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Valkyrie Profile 2

Fiche complète de ce jeu

Valkyrie Profile est un de ces RPG considéré comme culte par de très nombreux joueurs. Jeu magnifique, accompagné d’une histoire touchante, de personnages marquants, sans oublier la bande son mémorable de Motoi Sakuraba, Valkyrie Profile a su marqué durablement les nombreux qui s’y sont essayés. Son concept intéressant de recrutement de guerriers morts dans des conditions souvent dramatiques, l’utilisation de la mythologie nordique comme référence, son système de combat dynamique et superbe, tout cela avait apporté beaucoup de fraîcheur au genre et contribué au succès de cet épisode. Les fans se sont rapidement constitués et beaucoup ont souhaité voir arriver une suite. Néanmoins, au fil des années, cet espoir s’amenuisa et tendit même à disparaître. C’est à la surprise de tous que tri-Ace annonça qu’un nouvel épisode était prévu ressuscitant par la même occasion l’envie et la convoitise des joueurs et fans. Seulement voilà, l’équipe de tri-Ace allait-elle réussir à combler ces derniers et réitérer l’exploit passé ?

Explorons le passé pour mieux connaître l’avenir :

L’histoire prend place ici quelques siècles avant le fameux Ragnarok, relaté dans le 1er Valkyrie Profile, au sein du royaume de Dipan. Ce nom peut évoquer bien des choses pour le joueur du 1er opus qui se devait d’explorer les ruines de cet ancien pays. Ce passage était l’occasion de flash-back qui renforçait le background du jeu mais dont le contenu et la valeur demeurait assez floue au final. D’ailleurs, le scénario de cet épisode relance et se base sur lesnombreux éléments et mystères issus de son prédécesseur et restés sans réelles réponses. Dans le 1er opus, on revoyait des incarnations antérieures des einherjars et les 2 autres Valkyries dont notamment Silmeria, emprisonnée dans un crystal pour d’obscures raisons et gardée par un ennemi d’Odin, le vampire Brahms. C’est dans le but évident d’apporter des réponses à ces mystères que tri-Ace a sans aucun doute choisit de faire un bond en arrière et de faire enfin la lumière sur ces événements.

Le jeu nous permet d’incarner Alicia, la jeune princesse du royaume de Dipan, gouverné par Barbarossa, personnage déjà vu dans le 1er jeu. On apprend que celle-ci partage son corps avec Silmeria, la fameuse Valkyrie. Cette dernière a été punie par Odin pour s’être rebellée contre lui et a été confinée dans le corps d'une humaine, comme cela est pratiqué habituellement. Néanmoins, contre toute attente, Silmeria réussit à faire surgir sa conscience au travers d’Alicia. La Valkyrie persuade celle-ci d’unir ses forces avec elle afin de continuer sa rébellion mais également de faire la lumière sur les activités des sorciers de Dipan et du Roi dont l’écho transpirera quelques centaines d’années plus tard. Bien sûr, les dieux ne vont pas se laisser faire et vont envoyer Hrist, la Valkyrie qui est en charge de cette époque pour éliminer Alicia. Il ne peut en effet avoir deux Valkyries éveillées durant une même période et les actes de Silmeria ne doivent pas être mené à terme.

Le principe narratif de cet épisode change comme on peut le remarquer. Si on retrouve l’idée des chapitres du 1er épisode, ici le joueur est bien plus libre de ses mouvements et aucun décompte de périodes ne viendra mettre un terme brutal à son évolution. Quoique plus libre, seulement s'il veut explorer à sa guise et sans limite de temps car la linéarité est de mise pour la progression narrative du jeu. Pour avancer, il suffit seulement de suivre le scénario et d’achever des donjons comme dans n’importe quel RPG normal. Un parti pris qui pourra déplaire aux fans à cause de la disparition des phases scénaristiques de recrutement des einherjars. Le scénario perd ici de cette mélancolie et de ce fatalisme qui régnait sur le 1er opus au profit d’un scénario entièrement axé sur son histoire principale. Heureusement, celui-ci n’est pas inintéressant, bien au contraire mais hormis l’apparition de figures bien connues du fan, l’histoire stagne considérablement durant les premières heures de jeu, 15 à 20 heures selon votre vitesse de progression. Il faut attendre la seconde partie du jeu pour que les événements s’emballent et que les rebondissements viennent enfin donner de l’ampleur à l’ensemble. Et quels rebondissements, l’histoire prend rapidement à contre-pied les bases instaurées et le joueur découvre une toute autre ampleur au récit. A l’ennui du début cède rapidement une rare excitation dont le seul reproche sera que la trame s’adresse principalement et peut-être même uniquement qu’au joueur ayant joué au 1. Celui qui commencera par ce VP : Silmeria, risque d’être bien plus déstabilisé.

Contempler le Valhalla :

Les premières vidéos l’annonçaient, le jeu est sublime. Le seul reproche que l’on pourra faire à ce niveau là, c’est la présence d’aliasing bien trop présent et qui selon le type de décor peut finir par gêner. Heureusement, pour le reste, Valkyrie Profile : Silmeria est un véritable petit bijou visuel malgré son concept étrange. On a en effet un mélange de 2D/3D. L’exploration des donjons et des villages reste dans le style du 1er épisode avec un déplacement à l’horizontal. La 3D intervient dans le décor avec des animations en arrière plan. Dans les villages, cela se traduit par des personnages qui évoluent sur plusieurs plans, des scènes de fond plutôt vivantes. Au début, ce rendu est assez dérangeant et frustrant car Alicia ne reste cantonnée qu’à une ligne précise de mouvement. Quand on observe l’ensemble des décors, on n’a qu’une envie, s’y engouffrer et explorer en profondeur ce qui est impossible d’où la frustration. Cela n’empêche pas certain passage d’utiliser très habilement ce mélange qui contribue à renforcer la mise en scène efficacement. Néanmoins, au fur et à mesure, on s’habitue et la beauté des décors, l’immersion qu’ils distillent surtout, nous fait oublier ce choix qui tente à sa manière de respecter son prédécesseur et d’apporter un visuel à la hauteur du potentiel de la console. A ce niveau là, le pari est amplement réussi et le jeu est de toute beauté. Les décors sont variés et extrêmement détaillés, le jeu des lumières est sublime. Tout cela diffuse une ambiance fascinante et envoûtante qui va crescendo, que ce soit au niveau des villages et surtout des donjons.

Cette ambiance est grandement renforcée par les compositions magistrales de Motoi Sakuraba. Celui-ci nous propose des morceaux variés qui oscillent entre progressive rock et composition symphonique. Un résultat qui plaira à ses adeptes comme ceux que son style a tendance a rebuté. Si le charme opère durant tout le jeu c’est en très grande partie grâce à lui. Il sait parfaitement donner le ton mêlant des morceaux énergiques et plein de vie avec des œuvres plus douces, épiques ou grandiloquentes. Le mariage entre les décors et le travail de Sakuraba est parfaitement réussit. Il favorise pour beaucoup l’immersion et l’envoûtement que procure l’univers du jeu.

Combats de haute volées pour déesses de la guerre :

Bon, le jeu est beau et esthétiquement réussi, c’est un fait. Néanmoins, on sait tous, du moins je l’espère, que cela est loin de faire la qualité et l’intérêt d’un jeu et surtout d’un RPG. Les combats sont pour quasiment tous les RPG le véritable moteur du jeu et sans eux, le plaisir peut énormément diminuer. Heureusement, s’il a bien un domaine dans lequel tri-Ace excelle depuis des années, c’est bien celui des combats. Après la légère déception de Radiata Stories dans ce domaine, Valkyrie Profile : Silmeria, rehausse la barre de bien belle manière. Tout en gardant la recette qui avait fait le bonheur du 1er opus, cet épisode y apporte des changements bien vus. Les assauts se déroulent de la même manière. Chaque personnage est associé à une des 4 touches principales de la manette. Face à l’ennemi, le joueur va devoir appuyer sur ses touches dans l’ordre qu’il désire pour voir le personnage qui lui est rattaché attaquer. Il faudra également appuyer autant de fois sur la touche du combattant concerné que celui-ci dispose d’attaques. En effet, selon l’arme, un personnage peut attaquer d’une à 3 fois par tour. Le but étant de réaliser une combinaison parfaite entre les 4 personnages choisis afin d’infliger le plus de dommage et si possible créer les conditions pour lancer une furie dévastatrice. C’est là que vient la première difficulté car il va falloir bien gérer ses combattants selon leurs style de combat, leur nombres d’attaques ainsi que l’amplitude qu’elles peuvent donner. L’erreur que l’on fait souvent au début c’est de projeter l’ennemi et de faire attaquer les autres personnages alors que celui-ci est encore dans les airs. Il en résulte des coups dans le vide et bêtement gaspillé. Seuls les boss y échappent car ils sont souvent trop massif pour s’envoler. On s’y fait néanmoins très vite et on s’adapte rapidement aux personnages afin de trouver le meilleur enchaînement possible. Cela finit même par devenir un automatisme et on enchaîne les attaques avec rapidité et efficacité.

On pourrait croire que cette coordination est inutile et que le mieux et de faire attaquer un personnage après l’autre mais non combinées, les attaques sont déjà bien moins dévastatrices et selon l’ennemi, certaines seront inefficaces si elles ne sont pas enchaînées rapidement. De plus, une barre se remplit au fur et à mesure des assauts mais baisse également très vite au moindre relâchement et il ne convient absolument pas de faire l’impasse dessus. En effet, cette barre une fois remplie donne accès aux fameuses furies du jeu et permet ainsi aux personnages d’achever, dans un déluge d’effets grandioses et sublimes, l’ennemi. Toutefois, contrairement au 1, ces furies ne seront pas accessibles au tout début de l’aventure et il faudra attendre un certain temps avant de mettre la main sur des armes permettant d’y accéder.

Là où le jeu change par apport à son prédécesseur, c’est dans le rendu général des combats. Cette fois-ci, on ne se retrouve plus face à face avec ses ennemis mais dans une aire de combat libre de mouvements. Dans cette aire se trouve de nombreux ennemis dont un leader qui une fois abattu sonnera le repli des autres créatures. Contrairement à ce que l’on peut penser, il convient d’éliminer le leader en 1er si on veut que la récompense soit meilleure. Cela évite également de faire durer les combats et de combiner efficacité et rapidité. On peut se déplacer librement dans cette aire mais il en va de même pour les ennemis qui tenteront parfois de vous barrer le passage. Rien ne sert de se précipiter toutefois puisque tant que vous êtes immobiles, il en ira de même pour vos ennemis. Le combat s’engagera quand votre équipe sera dans la zone d’attaque d’un des monstre ou que celui-ci sera dans la votre. L’avantage ira bien sur à celui qui place son ennemi dans sa zone. Attention tout de même, certains ennemis possèdent parfois des attaques sur de très grandes distances et peuvent littéralement vous canarder. Heureusement, cette zone est visible ce qui permet de l’éviter. Une fois le combat lancé, cela se déroule de la manière précitée jusqu’à la défaite d’un des deux opposants. La fuite reste une option au cas où le combat tournerait mal pour se régénérer.

En effet, on n’est pas figé dans l’attente d’un combat. Au fur et à mesure, certains personnages gagnent des pouvoirs comme la guérison avec Alicia. On peut ainsi profiter d’une retraite pour remettre d’aplomb ses guerriers avant de se relancer dans la bataille. On peut également lancer certains sorts pour toucher à distance les ennemis, ce privilège ne leur étant pas dédié. Néanmoins faire appel à ses sorts consomme une barre d’AP. Celle-ci se vide quand vous attaquez, lancez un sort ou réalisez un dash pour passer dans le dos d’un ennemi afin prendre l’avantage sur lui ou éviter sa zone d’attaque. Pour la remplir, il suffit simplement de marcher ou d’appuyer sur la touche L3 mais évidement, dans ces cas là, l’ennemi deviendra lui aussi libre de ses mouvements et ne se privera pas de vous attaquer. Bien sur, pour contre balancer tout cela, lorsque un ennemi vous attaque, cette barre remonte également. De ce fait, on se retrouve dans une sorte de mix efficace entre le système de Star Ocean 3 et Valkyrie Profile 1er du nom

Plate forme et casse tête :

Comme les villages, l’exploration des donjons se fait en 2D. On y trouve un mélange de plate forme avec quelques mécanismes et énigmes à enclencher pour évoluer ou trouver les trésors. Si, au tout début, cela est relativement simple, très vite, certains trésors demande de faire appel à sa jugeote pour être découvert ou pour les atteindre. Il en va de même pour les donjons qui se complexifient et trouver la sortie ne sera pas toujours évident. Le joueur inattentif sera vite sanctionné au fur et à mesure et chaque pièce devra être explorée avec minutie afin d’être bien sûr de ne rien louper. Pour toute aide, une carte sera proposée avec la mention en pourcentage du nombre de salle visitée et de trésors découverts. Un bon moyen de ne rien louper tout en suscitant l’intérêt du joueur à tout parcourir et trouver.

On retrouve également la possibilité de créer des cristaux. Alicia peut comme lancer un sort qui transformera l’ennemi en glaçon. Ce sort est temporaire et sert surtout à éviter les combats. Ce pouvoir permet également de favoriser l’exploration des donjons mais le système a été également revu ici. Cette fois-ci, on ne peut créer de cristaux qu’en se servant des ennemis qui se baladent ou de leur aura qui demeure une fois vaincu qu’ils sont vaincus. Le ricochet étant possible, certains exercices de tirs proposés demanderont un certain doigté pour vous permettre d’atteindre vos objectifs. Le système change toutefois puisque lorsqu’on tire sur un bloc de cristal une seconde fois, Alicia intervertie sa place avec lui. Il va donc bien falloir les positionner, les agencer tout en faisant attention à l’emplacement d’Alicia au moment de l’impact. Des casses têtes qui demanderont également du doigté pour de bons moments de réflexion.

Autre nouveauté très intéressante, les réceptacles. Au cours de certains donjons, on trouvera des pierres aux effets bénéfiques pour le groupe. Deux possibilités s’offrent ainsi. Garder la pierre avec soi permettra de transférer ses effets au groupe tandis que la mettre dans un réceptacle conjuguera son effet à tout le donjon, y compris les ennemis. Par exemple, une pierre peut multiplier vos attaques par 1,4 mais cela vaudra pour vos ennemis si vous la déposez. Bien sur, le nombre de pierres transportable est limité, il faut donc faire un choix au fur et à mesure de l’évolution du jeu. De plus, les effets peuvent varier selon qu’elles soient avec vous ou qu’elle diffuse leur pouvoir dans tous le donjon. Ce système est vraiment très intéressant et joue un rôle primordial sur votre exploration et combats. La difficulté de ceux-ci étant suffisamment importante et le faible gain en expérience font que ce système apporte bien souvent un certain confort durant les combats voir la clé de la victoire contre les boss. Les effets des pierres seront indiqués régulièrement sur l’écran pour que vous sachiez où vous avez pu en laisser une.

Dernier point et sans aucun doute le plus préjudiciable à mes yeux, le recrutement des einherjars. Comme je l’ai mentionné, finit les phases de recrutement et histoires dramatiques qui s’y rattachaient. Les einherjars sont plus nombreux mais leur recrutement se fait de manière bien mécanique et sans implication personnelle du joueur. C’est simple, il suffit de croiser une arme dans un donjon, s’en approcher, libérer l’âme qui y est rattaché et hop, un einherjar. Voilà quelque chose qui a de quoi décevoir les fans car on perd ainsi cet attachement vis-à-vis de nombreux personnages qui y perdent également en profondeur. Les einherjars ne sont plus que de simples unités sans la moindre personnalité et servant simplement de chair à canon. Très rare sont ceux qui joueront un rôle au sein de l’intrigue. Seuls les personnages que l’on peut qualifier de "vivants" apportent un réel intérêt. C’est d’autant plus dommage que le chara-design était encore une fois superbe et nombreux sont les personnages qui auraient pu mérité d’être développés. Au lieu de ça, on obtient une vulgaire fiche de leur vie et de leur mort. Petit détail qui change, il faut savoir que le recrutement varie. Ainsi, d’une partie à l’autre, ce n’est pas forcément le même guerrier qui sera débloqué au même endroit. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la personne changer.

Des villages qui servent enfin à quelque chose :

Même si on n’y passe pas beaucoup de temps au contraire des donjons et des combats, l’exploration des village reste importante. Silmeria étant une rebelle, elle ne pourra se fournir en arme auprès de Odin comme dans le précédent opus. Ainsi, contrairement au 1 où les villages ne servaient qu’à trouver de temps à autre un objet, maintenant, c’est l’occasion de parler avec les habitants afin d’en savoir plus sur l’univers du jeu mais surtout de faire ses emplettes et/ou débloquer des donjons secrets. L’achat des armes apparaît comme simple au début mais revêt certaines attentions dont il vaut mieux éviter de faire l’impasse. Déjà, il faut toujours bien faire attention au nombre d’attaque que l’arme peut donner au combattant. Une arme infligeant 56 en attaque c’est bien mais on peut préférer une de 24 qui permettrait d’attaquer 3 fois voir de déclencher une furie. Heureusement, cette information est toujours indiquée afin de ne pas tromper le joueur. Autre élément important, la couleur des armes et des équipements. Quatre couleurs en tout, rouge, bleu verte et grise. La dernière s’attache surtout aux accessoires. Avoir un équipement de même couleur (arme comprise) permettra au joueur de débloquer de nouvelles capacités de combats si la combinaison des runes qui y sont rattachés concordent bien. Dernier point, certaines armes proposées demandent à être créées à partir d’objets trouvés au cours de vos pérégrinations. Le nombre requis pour les façonner sera mentionné mais, hormis la nature de l’objet, ses caractéristiques restent inconnues. L’arme ou armure ne se dévoilera qu’ensuite mais les efforts sont grandement récompensés pour le joueur qui a fait l’effort de chercher et réunir les ingrédients.

Les villages sont également l’occasion de rendre visite à vos einherjars mais sous certaines conditions. Déjà, il faut bien sûr recruter vos guerriers puis les faire monter en niveau. Une fois le level atteint, on peut libérer le guerrier afin qu’il se réincarne. On retrouve sa nouvelle incarnation dans un des villages visités. En leur parlant, ils vous donneront des objets plus ou moins utiles. Un système qui rappellera peut-être l’envoi des einherjars au Valhalla mais sans la même implication ni le même intérêt.

Un résultat mitigé ?

La volonté de tri-Ace de faire perdurer le plaisir de Valkyrie Profile tout en essayant de s’affranchir de ses bases pour renouveler le gameplay ne se fait pas sans heurts. En vérité, tout cela est une question de goûts avant tout. Le résultat dépendra en grande partie de votre attente en tant que fan ou de simple néophyte qui n’a jamais eu la chance de joueur au tout 1er épisode. Personnellement, en tant que fan, j’ai été à la fois déstabilisé, déçu mais également ravi et superbement entraîné par cette aventure. Déstabilisé avant tout par son système de combat mais qui au fur et à mesure devient véritablement excellent, jubilatoire et jouissif. L’action prédomine et à ce niveau là, tri-Ace en met plein la vue tout en établissant un nouveau système jouant habilement sur la stratégie et le bourrinage. Un mélange parfaitement réussi sanctionnant le joueur qui pensera qu’il suffit bêtement de trouver une série de frappe et de s’en tenir. Ajoutons à cela des donjons rudement bien pensés qui apportent beaucoup d’intérêt à l’aventure. Déçu également parce que la 1ère partie est assez ennuyeuse d’un point de vue scénaristique. De plus, les deux personnages principaux, Rufus et Alicia, répondent aux clichés et stéréotypes du genre et leur personnalité devient souvent agaçante tant elle a été ressassée. Heureusement que Silmeria reprend régulièrement le dessus sur la jeune en candide princesse. Néanmoins, cela ne change pas l’impression d’avoir affaire à une histoire prétexte, au déroulement classique qui ne semble présenter comme seul intérêt que de préparer la transition d’un donjon à l’autre malgré une trame de fond que l’on sent bien plus fouillée. Le reste du casting tend vers le désintérêt total avec des einherjars complètement déshumanisés. Heureusement cela est contre balancé par une belle liste de personnages bien plus charismatiques et intéressants comme Leone, Aluze (Arngrim en US), Hrist, Lezard Valeth et j’en passe pour éviter de spoilers. Sur le retour des anciens en tout cas, on est très loin d’être déçu. Déçu donc par l’absence du pessimisme, de la noirceur mélancolique du 1er épisode mais ensuite ravi et exalté, voir complètement jubilatoire, par un casting et une intrigue qui s’étoffent sur la fin et réservent de très nombreuses surprises grâce à un scénario trompeur. La trame de fond que l’on sentait fini par arriver et sait étonner tout en bouleversant l’attente du joueur. Sans oublier que même sans l’esprit du 1er opus, l’ambiance de ce soft est enchanteresse et sublime à souhait. Maintenant cela est l’avis d’un fan et chacun se figurera sa propre opinion selon ses attentes et ses goûts.

Dernier point à évoquer car important pour de nombreux joueurs, la difficulté. Valkyrie Profile : Silmeria est, en effet, loin d’être facile. Comme je l’ai mentionné, les gains d’expériences sont assez faible et demandent de livrer de nombreuses batailles. Le problème c’est qu’avec ce système de combat, il peut arriver que certains combats demandent du temps et de la réflexion obligeant le joueur de passer par quelques heures d’entraînement. Cela peut devenir rapidement rébarbatif selon la configuration des aires de combats de certains donjons et le joueur pourra subir ce que même le jeu le plus original au monde ne saurait sauver, l’ennui. Un combat plus franc et rapide aurait sans aucun doute mieux facilité la donne. Cela est possible tout de même grâce au rôle du leader ennemi mais l’atteindre n’est pas toujours facile et on perd du temps à tenter de le rejoindre. Cela n’est heureusement pas inhérent à tout le jeu et avec une bonne stratégie, on s’en sort tout de même en évitant des heures et des heures de massacres indispensables pour être au niveau. Malheureusement, nul doute que ce choix déplaira à des joueurs de plus en plus habitués à des jeux qui construisent une évolution en ligne droite et bien plus facile d’accès, simple ou proposant des combats plus direct.

Titre de très grande qualité, superbement construit de par son univers, abouti et bien pensé de par son système de combat, Valkyrie Profile : Silmeria n’arrive pas pour autant à égaler son prédécesseur. Le jeu perd en grande partie le concept original et l’âme de ce dernier. En tentant d’apporter une œuvre destinée aux fans tout en cherchant visiblement à se rapprocher des productions plus courantes dans le but évident d’attirer d’autres joueurs, le titre y perd indubitablement de son intérêt. C’est d’autant plus dommage qu’hormis les fans, qui seront sans doute à la fois déçus et ravis, ainsi que les joueurs acharnés à la recherche de défis, le jeu a bien moins de chance de plaire au joueur occasionnel qui préférera se pencher sur une œuvre moins complexe dans son fonctionnement, dans son implication, et donc plus à sa portée. C’est regrettable car le titre est jouissif mais sur le long terme peut finir par décourager par une certaine répétitivité causée par une partie de sa difficulté et de son système de combat. Pour les autres, notamment les amateurs de Star Ocean 3 et de leveling, nul doute qu’ils prendront leur pied du début à la fin.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Aciel le 26/07/2006

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