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Vous aurez donc 110 objectifs à remplir au cours des onze zones du jeu mais en plus, PopCap a pensé à y ajouter une petite douzième permettant d’y tester nos capacités. Dans cette dernière, vous aurez 15 combats successifs à passer avec un monstre de niveau 10 que vous pourrez choisir dans votre liste personnelle. Les « prix » à remporter dans cette zone sont particulièrement coriaces et vous demanderont du temps et de la persévérance. Bref, traverser ces zones vous demandera environ une vingtaine d’heures tout au plus. Dans tous les cas, on y revient facilement pour essayer de compléter tous les objectifs ratés en amont ou simplement pour monter en niveau tant les combats sont agréables. Graphismes, musiques ? L’association de Square Enix et de PopCap a permis de faire des merveilles. Le savoir-faire des deux groupes a ainsi donné naissance à un jeu au gameplay particulièrement prenant mais aussi de donner à ce jeu une robe très esthétique. Question musicale, on a aussi à faire à de très bonnes pistes. Les différentes mélodies sont agréables et collent parfaitement au titre. Mention spéciale aux musiques de boss particulièrement prenantes et rythmées. Malheureusement, on a à faire à un jeu Xbox Live, et le contenu reste relativement faible. Résultat : une seule musique tout au long du jeu pour les combats courants. Et bien qu’elle soit réussie, après quinze heures à l’écouter, croyez moi que vous avez envie de foncer sur le premier mur venu… Ceci mis à part, on ne peut que souligner l’attention particulière des artistes qui, au final, ont su nous pondre un titre de qualité tant visuellement qu’auditivement. Des sous ! Donnez-nous des sous ! Si la version PC, disponible sous Steam intègre directement l’add-on, ce n’est pas le cas pour la version Xbox 360. En effet, vous devrez débourser 240 MSP de plus pour pouvoir disposer des cinq créatures supplémentaires, ainsi que des 3 nouvelles zones mettant vos compétences à rude épreuve. Cependant, au grand désespoir des joueurs, cet add-on ne fonctionne pas dans sa version Xbox. Du moins jusqu’à l’heure à laquelle je vous écris. Dommage. On peut difficilement oublier le fait que les joueurs servent une fois de plus de vache à lait…
Note attribuée : 15/20
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