Digital Devil Saga 2 | |||||
La série des Shin Megami Tensei est arrivée en Europe en 2005 avec Lucifer's call qui nous propose une atmosphère différente de ce qu'on avait l'habitude, plus porté sur les démons et autres créatures surnaturelles. Viendra ensuite Digital Devil Saga qui aborde le sujet ô combien délicat du cannibalisme. Ce dernier se trouve être la première partie d'une histoire complexe qui se poursuit aujourd'hui dans Digital Devil Saga 2. Previously on Digital Devil Saga.
La Décharge (Junkyard). Dans cet endroit ressemblant à une version aggravée du Purgatoire se sont affrontées à mort des tribus dans le but d'atteindre le Nirvana et de mettre fin à leur calvaire. Alors que s'installait un certain statu quo, un objet mystérieux apparut sur le champ de bataille. De ce dernier sortit une lumière qui transforma tout le monde en démon. À la place de l'objet, Serph et sa tribu, l'Embryon, découvrirent une jeune fille nue ayant perdu la mémoire et répondant au nom de Sera et qui dit être là pour aider les gens de la Décharge. En effet, les combattants sont dorénavant obligés de dévorer leurs adversaires pour survivre, selon les dires de Angel et Sera semble avoir la possibilité de calmer les démons. Après de nombreux combats, Serph accompagné de Argila, Heat, Gale et Cielo rejoignirent Sera au sommet de la tour du Karma et, après un combat contre Angel, ils assistent à la destruction de la Décharge et disparaissent dans une lumière éclatante...
On change aussi de thème de fond. Le cannibalisme reste encore dans la trame, mais le sujet dominant devient la survie de la société lorsqu'elle est en proie à une catastrophe et son adaptation face à la crise. Le jeu continue donc sur ce traité de sociologie, un peu comme le cycle de Fondation d'Asimov, le tout agrémenté de réflexions métaphysiques. Visuellement agréable.
Graphiquement, ce second épisode reprend le style graphique que l'on retrouve dans la plupart des Megaten sortis en France. Même s’il peut paraître au premier abord surprenant, avec son côté un peu polygonal, il faut reconnaître qu'il reste plaisant à voir une fois qu'on est habitué. Les personnages sont très bien modélisés et offrent un certain charme propre à chacun. Prenons par exemple Argila qui est à la fois éloignée et proche de la plupart des personnages féminins, habituellement là pour du fan-service plus ou moins prononcé. Une bande son de grande qualité.
La bande-son a été faite avec soin. Le ton général est plutôt placé sous une ambiance mélancolique. Prenons pour exemple le thème que l'on entend dans l'underground city qui est un peu dépressif, ce qui illustre bien notre propos et s'accorde avec le ton du jeu. Ce ton tranche avec la musique de l'introduction, très j-pop. On aimera ce choix pour la musique... ou pas. Néanmoins, on ne sera pas obligé d'éteindre le son de la télévision pour mettre un CD de son groupe préféré en fond sonore. Gameplay, mon ami.
Digital Devil Saga 2 reprend dans les grandes lignes le système du premier dont on va revoir les principes importants. Étant des démons, vos personnages commencent le combat sous cette forme, sauf si ils sont surpris, auquel cas ils sont sous forme humaine. Dans ce cas, ils n'auront pas accès aux différentes compétences que l'on peut apprendre (voir plus bas), mais pourront seulement utiliser leurs armes à feu. Autant dire que, tout comme dans le 1, vos combattants seront assez inutiles et vous serez obligés de perdre un tour pour vous transformer et ainsi pouvoir combattre efficacement. Certes, un avantage est que vos personnages seront invulnérables aux attaques de type expel, mais l'intérêt reste très limité. Mais il y a une nouveauté en la présence d'une troisième forme intermédiaire, dirons-nous, appelée mode berserk. Dans cette forme, vous ne serez que partiellement transformé et vous ne pourrez ni utiliser vos magies, ni faire de combos avec vos équipiers et votre défense et visée sont réduites. Par contre, vous aurez encore accès aux capacités pour dévorer vos ennemis, l'utilisation des objets et vous ferez des coups critiques 9 fois sur 10. Le principal intérêt est que vos points d'expérience seront doublés si vous sortez victorieux du combat. Heureusement, si le combat dans ce cas tourne en votre défaveur, vous pourrez fuir avec 100% de réussite. Attardons-nous maintenant sur les compétences. Comme dans le premier, vous devrez acheter des mantras, ici des programmes informatiques, pour pouvoir les apprendre. À la fin de chaque combat, vous gagnez des points d'atma qui remplissent une jauge. Une fois pleine, vous apprendrez les compétences présentes sur le mantra. Pour accélérer le processus, vu que vous êtes anthropophage, dévorer vos ennemis rapportera plus d'atma. Attention tout de même aux maux d'estomac pour avoir trop mangé qui seront une vraie plaie pour vous. La différence avec l'épisode 1 est dans la disposition des mantras sur la grille. Si les versions supérieures se débloque toujours l'un après l'autre, ils ne sont plus disposés en ligne. Maintenant, ils sont dans une formation plus circulaire. Vous aurez accès aux couches externes en maitrisant les mantras de la couche directement en dessous. En plus, certains mantras se débloqueront à l'aide de ceux qui l'entourent. Le mieux est qu'il est possible d'utiliser plusieurs personnages, chacun s'occupant d'un mantra donné, idée bien trouvée qui force bien plus que dans le 1 à répartir ses compétences entre chaque protagoniste. On pourra regretter d'être encore limité à huit compétences équipables (une fois atteint le niveau 20).
De manière identique au premier, vous pourrez combiner les pouvoirs de vos combattants pour obtenir d'autres sorts. Malheureusement, cela reste anecdotique, car vous aurez tôt ou tard accès à la plupart de ces sorts dans leur version simple(comprenez par là qu'un seul personnage sera utilisé au lieu de deux voire les trois). Lien avec le premier épisode. S’il n'est pas nécessaire de faire le premier au niveau du scénario, le fait de charger une sauvegarde de ce dernier fournit quelques bonus plutôt utiles. On pourra commencer par exemple avec 20,000 $, avoir des points de statistiques supplémentaires au début de partie, débloquer des compétences secrètes ou pouvoir utiliser un certain personnage. Certes, cela n'apporte pas nécessairement grand-chose à l'ensemble, mais c'est une idée intéressante. Difficulté et durée de vie. C'est un Megaten, alors attendez-vous à du lourd niveau difficulté. Bien connaître les forces et faiblesses de vos antagonistes sera d'une grande aide et il ne sera pas rare de recommencer un boss après avoir appris ces dernières. Comptez entre 25 et 30 heures pour finir le jeu. Somme toute, une durée de vie relativement courte à la vue de la plupart des productions actuelles (qui tendent plutôt au-delà des 40 heures de jeu). Heureusement, un new game+ est disponible, permettant de commencer le jeu avec toutes les compétences déjà apprises. Vous aurez aussi la possibilité de faire une partie en Hard. Dans ce cas, vous débuterez avec les seules compétences de base et la possibilité de battre (enfin, affronter tout du moins) le boss caché.
Note attribuée : 17/20
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