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Suikoden V

Fiche complète de ce jeu

La saga des Suikoden a mis du temps à se faire connaître en Europe. D’ailleurs, l’épisode 2 s’est surtout fait connaître auprès de nombreux joueurs de RPG bien après sa sortie. Il faudra attendre 5 ans et l’épisode 4 pour revoir enfin la série débarquer chez nous. Malheureusement, malgré un certain succès, cet épisode est d’une qualité désastreuse en comparaison des précédents épisodes. Konami avait annoncé revenir aux sources de la série avec ce jeu et le retour de Junko Kawano (Suikoden 1) aux commandes mais le résultat fut plutôt une énorme régression. Un système de combat avec 4 combattants aberrants pour un jeu extrêmement court, ponctué par un début ennuyeux, des personnages sans la moindre profondeur et un scénario sous traité. En tant que fan et en tant que joueur j'étais ressorti grandement déçu par cet épisode. L’épisode Tactics, Rhapsodia, avait un peu redressé la barre reste plus dans le domaine du hors série, sympathique mais pas vraiment marquant. C’est dans cette perspective peu élogieuse que sort Suikoden V avec la volonté affichée de Konami de redresser la barre mais est-ce bien le cas ?

Suikoden est une saga qui se déroule dans un univers imaginaire mais qui s’inscrit dans une chronologie précise et riche. Tout comme l’épisode 4, celui-ci se situe dans le temps avant les premiers 3 épisodes, précisément 6 ans avant Suikoden 1. L’intrigue permet donc ici de ne perdre pas le néophyte dans de nombreuses références comme avait pu le faire Suikoden 3. Konami n’oublie quand même pas le fan et le jeu dispose de nombreux clins d’oeils à tous les épisodes de la série. L’idée de départ elle-même est une réponse à un mystère qui s’était posé aux joueurs de l’épisode 2. Attention, la partie suivante est à ne pas lire si vous souhaitez vous préservez du scénario sautez cette partie de la review sauf si vous voulez connaître les même éléments que les joueurs de Suikoden 2.

ATTENTION, INFO SUR SUIKODEN 2

On apprenait dans cet épisode que l’une des étoiles du jeu, le formidable mercenaire Georg Prime ayant non seulement servi durant la guerre de succession (cf. suiko 1) et dans les Grasslands (cf. suiko 3), était aussi impliqué dans le meurtre de la Reine du Royaume Matriarcal de Falena. En fouillant dans le jeu, on se rendait compte que deux autres personnages, Killey et Lorelei, deux chercheurs des civilisations Sindarines, semblaient aussi mêlés à cette sombre affaire. Néanmoins, les informations s’arrêtaient là et de nombreuses théories ont pu éclore.

FIN DES INFOS

Bienvenue à Falena :

Suikoden V se situe dans le Queendom of Falena (Royaume Matriarcal de Falena). On contrôle le prince du pays de retour de mission. Il est accompagné de Lyon, sa garde du corps personnelle et apprentie Chevalier de la Reine, de Georg Prime, Chevalier lui aussi mais nouvellement nommé par le capitaine en personne, ainsi que de sa tante, Sialeeds, petite sœur de la reine. Falena étant un royaume Matriarcal, seul les femmes peuvent accéder au pouvoir et leurs époux ou enfants mâles sont relégués à la défense du pays. Le pays est protégé depuis des siècles par la Vraie Rune Soleil qui offre à la Reine jeunesse éternelle et un grand pouvoir. Malheureusement, ces dernières années, un des famille noble du pays est sévèrement soupçonnée d’avoir dérobé une des Runes majeures du Royaume et subit une sécheresse importante suscitant un mécontentement accru. La situation est d’autant plus inquiétante que la Reine semble parfois possédée par sa Vraie Rune et sa personnalité devient plus agressive.

Une qualité technique moyenne:

Commençons par les défauts du jeu car c’est eux qui vont toucher en premier le joueur. La série n’a jamais brillé de par ses graphismes et Suikoden V ne change pas cette règle immuable. On a certes des animations faciales plus réussies, des décors un peu plus détaillés et surtout plus colorés que l’insipide Suikoden 4. Néanmoins, le jeu reste moyen à ce niveau là. Personnellement je ne tiens jamais compte des graphismes comme qualité dans un jeu mais il reste important de le noter. Techniquement donc, le jeu ne marquera certainement pas les esprits. Les villes sont jolies et possèdent un bon design dans leur ensemble, elles sont bien souvent très grande mais très peu peuplées, du moins en terme de densité. De plus le choix de la caméra risque d’en déplaire certains car elle est inamovible et possède une vue sur le dessus et en biais ne permettant pas au joueur de voir ce qui se situe derrière de nombreux bâtiments. Il est vrai que ce n’est pas particulièrement gênant mais cela cache parfois une sortie qu’on peut prendre pour un simple mur. C’est quand même assez rare, il est vrai. Cette caméra permet surtout de cacher des coffres renfermant de précieux trésors obligeant le joueur à constamment fouiller les lieux. Pour ma part, je dois bien avouer que j’aurais beaucoup aimé revoir la série en 2D, surtout quand on voit les sprites des personnages lors des loadings. Ces derniers s’avèrent, au passage, très long, à compter de 5 à 10 secondes lors changement de lieu ou d’un combat. Cela ne m’a pas pour autant gêné mais cela est sans doute dû à la force de l’habitude. Par contre, ça peut quand même ennuyer certains joueurs, au début même si ça reste un détail au final.

Ce résultat mitigé s’en ressent aussi pour les combats ou les sorts. Si là aussi, le jeu s’en sort beaucoup mieux que Suikoden 4, avec ses effets plutôt pathétiques, le résultat n’en est pas pour autant grandiloquent, à quelques exceptions près. D’ailleurs, je trouve même que de nombreux sorts de Suikoden 2 étaient bien plus beaux et ça reste sans comparaison avec le travail effectué avec le troisième épisode pourtant moins réussi graphiquement. Les scènes de combats sont elles aussi peu détaillées et souffrent d’une impression de vide constante. Heureusement, et à l’instar de suikoden 2 (et contrairement au 3 et 4), tous les personnages combattants possèdent une animation différente et se distinguent tous les uns des autres. Autre bon point à ce niveau là, les combats sont très dynamiques et ont la pêche. Les scènes du jeu qui, sans être exceptionnelles, sont bien mises en place et mieux réalisées. Néanmoins comme je l’ai dit, tout cela passe bien au final mais quand on voit le travail fourni dans ce domaine par les autres jeux de Konami, on regrette que la boîte ne s’investisse pas plus dans le développement de sa série. De plus, je ne suis pas complètement contre la 3D, surtout si celle-ci dessert merveilleusement le jeu, mais quand on voit ce que produire une 2D soignée avec des jeux magnifiques comme Tales of Rebirth ou Baten Kaitos, on regrette que celle-ci ne soit pas un support plus souvent choisi.

La musique est plutôt de bonne qualité et surclasse aisément les 3 précédents épisodes (en incluant le Tactics). L’effort a surtout été fourni lors des cut-scenes renforçant le caractère tragique de certaines et l’émotion qu’elles peuvent distiller. Dans l’ensemble du jeu, elles collent plutôt bien à l’univers parcouru et aux lieux visités. Certains airs sont d’ailleurs directement repris de Suikoden 2 voir du 4 mais dans ce dernier cas ça reste un clin d’œil. En tout as on retrouve bien l'ambiance que dégageaient les compositions de Miki Higashino ce qui donne beaucoup de vie à de nombreux lieux. Du boulot de très bonne qualité en tout cas qui, lui aussi sans être exceptionnel, est bien plus agréable que le côté graphique.

Une intrigue complexe et prenante :

Bien sûr, les graphismes restent pour beaucoup de joueurs de RPG un détail et la série a su dépasser son aspect extérieur pour plaire. L’une de ses qualités majeure se situait au niveau de ses scénarii. Si les Suikoden ont toujours été des RPG classiques dans leur mise en place, leur originalité a toujours été marquée par un scénario qui se rapprochait plus des productions issues du T-RPG plutôt que du RPG de base. Point ici d’humanité à sauver, de délires existentiels ou de dieu maléfique à terrasser pour sauver la belle que le héros amoureux vient de rencontrer. Dans Suikoden, il est déjà assez dur de sauver son pays, alors le monde, on repassera. L’univers de la série a toujours versé dans de nombreuses intrigues géopolitiques, l'amitié, des rebondissements en série et des trahisons. A ce niveau là, Suikoden V ne déroge pas à la règle et propose le meilleur scénario de la série. Si personnellement je continue à préférer Suikoden 2, je dois bien avouer que l’intrigue s’avère plus complexe et passionnante. Le jeu dispose de nombreux rebondissements et coups de théâtre tenant très souvent le joueur en haleine. Les idées et intrigues politiques, le background général très bien étudié, tout est parfaitement mis en place et s’avère d’une cohérence sans faille. L’aspect militaire, autre marque de la série, est toujours aussi important et s’avère aussi ingénieux que cruel parfois démontrant un aspect fort peu élogieux que ce soit dans le camp ennemi mais aussi dans le votre. Certaines batailles sont clairement inspirées de l’histoire de Chine et on retrouve de nombreuses références dans le domaine. Un travail intéressant dans ce domaine qui plaira assurément aux passionnés par cette Histoire. Lucretia, la stratège du jeu, est d’ailleurs largement inspirée de célèbres stratèges asiatiques et on retrouve bien l’approche et l’influence chinoise dans le domaine. C'est en plus l'un des meilleurs personnages, un des plus intéressant et travaillé ce qui est important dans un jeu comme celui-ci. On se laisse porter par le récit et le joueur finit par s’y immerger complètement à condition bien sur d’aimer ce style d’histoire. On retrouve tout ce qui a pu faire la différence et la qualité de la saga et le jeu est passionnant. Un scénario mature, teinté d’humour aussi, et captivant.

Les personnages sont aussi bien plus travaillés, c’est d’ailleurs sans comparaison avec Suikoden 4 tellement le travail est largement plus éloquent. Déjà leur design est proprement fabuleux, il peut sans problème tenir la comparaison avec les plus beaux travaux dans le domaine et s’avère sans comparaison avec le travail fourni par Kawano pour le 4. Le soin apporté au dessin de chaque personnage fait plaisir à voir et on trouve très vite ceux qui vont nous faire craquer. On finit même par avoir beaucoup de mal à choisir. Un boulot fantastique surtout quand on voit le nombre de protagonistes. Personnellement, cet épisode s'inscrit, avec l'épisode 2, comme le jeu présentant le meilleur travail au niveau du chara-design dans le domaine du RPG. Au niveau de l’histoire, ces derniers sont bien mieux travaillés aussi. Quasiment tous les personnages possèdent au moins un trait de caractère fort, une raison valable de rejoindre le héros mais aussi de le quitter définitivement, ce qui peut aussi arriver, donc attention. On trouve de tout parmi ces recrues mais, Suikoden oblige, on a surtout des personnages en marge de la société et de la loi comme des vagabonds, criminels, bandits, voleurs ou assassins. Certains ont un passé visiblement lourd et un background personnel, parfois en annexe du scénario, très intéressant, enrichissant parfois l’univers du jeu. Le travail effectué à ce niveau là est énorme. Un soin a été en plus apporté à leurs expressions qui changent enfin lors des phases de dialogues, bien qu’une 2D comme celle de Suikoden 2 aurait peut-être fourni un meilleur rendu, plus humoristique du moins. Cela donne en tout cas un plus aux différents personnages et ils sont nombreux à être concernés. Le retour du détective permet de développer l’histoire de chaque personnage et la vie dans le château vous aidera à connaître l’état de vos troupes, discuter avec, d’en savoir plus sur leurs états d’âmes. Les dialogues peuvent changer aussi au fil de l’aventure, et pas uniquement dans votre château. Le monde dans lequel vous jouez étant en perpétuel évolution, politiquement parlant, les changements de situations ne manqueront pas d’heurter les habitants et leurs opinions. C'est même l'occasion pour certains de se sentir enfin concernés par votre cause en vous rejoignant ou en vous donnant des cadeaux voir des infos précieuses. Vos opposants et autres NPC sont eux aussi très bien travaillés dans le domaine et leurs motivations diverses sont aussi intéressantes que rationnelles. Le héros est ici encore, un personnage silencieux mais heureusement, le jeu lui offre beaucoup d’occasions de s’exprimer par le biais du joueur avec des choix lors des dialogues. On peut ainsi voir ce dernier grandir et s’affirmer malgré un début inquiétant. Je lui trouvais un air niais assez effrayant. Cela se renforce aussi un peu de par ses expressions faciales plus recherchées. Ca contraste beaucoup avec le héros du 4 qui n’avait qu’une expression faciale et cela en toutes circonstances.

Plus on est de fous, plus l'ennemi va trinquer :

Le système au tour par tour a été conservé mais plus à l’image de Suikoden 2. On retrouve enfin la possibilité de contrôler 6 combattants. Chaque personnage dispose à nouveau d’une notation S, M ou L en fonction de sa portée d’attaque. Néanmoins, si dans Suikoden 2, un personnage d’attaque S, généralement un bourrin donc, ne pouvait que se placer en première ligne pour attaquer, cette donnée joue ici plus un effet sur la précision. Ainsi, ce personnage, s’il est mis au dernier rang pourra quand même attaquer mais verra ses chances de toucher l’ennemi réduites. Le reste du combat est classique et colle avec ce qui s’est fait jusqu’ici au sein de la série. A chaque début de combat plusieurs options seront proposées au joueur. Il y a bien sur celle qui amènera votre équipe à combattre et donc choisir vos commandes. On retrouve également la fuite, le pot de vin à verser à l’ennemi pour déguerpir en toute sécurité ou la commande auto pour que l’ordinateur gère lui-même l’assaut, mais il n’usera jamais de magie. Une nouvelle option apparaît permettant de changer la formation de votre groupe. Si cette option peut se faire dans le menu, on peut aussi la modifier en plein combat afin d’optimiser ses chances. Ces formations vous permettront d’augmenter l’efficacité de vos combattants dans un domaine (magie ou défense par exemple) mais possèdent aussi souvent un malus en contre partie. On peut ainsi monter une équipe de guerriers, sans craindre la baisse de précision dû à la distance, ou de magiciens, sans craindre que ces derniers se fassent massacrer au corps à corps. Ces formations s’avèrent aussi bien utiles pendant certains donjons où les ennemis sont plus puissants que les monstres rencontrés jusqu’à présent. D’ailleurs, si au début le jeu est facile, par la suite, certains passages s’avèrent bien plus ardus à cause d’ennemis relativement puissants et des combats aléatoires nombreux. S’il est vrai que l’on peut finir le jeu avec la seule formation de départ, ce système apporte une certaine aisance et de liberté au joueur quand au choix de ses troupes. L’autre ajout va de pair avec la formation. Il s’agit d’une commande à peu près similaire au Rush de Suikoden 4 mais qui se recharge après chaque combat. Ses effets varient selon la formation du groupe. On peut ainsi faire en sorte que son mage attaque deux fois de suite avec un même sort qui ne comptera que pour 1 mais laissera les autres personnages inactifs. Il a bien sûr un prix à payer à chaque fois mais cela peut valoir le coup.

Les ajouts :

Si on choisit d’entrer dans le combat manuel, plusieurs options se présentent au joueur. On retrouve les classiques bien sur, attaque, défendre, magie ou objet, et la commande "unir" permettant à au moins 2 personnages de réaliser une attaque combinée. Cette fois-ci, plus la peine d’attendre que les combattants se connaissent un peu, ces unions sont disponibles dès le début. La nouvelle commande qui vient s’inscrire ici rappellera le système de Breath of Fire 4 (ou FF X) puisqu’il permet de changer de personnage. On peut avoir 10 personnages en tout dans l’équipe, 6 combattants et 4 personnages en support. Ces supports peuvent servir à vous apporter un soutien passif (comme la guérison) mais les autres peuvent remplacer un personnage affaibli ou peu adéquat pour le combat en cours. Par contre, changer de personnage ici coûtera un tour et le remplacement se fera lors de l’assaut. Ce système permet aussi de mettre en retrait des personnages imposés par le scénario mais pas forcément aussi bien boostés que votre team actuelle. On peut aussi prendre des personnages qui serviront de chair à canon durant les combats aléatoire et les remplacer par d’autres tout frais une fois devant le boss. Vu la difficulté et la fréquence de certains de ces combats, cela peut s’avérer recommandé.

Autre élément ajouté, les " skills" . Ce système est apparut dans Suikoden 3 et a fait son retour avec Rhapsodia (Suikoden : Tactics) mais avec quelques changements. Le système change ici aussi. Pas de skills comme « Swing » ou « Battle Lust » mais plutôt des skills dénommées « Force » ou « Magie ». Ce nouveau système permet d’ augmenter les caractéristiques des personnages et non plus leurs compétences au combat. On pourra grâce à eux par exemple attaquer plusieurs fois le même ennemi et/ou attaquer plusieurs ennemis en un assaut. Le système est par contre limité à deux skills par personnages. De plus, pour augmenter leurs niveaux, il faudra trouver des objets sinon leur niveau ne dépassera jamais le C. Au fur et à mesure, de nouvelles skills apparaissent selon le personnage. Elles peuvent être classifiées d’élites car elles augmentent plusieurs types de caractéristiques en même temps. Par contre, pour y accéder, il faudra trouver des objets bien différents et spécifiques à celles-ci. Pour augmenter les skills, on dispose ici aussi de SP gagnés en fin de chaque combat. Une partie de ces SP va dans un tronc commun permettant de les partager avec des personnages qui viennent d’arriver. Il est aussi possible qu’un personnage cède ses SP dans ce tronc commun s’il en a trop, comme cela arrivera souvent avec le héros. Dans tous les cas, ce système permettra de booster efficacement ses personnages et plaira à tous les joueurs qui aiment voir leurs combattants dépasser leurs limites.

Les Batailles:

Les batailles, élément fondamental du jeu, ont, elles aussi, changées. Cette fois-ci c’est du temps réel . Toutes les unités foncent en même temps sur vous dans le but de vous détruire et il faut placer ses troupes rapidement tout en préparant une stratégie efficace. On peut toujours réaliser une pause pour faire le point. L’attaque stoppe aussi quand on choisit la destination d’une unité. Il faut quand même bien rester concentré surtout quand on est attaqué sur plusieurs fronts en même temps. Cela demeure plus facile quand l’ennemi défend mais celui-ci est généralement plus fort, et nombreux, dans ces cas là. Les batailles peuvent se dérouler aussi bien sur terre que sur mer , voir les deux à la fois ce qui complexifie la stratégie mais la rend aussi bien plus prenante. Avant chaque bataille, on propose au joueur de composer ses unités. Le premier personnage choisi définit le type d’unité et les 2 autres lui offrent un support plus ou moins efficace selon leurs dons respectifs. On dispose en tout de 3 types d’unitéspour les forces terrestres, idem pour les forces maritimes. On peut néanmoins en créer des inédites selon les personnages mis ensemble. Certains combattants disposent aussi de compétences comme la charge ou la guérison pour vous aider à éviter les pertes importantes. Le reste du système s’inspire de Suikoden 1. Par exemple, les archers sont bons contre les cavaleries mais inefficaces contre les fantassins qui excellent pourtant contre les cavaliers. Le système est similaire pour les unités maritimes. Lorsque deux unités se rencontrent, une animation montre la bataille dans laquelle on voit les leaders et leurs soldats se battre férocement. Ca finit par se ressembler mais c’est souvent sympathique à voir surtout quand on prend le dessus. Chaque unité compte un certain nombre de soldats et une barre de vie permettant ainsi de voir son état. Ce système est excellent, il offre bien plus de liberté que les anciens et s’avère être le plus riche et abouti. Ces phases sont un vrai bonheur même si elles n’égalent pas les sensations d’un vrai tactical, bien évidemment. Attention tout de même, vos personnages peuvent mourir à la guerre ou vous abandonner s’ils sont trop blessés entraînant aussi parfois la défection d’autres unités.

Les duels :

Les duels n’ont pas changé d’un iota. Ici on retrouve le système Pierre/Papier/Ciseaux bien connu. Petit changement, le temps de réaction est ici limité et le choix de la commande se fait par le biais des touches du jeu et non plus au travers d’un menu. Pour le reste il est identique, il suffit de bien écouter ce que dit l’ennemi pour prévoir sa prochaine attaque. On retrouve comme dans Suikoden IV, une animation lors de l’assaut. Celle-ci est plus étudiée et bien chorégraphiée mais sans être exceptionnelle. Un mode plus dynamique et toujours aussi plaisant à jouer.

Une bonne liberté de jeu:

L’aventure et la narration sont bien rythmées et ne devrait pas lasser le joueur. Le schéma n’a rien de répétitif et le jeu est beaucoup moins linéaire que de très nombreuses productions actuelles. On retrouve d’ailleurs avec plaisir la présence d’une carte, élément devenu TROP rare dans les RPG actuels. Il n’y avait vraiment plus que les « Tales of » pour offrir au joueur une vraie liberté de ce point de vue là. La carte est immense et si, au début, on est limité dans ses déplacements, elle finit par vite s’ouvrir permettant au joueur de l’explorer à son gré. On peut accéder ainsi à des lieux disposant de meilleures armures dès le début (chères mais pas démesurées) ou des donjons bien dissimulés et jamais indiqués par le radar accompagnant vos pérégrinations sur la carte. Le jeu offre donc pas mal de liberté au joueur au bout de quelques heures de jeux. On peut librement suivre le scénario mais aussi se balader dans son château, explorer les lieux pour peut-être recruter des alliés, s’acheter de meilleures armures, forger ses armes etc … Le jeu dispose aussi de mini-jeux sympathiques et drôles permettant de se faire efficacement plus d’argent qu’auparavant. On pense d'ailleurs beaucoup de temps dans son château. Déjà car ce dernier est énorme, malgré un début austère, on passe du temps à le visiter déjà pour s'y retrouver, ensuite pour les nombreuses activités qu'il peut proposer. En tout cas, ça fait du bien de rentrer dans un chez soi entre deux missions surtout que l'ambiance devient convivial après sa première phase d'expansion. Il ne tient aussi qu'au joueur de le décorer avec les nombreux trophés que l'on peut gagner lors des combats. De nombreuses quêtes secondaires viennent se greffer au jeu. Elles sont presque toutes liées aux 108 étoiles et il s’avère impératif de les faire si on veut recruter tout le monde. Le jeu dispose de 11 fins en tout. 7 d’entre elles peuvent avoir lieux au cours du jeu et résonnent plus comme des "game over" sans continue. Les 4 autres se situent à la fin du jeu et dépendent de vos choix au sein du scénario et si vous avez recruté les 108 étoiles. De plus, un New Game + vient relancer l’aventure proposant au joueur de repartir avec ses skills, ses SP, son argent et une partie de son équipement. Dans tous les cas, on ne risque pas de s’ennuyer et cela quelque soit notre approche du jeu.

Suikoden ressuscite la série et s’avère sans aucun doute être le meilleur épisode. C’est le plus riche, complexe et abouti de toute la saga. Konami a enfin offert un successeur dans la lignée du 2ème épisode allant même jusqu’à dépasser les attentes des joueurs. Des personnages soignés et charismatiques, un scénario énorme, entraînant et riche comme on en voit peu. Le jeu dispose d’une durée de vie plus que conséquente, on y passe facilement plus de 60 heures en ligne droite sans s’ennuyer. Si on veut en plus découvrir les meilleures runes du jeu, recruter tout le monde, découvrir tous les nombreux secrets que recèle ce jeu, on peut bien y rajouter 20 à 30 heures faciles à ce résultat. La quête pour les 108 étoiles demande en effet un plus grand investissement au sein du et même avec l’aide du détective, on passe à côté de certains personnages et lieux si on n’explore pas le jeu avec constance (et puis soyons réalistes, qui arrive à recruter les 108 étoiles d’une traite sans aide externe ? Pas grand monde, voir personne). Le jeu se refait en plus avec bonheur et permet de tester les nombreux autres personnages du jeu. Suikoden V renoue véritablement avec son style en l’améliorant efficacement (avec Suikoden IV c’était plutôt une régression) loin des nombreuses productions actuelles mais avec ce charme qui a su faire son succès. Le jeu est un chef d’œuvre, une merveille et sans aucun doute l’un des meilleurs RPG à l’heure actuelle. Suikoden V a toute les chances de devenir aussi culte que le 2. Il mérite amplement qu’on s’y attarde surtout que Konami semble décidé à relancer sa série chez nous. Si vous avez décroché de la série depuis celui-ci, voilà l’épisode qui saura vous réconcilier assurément.

Note attribuée : 19/20

Rédigé par Aciel le 18/03/2006

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