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Ys Seven

Fiche complète de ce jeu

Apparue en 1987, soit la même année que la désormais mythique saga des Final Fantasy, la série des Ys (prononcez « i-sse ») a rencontré un fort succès malgré une faible présence en Occident.
Il a fallu en effet attendre l'année 2005 pour voir la série débarquer « physiquement » en Europe avec l'épisode The Ark of Napishtim, le portage sur PS2 d'un titre PC sorti en 2003.
YS Seven, l'opus auquel nous allons nous intéresser aujourd'hui est disponible depuis le 3 novembre 2010 sur le PlayStation Network européen. Au contraire de ses aînés, cet opus a entièrement été construit pour la PSP.
Qui dit nouveau support, dit nouvelles mécaniques et nouvelles visions. Il en résulte un jeu bourré de qualités qui séduira les fans de la série mais aussi les nouveaux arrivants. Place aux explications !

Adol en voyage à Altago

Adol Christin, couramment appelé Adol le Rouge en raison de sa chevelure rouge, est une nouvelle fois (et ce depuis le tout premier opus de la série) notre personnage principal.
Accompagné de son éternel ami Dogi, il fait escale dans le Royaume d'Altago, et une fois n'est pas coutume, il arrive dans la capitale portant le même nom.

En s'opposant aux Dragon Knights qui représentent l'autorité locale, notre héros et son ami vont se faire emprisonner. Cependant, la réputation de notre célèbre garçon aux cheveux de feu le précède, et il est aussitôt libéré... sous conditions.
En effet, il est chargé par le Roi d'enquêter sur de nombreux phénomènes étranges sévissant depuis peu à Altago et qui menacent tout simplement de détruire l'île !

Au cours de son enquête, Adol va rapidement découvrir qu'il partage un lien tout particulier avec ce lieu : il se révèle être l'élu de l'ancienne civilisation des Dragons, autrefois implantée au cœur de chaque ville d'Altago. Cinq petits villages, disséminés aux quatre coins du royaume, sont les témoins vivants de cette période et gardent, non sans véhémence, les « autels sacrés des Dragons ». En apprenant cependant que notre aventurier est l'élu, chaque tribu l'aidera à sa manière, et Adol gagnera leur respect.

Toutefois, il en faudra plus pour annihiler la terrible menace qui pèse sur Altago. Adol parviendra-t-il à percer le mystère de cette force et à la vaincre, ou l'île disparaîtra-t-elle ?
C'est manette en mains que vous le découvrirez.

Le scénario de Ys Seven se veut classique, non sans être bourré de clichés, mais il sait apporter son lot de suspense, de mystères et de retournements de situation inattendus. De plus, son intrigue ne fait que très peu référence aux anciens opus (hormis quelques passages et autres clins d'œil) même si c'est une suite plus ou moins directe ; de ce fait, les habitués de la série ne seront pas dépaysés et les néophytes pourront tout comprendre ou presque sans recherche préalable.
Et cela tombe bien puisque Falcom a conçu YS Seven dans l'optique d'attirer de nouveaux joueurs.

Voyager à plusieurs, c'est tellement mieux

Si Adol Christin possède de nombreux amis et compagnons de route, c'est cependant majoritairement lui que l'on contrôle lors des six autres volets. Pour pallier au fait que notre héros était seul, il pouvait utiliser différentes épées élémentaires que l'on changeait en fonction des adversaires.

Le gameplay de Ys Seven est différent. Dorénavant, les affrontements ne s'appuient pas uniquement sur des attaques élémentaires, mais plutôt sur une palette de coups à proprement parler : le « slash », rapide et précis ; le « blunt », plus lent mais plus destructeur et le « pierce », qui perfore les carapaces et les ennemis volants.

Comme Adol voyage maintenant accompagné, chaque membre de l'équipe possèdera une arme de chaque type (si bien sûr l'équipement est vérifié avant de partir à la chasse) , pour chaque ennemi. Ainsi, d'une simple pression de la touche O, vous pourrez alterner à tout moment entre les 3 personnages de l'équipe et accéderez de ce fait à différents types d'attaque.

Bien sûr il conviendra de « switcher » vos personnages en fonction des situations dès que possible. En effet, si vous attaquez par exemple un ennemi blindé avec une arme de type « slash », votre attaque sera très faible voire bloquée. En résultera un très voyant et pratique « BAD ATTACK ».
Il suffira alors de changer de personnage et de taper avec une arme de type « blunt » pour frapper efficacement l'adversaire. Simple, mais efficace !

Les joutes sont véritablement l'un des points forts du jeu, de par leur dynamisme exceptionnel, les effets virevoltant, flashant de toute part. YS Seven n'est pas un Action-RPG classique, c'est un « Beat them and slash them Up RPG », si l'on peut dire !
Derrière ce néologisme barbare se cachent plusieurs aspects. Face à Adol se dressera rarement un seul ennemi à la fois, c'est plutôt par vague de trois ou quatre que vous rencontrerez vos adversaires. De plus, lors de certains affrontements, que ce soit contre un ennemi classique ou un boss, certaines phases se rapprocheront du Shoot'em Up : vous devrez éviter – tout en tapant votre proie – une pléthore de colonnes de givre, de tempêtes, ou encore de boules de feu (et parfois même tous ces éléments en même temps !) .
Le côté RPG étant à rechercher ici du côté de la gestion de l'équipement et des montées de niveaux de vos protagonistes.
L'ensemble se veut purement jouissif, un vrai défouloir et un véritable plaisir !

Afin de vous aider dans les combats qui s'avèrent quelques (voire beaucoup de) fois ardus, vos personnages possèdent des techniques très pratiques qu'ils peuvent utiliser moyennant quelques SP (que vous obtenez en frappant vos proies ou en chargeant votre attaque en laissant appuyé X puis en le relâchant, ce qui vous en fera gagner plus) . Chaque technique est liée à l'arme, et commence au niveau 0. De ce fait, il faut l'utiliser pour la faire passer au niveau 1, ce qui vous permettra de changer d'arme tout en laissant la technique utilisable, et ainsi de suite.
Utiliser ces techniques permet de remplir une jauge nommée « Extra Gauge », qui une fois remplie, vous permettra, en appuyant sur L, de lancer un unique et très puissant « Extra Skill ».
Ce système de techniques apporte un brin de variété aux joutes. Les personnages de mêlée pourront frapper plus loin ou étourdir des ennemis, par exemple. Un bémol peut néanmoins être émis car on peut rater « l'Extra Skill » tout simplement parce qu'on ne peut pas changer de position lorsque l'on utilise les techniques : on déclenche ainsi régulièrement l' « Extra Skill » directement après une technique... dans le vent ! Il faut donc bien se positionner avant de la lancer, surtout que ces coups spéciaux sont d'une telle utilité ravageuse contre les boss qu'il serait véritablement dommage de s'en priver.

Une difficulté méticuleusement bien dosée

Les boss, parlons-en ! Dès le premier, vous apprendrez qu'une simple erreur de jugement de votre part est synonyme de mort assurée. En effet, ne criez pas victoire trop tôt ! Vos attaques ne seront que d'insignifiants coups dans leur carcasse, et vous aurez l'impression d'être le vent frappant sur une falaise. Oui, c'est la technique de l'érosion que vous pratiquerez : la plupart du temps, vous infligerez seulement des dégâts à un seul chiffre, sur des ennemis qui ont plus de 4000 HP (voire dix fois plus!) . Ys Seven ne nous propose pas des combats, mais des tests d'endurance !

Ne croyez cependant pas qu'il faut se contenter de s'acharner sur le boss ; il faut tout d'abord bien l'observer avant de le frapper. Chaque boss possède ses propres séquences, ses propres faiblesses et techniques dévastatrices. S'il vous surprend à frapper au mauvais moment, ç'en est presque fini de vous. En effet, presque, car vous avez la possibilité d'esquiver les attaques grâce à la touche carré. Cette touche sera l'une de celles que vous utiliserez le plus tout au long du jeu. Cette esquive qui fonctionne très bien, vous permet en effet de vite reculer, ou plutôt de bondir (!) hors de portée de l'attaque. Il s'agit également du mode de déplacement le plus rapide si l'on excepte les téléportations.

À chaque fois que vous assénez un coup à un boss, une jauge se remplit au-dessus de celle de ses points de vie. Lorsqu'elle atteint son maximum, le boss se retrouve étourdi et affaibli pendant quelques secondes. C'est à ce moment-là que vous devrez en profiter pour mettre tout ce que vous avez dans son ventre (y compris l'« Extra Skill » si vous l'avez) ! Attention au réveil toutefois, car certains boss se relèvent avec une AoE (ère d'effet) extrêmement dévastatrice.

Remporter ces affrontements n'est évidemment pas impossible, car vos alliés, lorsque vous ne les contrôlez pas, sont invincibles. De ce fait, ils se transforment en réserve à HP ambulante ! En effet, changer d'allié lorsque votre protagoniste est dans une impasse, à la merci du coup fatal, le rendra invincible, vous pourrez alors en profiter pour vous soigner avant de repartir à l'attaque.
Vos deux compagnons sont également dotés d'une IA simple, mais efficace. Lorsque vous utilisez une attaque normale, ils en font de même, et lorsque vous utilisez une technique, c'est également le cas, ainsi vous assister bien souvent à un déluge d'effets spéciaux lorsque vous utilisez ces dernières.

Vous sortirez de chaque affrontement épuisé de par leur longueur, mais aussi de par leur intensité et leur côté unique. Ajoutez à cela la taille de vos ennemis, certains boss étant réellement plus que gigantesques, et vous comprendrez que YS Seven a du challenge à offrir.

Une technique en retard : le point qui vient ternir la copie

YS Seven, contrairement aux anciens opus PSP, a été développé directement pour ce support, et non importé. De ce fait Falcom a pu utiliser un kit de développement adéquat. Cela se ressent et se voit immédiatement grâce à une chose : les personnages sont maintenant entièrement en 3D, ainsi que tout le jeu. Auparavant, les décors étaient en 3D et les personnages n'étaient que des modèles 2D implantés sur cette 3D. Cette évolution créée une toute autre immersion, car il est beaucoup plus agréable de se battre avec un avatar articulé plutôt qu'avec un simple sprite.

Le jeu n'est pas moche, loin de là. Il est agréable à l'œil, coloré et charmant. Il faut également noter que les effets spéciaux sont bien faits, et arrivent à laisser le champ de bataille lisible même lorsque les techniques se chevauchent et se déchaînent. Toutefois, on sent qu'il manque un petit quelque chose. Tout d'abord, les modèles 3D se révèlent au final très sommaires ; les yeux se fermant rarement et les textures laissant parfois à désirer, on s'attache moins qu'on ne le voudrait à nos personnages.

Enfin, les décors sont en réalité très vides. Malgré un coin d'herbes hautes que vous pouvez couper par-ci par-là, et une certaine grandeur dans les terrains, le tout se révèle vide et parfois fade, dénué de vie. C'est rarement que l'on croise une fleur ou un bâtiment réellement bien texturé qui nous fait nous arrêter un temps soit peu. Dommage.

Ceci n'est en revanche pas exclusif à YS Seven, mais à tous les YS qui souffraient déjà plus ou moins d'un retard technique par rapport à leurs concurrents directs. Avec ce nouvel opus on aurait pu espérer une nette amélioration des décors, surtout quand on le compare à d'autres productions d'aujourd'hui et d'hier (Crisis Core, pour ne citer que lui). Toutefois, cela n'entache pas notre plaisir, tellement certains combats vont vite, et l'on ne reste en réalité que très peu immobile.
C'est cependant clairement un aspect en retrait, et c'est très dommageable.

Des à-côtés limités à l'intérêt discutable

Niveau durée de vie, YS Seven tient aisément la route. Comptez 30 heures pour finir le jeu en suivant simplement la trame principale en difficulté Normale. Bien sûr, si vous la faites en « Nightmare », vous mettrez quelques heures de plus. En revanche, ne comptez pas sur les quêtes optionnelles pour augmenter ostensiblement la durée de vie... de façon ludique.

Au nombre de 20, les quêtes optionnelles qui sont indexées dans le journal de voyage d'Adol sont très répétitives, très consommatrices de temps et au final très peu « récompensatrices ». Vous gagnerez notamment un pendentif que vous pouvez acheter en magasin et qui se révèle peu utile, ou encore vous gagnerez des baies de soin ou d'autres absurdités dans le genre, tant et si bien que ce sera uniquement par pure curiosité que vous vous lancerez dans ce type de missions.
On appréciera néanmoins les combats contre les boss cachés et la chasse à l'équipement ultime. Cette dernière sera extrêmement compliquée et vous prendra énormément de temps car il vous faudra parcourir les contrées d'Altago à la recherche d'objets plus que rares, sur des monstres tout aussi rares.

Toutefois, si achever une quête peut vous prendre tout au plus 2 minutes, les trouver se révèle absolument infâme, car les PNJ avec les quêtes ne sont bien sûr pas indiqués, et peuvent donc être le simple passant que vous croisez à chaque coin de rue. Ainsi, vous vous retrouverez à parler à chaque PNJ du village, plusieurs fois, et à chaque fois que vous passerez dans les villes et villages.

Passer plus de temps à chercher la quête qu'à la faire s'avère fatiguant, et les récompenses que vous glanerez vous feront souvent vous exaspérer devant leur inutilité. On regrettera donc que ces quêtes soient si peu nombreuses, si répétitives, et si... optionnelles.

Autre regret : l'absence d'un « Boss Rush », pourtant présent dans les 6 précédents opus. Pourquoi l'avoir retiré alors que les boss sont d'un challenge imparable dans YS Seven, spécialement en « Nightmare  mode » ? Cela est réellement dommageable, et pourtant il y avait encore de la place dans cet UMD...

Une bande-son adéquate et entraînante

Pour finir, parlons de l'accompagnement musical qui est une véritable réussite, comme souvent pour les YS. La JDK Sound Team a fait un très bon travail. L'introduction résume à elle toute seule l'ambiance générale du titre, une ambiance violon-rock très pêchue. Vacant Interference en est l'une des plus belles illustrations, avec le mélange du violon et de la guitare électrique qui en font un thème qui rajoute de l'adrénaline aux combats, et qui vous donne réellement envie d'en découdre. La forte présence de thèmes rock n'empêche bien sûr pas celle de thèmes plus dramatiques et sensibles. Ces pistes sont généralement en adéquation avec le reste, les notes sont parfaitement placées si bien que l'on se voit emporté et que l'on ne sent que très peu de fois l'envie de vite changer de zone ou de couper la musique

Hormis certains thèmes de boss et de zones peu accrocheurs, le tout se veut donc entraînant et très souvent magique.

Auréolé d'un gameplay simple tout en étant extrêmement dynamique et intuitif, YS Seven réussit son pari en ouvrant la série de Falcom à un nouveau public tout en permettant à ses plus anciens fans de toujours autant l'apprécier. En dépit de certains défauts techniques et d'oublis qui empêchent le jeu d'atteindre les sommets, YS Seven est une expérience rafraîchissante, jouissive, et l'un des tous meilleurs RPG de la PSP de ces dernières années.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Xeno le 04/09/2011

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