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Shin Megami Tensei III : Lucifer's Call

Fiche complète de ce jeu

Il aura fallu attendre plus de 10 ans avant qu’Atlus ne se décide à sortir un nouvel opus de la franchise des Shin Megami Tensei. Le jeu est sorti en février 2003 au Japon, mettra presque deux ans à sortir hors du Japon et bien plus chez nous. Grâce à un partenariat avec Capcom, la version « Maniacs de ce jeu a donc pu nous parvenir. L’Europe va-t-elle se convertir au charme si particulier et original de cette série ?

Histoire : Tokyo, le centre (de la fin) du monde.

On commence le jeu par rentrer nom, prénom et même pseudo pour notre personnage afin sans doute de faciliter notre immersion. Le héros que l’on incarne est d’ailleurs muet, tout ce qu’il dira viendra donc forcément de vous. Hormis cela, le personnage est un étudiant des plus banals. En cette belle journée, il a rendez-vous avec ses amis car ils doivent aller rendre visite à leur professeur préférée, Yuko Takao, qui se trouve actuellement à l’hôpital de Shinjuku. Votre personnage est en retard et se fait sermonner au téléphone par ses camarades de classe. En chemin, il rencontre un mystérieux journaliste du nom d’Hijiri et apprend que de nombreuses émeutes ont récemment eu lieu en ville. En arrivant à l’hôpital, celui-ci s’avère désert. En partant à la recherche de leur professeur, le héros tombe sur un mystérieux personnage du nom d’Hikawa. Tandis que ce dernier s’apprête à le tuer, Yuko intervient et annonce que le monde va disparaître au cours d’un événement appelé « La Conception ». Le monde tout entier est détruit mais le héros est sauvé et pendant qu’il est inconscient, un mystérieux garçon lui va lui offrir en cadeau un Magatama. A son réveil, le héros est devenu un démon et découvre un monde circulaire tournant autour d’une mystérieuse lumière. Cette lumière s’appelle le Magatsuchi et régit ce nouveau monde. C’est l’élément de la vie dans ce monde dévasté, la source de vie de toutes les âmes et les démons, chacun luttant pour s’emparer de ce pouvoir. Vous allez comprendre que la destruction du monde n’était qu’une étape nécessaire. En effet, tout le jeu va tourner autour de cette idée. Le Magatsuchi est là pour favoriser la construction d’un monde nouveau qui répondra à la volonté d’une personne. Pour bâtir une nouvelle société, il faut déjà être bien sur de son fonctionnement puis il faut regrouper assez d’énergie pour pouvoir invoquer son propre dieu et défendre ensuite son idéologie devant le Magatsuchi. Seulement voilà, le monde est peuplé de démon chacun luttant pour sa propre cause ou cherchant un maître à servir. Chaque philosophie qui va naître s’appellera « Raison », et au final, seul le plus fort saura imposer la sienne et construire ce nouveau monde. Le scénario de « Shin Megami Tensei 3 » n’est pas très entraînant de prime abord, surtout de par la manière dont il est abordé dans le jeu, pourtant on finit très vite par se passionner à l’histoire au fur et à mesure que le jeu progresse. Le début est un peu long malheureusement, les premières heures servent surtout à nous faire la main et découvrir un peu mieux cet univers bien étrange. L’un des points fort du jeu réside pourtant dans son scénario et caractérise bien l’esprit de la série. Ici, tous les clichés scénaristiques propre à presque n’importe quel RPG sont absents. C’est d’ailleurs un des éléments qui m’a le plus plu dans ce jeu, aucun de point de vue manichéen. Il n’y a pas de bons ou de méchants dans SMT 3. Chaque personnage défend selon les règles de ce monde sa vision, son idéologie. Aucun jugement n’est porté sur eux et on peut prendre parti pour n’importe quelle cause, SMT est un jeu qui offre au joueur une superbe leçon de philosophie et chacun devrait y trouver la sienne au final.

Des graphismes particuliers mais envoûtant.

Si les autres épisodes de la série ne sont jamais sortis hors du Japon, c’est sans doute car les « Shin Megami » ont toujours eu des graphismes en retard sur leur époque. Enfin cela n’était sans doute pas la seule raison mais elle y a sûrement contribuée. C’est un peu la même chose pour cet opus mais il faut quand même dénoter qu’il s’en sort déjà beaucoup mieux, le jeu n’étant quand même pas moche pour autant. Les donjons sont plutôt vide et on a du mal à se retrouver dedans sans la carte. Il est vrai que cela aide à les rendre encore plus compliqués. Pourtant le jeu distille un certain charme que certains pourront appréciés. Les graphisme sont d’ailleurs en parfaite adéquation avec l’histoire et contribuent à nous baigner dans une ambiance des plus étranges. L’ensemble peut d’ailleurs s’avérer magnifique en certaines occasions. Complètement dépaysant, on se retrouve à voyager dans un univers où rien ne semble avoir de sens, répondant d’une certaine façon à la logique de Unheimlichkeit d’ Heidegger, le sentiment d’étrangeté mais sans ressentir l’angoisse qui y est propre. Les personnages sont plus détailles quand à eux mais l’animation n’est pas vraiment travaillé, les attaques étant des plus statiques mais possèdent un sacré « punch ». Les sorts et attaques spéciales, à quelques exceptions près, sont du même acabit.

La puissance des Magatamas

L’originalité étant le maître mot de cette série, le système du jeu est lui aussi assez particulier. Pas d’armes, ni d’armures ici, tout se passe avec les Magatamas. Ces espèces de vers, qui une fois ingérés, entrent en symbiose avec votre personnage et vous transmettront leurs pouvoirs. Votre personnage aura ainsi des boosts au niveau de ses caractéristiques mais aussi des protections et faiblesses qui dépendent de la nature du Magatama. Ainsi on peut trouver un Magatama qui vous protégera contre l’électricité mais vous rendra faible face à la Force (vent). Le choix est primordial si vous voulez gagner contre les boss et tout simplement survivre dans ce monde particulièrement hostile. A chaque niveau atteint, le héros pourra en plus d’augmenter une caractéristique de son choix, apprendre une skill liée au magatama équipé au moment du level-up. Votre héros pourra ainsi apprendre 8 techniques en tout. Une fois sa liste complétée, il devra penser à en virer une pour la remplacer. Il faut bien faire attention car aucune skill ne peut-être récupérée par la suite. En plus de cela, le magatama peut réagir quand le personnage monte en niveau. Si vous le laissez agir il peut régénérer votre héros, toute l’équipe, augmenter une caractéristique mais aussi vous infliger un statut négatif bien que certains peuvent se révéler utile comme la malédiction. Au final, vous pourrez forger votre héros à votre image. En faire soit un guérisseur de premier ordre, un bourrin tout puissant, un mage aux sorts destructeurs ou un tank insensible à toute forme d’attaque, tout dépend de vous, vous êtes complètement libre. Il faudra néanmoins trouver tous ces magatamas. Si certains sont faciles à trouver, d’autres vous demanderont d’affronter des boss redoutables ou de réaliser quelques quêtes dont un mini jeu cauchemardesque qui vous rappellera furieusement ces casse-tête qui avaient le don de vous scotcher des heures devant un problème.

Un RPG unique et déstabilisant

Contrairement à ce que certains ont pu dire, SMT 3 n’est pas un Dungeon-RPG. Les donjons ne sont pas gérés aléatoirement. Il est vrai néanmoins qu’il n’y a pas beaucoup de lieux sûrs. Même au sein des villes, des ennemis peuvent vous tomber dessus. D’ailleurs on ne peut pas vraiment parler de ville vu que vous restez à Tokyo tout le long du jeu. Le seul endroit sûr que vous rencontrerez ne le sera pas éternellement. Il ne faut pas oublier que ce monde est emplit de démons et ce à chaque coin de rue. Ne vous attendez donc pas à une progression banale, là encore une fois SMT 3 sort des sentiers battus. Le jeu mettra à votre disposition des points de sauvegarde qui vous permettra de voyager d’un lieu à l’autre instantanément. Vous pourrez aussi faire quelques emplettes, achetez des objets de soins des magatamas et même des démons. Vous pourrez aussi régénérer moyennant quelques sous et selon vos blessures. Dernier élément, et l’un des plus essentiels, vous trouverez une cathédrale qui vous permettra de recruter de nombreux démons.

Une armée de démon à votre portée

184 démons, voilà le nombre de monstres que vous rencontrerez au cours de votre aventure mais surtout que vous pourrez recruter, à quelques exceptions près des boss ultimes. Chaque démon peut en effet se joindre à votre cause. Pour cela il existe diverses manières. La plus simple est de leur parler. Des négociations vont s’entamer. Le démon va pouvoir ainsi vous demander des objets, de l’argent voir votre avis et, selon la réponse que vous donnerez, vous rejoindre enfin. Néanmoins pour recruter un démon, il vaut mieux avoir le même niveau que lui au minimum. SI vous leur êtes inférieur, ils refuseront dès le début. Certaines classes de démons refusent aussi de vous rejoindre. La seule façon de les recruter passe par la fusion. Très tôt dans le jeu, une cathédrale vous sera ouverte et vous permettra de fusionner vos démons. Le résultat varie souvent mais c’est souvent le seul moyen de se doter d’une meilleure équipe. C’est conseillé de passé par là étant donné que les démons montent bien moins vite en niveau et peuvent se retrouver très vite limité en terme de skills. Il convient donc de renouveler votre garde personnelle dès que possible. Ce sera aussi le seul moyen de recruter certains démons récalcitrants mais aussi d’incorporer les boss à votre équipe. Vous pourrez ainsi avoir dans votre équipe des créatures comme Belzébuth accompagné d’un Metatron, recruter à la fois Odin et Loki. Ce jeu est doté d’une très grande galerie de démons tous issus des diverses religions et mythologies. A ce niveau là, le jeu dispose d’un apport culturel important. Qui a dit que les jeux vidéos rendaient débiles ? Par contre, vous ne pourrez pas créer des démons dont le niveau est supérieur au vôtre, logique. Seuls les démons qui évoluent, peuvent dépasser le niveau du héros mais dans une certaine limite et une fois tous leurs skills appris. Tous les réunir demande un sacré challenge mais le jeu en vaut la chandelle. Ce mode dispose de certaines astuces intéressantes à découvrir. Tous les démons que vous recruterez seront consignés dans un compendium. Vous pourrez enregistrer aussi chaque modification, montée en niveau de vos démons afin de pouvoir y ré accéder, moyennant une certaine somme, dans l’état où vous les avez trouvés.

Les combats : bien gérer son tour de jeu et sa stratégie

Le système des combats de SMT 3 est lui aussi particulier. Il peut ressembler à du tour par tout normal mais il répond à une logique bien plus précise et stratégique. Chaque personnage à droit à un tour de jeu au cours de laquelle il pourra lancer un sort, attaquer, se retirer ou lancer un objet (ce dernier est seulement pour le héros). Pour avoir ainsi 4 press turns, il faut avoir 4 personnages dans son équipe, il en va de même pour les ennemis. C’est là que les choses se compliquent maintenant car vous pouvez perdre vos press turns à toute vitesse et l’ennemi garder les siens pendant suffisamment longtemps pour tuer votre héros et là game over, même si votre team est à fond. Pour conserver vos press turns, il convient de viser les points faibles de votre ennemi. Chaque ennemi a ses faiblesses et ses forces. Par exemple, si vous attaquez une créature insensible au feu, vous perdrez non seulement le tour du personnage mais un second press turn en punition. D’ailleurs, si l’ennemi absorbe l’élément en question c’est toute votre équipe qui perd ses press turns restant, même s’il s’agissait du premier coup. Il convient donc de rester extrêmement prudent. L’ennemi lui n’hésitera pas s’il le peut à vous attaquer sur vos faiblesses. Le système marche aussi bien pour eux que pour vous. Par contre, si vous voulez gagner des press turns, il suffit de frapper votre ennemi sur ses faiblesses. Cela peut se produire aussi en cas de coups critiques. Faîtes donc bien attention aux magatamas dont vous vous équipez et quels démons vous escortent. Un jeu difficile qui demande de la stratégie. Les combats peuvent donc s’avérer très dur sans une stratégie adaptée et ce à chaque endroit où vous débarquez. C’est d’autant plus importants que les combats sont, comme dans n’importe quel RPG Old school, très importants. On peut faire deux pas et se retrouver pris dans un combat. Les boss eux-mêmes sont durs et demandent parfois une stratégie bien préparée au préalable. Il convient donc de sauvegarder souvent, faire du level-up mais même comme cela il y a peu de chance que vous battiez certains boss du premier coup sans les connaître. Il ne faut donc pas désespérer, c’est logique de se prendre autant de game over. Il conviendra donc de faire le plein en objets de guérison pour être prêt à 100%.

Le futur dépend de vous, choisissez votre cause

Tout au long du jeu, vous découvrirez de nombreuses puissances se mettre en place et tenter de mettre en avant sa « Raison ». Les choix que fera votre personnage tout au long du jeu influera d’ailleurs sur le camp que vous finirez par rejoindre. Il existe en tout 6 fins dans cette version de SMT 3. Seul la dernière propre, à la version Maniacs à laquelle nous avons eu droit, échappe à cette logique et ne dépend en faîtes que de la seule sous quête (hormis la recherche du magatama ultime) du jeu. C’est au cours de cette quête que de vous ferez la lumière sur le plus mystérieux personnage du jeu. C’est d’ailleurs cette fin qui répond le mieux à la logique et à de l’univers la série des Shin Megami Tensei. Elle demeure la plus dure à obtenir mais surtout celle à voir absolument. Vous pourrez recruter aussi Dante, le héros de Devil May Cry après l’avoir affronté à plusieurs reprise tout de même. Pour accéder à tout, il vous faudra combattre des démons plus puissants que la normale et pénétrer dans des donjons particulièrement retors mais indispensable pour recruter les meilleurs démons et débloquer la skill ultime présente dans votre première magatama. On n’hésitera d’autant moins à refaire le jeu pour voir toutes ces fins car le jeu dispose d’un new game + qui apporte beaucoup au gameplay. Déjà cela vous permettra de refaire le jeu mais en mode « difficile », pour tous ceux qui connaîtront le jeu par cœur et désireront un bien meilleur challenge, mais surtout vous pourrez accéder à votre compendium et recruter ou faire fusionner n’importe quel démon et cela quelque soit votre niveau. Recommencer d’entrée de jeu une partie avec des démons de niveau supérieur à 8 peut-être très tentant.

Shin Megami Tensei III est un jeu unique et se révèle, sans aucun doute, l’un des meilleurs RPG de la Playstation 2. Son système de jeu et système d’évolution sont particulièrement novateurs et rendent le jeu très intéressant. On peut le trouver dur et déstabilisant mais tout cela fait partie de cet univers si particulier et génial. Le jeu donne une très grande liberté de choix qui implique d’autant plus le joueur et se refait facilement avec beaucoup de plaisir. L’ambiance est sublime et plaira à tous les amateurs de monde apocalyptique, démoniaque et sombre grâce notamment à une bande son de qualité. Si vous passez le cap de la difficulté et voyez en elle un challenge digne d’être relevée, alors vous passerez sans aucun doute un grand moment de jeu vidéo. Shin Megami Tensei III prouve qu’il ne suffit pas d’avancer un scénario torturé soutenu, par une narration qui prendrait trop le pas sur le jeu en lui-même, pour être prenant. Voilà en tout cas un jeu d’une très grande richesse et originalité qu’il ne faut ne serait-ce qu’essayer. Pour ma part, Shin Megami Tensei III est devenu un jeu culte qui donne une approche très intéressante à l’univers des jeux vidéo. Espérons qu’Atlus restera sur cette bonne voie et se décide de sortir les prochains épisodes de cette série chez nous.

Note attribuée : 19/20

Rédigé par Aciel le 23/12/2005

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