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Elden Ring

Fiche complète de ce jeu

Tout d’abord, Elden Ring c’est quoi ?

À l’origine, il y eut Demon’s Souls sur PS3 (lui même héritant de certains traits des King’s Field), récemment remis au goût du jour avec un remake sur PS5, un jeu du studio FromSoftware qui chamboula la scène des RPGs, notamment en détruisant les codes établis et en épurant leurs concepts. Le jeu se voulait minimaliste et intransigeant, donnant simplement quelques indications succinctes aux joueurs avant de les laisser se débrouiller pour survivre jusqu’à la fin de l’aventure. Il en découla ensuite une autre série beaucoup plus populaire : les Dark Souls. Cette trilogie ne fit en réalité que reprendre avec de plus gros moyens financiers les concepts de Demon’s Souls, toujours caractérisés par un scénario minimaliste et une difficulté élevée. En parallèle sortit aussi un dérivé, Bloodborne, reprenant à nouveau la même approche, mais dans une ambiance totalement différente.

Lorsque Elden Ring fut annoncé, la question se posait de savoir s’il s’agissait d’un énième Dark Souls sous un autre nom ou si le studio allait enfin proposer quelque chose de profondément nouveau. FromSoftware rassura les joueurs en affirmant que le jeu se démarquerait de ses prédécesseurs, en proposant une histoire plus explicite et un monde vivant. Pour cela, le papa des jeux précédents, Hidetaka Miyazaki, travailla conjointement avec George R. R. Martin (écrivain des livres A Song of Ice and Fire, adaptés à la télévision dans la série Game of Thrones). L'œuvre conjointe de ces deux figures majeures pouvait laisser espérer une création unique dans le paysage vidéoludique. Mais le résultat est-il vraiment à la hauteur des espérances ? La réponse est juste là…

Note : plutôt que d’exposer en détail tous les aspects du jeu, qui ont déjà été détaillés dans de nombreuses autres critiques, ce texte se concentre plutôt sur la façon dont se place Elden Ring par rapport aux Souls et en quoi il est pertinent pour les nouveaux ou anciens joueurs.

Alice au pays des Merveilles - ou presque

Commençons d’abord par aborder ce qui rend Elden Ring si attrayant, sa force première, son atout principal : son monde ouvert gigantesque. Si le jeu commence timidement dans un sombre donjon, qui rappelle beaucoup ses prédécesseurs, le joueur est ensuite lâché dans un environnement naturel très apaisant. C’est là que débute tout le plaisir de l’exploration. On peut passer des dizaines ou des centaines d’heures à se balader dans des environnements variés et détaillés, allant de zones marécageuses aux hautes montagnes enneigées, sans la moindre interruption. Graphiquement très propre, avec peu de bugs de collision (ce qui est un exploit pour un jeu de cette taille !), le monde oscille au fil de la météo changeante et des cycles jour et nuit. Le tout est baigné dans la lumière de l’arbre doré (nommé Erdtree) qui surplombe les terres, et accompagné par une ambiance sonore discrète mais qui peut prendre plus d’ampleur lors des combats.

Au début du jeu, il est difficile de se rendre compte de l’étendue de la carte. Mais, petit à petit, on réalise que les éléments que l’on aperçoit très loin à l’horizon sont totalement accessibles. Le château que l’on voit au loin au sommet d’une montagne ? On va pouvoir le fouiller de fond en comble. La tour isolée au milieu de la mer ? Il suffit de trouver le passage souterrain qui la relie au continent. Tout ce qu’on voit peut être atteint, même s’il faut parfois de la patience et de nombreux détours. Et cette grandeur ne s’arrête pas là : en plus d’être immense, le jeu possède aussi une structure verticale incroyable. Plusieurs niveaux d’exploration s'entremêlent de façon complexe, avec tout un univers souterrain caché et tout aussi grandiose. Le tout est complété par une multitude de donjons, certains explicites (et nécessaires pour progresser dans le jeu), d’autres plus secrets à découvrir et explorer de manière optionnelle. D’ailleurs les donjons eux-mêmes bénéficient d’un level design complexe, dans la lignée des Souls, et renferment de nombreux trésors à découvrir.

Maintenant parlons un peu de la vie qui remplit ce monde incroyable, et c’est un peu là où le jeu tombe à plat. On croise régulièrement des petits animaux qui se baladent paisiblement et ne sont pas agressifs (comme des oiseaux ou des lapins) et certains un peu moins amicaux (ours et loups notamment). Mais c’est à peu près tout ce qui constitue la vie du jeu. Tout le reste, ce sont soit des ennemis, soit des PNJ immobiles qui ont quelques lignes de dialogue (comme dans les Souls). Les développeurs ont pris le temps de créer un monde immense et un lore potentiellement intéressant, mais ils n’ont pas su lui donner vie correctement. Au final, on se sent vite seul dans cette immensité et on a l’impression (justifiée !) que tout n’est qu’une vaste zone de combat.

Certains diront que c’est la signature du studio, de rester abstrait dans la mise en scène des personnages et de laisser les joueurs découvrir des indices pour recréer le lore. Mais c’est justement là le problème : pour un jeu qui se veut aller au-delà des Souls, en réalité, on a juste l’impression que c’est encore une fois le même jeu, mais dans un décor plus grand. Avoir des régions plus amicales, peuplées de vraie vie, avec une interaction sociale qui va au-delà de la baston ou de 2 lignes de dialogues, tout ça aurait rendu le jeu beaucoup plus intéressant et n’aurait fait que donner plus de force à l’exploration des zones moins amicales. C’est quand même un aspect de base des mondes ouverts, avec par exemple Skyrim ou The Witcher 3, où le contraste entre les zones civilisées et les lieux hostiles renforce profondément l’intérêt de l’aventure.

Il en va de même pour le “scénario”, ou plutôt la grande absence de ce dernier. Bien que le jeu nous propose une explication succincte de ce qui se passe au début de l’aventure, il reprend ensuite le concept des Souls qui consiste à rester vague d’un bout à l’autre de l’aventure. Même s’il y a de nombreux PNJ et potentiellement un peu plus de dialogues pour nous expliquer qui fait quoi, en réalité, tout restera obscur pour le joueur lambda en dehors du fait que l’on doive prendre la place du Seigneur de Quelque Chose parce que les autres demi-dieux sont trop occupés à se taper dessus... Là encore, il s’agit d’un gros point noir du jeu, ou plutôt d’une occasion manquée de se démarquer des jeux précédents.

Si on te claque, tends l’autre joue

Un mot sur la difficulté, un aspect intrinsèque des Souls. Elden Ring est beaucoup plus abordable que ses grands frères, surtout parce qu’il est facile de se déplacer dans son environnement et de prendre les ennemis en embuscade. De plus, une fois que l’on a accès à la monture, on peut facilement s’enfuir ou attaquer les adversaires de loin. Il reste donc un peu plus accessible que ses prédécesseurs. Néanmoins, lors de l’exploration de donjons, où la monture n’est pas disponible et où ce sont les ennemis qui tendent des guet-apens, on peut se retrouver face à des pics de difficulté décourageants. Certains boss ont aussi des réserves de PV exagérées, juste pour les rendre encore plus méchants. C’est dommage, car leur design est souvent magnifique. Heureusement, on peut se téléporter à n’importe quel moment (sauf pendant les combats) vers les “Sites de Grâce” (qui servent de point de contrôle) que l’on a déjà visités, que ce soit dans les donjons ou en dehors. Ainsi, on n’est jamais vraiment bloqué et on peut toujours aller explorer d’autres zones pour revenir ensuite dans les donjons qui nous posent problème.

À noter aussi que le jeu contient de nombreux mini-boss généralement plus faciles à vaincre, ce qui permet de garder un certain sentiment de satisfaction et de ne pas être dans le découragement constant. De plus, l'introduction de fantômes que l’on peut invoquer pour nous assister (lors des boss ou même lors de l’exploration) permet d’obtenir une aide précieuse. Dommage que leur utilisation soit limitée à certaines zones spécifiques…

Dans l’ensemble, le gameplay reste assez efficace dans la lignée des Souls, en offrant la possibilité de développer son personnage comme on le veut. Le jeu possède un catalogue de sorts, d’effets et d’armes assez impressionnant. Il y en a vraiment pour tous les goûts ! On regrettera quand même que nos attaques aient tendance à être bloquées par le moindre brin d’herbe alors que celle des ennemis traversent allègrement les murs, les arbres… Bref, vive la difficulté artificielle !

Alors, qui peut s’emparer de l’anneau ?

Elden Ring reste un jeu intéressant à parcourir à condition de le prendre pour ce qu’il est : un jeu d’action sympa dans un environnement (hostile) impressionnant à explorer. Passé cela, on se sent vite seul et laissé à l’abandon. C’est très dommage, car le lore aurait pu permettre de créer une aventure intéressante et un monde beaucoup plus vivant que ce que nous propose FromSoftware. Le fait qu’il soit plus abordable que ses grands frères est une bonne chose et permet au joueur de garder une certaine satisfaction, jusqu’à se heurter à un boss obligatoire abusivement fort évidemment…

Note attribuée : 15/20

Rédigé par Natahem le 16/10/2022

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