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Dragon Quest Treasures

Fiche complète de ce jeu

Dragon Quest Treasures fait partie des nombreux spin-off de la série des Dragon Quest. Aux côtés des Monsters, Builders, Heroes et bien d’autres titres, ce dernier épisode est d’un tout nouveau genre. Il se présente en effet comme un “RPG de chasse aux trésors”. Comme cela a déjà été le cas par le passé avec des personnages comme Yangus (Dragon Quest VIII), Terry (Dragon Quest VI) ou Torneko (Dragon Quest IV), Dragon Quest Treasures met en scène un personnage secondaire d’un épisode canonique : Erik de Dragon Quest XI. Mais cela suffit-il à en faire un épisode remarquable et mémorable en attendant des nouvelles de l’épisode XII ?

De Elréa à Draconia

Dragon Quest Treasures raconte l’histoire d’Erik et sa sœur Mia, lorsqu’ils sont encore enfants. Prisonniers de Vikings, ils décident de profiter d’une escale du navire pour s’échapper et partir à la chasse aux trésors. C’est en tentant de s’enfuir qu’ils feront la rencontre de deux créatures étranges qui les conduiront dans un tout autre univers …

Si le jeu débute bien dans le même monde que l’épisode XI, nos deux héros vont très rapidement aboutir dans un lieu parallèle : Draconia. Ici, la chasse aux trésors fait rage entre les clans pour déterminer celui qui dénichera le plus précieux des butins. Après une courte introduction, Erik et Mia décident de s’installer à Draconia et de restaurer un ancien château ; ce faisant, ils ne se doutent pas qu’ils devront tout simplement sauver le monde d’une grande menace.

Le scénario de Dragon Quest Treasures, bien que tirant parti de dialogues riches en jeu de mots, est très simple et assez peu recherché. Assez convenue et sans réelle surprise, l’histoire est malheureusement assez peu intéressante, même si elle reste évidemment à destination d’un jeune public. Il est en revanche dommage que l’histoire ne nous apprenne pas grand chose de plus sur Erik et Mia. On regrettera donc que le jeu n’ait pas su tisser des liens plus profonds avec l’épisode XI, autre que l’utilisation assez anecdotique d’un protagoniste. Et ce n’est pas le principal groupe d’antagonistes qui relèvera le niveau, le but qu’ils poursuivent étant tellement mal défini qu’eux-mêmes ne semblent pas très bien comprendre la finalité de leurs actions. En résumé : ne vous attendez pas à vivre une aventure épique avec des retournements de situations inattendus, le jeu reste très sage.

C'est l'histoire d'un chasseur de trésors ...

Contrairement à son scénario assez simple à suivre, le monde de Draconia est plutôt agréable à parcourir, car c’est bien là le principal atout du jeu : l’exploration. Le jeu se présente en effet comme une sorte de “monde ouvert”. En effet, après une petite introduction assez linéaire, Erik et Mia obtiennent une sorte de quartier général qu’il faudra réparer et remplir de trésors au fur et à mesure. Cela laisse au joueur une grande liberté pour explorer les différentes zones de Draconia, qui se présentent sous la forme d’îles assez vastes. Il est possible de les explorer dans l’ordre que l’on souhaite, pour peu qu’on dispose du niveau suffisant pour ne pas trop souffrir face aux ennemis.

Quant à l’histoire, elle se débloque automatiquement lorsqu’un certain palier de trésors est atteint. En effet, rapporter des trésors au quartier général sera le principal objectif tout au long du jeu. Cela permet en plus d’améliorer certains passifs et de découvrir de nouvelles fonctionnalités dans la base : agrandissement de la salle des trésors et du dortoir, chance de recruter des monstres et efficacité des compétences accrues, ajout d’objets dans les magasins, fabrication de munitions, confection de plats, améliorations de la valeur des trésors, etc.

Explorations et trésors

Sur le terrain, en pratique, le joueur ne contrôle qu’un seul personnage : Erik ou Mia, selon son choix, l’autre restant au quartier général. À noter qu’il est possible de changer à tout moment entre les deux lorsqu’on se trouve dans la base. De toute façon, cela ne change rien, les deux personnages partageant les mêmes statistiques et compétences. De plus, en combat, notre héros (ou notre héroïne) se révèle assez faiblard(e), et ce sont plus les monstres qui l'accompagnent qui feront l’essentiel du travail face au menu fretin. Le système de combat est par ailleurs assez brouillon, pas aidé, il faut dire, par des contrôles assez rigides. L’IA de nos alliés fait également peine à voir. Heureusement, une sorte de jauge de Tension se remplit avec le temps et permet de lancer des attaques spéciales très puissantes qui permettent de mettre un terme assez rapidement aux affrontements contre de nombreux ennemis. Mais il faut bien admettre que les combats ne sont pas du tout le point fort du jeu.

En effet, notre personnage est surtout là pour récupérer et déterrer des trésors. Ces derniers apparaissent de différentes façons lorsqu’on se trouve à proximité de l’un d’eux. Dans le cas d’un trésor de faible valeur, une icône apparaît sur la mini-carte, signalant l’emplacement de la relique. Il suffit alors de se rendre à l’endroit indiqué et de déterrer le coffre. Si le butin est plus rare, il faudra alors utiliser la “monstrovision” : une capacité héritée des monstres qui permet de montrer l’emplacement du trésor par le biais de visions. Cela rappellera à certains le mini-jeu du chocobo dans Final Fantasy IX, mais ici, cela est beaucoup plus simple étant donné que la zone de recherche est assez limitée et qu’on a vite fait de repérer l’emplacement du trésor via des singularités de la zone (par exemple des arbres, de l’eau ou des pierres disposées d’une façon particulière).

Une fois ce trésor récupéré, il faudra le rapporter à la base afin de le faire expertiser et de connaître son nom et surtout sa valeur (les trésors les plus rares peuvent être estimés à plusieurs dizaines de millions de pièces d’or). Les coffres sont ensuite confiés aux monstres qui nous accompagnent, dans la limite de ce qu’ils peuvent transporter. Il faut savoir également que les monstres peuvent lâcher les coffres au cours des combats, il faudra donc veiller à les récupérer le plus rapidement possible dans ce cas, car un autre clan peut venir dérober votre trésor fraîchement acquis.

En pratique, la recherche de trésors est assez fun et assez simple. De plus, comme le jeu est assez généreux, on n’erre jamais dans les zones sans rien trouver. Il y a toujours de quoi déterrer ou explorer, d’autant qu’on sera également toujours à la recherche de nouveaux compagnons monstrueux. À noter qu’il est aussi possible d’envoyer des équipes de monstres en exploration automatique. Chaque exploration prend entre 15 et 60 minutes de temps de jeu, mais permet de ramasser des matériaux et des trésors tout en allant soi-même à la chasse. L’interface est cependant assez lourde et peu ergonomique à ce niveau, puisque composer et envoyer des groupes en exploration peut prendre plusieurs minutes, et cela devient assez vite redondant.

L’équipe de monstres qui accompagne le héros se compose de trois unités. Le recrutement de ces monstres se fait assez simplement, puisqu’ils se joignent au clan de manière plus ou moins automatique après un combat. Sans que cela soit systématique, cela arrive relativement souvent, d’autant plus si on possède un rang de chasseur de trésors plus élevé. Il faudra néanmoins recruter les monstres au QG auprès d’un PNJ, moyennant quelques objets (parfois difficiles à obtenir) afin de l’ajouter à son entourage. Chaque équipier possède des statistiques classiques, telles que des points de vie, points de magie, attaque, défense et magie, mais d’autres considérations sont à prendre en compte avant d’ajouter un monstre à son groupe. En effet, chaque monstre possède une capacité de terrain (saut, vol, monture, etc) très utile lors de l’exploration, ainsi qu’une prédisposition à trouver une certaine catégorie de trésors. Il sera par exemple très compliqué de se passer de la compétence Saut (détenue en général par les Gluants) afin d’atteindre des endroits en hauteur. Il faut cependant signaler que Dragon Quest Treasures n’est aucunement un jeu de capture et d’élevage des monstres. Ces derniers sont bien trop peu nombreux (74 au total) et leur personnalisation est quasi inexistante. On pourra seulement leur équiper des médailles afin d’améliorer quelques statistiques et leur ajouter des résistances aux altérations. En dehors de cela, seul le niveau du monstre a un réel impact sur ses performances aux combats.

Mais la composition de son équipe de monstres influence également la rareté des trésors découverts, en fonction de l’île choisie. Et comme cette affinité est aléatoire à chaque retour à la base, le jeu force en quelque sorte le joueur à réévaluer son équipe à chaque sortie hors du QG. En pratique, cela dit, on préfère en général rester avec ses meilleurs éléments, étant donné que la difficulté du jeu est relativement basse.

Je répète, je répète

Il faut bien le reconnaître, Dragon Quest Treasures est un jeu assez répétitif. Bien que les îles qui composent Draconia soient bien différenciées, on a souvent l’impression de faire et refaire les mêmes choses. Sans système de téléportation digne de ce nom, cette répétitivité s'accroît avec le temps, puisqu’il faudra impérativement trouver une gare pour revenir à la base, sans quoi les trésors acquis seront perdus. De nombreux allers-retours inutiles sont ainsi obligatoires, notamment vers la fin de l’histoire, parfois uniquement dans le but d’aller parler à un PNJ qui nous avait donné rendez-vous dans le coin le plus reculé de l’île. Le jeu offre bien la possibilité d’utiliser des Ailes de chimères, mais l’objet est assez rare et ne peut s’obtenir qu’en récompenses de quêtes, sans pouvoir être acquis au magasin. Du coup, on fait et refait les mêmes routes en boucle sans réel intérêt.

Heureusement, la chasse au trésor apporte beaucoup de variété à l’exploration. Paradoxalement, le jeu est bien plus prenant lorsqu’on met l’histoire en pause pour se concentrer sur la recherche de butins rares et sur l’exploration des îles. Et, il faut bien l’avouer, le jeu s’adresse avant tout aux connaisseurs de la licence. Quel plaisir de déterrer des objets issus d’épisodes antérieurs, que l’on a alors le plaisir de pouvoir regarder en détail grâce à un compendium de trésors très fourni et très bien réalisé. On retrouve aussi avec plaisir la direction artistique de la série et ses différents monstres emblématiques (bien que très peu nombreux). Côté musiques, on entend principalement des thèmes issus des précédents épisodes, ce qui produit toujours son petit effet. On pourra quand même regretter le nombre relativement restreint de nouvelles compositions, même s’il faut prendre en compte le décès de Kōichi Sugiyama, survenu en plein développement du titre.

On sera en revanche beaucoup moins élogieux sur les qualités techniques du soft. Quand on voit ce dont la console est capable, par exemple avec l’épisode XI, Dragon Quest Treasures fait pâle figure : distance d'affichage parfois ridicule, baisses de framerate occasionnelles et aliasing seront de la partie la plupart du temps. Même s’il fait figure de chef d'œuvre technique en comparaison d’un Pokémon Écarlate/Violet, on ne peut qu’être déçu par cet aspect, d’autant que l’interface typée mobile n’est pas non plus toujours très intuitive et même parfois très lourde.

Au final, Dragon Quest Treasures est une semi-déception, qu’il ne faut sans doute conseiller qu’à des fans de la licence. D’un côté, on trouvera son scénario anecdotique et son système de combat sans grand intérêt, voire brouillon, et de l’autre, on s’attachera avec plaisir à la recherche de trésors et à l’exploration. On peut même se poser la question : est-ce réellement un RPG ? On a presque l’impression d’avoir devant soi une version bêta d’un jeu en développement, une sorte de concept à l’état d’ébauche, peut-être pour un hypothétique second épisode à venir et de bien meilleure facture, comme cela a été le cas pour Builders et Heroes ?

Quoiqu’il en soit, on pourra regretter sa durée de vie un peu faible (25 heures pour compléter la majeure partie des quêtes, sans foncer en ligne droite), alors qu’il s’agit d’un jeu vendu au prix fort. Certes, il est possible de continuer à chercher des trésors en post-game, ce qui gonfle considérablement la durée de vie du soft si l’on cherche à tout compléter. Mais le manque d’implication du joueur dans l’univers est un gros frein à la poursuite de l’aventure et laisse une impression plus que mitigée sur le long terme.

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Delldongo le 06/01/2023

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