Ys Seven | |||||
Apparue en 1987, soit la même année que la désormais mythique saga des Final Fantasy, la série des Ys (prononcez « i-sse ») a rencontré un fort succès malgré une faible présence en Occident. Adol en voyage à Altago Adol Christin, couramment appelé Adol le Rouge en raison de sa chevelure rouge, est une nouvelle fois (et ce depuis le tout premier opus de la série) notre personnage principal. En s'opposant aux Dragon Knights qui représentent l'autorité locale, notre héros et son ami vont se faire emprisonner. Cependant, la réputation de notre célèbre garçon aux cheveux de feu le précède, et il est aussitôt libéré... sous conditions. Au cours de son enquête, Adol va rapidement découvrir qu'il partage un lien tout particulier avec ce lieu : il se révèle être l'élu de l'ancienne civilisation des Dragons, autrefois implantée au cœur de chaque ville d'Altago. Cinq petits villages, disséminés aux quatre coins du royaume, sont les témoins vivants de cette période et gardent, non sans véhémence, les « autels sacrés des Dragons ». En apprenant cependant que notre aventurier est l'élu, chaque tribu l'aidera à sa manière, et Adol gagnera leur respect. Toutefois, il en faudra plus pour annihiler la terrible menace qui pèse sur Altago. Adol parviendra-t-il à percer le mystère de cette force et à la vaincre, ou l'île disparaîtra-t-elle ? Le scénario de Ys Seven se veut classique, non sans être bourré de clichés, mais il sait apporter son lot de suspense, de mystères et de retournements de situation inattendus. De plus, son intrigue ne fait que très peu référence aux anciens opus (hormis quelques passages et autres clins d'œil) même si c'est une suite plus ou moins directe ; de ce fait, les habitués de la série ne seront pas dépaysés et les néophytes pourront tout comprendre ou presque sans recherche préalable. Voyager à plusieurs, c'est tellement mieux Si Adol Christin possède de nombreux amis et compagnons de route, c'est cependant majoritairement lui que l'on contrôle lors des six autres volets. Pour pallier au fait que notre héros était seul, il pouvait utiliser différentes épées élémentaires que l'on changeait en fonction des adversaires. Le gameplay de Ys Seven est différent. Dorénavant, les affrontements ne s'appuient pas uniquement sur des attaques élémentaires, mais plutôt sur une palette de coups à proprement parler : le « slash », rapide et précis ; le « blunt », plus lent mais plus destructeur et le « pierce », qui perfore les carapaces et les ennemis volants. Comme Adol voyage maintenant accompagné, chaque membre de l'équipe possèdera une arme de chaque type (si bien sûr l'équipement est vérifié avant de partir à la chasse) , pour chaque ennemi. Ainsi, d'une simple pression de la touche O, vous pourrez alterner à tout moment entre les 3 personnages de l'équipe et accéderez de ce fait à différents types d'attaque. Bien sûr il conviendra de « switcher » vos personnages en fonction des situations dès que possible. En effet, si vous attaquez par exemple un ennemi blindé avec une arme de type « slash », votre attaque sera très faible voire bloquée. En résultera un très voyant et pratique « BAD ATTACK ». Les joutes sont véritablement l'un des points forts du jeu, de par leur dynamisme exceptionnel, les effets virevoltant, flashant de toute part. YS Seven n'est pas un Action-RPG classique, c'est un « Beat them and slash them Up RPG », si l'on peut dire ! Afin de vous aider dans les combats qui s'avèrent quelques (voire beaucoup de) fois ardus, vos personnages possèdent des techniques très pratiques qu'ils peuvent utiliser moyennant quelques SP (que vous obtenez en frappant vos proies ou en chargeant votre attaque en laissant appuyé X puis en le relâchant, ce qui vous en fera gagner plus) . Chaque technique est liée à l'arme, et commence au niveau 0. De ce fait, il faut l'utiliser pour la faire passer au niveau 1, ce qui vous permettra de changer d'arme tout en laissant la technique utilisable, et ainsi de suite. Une difficulté méticuleusement bien dosée Les boss, parlons-en ! Dès le premier, vous apprendrez qu'une simple erreur de jugement de votre part est synonyme de mort assurée. En effet, ne criez pas victoire trop tôt ! Vos attaques ne seront que d'insignifiants coups dans leur carcasse, et vous aurez l'impression d'être le vent frappant sur une falaise. Oui, c'est la technique de l'érosion que vous pratiquerez : la plupart du temps, vous infligerez seulement des dégâts à un seul chiffre, sur des ennemis qui ont plus de 4000 HP (voire dix fois plus!) . Ys Seven ne nous propose pas des combats, mais des tests d'endurance ! Ne croyez cependant pas qu'il faut se contenter de s'acharner sur le boss ; il faut tout d'abord bien l'observer avant de le frapper. Chaque boss possède ses propres séquences, ses propres faiblesses et techniques dévastatrices. S'il vous surprend à frapper au mauvais moment, ç'en est presque fini de vous. En effet, presque, car vous avez la possibilité d'esquiver les attaques grâce à la touche carré. Cette touche sera l'une de celles que vous utiliserez le plus tout au long du jeu. Cette esquive qui fonctionne très bien, vous permet en effet de vite reculer, ou plutôt de bondir (!) hors de portée de l'attaque. Il s'agit également du mode de déplacement le plus rapide si l'on excepte les téléportations. À chaque fois que vous assénez un coup à un boss, une jauge se remplit au-dessus de celle de ses points de vie. Lorsqu'elle atteint son maximum, le boss se retrouve étourdi et affaibli pendant quelques secondes. C'est à ce moment-là que vous devrez en profiter pour mettre tout ce que vous avez dans son ventre (y compris l'« Extra Skill » si vous l'avez) ! Attention au réveil toutefois, car certains boss se relèvent avec une AoE (ère d'effet) extrêmement dévastatrice. Remporter ces affrontements n'est évidemment pas impossible, car vos alliés, lorsque vous ne les contrôlez pas, sont invincibles. De ce fait, ils se transforment en réserve à HP ambulante ! En effet, changer d'allié lorsque votre protagoniste est dans une impasse, à la merci du coup fatal, le rendra invincible, vous pourrez alors en profiter pour vous soigner avant de repartir à l'attaque. Vous sortirez de chaque affrontement épuisé de par leur longueur, mais aussi de par leur intensité et leur côté unique. Ajoutez à cela la taille de vos ennemis, certains boss étant réellement plus que gigantesques, et vous comprendrez que YS Seven a du challenge à offrir. Une technique en retard : le point qui vient ternir la copie YS Seven, contrairement aux anciens opus PSP, a été développé directement pour ce support, et non importé. De ce fait Falcom a pu utiliser un kit de développement adéquat. Cela se ressent et se voit immédiatement grâce à une chose : les personnages sont maintenant entièrement en 3D, ainsi que tout le jeu. Auparavant, les décors étaient en 3D et les personnages n'étaient que des modèles 2D implantés sur cette 3D. Cette évolution créée une toute autre immersion, car il est beaucoup plus agréable de se battre avec un avatar articulé plutôt qu'avec un simple sprite. Le jeu n'est pas moche, loin de là. Il est agréable à l'œil, coloré et charmant. Il faut également noter que les effets spéciaux sont bien faits, et arrivent à laisser le champ de bataille lisible même lorsque les techniques se chevauchent et se déchaînent. Toutefois, on sent qu'il manque un petit quelque chose. Tout d'abord, les modèles 3D se révèlent au final très sommaires ; les yeux se fermant rarement et les textures laissant parfois à désirer, on s'attache moins qu'on ne le voudrait à nos personnages. Enfin, les décors sont en réalité très vides. Malgré un coin d'herbes hautes que vous pouvez couper par-ci par-là, et une certaine grandeur dans les terrains, le tout se révèle vide et parfois fade, dénué de vie. C'est rarement que l'on croise une fleur ou un bâtiment réellement bien texturé qui nous fait nous arrêter un temps soit peu. Dommage. Ceci n'est en revanche pas exclusif à YS Seven, mais à tous les YS qui souffraient déjà plus ou moins d'un retard technique par rapport à leurs concurrents directs. Avec ce nouvel opus on aurait pu espérer une nette amélioration des décors, surtout quand on le compare à d'autres productions d'aujourd'hui et d'hier (Crisis Core, pour ne citer que lui). Toutefois, cela n'entache pas notre plaisir, tellement certains combats vont vite, et l'on ne reste en réalité que très peu immobile. Des à-côtés limités à l'intérêt discutable Niveau durée de vie, YS Seven tient aisément la route. Comptez 30 heures pour finir le jeu en suivant simplement la trame principale en difficulté Normale. Bien sûr, si vous la faites en « Nightmare », vous mettrez quelques heures de plus. En revanche, ne comptez pas sur les quêtes optionnelles pour augmenter ostensiblement la durée de vie... de façon ludique. Au nombre de 20, les quêtes optionnelles qui sont indexées dans le journal de voyage d'Adol sont très répétitives, très consommatrices de temps et au final très peu « récompensatrices ». Vous gagnerez notamment un pendentif que vous pouvez acheter en magasin et qui se révèle peu utile, ou encore vous gagnerez des baies de soin ou d'autres absurdités dans le genre, tant et si bien que ce sera uniquement par pure curiosité que vous vous lancerez dans ce type de missions. Toutefois, si achever une quête peut vous prendre tout au plus 2 minutes, les trouver se révèle absolument infâme, car les PNJ avec les quêtes ne sont bien sûr pas indiqués, et peuvent donc être le simple passant que vous croisez à chaque coin de rue. Ainsi, vous vous retrouverez à parler à chaque PNJ du village, plusieurs fois, et à chaque fois que vous passerez dans les villes et villages. Passer plus de temps à chercher la quête qu'à la faire s'avère fatiguant, et les récompenses que vous glanerez vous feront souvent vous exaspérer devant leur inutilité. On regrettera donc que ces quêtes soient si peu nombreuses, si répétitives, et si... optionnelles. Autre regret : l'absence d'un « Boss Rush », pourtant présent dans les 6 précédents opus. Pourquoi l'avoir retiré alors que les boss sont d'un challenge imparable dans YS Seven, spécialement en « Nightmare mode » ? Cela est réellement dommageable, et pourtant il y avait encore de la place dans cet UMD... Une bande-son adéquate et entraînante Pour finir, parlons de l'accompagnement musical qui est une véritable réussite, comme souvent pour les YS. La JDK Sound Team a fait un très bon travail. L'introduction résume à elle toute seule l'ambiance générale du titre, une ambiance violon-rock très pêchue. Vacant Interference en est l'une des plus belles illustrations, avec le mélange du violon et de la guitare électrique qui en font un thème qui rajoute de l'adrénaline aux combats, et qui vous donne réellement envie d'en découdre. La forte présence de thèmes rock n'empêche bien sûr pas celle de thèmes plus dramatiques et sensibles. Ces pistes sont généralement en adéquation avec le reste, les notes sont parfaitement placées si bien que l'on se voit emporté et que l'on ne sent que très peu de fois l'envie de vite changer de zone ou de couper la musique Hormis certains thèmes de boss et de zones peu accrocheurs, le tout se veut donc entraînant et très souvent magique.
Note attribuée : 16/20
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