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Phantom Brave

Fiche complète de ce jeu

Si le genre T-RPG existe depuis longtemps, il a fallu attendre 2004 et la sortie de Disgaea : Hour of Darkness par la boîte Nippon Ichi Software (NIS pour les intimes) pour donner au genre le début de la reconnaissance. Disgaea proposait certes un gameplay d'enfer, mais surtout un humour farfelu et totalement décapant. Phantom Brave est le troisième titre de NIS à venir sur le vieux continent. Ce dernier était attendu avec une certaine impatience et beaucoup ont été déçus par certains éléments de ce titre. Mais qu'en est-il vraiment ? Ce jeu est-il réellement décevant ? Allons de ce pas ausculter ce titre....

Une triste histoire

En effet, le jeu démarre sur trois personnages qui se font attaquer par des monstres. Après un rude combat, nos trois protagonistes se font tuer. Mais avant de mourir, l'un lance un sort qui transforme Ash (un de nos trois actuels protagonistes) en Phantom et lui demande de protéger sa fille Marona. Quelques années passent et on retrouve Marona et Ash travaillant comme Chroma, basiquement des chasseurs de monstres. Marona a le pouvoir de communiquer avec les esprits, ce qui lui vaut le surnom de "possédée" ainsi que l'hostilité de la population. Tout le scénario est construit sur cette idée. Par rapport à Disgaea (il va y voir pas mal de comparaison entre les deux...), l'histoire est nettement moins placée sous le signe de l'humour et mise un peu plus sur l'émotion. Et c'est fortement bien orchestré, Marona est bouleversante de par sa situation et le fait qu'elle continue à aller de l'avant, Ash qui s'inquiète toujours malgré un côté bourru. Mais ce n'est pas complètement sombre, loin de là, beaucoup de personnages sont vraiment décalés comme ce membre (certes, c'est l'unique...) de la SPA locale. Je concède que l'histoire met du temps à démarrer mais une fois lancée, on fait les vingts chapitres que compte le jeu avec un certain plaisir, tant la richesse des situations est grande. En fait, si l'ambiance au premier abord fait style tropicale et très colorée, elle évolue et devient plus sombre et plus sérieuse. Cette transition se fait d'ailleurs tout en douceur, amenée au fur et à mesure que vous progressez dans l'histoire. C'est agréable de voir qu'il est encore possible de faire une histoire simple mais prenante tout simplement parce que c'est amené de manière cohérente.
Ici, NIS a pris le parti de faire jouer un plus grand rôle à l'émotion et de la mêler à un bon petit humour et s'en sort avec les honneurs tant l'union des deux se fait de manière harmonieuse grâce au cortège de personnages que rencontrent Marona, dont voici quelques exemples :
. Castille : c'est la première personne à considérer Marona comme son amie
. Siena : c'est la propriétaire de l'île de Marona. Elle a mis au point le système des bottle mails, sorte de service postal entre les différentes îles
. Ash : le phantom ange gardien de Marona
. Canary : ce personnage fait partie d'une sorte de SPA dont il est le seul membre ......

Du dépaysement au programme

L'histoire se déroulant dans une archipel, chaque île que vous visiterez aura son caractère propre, allant de forêts luxuriantes à des paysages chaotiques. Le graphisme est fin et la luminosité est bien gérée de façon à ce que vous puissiez jouer sans avoir besoin de vous approcher de l'écran. Le design général est enfantin, c'est mignon à souhait, c'est très coloré la plupart du temps et les paysages de « Island of Evil » contrastent merveilleusement avec « Phantom Island », par exemple. Sinon, lors des phases de combat, la vue est la même que dans Disgaea, à savoir une vue en 2D tout à fait agréable et soignée, avec des personnages en 3D de taille tout à fait raisonnable. Mais là où Phantom Brave est différent, c'est lors des scènes de scénario. Les sprites des personnages sont grands (ils occupent les ¾ de l'écran parfois) et on peut admirer les mimiques de Marona et Ash, lesquelles sont essentiellement là pour faire rire ... ou pleurer le cas échéant.
Niveau animation, c'est fluide, que ce soit lors des cutscenes ou des phases de combat. Lors de ces dernières, ce sont les attaques qui vous feront jubiler de joie, sourire de bonheur ou encore rire de plaisir tant c'est dynamique et vivant (et brutal, cela va sans dire ...). Il suffit tout simplement de voir des attaques telles que Calamity Drive ou Pincushion pour bien rire devant son écran de télé.
NIS a encore une fois montré qu'il n'est pas nécessaire pour un jeu d'être en 3D pour être agréable et plaisant à l'oeil.

Je veux entendre le chant des oiseaux

Que serait un RPG au visuel coloré sans son environnement sonore? Cà serait assez fade ... Phantom Brave nous propose une bande son qui colle parfaitement au jeu, oscillant entre des musiques assez légères et des titres mélancoliques ou inquiétants. En plus, un disque de la bande son était fourni avec le jeu, permettant de découvrir d'une manière différente les musiques. Les voix sont de bonne qualité, heureusement d'ailleurs, parce que dans le cas contraire, on se lasserait de Ash disant « For her sake, I will not fail ». Les sons sont tout bonnement succulents de par leur tendance décalée (par exemple, quand vous projetez un ennemi de haut, il fait un bruit de vaisselle cassée sur le sol ...).
Vous l'aurez compris, Phantom Brave peut se targuer d'avoir une bande son agréable qui, à défaut d'être grandiose, correspond au titre de plus d'une façon.

Le système de jeu

On va maintenant voir la partie qui a fait grincer le plus de dents, je veux parler du gameplay, la composante la plus importante d'un jeu selon moi. C'est peut-être même ce gameplay quelque peu différent de Disgaea qui a pu décourager nombre de joueurs. Hors, le gameplay est riche et je vais expliquer pourquoi.

a) les bases, c'est important

En effet, la base est la même que moult T-RPG, à savoir que vous contrôlez une armée et que vous devez éradiquer celle d'en face. On retrouve différentes classes, chacune ayant une spécialité comme la witch forte en magie d'attaque, la healer forte en soin ou la valkyrie, parfaite pour taper physiquement. On a donc à composer son équipe de manière cohérente pour pouvoir affronter les différents types d'ennemis que vous affronterez. Chaque ennemi abattu vous rapporte des points d'expérience et après un certain nombre de ces derniers, vous gagnez un niveau. Cela n'est pas novateur, mais c'est la base du genre.

b) l'habit fait le moine

Comme dans Disgaea, l'équipement joue (énormément) sur vos statistiques. Ici, pas besoin d'aller dans l'Item World pour augmenter la puissance de vos armes, c'est grâce au système de fusion que vous pourrez augmenter vos statistiques et aussi transférer les skills. Avec ce système, vous pouvez employer vos personnages à contre-emploi. Votre rêve de transformer votre magicien en monsieur muscle peut enfin se réaliser. C'est même un des points les plus funs du jeu, quand vous voyez vos personnages passer de 50000 atk en 100000 en une fusion. Rajoutez à ceci un système de titre boostant vos caractéristiques ou octroyant des points d'expérience supplémentaires et vous voilà avec un système vous permettant de personnaliser vos phantoms fétiches selon votre désir ou avec beaucoup d'humour pour certains.

c) tout peut servir d'arme, tout !

C'est certainement un des points les plus plaisants (et accessoirement un des plus funs aussi) de Phantom Brave : l'armement. En effet, tout peut servir d'arme, y compris les phantoms ou vos adversaires. Nous retrouvons avec plaisir des armes tels que haches et épées, mais d'autres objets tels que un chariot ou des poissons, voire des baguettes de pain (vous avez bien lu ...) peuvent devenir entre les mains d'un phantom expert une arme apportant terreur et destruction dans les rangs de vos adversaires. En plus, chaque type d'objet a un genre d'attaques spécifiques - 7 au total - comme les arbres qui ont des attaques de type « nature » ou les épées qui sont plutôt du type « physique ». Bien sûr, avec le système de fusion, toute attaque peut être apprise sur n'importe quelle arme. Attention tout de même, vous êtes limité à trente attaques maximum par objet ou phantom. Ca peut paraître limitatif mais si vous répartissez bien vos attaques, vos joutes deviendront explosives.

d) Phantom, mon ami, je t'invoque via ce pot de fleur

Deuxième point fort du titre, le système de confinement. Et oui, vous commencez avec seulement Marona sur le terrain. Vous devez confiner vos phantoms dans des éléments du décor pour que ceux-ci puissent combattre à vos côtés. Ces éléments du décor ont des effets sur leurs statistiques, les rochers donnant de la défense alors que les armes augmentent l'attaque par exemple. De plus, il peut y avoir des bonus comme « money+50% » ou « defense-30% » pourvus par d'autres objets ou les monstres de la carte. Il faut donc faire attention où vous confinez. De plus, vos phantoms ont un temps maximum pour rester sur le terrain. Franchement, rien que cette idée de confiner vos unités et qu'elles soient sur le terrain pour quelques tours seulement rend ce jeu intéressant. Il faut donc gérer ces confinements de façon à ce qu'il ne reste pas que Marona. Le jeu est un poil plus stratégique de par l'existence de cette limite de temps et devient fort appréciable avec cette idée.

e) attention au verglas

Un truc marrant et parfois frustrant, c'est que les sols ont des effets autres que le relief. Par exemple, le sol peut être parfois glissant, augmentant votre déplacement et pouvant vous envoyez hors du terrain. Si en plus, il est rebondissant, çà donne parfois des déplacements assez spectaculaires. çà donne lieu à des calculs assez fous pour ne pas se retrouver en mauvaise posture. Accessoirement, voir vos phantoms partir sur 10x la distance que vous avez demandée peut être très important si vous voulez atteindre rapidement un point de la carte éloigné ....... ou énervant quand ce dernier sort du terrain.

f) l'innovation

Cette histoire de sols m'amène à ce qui a le plus déçu les gens : le système de déplacement. En effet, le système classique du déplacement en damier cher à tout fan de T-RPG a été remplacé en faveur d'un déplacement en cercle. Chaque personnage a une distance maximum qu'il peut parcourir et cela se matérialise par un cercle. Cela peut surprendre au début et horripiler même, ce qui fut mon cas de prime abord, moi qui suis adepte du bon vieux damier des familles. Mais si on persiste à jouer, on s'aperçoit que cela ne gêne plus. Finalement, ce système est bien pensé et on se surprend à jouer avec les limites de notre déplacement, grappillant littéralement le moindre millimètre que le déplacement autorise. Le tout est de persister dans le jeu.

Difficulté et durée de vie

Comme Phantom Brave demande un peu plus de stratégie que Disgaea et qu'il a vingt chapitres, il vous faudra une bonne cinquantaine d'heures pour finir le scénario, probablement du à de la prise de niveaux poussée pour survivre. Si vous voulez atteindre le lvl 9999 et donc si vous décidez de faire les cartes supplémentaires (au nombre de dix et avec quelques surprises ...), comptez une centaine d'heures supplémentaires, voire plus.

Les plus
- une histoire émouvante et bien construite
- un système aux aspects novateurs combinés à certains classiques du genre
- une bande son agréable
- des graphismes mignons

Les moins
- vient après Disgaea
- des problèmes de précision parfois
- heu....en anglais ?

Phantom Brave est un petit jeu bien sympathique, certes moins farfelu que Disgaea, mais apportant son lot d'émotions et de rires grâce à son scénario et ses personnages. Il propose un système différent qui peut paraître rebutant ou contraire à ce que l'on attend d'un T-RPG, mais si on se décide à passer outre, on découvre un gameplay riche et profond. La réalisation technique, malgré une 2D assez peu d'actualité de nos jours, est de bonne qualité aussi bien au niveau graphique que sonore. Voilà un petit titre sympathique, idéal pour passer un bon moment, demandant d'abandonner ses idées préconçues pour arriver à en ressentir toute la saveur.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Darkchaz le 24/06/2006

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