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Brave Story

Fiche complète de ce jeu

Compilation of Brave Story

Si l'on connait bien les projets pharaoniques de Square-Enix, ils ne sont ni une rareté, ni une exclusivité. En effet, Brave Story est d'abord un film d'animation (lui-même adapté d'un best-seller au Japon) auquel se sont joints trois jeux vidéos, tous des RPG, sortis en 2006 sur PS2, DS et donc PSP. Le film a d'ailleurs connu un relatif succès, surtout car il a été réalisé par KoichiChigira (Full Metal Panic, Last Exile, notamment), bien qu'il s'adressât à un jeune public. Des trois RPG accompagnant le film, seul celui sur PSP a eu l'honneur de franchir les barrières du Japon. Il faut préciser que ces jeux, développés par divers équipes, sont tous différents, et donc de qualité variable. Le titre DS, signé Bandai, tout comme la mouture PS2, de Sony, sont plutôt axés A-RPG. A contrario, la version PSP, sous-titrée "New Traveler" car mettant en scène un héros (un "Voyageur") différent, développée par Game Republic, propose un RPG a priori plus traditionnel. Mais voyons tout cela en détail et en images.

Brève Story

C'est une journée pleine de soleil. Tetsuya, 11 ans, et son amie Miki sont tranquillement assis sur un banc, en train de discuter. Pendant que Miki parle, Tetsuya, lui, est absorbé par sa PSP. Miki veut s'en aller et rentrer chez elle, mais il lui répond sans même la regarder : "Encore un niveau ...". C'est alors que se produit "l'accident"... Il est déjà trop tard, Miki est inconsciente. A l'hôpital, Tetsuya se rend compte de son erreur et se sent coupable lorsqu'il entend le docteur avouer son incompétence à diagnostiquer ce cas. Pourra-t-elle revenir à elle un jour ? Pour réaliser son rêve, guérir son amie, Tetsuya est alors transporté dans le monde de "Vision". En passant les grandes portes de ce monde, Tetsuya devient un "traveler" et le chemin vers son but est semé de péripéties. Accueilli par un grand sage, Tetsuya fait l'acquisition d'une épée et apprend sa mission : réunir cinq gems qui permettront d'exaucer son souhait. Seul, perdu dans ce monde inconnu, Tetsuya est transporté dans une forêt où sa véritable aventure va commencer ...

Voici donc le début de l'intrigue, plutôt simple, et qui fournit un bon prétexte à l'exploration d'un monde totalement inconnu. Mais plus que de rechercher les gems, Tetsuya va surtout découvrir Vision, et aider ceux qui seront devenus ses compagnons. Et comme par hasard, ses actions le conduiront, presque sans le vouloir, à réunir ces fameux joyaux. On s'éloigne donc assez vite de l'intrigue principale, qui passe plus pour une grosse quête annexe, pour plonger dans les problèmes de Vision. Tetsuya lui-même étant un joueur assidu, l'autodérision et les clins d'œil aux clichés traditionnels des RPG permettent, au début en tout cas, une certaine légèreté qui permet d'entrer dans le jeu sans se prendre la tête. La trame générale n'est d'ailleurs pas compliquée du tout, et perdra même beaucoup de son intérêt, tellement elle est prévisible. Peu de surprises attendront les joueurs habitués, mais comme l'ensemble n'est jamais alourdi par des dialogues trop longs, on passe aisément sur cet aspect qui dans le fond, convient excellemment au jeune public. L'histoire, en elle-même, est assez courte. Il faudra environ 25 heures à un joueur moyen pour terminer l'aventure, sans trop chercher les nombreuses petites quêtes et les armes ultimes. Etant donné la limpidité du scénario, le jeu offre ainsi une expérience assez dense qui rattrape ainsi sa légèreté.
Cependant, des questions plus profondes qu'il n'y paraît sont également abordées : le thème de l'amitié, celui du bien et du mal dans une perspective non manichéenne, la question des éternels regrets et du passé, ou de l'égoïsme, entre autres. Utilisés de manière trop sporadiques, ces thèmes ne permettent pas d'apporter une continuité plus sérieuse au titre. Bien que la fin apporte enfin un petit lot de surprises, tout cela s'avère dommageable, et il est certain qu'un peu plus de travail à ce niveau aurait été grandement bénéfique à l'univers de Brave Story.

On retiendra :
- une immersion immédiate pour une aventure légère
- des thèmes pas si enfantins ...
- mais quand même un peu trop

Vision, comme un air de "déjà vu"

Monde totalement inconnu à notre jeune héros, Vision, n'en restera pas moins sans surprise pour n'importe quel joueur aguerri. La plupart des villages sont assez petits et le jeu compte environ une dizaine de donjons. Le jeu propose donc un nombre de lieux assez réduits, dont on a vite fait le tour, même si la plupart des quêtes (j'en parlerais plus loin) proposent une exploration plus poussée des donjons. Une fois encore, sans que cela ne soit gênant pour autant, on voyage en terrain connu. Il en va de même pour les compagnons et les personnages qui croiseront la route de notre "traveler". Le plus horripilant des personnages est sans conteste la fille-chat Yuna, que l'on rencontre dès le début du jeu. Les quatre autres (votre équipe se compose au maximum de trois personnages, à choisir parmi six), s'ils restent dans les clichés habituels, sont quand même plus intéressants, et surtout possèdent un certain charisme. Sogreth, le gros lézard, cachant sous son apparente robustesse un grand coeur ; Meladee, guerrière mystérieuse gardant ses sentiments en elle et qui petit à petit s'ouvrira à vous ; Ropple, le petit savant orgueilleux et sans compassion ; Leynart, le chevalier en armure qui a juré fidélité à Tetsuya ... Il arrive aussi, surtout au début du jeu, que des personnages invités rejoignent votre groupe pour un petit laps de temps. Il s'agit la plupart du temps d'autres "travelers". En outre, la figure du "méchant" est incarnée également par un autre "traveler", Rei, bien décidé à récupérer toutes les gems avant vous. Il usera de toute sa malice et ne reculera devant aucune action pour vous barrer le chemin. Pourquoi ? Vous découvrirez le fin de mot de l'histoire ... à la fin. On le voit, l'univers proposé est plutôt gentil et préfère ne pas trop s'attarder en dialogues inutiles pour privilégier l'action et l'exploration des donjons. De ce point de vue, le jeu réussit son pari mais d'un autre côté, l'interêt du joueur pour l'intrigue, coeur même d'un RPG, s'en trouve largement diminué.

On retiendra :
- le charisme de certains personnages
- un univers déjà vu mille fois
- des méchants un peu absents

Bravo le gameplay

Brave Story possède un gameplay à la fois personnalisé et très classique. L'exploration constitue une partie importante du jeu, que ce soit sur la carte du monde, dans les villes et surtout dans les donjons. En effet, la partie scénaristique assez brève laisse une grande place au reste, le plus souvent exploration, quêtes ou mini-jeu. Au début, on commence classiquement par parcourir les plaines de Vision à pied. Viendra ensuite le temps de la roulotte tractée par une sorte d'animal, qui ressemble vaguement à un croisement d'un boeuf, d'un zébu et d'un yack. Bien entendu, ce moyen de transport est beaucoup plus rapide, et permet donc de circuler beaucoup plus librement dans le monde. Enfin, vous ferez l'acquisition d'un dragon (ce n'est pas une révélation, il est présent sur l'écran titre du jeu). Avec lui, vous gommerez un de rares aspects négatifs du gameplay de Brave Story : la fréquence des combats. Si elle reste acceptable sur la carte du monde, dans les donjons, c'est une toute autre histoire. Les affrontements aléatoires surviennent tous les quatre ou cinq pas, ce qui oblige le joueur a foncer plutôt qu'à explorer. Car même si le système de combat est particulièrement bien réalisé, faire inlassablement les mêmes combats devient vite rébarbatif.

Justement, j'en viens aux combats, qui se déroulent tout bonnement au tour par tour. On ne pourrait faire plus efficace : on choisit les actions pour ses trois personnages et le tour commence. Mais certaines subtilités apparaissent petit à petit. Tout d'abord, il arrive souvent que l'un de vos personnages frappe un ennemi auquel il reste seulement quelques HP. Dans la plupart des RPGs, ce coup (surtout s'il est exécuté avec votre meilleur guerrier) est presque une perte. Alors que dans Brave Story, vos personnages peuvent bénéficier d'"Extra attacks", c'est-à-dire d'un coup supplémentaire (malgré tout, cela intervient aléatoirement). Il faudra donc bien faire attention à sa tactique : faut-il frapper le monstre sur le point de mourir, ou plutôt un autre ? Ce point, qui pourrait sembler anodin de prime abord, apporte une dimension tactique particulière.
Vos personnages disposent bien sûr de HP (les points de vie), et de BP (les points de bravoure). Ces derniers sont une alternative aux traditionnels MP, en ce sens, qu'ils se rechargent en une certaine proportion pour tout dégât infligé à un ou plusieurs ennemis. Leur gestion est donc capitale, puisqu'ils permettent d'activer les compétences spéciales, celles qui feront le plus de dommages à vos ennemis, qui vous permettront de vous protéger et vous guérir. Là encore, à partir d'une idée apparemment simple, le jeu gagne en tactique et demande sans cesse au joueur de réfléchir entre utiliser un coup régulier (pour regagner des BP) ou un coup spécial (pour faire plus de dégâts ou se soigner, par exemple).
Ces compétences spéciales, appelées "Bravura Skills", se répartissent classiquement en diverses catégories : attaque, protection, soin, magie ... A noter que les sorts de zone n'affectent généralement qu'une partie du champ de bataille, il faut donc là encore prendre en compte, d'une façon assez stratégique, le positionnement de l'ennemi si l'on veut utiliser ce type d'attaque. Ces skills sont appris régulièrement par vos personnages à certains niveaux. Pour le héros, néanmoins, il en va d'une autre manière. En effet, l'arme qu'il utilise change uniquement à certaines moments clés du récit, lui permettant ainsi d'acquérir ou d'apprendre de nouveaux sorts. C'est d'ailleurs la seule originalité des équipements. Pour les autres personnages, vous aurez seulement le loisir d'en acheter ou d'en trouver, pour les pièces d'équipements ultimes. Ceci dit, vous pourrez équiper trois accessoires par personnage, ce qui est assez appréciable.
Pour en revenir aux compétences, Brave Story fait la part belle aux associations, un peu à la manière d'un Suikoden. Si vous faites combattre assez longtemps deux ou trois personnages ensemble, ils apprendront des "Unity skills", c'est à dire des attaques unifiées. Ces compétences sont assez onéreuses en BP, du coup leur utilisation devient assez tactique. En effet, par exemple si un sort coute 30 BP, il retirera 30 BP à tous les participants. Et quand on sait que les totaux de BP max sont assez limités, on réfléchit à deux fois avant d'entreprendre cette action. De plus, il faut savoir qu'une haute affinité entre deux personnages est grandement bénéfique au joueur. Il n'est pas rare qu'un personnage vienne défendre son compagnon s'il est en danger, et cela de manière automatique et bien sûr aléatoire.
A tout ceci s'ajoute une compétence passive (qu'il vous faudra débloquer lors de petites "quêtes" secondaires très simples). Nommée "Bravesoul", celle-ci est propre à chaque personnage et lui confère un bonus appréciable. Par exemple, votre héros pourra revenir à lui automatiquement suite à un KO, Meladee user de contres-attaques ; les coups de Leynart seront presque toujours critiques, etc.
A partir d'un système classique au tour par tour, Brave Story s'enrichit de petits plus qui rendent les affrontements moins répétitifs, plus tactiques. Signalons aussi la tentative de GameRepublic à proposer un bestiaire varié. D'une manière assez singulière, les ennemis rencontrés changent constamment d'élément et de grandeur. Ainsi, un oiseau pourra se révéler plus ou moins coriace, sa résistance et ses HP variant aléatoirement. Il arrive même (mais beaucoup plus rarement) qu'un monstre tout à fait banal se trouve "Crazed" au beau milieu d'un combat. Dans ce cas, il devient un véritable boss et offre un vrai challenge. Un système peu convainquant malgré tout, car n'ôtant pas la désagréable sensation de combattre à répétition les mêmes monstres. Là est tout le paradoxe du système, et sans doute du jeu : un système de combat prenant, tactique, mais un peu plombé par des combats trop nombreux et identiques.

Brave Story dispose aussi d'un système de création d'accessoires. En vérité, c'est d'ailleurs la seule manière d'en obtenir. Il suffit pour cela de posséder la recette correspondante (on la trouve en général dans un coffre ou comme récompense d'une quête) et d'avoir les ingrédients nécessaires, qu'on obtient le plus souvent après les combats. Bien entendu, les accessoires les plus puissants ne peuvent être créés qu'avec des matériaux assez rares. Sans être original, ce système est bien réalisé, facile d'accès grâce aux différents livres consultables dans le menu : bestiaire complet, livre des accessoires et création direct des accessoires.

Une occupation, plus annexe, viendra également diversifier l'action du jeu : les oiseaux. En effet, dans certains lieux, les "combats" qui se déclenchent vous permettent de capturer des espèces de petits moineaux de différentes couleurs. Passons sur les détails de ce mini-jeu (vos petits oiseaux "fusionnent" à la fin du temps imparti pour donner un oiseau ...), pour s'intéresser à la fonction des bestioles ainsi capturées. Ces dernières peuvent d'abord être échangées contre des objets, qui peuvent être, vers la fin, de très grande valeur. Elles vous servent aussi à des sortes de combats de coqs où tout se déroule de manière automatique. En remportant ces combats, vous glanerez de précieux matériaux, indispensables pour la création d'accessoires de haut niveau. Malgré tout, c'est un mini-jeu guère passionnant et vite lassant. Il est heureusement possible de totalement faire l'impasse dessus, pour se concentrer sur une quantité de mini-quêtes. Ces dernières sont d'ailleurs répertoriées dans un menu, vous dispensant d'avoir un crayon et un papier à porté de main. Si on en compte plus de soixante, il faut bien reconnaître que la quasi-totalité sont d'une banalité et d'une répétitivité à toute épreuve. Il s'agira presque toujours de retourner dans les labyrinthiques donjons, à la recherche d'un monstre, d'un objet ou d'un boss oublié. Pas assez diversifiées, ces quêtes perdent donc leur intérêt et ne proposent rien de plus que des allers-retours dans des lieux connus. Certaines quêtes sont même uniquement basées sur le dialogue ... Il y avait sans doute mieux à faire de ce point de vue.

N'y allons pas par quatre chemins : Brave Story est facile, plutôt court et horriblement linéaire. Les niveaux grimpent rapidement, et il ne faut pas jouer plus de 20 à 25 heures pour atteindre un très bon niveau, sans avoir fait plus de batailles que nécessaire. Seuls les derniers combats feront peut-être transpirer les habitués. Cela dit, ce n'est pas forcément un défaut. Brave Story est un RPG proposant une histoire simple et courte, et qui n'a pas besoin de plus de temps pour se raconter. Mais il est quand même dommage que le scénario ne devienne intéressant uniquement qu'à la fin et que les derniers boss s'imposent au joueur comme un cheveu sur la soupe. On notera également la présence d'un mode "Game Clear". Ce mode permet, une fois la partie terminée, de reprendre la dernière sauvegarde et de pouvoir intégrer à son groupe les personnages invités comme Kutz, Mitsuru ou Kee Keema. Un bonus amusant, qui permettra aux gros fans d'obtenir tous les skills, qu'ils soient de bravoure ou d'unification. Au moins, on retiendra que Brave Story n'aura pas cherché à allonger artificiellement sa durée de vie.

On retiendra :
- des combats à la fois classiques et innovants
- des combats trop nombreux et répétitifs
- court et facile, malgré de nombreuses quêtes

Technique

Brave Story est entièrement en 3D. Une 3D fluide jusque dans les mimiques des personnages et particulièrement soignée, notamment pour la modélisation des différents protagonistes. S'il est impossible de diriger la caméra, on notera toutefois que cela ne pose aucun problème, celle-ci étant toujours très bien placée (bien que relativement éloignée des personnages, ce qui ne permet pas de profiter de leur excellente modélisation, je le répète). Au niveau des bonnes choses, on placera aussi la carte du monde, également intégralement en 3D, comme au bon vieux temps des premiers jeux PSOne. En revanche, on restera plus perplexe sur d'autres aspects purement techniques, mais relativement gênants. Certaines textures, en particulier les sols, sont indignes d'une production professionnelle et relève plus de RPGMaker. D'autre part, le vide de certains décors et leur morosité aurait mérité un tantinet plus de raffinement, plus de travail du détail.
En revanche, la bonne surprise nous vient de la bande son du jeu. Bien qu'il faille chausser ses écouteurs pour s'en persuader, la qualité des orchestrations et la simple bonne humeur, sans prétention, des titres, suffisent à créer un univers agréable. Un excellent point auquel on pourrait ajouter des doublages anglais de qualités, même s'ils se font assez rares.

On retiendra :
- une technique qui rend globalement hommage à la console
- quelques textures bâclées
- une bande-son de qualité

C'est un fait que Brave Story : New Traveler s'adresse avant tout aux plus jeunes joueurs. Comme Grandia en son temps, ce dernier assume complètement cet aspect tout en proposant une expérience de jeu adaptée à chacun. En introduisant des thèmes somme toute banals à côté d'autres plus complexes (même s'ils ne sont qu'effleurés), Brave Story réussit déjà son pari tout en conservant l'archétype d'un RPG purement japonais. Muni d'un système de combat très plaisant, mais contrecarré par des affrontement trop nombreux et répétitifs, Game Republic gâche certainement une grande partie de notre plaisir. Techniquement quasiment irréprochable, relativement court et facile d'accès, y compris au niveau de son récit, addictif sans jamais être immergeant, Brave Story se présente donc comme un RPG idéal pour une console portable, et reste globalement très plaisant et frais à jouer. Loin d'atteindre une quelconque perfection, c'est probablement, actuellement, tout simplement le meilleur RPG original en tour-par-tour de la PSP.

Note attribuée : 14/20

Rédigé par Delldongo le 09/09/2007

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