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Final Fantasy IX

Fiche complète de ce jeu

Note de l'auteur
« Guide pratique pour la découverte d'un nouvel univers »

Avant de commencer, je vous prie de bien vouloir prêter attention à ces quelques lignes. Il me semble important de spécifier que le présent article ne tient pas tant de la critique que du carnet de route. Bien sûr, il sera par moments difficile de démêler le réel du « conçu » ; mais quelle importance ? Aussi loin que je m'en souvienne, mes voyages dans cet univers allaient toujours de pair avec quelques sacrifices. Du temps d'abord ! Mais très franchement, je ne le regrette pas ; j'ai même un grand besoin de partager avec toutes ces fabuleuses expériences.
Dans un souci d'exhaustivité, je suis allé quérir l'aide de certains de mes amis. Ils vécurent cette aventure de très près, et leur témoignage me semble être un plus considérable. Je me permettrai ainsi de recopier leurs écrits ; suite à quoi je détaillerai moi même les sujets abordés, selon ma propre vision de notre histoire. Sans eux, il m'aurait été bien difficile de vous faire comprendre ce que cette expérience a représenté pour moi. Je tiens donc à remercier très chaleureusement Mogiano, Mogdon, Hatra et Mogvin pour leur aide, leurs conseils, et pour m'avoir toujours soutenu, même dans les moments de doute les plus pénibles. C'est à eux que je dédie cet article.
Bonne lecture !

D'Alexandrie à la Rose Rouge : Chroniques d'un long voyage
« de Mogiano à Hatra »

Je crois, ma chère Hatra, que jamais je n'ai eu à vous raconter pareille histoire, Kupo ! D'accord j'avais avoué dans ma dernière lettre que « Je veux être ton oisillon » n'était pas ma pièce préférée ; mais une telle représentation – quelle que soit l'œuvre représentée d'ailleurs – ne peut laisser de marbre. Je vous raconte ! (…)
Et alors que j'allais pour m'avancer – difficile pour nous autres, Kupo, de voir quoi que ce soit avec ces grandes perches humanoïdes qui prennent les meilleures places ! - alors même que commençait la scène du duel, quelque chose d'incroyable se produisit ! Les deux comédiens quittèrent la scène et continuèrent à se battre juste devant nous ! Ils étaient à un mètre de moi, c'était fascinant ! Moi qui ai toujours rêvé d'approcher de plus près le monde du théâtre !
Mais alors qu'ils se battaient, les événements sur scène me firent comprendre que la production avait pris quelques libertés quant au déroulement de l'œuvre. J'observais les événements avec attention, mais je ne parvenais pas à me rappeler cette bataille contre la Succube... Tu te souviens si elle figure dans l'œuvre originale ?
Ni une ni deux Kupo ! Je réalisais que je m'étais fait berner ! Et tu sais comment ? Eh bien, crois-moi si tu veux, mais ce soir-là, la princesse Grenat d'Alexandrie s'est fait kidnapper ! Oui, capturer ! Pas par n'importe qui en plus, non, par la célèbre bande des Tantalas de Lindblum ! Tu te souviens, Mogdon nous en avait parlé l'autre fois ? Ils ont joué la comédie, mais pas seulement sur scène, non ; ils ont bluffé la reine elle-même Kupo !
Franchement, le plus bizarre, c'est que j'ai eu l'impression que la princesse était elle aussi dans le coup... Dit comme ça, ça paraît insensé – mais tu l'aurais vue, Hatra, elle avait l'air si... excitée ! Comme si elle voulait être kidnappée ! C'est fou hein ?
Ohlala j'écris beaucoup et je ne t'ai toujours pas demandé de tes nouvelles...
Comment se porte la grande Bloumécia ? J'espère pouvoir te rendre visite le mois prochain ; mais tu me connais, je n'ai pas la bougeotte comme Steelskin... Enfin si c'est pour te voir, ma chère Hatra, je peux bien quitter Alexandrie quelque temps !
Kupo te souhaite le meilleur,
Ton Mog-adoré,

Jusqu'à la fin de l'ère PlayStation première du nom, les Final Fantasy avaient pris l'habitude de changer de support après trois épisodes. Les premier, second, et troisième opus firent ainsi les beaux jours de la Famicom, là où les trois suivants contribuèrent au succès de sa petite sœur, la Super Famicom.L'arrivée de la nouvelle « trilogie » fut marquée par la rupture entre Squaresoft et le géant Nintendo. Suite à un désaccord dont les causes restent encore très floues à l'heure actuelle, le studio père de la célèbre saga décide donc, contre toutes attentes, de rallier le camp de Sony et de sa toute nouvelle PlayStation, monstre de technologie et heureuse détentrice d'un lecteur CD-ROM ! Suite de l'histoire, Final Fantasy VII arrive bien sur PlayStation, et pour Squaresoft, il est le porte-parole d'une nouvelle politique d'expansion et d'ouverture. Ouverture sur le monde tout d'abord, puisque cet épisode est le premier à arriver en Europe - si l'on excepte la série annexe des Seiken Densetsu. Mais ouverture culturelle aussi ; le jeu adopte un design très différent de celui des opus antérieurs. C'est désormais Tetsuya Nomura qui est en charge de la création des personnages. Une petite révolution dans l'histoire de la série, tant le style de ce dernier est différent de celui de Yoshitaka Amano. On a désormais affaire à un univers beaucoup plus contemporain – réaliste ? - qui tient bien souvent plus de l'uchronie que du véritable monde imaginaire. En témoignent aussi les différents partis pris scénaristiques qui font la trame du jeu ; on parle ici des dangers de la science, de l'écologie, et du respect des traditions anciennes. Des thématiques surprenantes dans un jeu vidéo, à cette époque tout du moins, et surtout extrêmement liées à l'actualité. Le huitième épisode de la saga – attendu de pied ferme par les fans du monde entier - marche en partie sur les traces de Final Fantasy VII. Lui aussi propose un univers moderne, voire futuriste, et des personnages que l'on pourrait presque croire réels. Le titre nous raconte une touchante et complexe histoire d'amour, sur fond de délire SF malmenant les lois du temps et de l'espace. On est bien loin de Final Fantasy IV, de ses rois, de ses chevaliers, et de ses chocobos !

De fait, la communauté sera divisée... D'un côté, les fans de la première heure, frustrés de voir leur série adorée se changer du tout au tout en l'espace de quelques épisodes ; de l'autre, ceux qui ont découvert Final Fantasy avec son septième opus – où du moins qui l'ont apprécié -, bien heureux de cette nouvelle approche. En y réfléchissant un peu, on peut même parler d'une troisième catégorie d'amateurs. Ceux qui, bien que séduits par les récentes évolutions de la saga, ressentent quelque nostalgie en repensant au charme tout particulier des premiers épisodes...
« -Ah si seulement Square nous sortait un Final Fantasy aussi beau que les épisodes PlayStation, et avec une ambiance comme dans les anciens ! Fit Gérard.
-Oh ouais, ce serait trop bien ! T'imagines, si on avait les mogs, les châteaux, les jobs ; tout ça genre en 3d avec un scénar' terrible !? S'extasia Jean Patrick.
-Sérieux, s’ils nous font ça, j'achèterai même pas Dragon Quest VII... »
Voilà à peu près à quoi pouvait ressembler une conversion entre deux aficionados curieux et bavards, quelques mois après la sortie de Final Fantasy VIII. L'histoire – celle dont on parle ici tout du moins ! - s'apprête à les combler en réalisant leurs rêves les plus fous...
Final Fantasy IX pointe le bout de son nez en juillet 2000, puis chez nous en février 2001. Square clame haut et fort qu'il s'agit là de l'épisode du « retour aux sources ». Par de nombreux aspects, ils ne s'y sont pas trompés. D'abord, Yoshitaka Amano est de retour au poste de character designer, et son style évoque indéniablement le « bon vieux temps » de Final Fantasy. Plus globalement, c'est l'ambiance elle-même qui est tout imprégnée d'un classicisme fort charmeur. On retrouve châteaux, princes et princesses, cristaux magiques et autres arbres de vie ; un lot de stéréotypes du RPG qui pouvaient bien sûr augurer du pire comme du meilleur... Côté gameplay, c'est la même chose. On délaisse les combats à trois personnages « customisables » à volonté, pour revenir à un système plus traditionnel. En tout et pour tout, huit protagonistes rejoindront votre équipe durant l'aventure, et les phases de baston exigeront que vous choisissiez quatre d'entre eux. Plus fort encore, on retrouve le fameux système de jobs qui fit la renommée de la saga à ses débuts ! Dans une forme, certes, épurée, mais bel et bien fidèle à la « tradition » FF. Comprenez par là qu'il ne sera pas question ici de choisir vous même qui fera le magicien ou qui fera le guerrier. Les rôles des différents personnages sont définis à l'avance. Au-delà de ça, on peut noter moult petits détails qui feront chavirer le cœur des fans de la première heure. La présence – à travers une vaste quête annexe dont la teneur a grandement inspiré cet article – des célèbres Mogs, le retour des invocations « à l'ancienne » ou encore certains thèmes musicaux, directement issus des premiers opus de la saga, en font partie. Le ton est donné, ce Final Fantasy IX se veut définitivement très « rétro »...

L'histoire commence alors que Djidane – on utilisera le nom européen pour éviter toute confusion du fait du « Zidane » original... - et la bande de voleurs dont il fait partie, les Tantalas, arrive à Alexandrie. À bord du Prima Vista, la fine équipe se prépare pour une manœuvre toute particulière. L'idée est qu'ils se fassent passer pour une troupe de théâtre, dans le but d'approcher le château et de kidnapper la jeune princesse Grenat. Tout se déroule comme prévu, jusqu'à ce que Djidane et ses compères découvrent que ladite princesse avait elle-même dans l'idée de... se faire enlever ! Une jeune fille plutôt aventureuse qui va directement taper dans l'œil de notre héros... Le capitaine Steiner, chef de la garde, n'a quant à lui rien compris à la situation ! Il cherche donc à « sauver » la princesse à tout prix ! S'en suit une course poursuite effrénée entre la scène, où la représentation continue d'occuper l'attention du public et de la Reine, et les hautes tours du château. Une traque infernale qui aboutira à une bataille mémorable contre une Succube géante, puis à la fuite des Tantalas dans un Prima vista en piètre état... Mais qu'importe la princesse est avec eux ! Bon, le capitaine Steiner l'est aussi, mais on s'en accommodera... Et puis il y a Vivi, un petit magicien, qui par un curieux concours de circonstances s'est retrouvé mêlé à toute cette histoire... Cette équipe assez hétérogène va s'enrichir pour accueillir au final huit personnages. Ils rencontreront ainsi Quina, jeune Kwe littéralement obsédée par les sollicitations de son estomac – Freija, chevalier dragon de Bloumécia et amie de longue date de Djidane – Eiko, orpheline du village des Invokeurs – et Salamander, un bandit dont on peinera à saisir les motivations... Tous ensembles, ils découvriront un univers d'une incroyable beauté, et vivront une histoire qui – on commence à s'y habituer – changera le cours de leurs existences...

De Bloumécia au Grand Arbre : Les mécaniques du « vintage »
« de Mogvin à Mogdon »

(…) Et pourtant, j'ai bien suivi ta recette !
Non vraiment, bien que je ne sois pas particulièrement allergique à la nouveauté, Kupo, je ne peux pas dire non plus que je sois satisfait... Cet arrière-goût de poireau ne me revient pas. Et puis il y a ces morceaux de carotte... Est-ce une pose ? Où une volonté de changer une formule efficace, envers et contre tous? Vraiment, on devine à peine la saveur originale de la soupe, celle qui m'avait tant ravi lors de mes premières dégustations. Je pense que les modes n'ignorent pas les Kwe ; après tout, pourquoi serait-ce le cas ? Parce qu'ils vivent en marge de la société ?
Et nous autres alors ? Ne vivons-nous pas « en aparté » ? Tu sais très bien que cette recette ne vaut pas trois Gils... Et pourtant, tu me l’as présentée comme une valeur sûre ! Je sais ce que tu vas me répondre : Mogvin tu te montres trop passéiste, il faut que tu acceptes le changement avec tout ce qu'il suppose, Kupo ! Et moi de te répondre, avec un courrier d'avance : Mon cher Mogdon, laisse-moi te dire que tu te trompes ! Et laisse-moi aussi te le prouver !
Tu sais comme je suis attaché aux « Petites histoires de quêtes et d'aventures » ; eh bien je viens de me procurer le neuvième volume. Je suppose que tu auras fait de même. Ne l'as-tu pas trouvé un peu vieux jeu ? N'as-tu pas, Kupo, ressenti quelque lassitude en découvrant des personnages que tu avais l'impression de connaître depuis belle lurette ? Ce que je veux dire c'est... Nous en avions convenu tous deux, le huitième tome était réellement innovant, et vraiment différent. N'as-tu pas été un peu déçu d'un tel classicisme ? Tu me donneras ta réponse très bientôt, je n'en doute pas ; mais laisse-moi d'abord t'expliquer mon point de vue !
J'ai adoré ! Tout simplement ! Quelle intrigue – et quelles aventures cette fois-ci ! D'accord, on connait le principe, mais n'y a t-il pas de meilleur parti que de reprendre un schéma accepté par tout un chacun, pour son efficacité, afin d'en sublimer le moindre aspect ? C'est ça, Kupo, se concentrer sur des formes nouvelles, car le fond des choses est acquis. Mogstoïevski a vraiment fait un travail extraordinaire. Peut-être, en effet, que ce neuvième volume ne marquera pas les esprits autant que les précédents... Peut-être est-il moins « tape-à-l'œil ». À mon sens, il n'en est pas moins bon, loin de là. Peut-être suis-je aveuglé par mon amour pour ce que sont les « Petites histoires de quêtes et d'aventures » ; peut-être cet amour m'empêche-t-il d'attendre de ces romans plus que ce qu'ils sont par nature. Peut-être suis-je un peu passéiste, tout compte fait ?

Comme Mogvin a pu vous le faire comprendre, l'adage « c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes » n'est pas à prendre au pied de la lettre. En effet, il faut tout d'abord se questionner sur la nature du pot, et sur le type de soupe que l'on souhaite cuisiner... Final Fantasy IX propose un gameplay, certes, fort inspiré des épisodes « old school » de la saga – du temps où Square et Nintendo étaient encore copains comme cochons... - mais qui n'est pas pour autant sans surprises. Tout d'abord, voyons un peu comment nous revient le fameux système de jobs. Ici, contrairement à ce qu'il était possible de faire dans le cinquième opus de la série, on ne choisit pas la classe de ses personnages. Tout est prédéfini, et pour cause, leurs capacités et leurs profils font partie intégrante du scénario. Cependant, on distingue très clairement « qui est qui » et, faute de pouvoir « switcher » d'un job à un autre, on s'adapte en modifiant son équipe.
Les combats en eux-mêmes reprennent le principe des précédents opus sur PlayStation. La jauge ATB (Active Time Battle) est de retour et les limites aussi. Désormais, elles fonctionnent avec le système de « Transe ». En gros, la jauge de Transe se remplit au fur et à mesure que vous portez et que vous prenez des coups. Une fois pleine, le mode Transe s'enclenche automatiquement et vous avez la possibilité d'utiliser des attaques extrêmement puissantes pour venir à bout de vos adversaires. Le hic, c'est qu'il n'est absolument pas possible de retarder le déclenchement de ce mode furie ; il vous arrivera donc assez souvent de rentrer en Transe par inadvertance lors d'un petit combat de rien du tout, alors qu'un boss ultra balèze s'apprête à pointer le bout de son nez... C'est là une des – rares – grosses failles du système de jeu de ce Final Fantasy IX.

Du tout bon par contre, du côté du principe d'évolution des personnages, avec un système qui rappelle par moment les classiques du RPG occidental. Concrètement, chaque pièce d'équipement « possède » des compétences qui pourront être apprises par vos personnages, moyennant l'obtention de précieux points d'expérience. Par exemple, donner à Vivi une canne qui possède le sort Foudre lui permettra illico d'en faire usage ; mais pour que celui-ci puisse conserver sa maitrise de la Foudre en utilisant une arme différente, il faudra lui laisser la canne entre les mains assez longtemps pour qu'il apprenne le sort de manière définitive. Un système qui nous permet d'être seul maître à bord quant à l'évolution des compétences de nos personnages, et qui nous oblige à farfouiller dans tous les coins histoire de mettre la main sur de nouveaux équipements. Ceux-ci ne sont plus là simplement pour augmenter les statistiques des héros, ils sont la clef de leur évolution. Hérité – pour peu que l'on dispose de l'ouverture d'esprit nécessaire pour le reconnaître... - de Final Fantasy II, cette portion du gameplay est l'exemple même de la bonne remise au goût du jour d'un principe vieux comme... le RPG.
Contrairement à ce que cet article pourrait laisser penser, ce neuvième opus de Final Fantasy n'est pas non plus vide de nouveauté. En témoigne un ajout assez novateur, qui accompagne le joueur du début à la fin de l'aventure... l'Active Time Event ! L'ATE prend la forme d'une petite icône en bas à gauche de l'écran, qui vous permettra – à l'aide de ce cher bouton « Select » - d'observer les moindres faits et gestes de vos coéquipiers, quand ceux-ci auront décidé de s'absenter quelque temps... Étant donné que ça leur arrivera TRES souvent, ce système se révélera vite assez jouissif. Découvrir les réactions de Steiner et Vivi face aux étranges comportements des autochtones, où alors constater les efforts de Grenat pour s'adapter à sa nouvelle vie de « fugitive » ; toutes ces petites choses renforcent le sentiment d'attachement que l'on éprouve à l'égard des protagonistes. Par moment, ces scènes iront jusqu'à vous révéler la présence ici ou là d'une quête annexe, où d'un coffre au contenu intéressant... Un vrai plus, pour un titre qui mise tellement sur le charme de son univers et de ses héros. On retiendra la séquence culte du « faux mariage » au début du deuxième disque...
Final Fantasy IX propose donc un gameplay fidèle à la tradition, mais bourré de bonnes idées et d'améliorations. C'est un vrai plaisir que de diriger sa petite troupe à travers l'univers enchanteur du jeu, en gardant un regard constant sur les levels et l'état des compétences. Un seul bémol – qui se transforme carrément en scandale avec la version PAL - ; le rythme des combats est tout simplement soporifique...

Jusqu'à la fin du voyage : Une « dernière fantaisie » pour les sens
« de Mogvin à Mogdon »

Voilà le fameux extrait de la lettre de Steelskin. Je pense que tu seras, tout comme moi Kupo, épaté par un tel récit. Par moment, Mogdon, je me demande si nous ne ferions pas mieux, nous aussi, de prendre la route et de voir le monde tel qu'il semble être réellement. Pas que je me lasse d'Alexandrie et de ses commérages, non ; je souhaite simplement voir toutes ces choses de mes propres yeux, Kupo. Hatra est d'accord pour venir avec moi. Qu'en penses-tu ?(…) et alors que je préparais mon départ, ce petit magicien est venu me demander si j'avais des bâtons à lui vendre ! Fichtre ! Kupo, il avait vraiment l'air d'être l'un d'entre eux !
Devais-je, au nom du saint profit, accepter de traiter avec nos ennemis ? Ceux-là mêmes qui ont mis Bloumécia – la grande Bloumécia – à feu et à sang ? Diable j'étais bien bête. Celui-là ne faisait pas partie de l'armée des mages noirs. Il était avec la princesse d'Alexandrie d'ailleurs. Alors, je lui ai vendu mon bâton, et je lui ai fait une ristourne. C'était le minimum de ce que je pouvais faire pour les aider. (…)
Lorsqu'ils sont partis, il pleuvait des cordes. La ville semblait être une cité sous-marine. Comme celles des anciennes légendes que me racontait Père-Mog'Lom. On n’entendait rien d'autre que le triste tambour de la pluie sur la pierre. La cité était détruite, et comme endormie.
En marchant vers le nord, j'ai soudain pu entendre les échos d'une bataille. C'était léger, pas comme une grande bataille ; mais c'était quelque chose qui devait se dérouler non loin de moi. Alors je suivis le bruit, et marcha jusqu'à parvenir à proximité d'une grande battisse, à demi effondrée. Par une fissure dans le mur ouest, j'arrivais à voir la scène qui se déroulait dans la grande cour.
(…) L'homme – celui que j'ai d'abord pris pour une femme... - s'approchait du petit magicien. Il le regardait, gisant sur le sol... J'ai cru qu'il l'avait tué ! Il y avait une femme aussi – très « femme » celle là... - qui parlait avec lui. Il parlait de « plans qui se déroulaient parfaitement comme prévu » ! J'ai eu très peur tout d'un coup ; alors je suis parti...

Techniquement, Final Fantasy IX est une réussite absolue. On entend souvent dire que le RPG est un genre qui s'épanouit sur les machines en « fin de vie » ; s’il existe nombre d'exceptions à cette règle, ce neuvième épisode de Final Fantasy pourrait à lui tout seul en faire une vérité fondamentale. La PlayStation est poussée dans ses derniers retranchements, et le comparatif avec les jeux de première génération PlayStation 2 fait sourire ! Cependant, la technique, aussi incroyable soit-elle, n'est là que pour imager le fruit d'un travail de fond, sur l'esthétique générale de l'œuvre. Et de ce côté-là, Final Fantasy IX fait encore une fois très fort. Les plans en deux dimensions dans lesquels évoluent les personnages sont de véritables tableaux, extrêmement inspirés et la plupart du temps éblouissants d'imagination. La cité de Bloumécia, les séquences sur l'arbre Ifa, où encore le Pandémonium, marqueront à jamais les joueurs par leur majesté et leur caractère unique. D'accord, le titre propose un « background » très classique du point de vue de l'amateur de RPGs nippons, mais n'est-ce pas un tour de force que de sublimer ce que tout le monde croyait déjà usé et appartenant au passé ? Sublime, ce Final Fantasy IX l'est du début à la fin. Le design des personnages – qui marque bien évidemment le retour de Yoshitaka Amano – leur confère une véritable identité et un charme inoubliable. Mention spéciale à l'énigmatique Kuja, fascinant par son aspect androgyne et sa folie qui semble n'avoir aucune limite... Pendant la cinquantaine d'heures que l'on passera à parcourir ce titre – rajoutez-en vingt si vous souhaitez voir absolument tout ce qu'il y a à voir ! -, on ira de fait de surprise en surprise. Le scénario, s’il n'est pas de ceux qui vous hanteront chaque nuit, comme celui du septième épisode, a au moins le mérite de proposer une construction exemplaire, qui passionne de la première à la dernière minute !
Mais que serait Final Fantasy IX sans sa fabuleuse bande-son ? Pourtant peu appréciée des fans de la série, l'OST de ce neuvième opus est indéniablement une de ses forces. Les thèmes « collent » à merveille à l'ambiance du jeu, et le travail sur l'instrumentalisation de l'ensemble est tout simplement ébouriffant. Pour l'anecdote, Nobuo Uematsu a reconnu que c'est là le travail dont il est le plus satisfait. Ça laisse songeur...
La musique est aussi un des points communs de Final Fantasy IX avec les « vieux » épisodes de la saga. Le thème des combats, par exemple, est directement issu des opus Super Famicom ; et il en va de même pour le célèbre thème de victoire. Encore une petite référence qui comblera les passionnés.

Si Final Fantasy IX n'est pas l'épisode le plus marquant de la série du fait d'un scénario quelque peu en retrait, il reste probablement l'un des plus attachants. Son gameplay extrêmement soigné et son esthétique extraordinaire lui offrent une place de choix dans le cœur de nombreux fans ! Bourré de séquences mythiques et, il faut bien le dire, assez géniales, le neuvième opus de la saga culte de Squaresoft est une gourmandise dont on aurait tort de se priver ! Est-ce honteux que de terminer en avouant qu'il s'agit probablement là de mon Final Fantasy préféré ?

Note attribuée : 18/20

Rédigé par Alek le 24/03/2009

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