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Mario X Rabbids : Kingdom Battle

Fiche complète de ce jeu

Quelques mois avant la sortie de la Switch, des « bruits de couloirs » commencent à circuler sur la Toile : Ubisoft développerait un jeu exclusif à cette machine mélangeant l’univers de Mario à celui des Lapins Crétins ! Les réactions du moment sont alors diverses, allant de la curiosité à l’inquiétude, certains joueurs s’interrogeant sur la nature que pourrait prendre un tel projet, Les Lapins Crétins étant surtout connus dans le domaine vidéoludique pour leurs pitreries et leurs party-games. Il faut attendre l’E3 2017 pour que la rumeur devienne un fait : Yves Guillemot, le président d’Ubisoft, accompagné d’un célèbre invité, Shigeru Miyamoto (le créateur de Mario), dévoile alors officiellement Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle, un jeu en développement depuis 2014 qui opte pour de l’aventure stratégique mêlant combats tactiques au tour par tour et phases d’exploration. Une version d’essai est dans la foulée mise à disposition des journalistes qui, unanimement, sont charmés par l’expérience proposée par ce mariage improbable. Les joueurs, pour leur part, ne devront attendre que peu de temps pour découvrir ce titre, sa sortie ayant été calée pour la fin de l’été, plus précisément le 29 août. Deux mois plus tard, votre serviteur vient de terminer sa partie à 100% : il est donc en mesure de vous livrer son point de vue sur ce que ce Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle a à vous proposer !

Quand les Lapins Crétins mettent le dawa !

L’histoire débute dans la chambre d’une jeune inventrice de génie (manifestement fan de l’univers de Mario comme l’attestent ses goûts en matière de décoration). Celle-ci a mis au point une sorte de casque de réalité virtuelle qui lui permet de parler à une intelligence artificielle nommée Beep-0 – qui ressemble à un robot-aspirateur doté de la parole – et plus intéressant encore, de fusionner deux objets entre eux dans le monde réel pour en créer un nouveau. Néanmoins, la machine n’est pas encore totalement au point et l’expérience prend fin. Alors que la jeune fille vient de quitter sa chambre, la machine à laver des Lapins Crétins, un engin permettant de se téléporter et /ou de voyager dans le temps, apparaît soudainement dans la pièce. De nombreux Lapins Crétins en sortent et commencent à provoquer un véritable chaos dans la chambre. L’un deux a la bonne idée d’essayer le casque de Super-Fusion… et c’est là que tout dérape ! Ne sachant pas contrôler la machine, il commence à fusionner différents éléments de son environnement immédiat ; un Lapin Crétin amateur de selfie met une perruque et se retrouve changé en Lapin-Peach, un Lapin-Mario est créé, un autre Lapin fusionne avec une fleur… ce qui amuse beaucoup le fauteur de troubles jusqu’à ce que la machine à laver soit à son tour affectée. Les objets et Lapins de la pièce sont alors absorbés dans une sorte de vortex à destination du Royaume Champignon.

Au même moment, Mario, Luigi, Peach, Toad, Yoshi, et les habitants dudit Royaume, participent à une cérémonie d’inauguration. A l’instant où une statue en l’honneur de Peach vient d’être dévoilée, un vortex s’ouvre dans le ciel et aspire les célèbres héros. Lorsque Mario est « recraché » par ce phénomène, il se retrouve dans l’une des zones de son monde, Les Jardins Antiques, et rencontre Beep-0, qui a pris une forme physique (et gagné deux longues oreilles au passage !), ainsi que deux Lapins Crétins gentils, Lapin-Peach et Lapin-Luigi. En effet, les léporidés viennent également de débarquer dans le Royaume Champignon, et le Lapin porteur du casque a pour sa part fusionné avec cet objet, le rendant encore plus dangereux. Il a même lié involontairement différents éléments de son monde d’origine avec ceux du monde de Mario. À l’exception de Lapin-Peach et Lapin-Luigi, tous les Lapins fusionnés semblent être devenus de véritables menaces. Beep-0 va alors fournir des armes – envoyées par un mystérieux allié – à Mario et ses nouveaux amis pour les aider à combattre les Lapins menaçants (armés) lors de leur recherche de « Spawny » (le lapin porteur du casque). Mais cette tâche sera loin d’être aisée, Bowser Jr ayant eu la bonne idée de le kidnapper pour mettre en place un nouveau plan maléfique destiné à impressionner son père ! Mario, impuissant seul, devra cette fois-ci véritablement compter sur l’aide précieuse de ses alliés pour tenter de sauver son monde…

Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle a le mérite de disposer d’un véritable scénario justifiant parfaitement la présence des Lapins Crétins dans le monde de Mario. L’histoire proposée est relativement simple et manque un peu de mise en scène et de consistance ; néanmoins, elle reste suffisamment efficace pour que l’on prenne plaisir à suivre sa progression ponctuée de quelques rebondissements (prévisibles). Vous ne trouverez pas ici de scénario alambiqué ou ampoulé, juste une histoire pouvant convenir à un large public qui pourrait sans mal figurer dans un dessin animé à destination de jeunes enfants. Ce n’est pas un défaut, à notre avis, mais il faut en être pleinement conscient en débutant l’aventure : la présence et l’utilisation d’armes, une première dans un jeu Mario, ne font pas de ce titre une licence plus « mature » qu’à l’accoutumée.

Les personnages tirés de l’univers Mario respectent leurs personnalités habituelles : Mario est l’archétype du héros muet, Luigi est un peu peureux mais on peut comme toujours compter sur lui, Bowser Jr est un « gentil-méchant », etc.

Il est agréable de voir Peach dans un rôle de guerrière badass : pour une fois, elle n’a pas été kidnappée et elle n’hésite pas à prendre les armes pour sauver son monde. Certes, ce n’est pas une nouveauté de la retrouver dans un rôle de premier plan (on peut notamment penser au jeu Super Princess Peach sur Nintendo DS), mais ce n’est pas non plus chose courante !

Les Lapins hybrides sont sympathiques et on appréciera tout particulièrement le Lapin-Peach grâce à ses facéties et son caractère bien trempé. On regrettera en revanche que les caractères des autres Lapins-héros n’aient pas été plus mis en avant lors des cut-scènes.

Enfin, comment ne pas citer Beep-0, l’intelligence artificielle, véritable héros de ce récit qui vous guidera tout au long de l’aventure et se démarquera par son humour pince-sans-rire. Un petit personnage bien pensé qui devient assez rapidement attachant.

Les valeurs de Nintendo sont parfaitement respectées et vous trouverez çà et là différents hommages et références qui vous rappelleront que vous vous trouvez bien dans un jeu Mario, aussi bien au niveau des décors, que dans les mécaniques ou les musiques du jeu. L’univers des Lapins Crétins ne s’en trouve pas pour autant édulcoré : de petites animations mettant en scène des Lapins Crétins « anonymes » sont à découvrir lors des phases d’exploration et ne manqueront pas de vous tirer quelques sourires. De même, l’humour et la loufoquerie des Lapins (qu’ils vous accompagnent ou soient vos ennemis) répondront à l’appel tout au long de votre progression. Les développeurs sont parvenus à créer un équilibre entre les deux licences pour créer un cross-over maîtrisé et agréable dans lequel on alterne entre des moments sérieux et des moments beaucoup plus légers sans que l’humour des Lapins Crétins ne devienne lourdingue. La fusion de ces deux univers semble donc naturelle ce qui était loin d’être gagné sur le papier : chapeau aux développeurs !

Techniquement et artistiquement au point

Pour cette production sur Nintendo Switch, Ubisoft a adapté son moteur maison, le Snowdrop, utilisé dans un premier temps pour Tom Clancy's The Division. Le jeu est coloré, agréable à l’œil, et dispose de cut-scènes dignes d’un animé. Ses décors fourmillent de détails et, en dépit d’une progression linéaire, les zones visitées sont bien pensées et regorgent de petits secrets. Le résultat est convaincant et aussi propre qu’une production Nintendo de premier plan. Cette qualité est au rendez-vous aussi bien sur le plan artistique que technique. Le jeu propose en mode nomade du 720p pour 30 FPS et en mode télévision du 900p pour 30 FPS. Ce n’est certes pas impressionnant mais c’est amplement suffisant pour qu’un jeu de ce type soit fluide et que ses animations soient performantes.

La modélisation des différents personnages est également une réussite. Notez, pour l’anecdote, que les modèles 3D des personnages de Nintendo n’ont pas été fournis par l’éditeur nippon mais réalisés, avec brio, directement à partir de zéro par les développeurs d’Ubisoft.

Sur un plan moins positif, on notera la présence de temps de chargement parfois un peu longuets (pouvant aller jusqu’à une vingtaine de secondes), et une caméra que l’on aurait aimée plus libre et plus aérienne (pour mieux appréhender les combats), mais ces deux petits défauts n’entachent en rien le plaisir de jeu.

Personnellement, j’ai par ailleurs été victime d’un bug (Beep-0 s’étant retrouvé coincé dans un élément du décor dans lequel il n’aurait pas dû pouvoir entrer) et de deux crashes stoppant le jeu net et me menant directement sur l’écran d’accueil de la machine.

Pour conclure cette partie, notez que la bande-son créée par Grant Kirkhope – notamment connu pour son travail sur Goldeneye, Banjo Kazooie, Viva Piñata, ou encore Kingdoms of Amalur – est tout simplement excellente. Si on retrouve quelques reprises telles que le thème du château de Peach de Mario 64, la plupart de l’OST s’appuie sur des créations originales bienvenues comme un air d’opéra classique conçu tout spécialement pour un boss. Il est possible d’écouter toutes les musiques du jeu via un lecteur in-game. Kirkhope s’est également chargé de l’orchestration d’une partie des effets sonores (comme le bruit à l’entrée et à la sortie des tuyaux) sous la tutelle de l’équipe audio de Nintendo. Les personnages de Nintendo et les Lapins sont « doublés » (Charles Martinet prête ainsi une nouvelle fois sa voix au célèbre plombier moustachu) et le jeu est intégralement sous-titré en français. La fonction de vibrations HD est utilisée mais elle reste finalement assez anecdotique.

Les Lapins en vadrouille

Lors des phases d’exploration, vous ne contrôlerez pas Mario mais le petit Beep-0. Mario et les deux acolytes qui l’accompagneront sur le terrain suivront automatiquement ce personnage. C’est un peu déroutant dans un premier temps, car l’œil a naturellement tendance à se focaliser sur Mario, mais avec un peu de pratique (et après quelques déconvenues) on s’y fait finalement plutôt rapidement. Le jeu nous propose d’explorer quatre mondes qui se débloqueront les uns à la suite des autres. Chaque monde est divisé en 10 niveaux : 8 niveaux simples, un combat final contre un boss, et un niveau secret qui devient accessible une fois que le monde a été terminé une première fois. La progression est linéaire mais les niveaux sont suffisamment bien agencés pour que cela ne soit pas un défaut. Pour vous déplacer dans les niveaux, vous pourrez/devrez fréquemment utiliser des tuyaux ou des canons (rappelant les tonneaux d’un Donkey Kong, la gestion de la coordination en moins). Chacun des niveaux « simples » vous fera alterner entre des phases d’exploration et des phases de combats, les sauvegardes s’effectuant pour leur part automatiquement entre chacune de ces phases. L’entrée des « arènes » est indiquée par des drapeaux noirs : les hostilités débuteront donc lorsque vous franchirez cette démarcation. En dehors des combats, l’exploration vous permettra de récolter des pièces (indispensables pour acheter de nouvelles armes), de trouver des trésors (diverses récompenses sont de la partie telles que de nouvelles armes, des illustrations et des modèles 3D des personnages à débloquer dans une galerie, des orbes pour améliorer les compétences…), de venir à bout de puzzles (dont la résolution est parfois indispensable pour poursuivre votre progression), ou d’assister à des scènes amusantes mettant en scène des Lapins Crétins dans le décor. On retrouve également des mécaniques propres aux jeux de plateforme Mario telles que l’anneau rouge qui, une fois traversé, fait apparaître huit pièces rouges qu’il faut ramasser dans un temps imparti. Si le joueur les ramasse toutes, il fera alors apparaître une récompense (ici un trésor). On retrouve un principe proche avec des pièces bleues à collecter en temps limité dans certains sous-niveaux spéciaux.

Certains puzzles ne pourront être résolus lors de votre premier passage tout simplement car ils vous demanderont d’utiliser une aptitude que vous ne gagnerez que plus tard après avoir terminé un monde. Sachez par ailleurs que de nouveaux défis et un niveau secret (offrant de nouveaux combats et récompenses dont des armes dorées très efficaces) seront débloqués une fois un monde terminé. Vous l’aurez donc compris, vous devrez donc retourner dans des endroits déjà visités si vous visez le 100%. Il s’agit d’un moyen flagrant de rehausser la durée de vie mais le joueur complétiste ou tout simplement curieux se laissera facilement prendre au jeu d’autant plus que certaines récompenses valent réellement le détour. L’exploration et tout particulièrement les puzzles, sont une véritable bouffée d’air entre deux combats. Ces petites énigmes consistant le plus souvent à déplacer des blocs pour activer des mécanismes ne sont jamais bloquantes plus de quelques minutes mais il y a fort à parier qu’elles offriront un certain challenge aux plus jeunes joueurs.

Notons pour finir l’existence d’un « Hub », le château de Peach, que l’on peut rejoindre à tout moment (une fois le premier monde terminé) pour accéder aux entrées de chacun des 4 mondes via des canons (le taux de complétion de chaque monde sera accessible via les canons dès lors que vous les aurez empruntés au moins une fois ; c’est d’ailleurs regrettable qu’il ne soit pas possible d’accéder à ces informations directement dans le monde visité) et à différents services. Vous pourrez ainsi profiter :

- du QG de combat : c'est ici que l’on sélectionne les membres de l’équipe, que l’on peut acheter et équiper des armes, et que l’on accède aux arbres de compétences. Notez que le jeu nous impose d’avoir constamment Mario et un Lapin dans l’équipe active, ce qui limite quelque peu nos options tactiques, trois personnages au maximum pouvant être présents lors des affrontements.

- du musée : retrouvez les diverses récompenses glanées dans les coffres disséminés dans le jeu (modèles 3D, illustrations, musiques, cartes de tarot). Un endroit sympathique pour les collectionneurs.

- la machine à laver temporelle : vous permet de rejouer des batailles et défis déjà effectués pour tenter d’améliorer vos scores. Une note (Parfait, Bien ou Pas mal) vous sera en effet donnée après chaque combat en fonction de la santé de vos héros et du nombre de tours de combat nécessaires pour conclure ; vous débloquerez même des trophées en fonction de vos résultats avec à la clé des pièces d’or supplémentaires en guise de récompense.

- le R&D Amiibo : débloquez des armes bonus pour Mario, Peach, Luigi et Yoshi (et leurs versions crétines) en utilisant leurs amiibo respectifs. Les armes débloquées n’ont aucun intérêt si obtenues tard dans le jeu, n’hésitez donc pas à utiliser vos amiibos dès que possible pour que cet ajout ait un intérêt.

- le dôme coop : permet d’accéder à des cartes spécifiques jouables à deux (18 maps dont deux servant de tutoriel) et offrant trois niveaux de difficulté (facile, normal et difficile). Chaque joueur contrôle deux Lapins Crétins et l’on joue à tour de rôle sur le même écran. Ce mode est un peu anecdotique mais il a néanmoins le mérite d’exister. Il vous permettra, là encore, de passer quelques heures supplémentaires en compagnie de vos héros. Reste à trouver la bonne personne avec laquelle vous disputer pour choisir les meilleures options tactiques !

Passons désormais à ce qui rend ce jeu addictif : ses combats !

Des combwaa bien rythmés !

Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle s’appuie sur des combats au tour par tour tactiques dans lesquels on peut contrôler trois personnages. On retrouve ainsi des mécaniques habituelles du genre : une grille sur laquelle se déplacer, la possibilité de faire agir nos personnages dans l’ordre de notre choix ou de passer notre tour, une gestion importante de la hauteur et du positionnement de nos unités (les dégâts infligés depuis une position élevée sont plus importants de même que ceux infligés sur le flanc ou dans le dos d’un adversaire). Le système de couverture est prépondérant : si vous êtes protégés par un bloc, vos adversaires auront du mal à vous toucher ou ne pourront tout simplement pas le faire. L’inverse est également vrai : vous saurez donc parfaitement si vous pouvez toucher un ennemi ou non grâce à un pourcentage de réussite visible à l’écran. Si l’ennemi n’est pas protégé, vous aurez 100% de chances de le toucher s’il est à portée de tir ; s’il est partiellement protégé, se sera du 50-50 ; s’il est complètement abrité, vos chances seront nulles. Pour complexifier tout ceci, notez que la plupart des blocs pouvant vous protéger sont destructibles (même s’ils peuvent parfois résister à quelques tirs) et qu’ils peuvent abriter des « malus », déclenchant des super-effets néfastes, affectant tous les personnages se trouvant à côté, lorsqu’ils sont cassés. Dans tous les cas, il est obligatoire de cibler un ennemi pour pouvoir tirer (quel que soit le taux de réussite) : vous ne pourrez donc pas cibler directement un bloc « Super-Effet » pour vous en débarrasser si aucun ennemi ne se trouve derrière ou à proximité (pour les armes de zone).

Votre équipe comptera au final 8 membres (3 membres initiaux plus 5 à débloquer en progressant dans l’aventure), chacun disposant de caractéristiques innées et de compétences propres à débloquer en remplissant un arbre de compétences.

Les personnages de Nintendo sont spécialisés dans les sauts d’équipe. Ils peuvent ainsi s’appuyer sur un autre personnage pour effectuer un saut et bénéficier d’une meilleure mobilité. Mario a la faculté, après avoir fait ce saut de retomber sur un adversaire pour lui infliger des dégâts ; Luigi quant à lui peut effectuer plusieurs sauts d’équipe à suivre accentuant encore plus sa mobilité.

Les Lapins Crétins, quant à eux, ont une aptitude innée pour effectuer plusieurs charges, des sortes de tacles permettant d’attaquer les adversaires, lors de leurs déplacements.

Les personnages de Nintendo peuvent tout de même utiliser une charge et Les Lapins un super-saut même s’ils seront moins efficaces dans ces exercices.

Par ailleurs, chaque protagoniste dispose d’un profil unique : Mario est taillé pour l’offensive, Lapin-Luigi pour la défense, Lapin-Peach pour les soins, Luigi pour les escarmouches et les attaques à distance, etc. Vous devrez donc adapter votre équipe en fonction de la situation rencontrée. En sachant que Mario vous sera imposé et que vous aurez souvent besoin d’un soigneur (Lapin-Peach se montrant la plus efficace dans ce rôle), votre réflexion tournera principalement sur le choix du troisième membre.

Chaque personnage dispose d’un arbre de compétences unique. Vous pourrez débloquer des orbes de puissance pour l’améliorer, chaque compétence ou amélioration de compétence ayant un coût en orbes. Ces objets s’obtiennent à la fin de certains combats ou dans des coffres et concernent tous vos personnages : 10 orbes gagnés permettent de disposer de 10 orbes pour chacun des personnages. Il n’y a néanmoins pas suffisamment d’orbes dans le jeu pour remplir les arbres à 100% ; vous devrez donc faire quelques choix. Heureusement, il est possible de réinitialiser à tout moment (gratuitement) vos arbres pour redistribuer vos orbes autrement et même d’effectuer des remplissages automatiques si vous ne souhaitez pas vous prendre la tête.

Les arbres de compétences sont assez sommaires mais permettent d’améliorer les spécificités de chaque personnage. Chacun peut ainsi apprendre deux techniques (améliorables), débloquer l’accès à une arme secondaire, améliorer sa mobilité (au sens large, ou en sortie de tuyau, ou via un saut d’équipe), ses points de vie… Il n’existe pas de « prise de niveaux » dans ce jeu. Toute la progression de vos personnages passera donc par la gestion de ces compétences, l’amélioration de vos armes et celles de vos points de vie (qui augmenteront notamment pour tous vos alliés après avoir terminé un monde).

Avant de débuter un affrontement, vous aurez la possibilité d’accéder au QG de combat pour modifier votre équipe, votre équipement ou vos compétences. Veillez également à surveiller la santé de vos héros car ils ne regagneront pas toujours des PV à l’issue des combats. Vous trouverez parfois des Champignons (utilisation immédiate) lors des phases d’exploration, mais ceux-ci restent rares. Vous devrez donc vous reposer sur votre soigneur dès le début du combat ou sur un turn-over de vos coéquipiers pour éviter certaines déconvenues. Enfin, pour en finir avec cette phase de préparation, retenez que vous aurez accès à une caméra tactique avant le combat (mais également pendant) pour consulter la map, repérer les ennemis, voir les aires de mobilités ou d’effet de vos personnages et de leurs attaques et celles de vos ennemis.

Une fois cela fait, l’action peut débuter. Lors d’un tour, chaque combattant pourra ainsi circuler dans le niveau (on déplace en fait Beep-0 sur la carte et on valide pour que le personnage sélectionné se rende à l’endroit choisi) en fonction de sa mobilité. Il est impossible d’annuler un déplacement une fois validé, même si vous n’avez pas encore attaqué, ce qui est dommage. Il faudra donc bien réfléchir avant d’agir.

Lorsqu’un ennemi se trouve à portée « de jambes » immédiate, vous pouvez le sélectionner lors d’un déplacement pour que votre personnage effectue une charge sur lui avant de chercher une nouvelle position pour cette fois l’attaquer à l’aide d’une arme (principale ou secondaire ; il n’est en effet pas possible d’utiliser nos deux armes lors d’un même tour). Si l’arme principale (arme à feu) peut être utilisée une fois par tour, l’arme secondaire demandera pour sa part un temps de recharge avant de pouvoir de nouveau être employée. Les armes secondaires varient suivant les personnages : Mario possède un marteau dont les effets affectent une zone autour de la cible ; Lapin-Luigi emploie une sorte de Bazooka pouvant toucher une zone étendue ; Lapin-Peach opte pour sa part pour une unité autonome pouvant se déplacer automatiquement d’un certain nombre de cases à chaque tour et explosant dès lors qu’elle est à portée de sa cible (si elle n’a pas été détruite par les ennemis avant). À cette panoplie offensive viennent s’ajouter deux techniques par personnage (pouvoirs qui ont également besoin, après utilisation, d’un certain nombre de tours pour pouvoir être réemployés). À titre d’exemple, Mario peut utiliser son « Regard Héroïque » pour tirer automatiquement (jusqu’à deux fois) sur une/des cible(s) passant à sa portée ou sa « Puissance M » pour améliorer sa puissance d’attaque ainsi que celle de ses alliés se trouvant à portée de l’aire d’effet de cette technique.

Cet arsenal du combattant est renforcé par de nombreuses armes à débloquer dans le QG de combat (24 armes principales et 19 secondaires pour Mario pour vous donner une idée). Chaque arme bénéficie d’un Super-Effet spécifique : l’effet « Miel » permet par exemple de « coller » un ennemi au sol (il peut alors tirer mais ne peut plus se déplacer) pour un tour ; « Encre » propose l’inverse : vous pouvez vous déplacer mais impossible de voir et donc de tirer ; « Rebond », comme son nom l’indique fait rebondir votre victime et l’envoie dans les cieux ; « Poussée » repousse violemment votre adversaire ; « Vampirisation » vole des PV à l’adversaire et recharge les vôtres ; « Incinération » brûle la victime et tous ceux qu’elle touche ; « Congélation » bloque l’accès aux techniques et empêche de récupérer ; et enfin « Pétrification » vous bloque totalement pendant un tour.

Si les armes sont nombreuses, vous n’en utiliserez en réalité qu’une petite moitié (voire moins) car pour deux armes avec un coût et des statistiques similaires, la différence ne se fera qu’au niveau du Super-Effet alloué. Vous n’achèterez donc qu’une arme sur les deux en fonction de votre préférence. Notez par ailleurs que chaque personnage n’a accès qu’à deux « Super-Effets » spécifiques. Mario ne peut par exemple utiliser que des armes dotées des effets « Rebond » ou « Miel ». Impossible pour lui de « vampiriser » directement un adversaire et donc de se soigner seul. En revanche, un ennemi victime de « Vampirisation » pourra redonner des PV à quiconque le touchera… cela étant également vrai pour un allié.

Tout comme vous, vos adversaires disposeront également de spécificités et de techniques propres. À vous d’en tenir compte pour éviter de vous retrouver dans une mauvaise posture. Le bestiaire se renouvelle régulièrement dans la première moitié du jeu, demandant au joueur de rester attentif. La seconde partie de l’aventure est moins marquante à ce niveau (on retrouve des variations plus puissantes des mêmes monstres) mais ne vous laissera pas de répit pour autant. Vos ennemis seront plus forts et pourront vous donner du fil à retordre si vous n’êtes pas vigilent y compris si vous maîtrisez bien leurs spécificités. La plupart des boss valent quant à eux le détour et vous offriront des combats en plusieurs phases (un peu comme dans un Zelda).

Par ailleurs, les objectifs des missions savent se montrer suffisamment variés pour éviter toute forme d’ennui. On peut ainsi être amené à : éliminer tous les adversaires, éliminer un boss ou des mini-boss, éliminer un nombre précis d’ennemis (survie), avoir pour mission d’atteindre une zone particulière de la map ou encore d’escorter un allié incapable de se défendre (Toad par exemple) en assurant sa sécurité. Les maps elles-mêmes disposent parfois de spécificités bienvenues : présence de Boos pouvant vous téléporter (ainsi que vos ennemis), de Chomps attaquant la cible la plus proche, ou encore d’aléas météorologiques (avec une Tornade entraînant tout ce qui se trouve sur son passage). Bref, les situations se renouvellent suffisamment pour rythmer le jeu et maintenir l’intérêt du joueur sur la durée. Il est même possible d’accélérer le tour de l’ennemi voire de passer les dialogues lors des scènes si vous êtes pressés.

Une difficulté progressive pour des heures d’amusement

La difficulté du jeu monte progressivement et certains pics de difficulté sont à prévoir y compris dans le mode histoire. Il n’est pas rare de perdre un ou plusieurs personnages et quelques Game Over peuvent s’enchaîner sur certaines cartes (on peut alors recommencer le combat si on le souhaite ou retourner au château). Si ce challenge devrait satisfaire de nombreuses personnes, sachez qu’il est tout à fait possible d’opter pour un mode « Facile » avant une bataille pour réussir une épreuve qui vous paraîtrait insurmontable. Tout est néanmoins faisable sans faire appel à cette option, avec un minimum de patience et de stratégie.

Le jeu d’Ubisoft vous occupera un bon bout de temps si vous adhérez au concept proposé. Comptez une bonne trentaine d’heures pour effectuer son mode scénario voire jusqu’à 40 heures si vous souhaitez refaire les niveaux pour trouver tous les trésors et faire les niveaux secrets. Ajoutez à ce compteur une bonne dizaine d’heures, si ce n’est plus, pour effectuer les Défis offerts par le jeu. En effet, vous débloquerez 10 Défis dans chaque monde complété. Ces épreuves contiennent des combats plus difficiles que ceux de la progression initiale et offrent des objectifs variés pouvant se montrer particulièrement ardus ou reposant sur des mécaniques précises. Il faudra par exemple avoir un personnage particulier dans son équipe pour accomplir certaines missions ou vous reposer sur des éléments extérieurs (tirs ennemis avec Super-Effets, Tornade) pour parvenir à vos fins. Contrairement aux combats classiques, les Défis vous imposent le plus souvent un nombre de tours limité pour les compléter et il n’y a pas de mode « Facile » pour vous aider… Une bonne chose ! En terminant le jeu, vous débloquerez 4 Défis Ultimes à la difficulté corsée. Ils pourront vous occuper une poignée d’heures supplémentaires à eux seuls. En rajoutant à cela la Machine à laver temporelle qui permet de refaire des niveaux pour améliorer ses scores et le mode coop, vous pouvez tabler à minima sur une bonne soixantaine d’heures pour tout faire à 100%.

Pour finir, même si le jeu de base se suffit tout à fait à lui seul, on rappellera aux amateurs qu’il est possible d’acquérir un Season Pass ou des DLC pour débloquer encore plus de contenus (nouveaux défis, nouvelles maps en coop, armes inédites) et prolonger l’expérience.

Avec Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle, Ubisoft a réalisé un pari fou : celui de créer un Tactical-RPG reposant sur un univers cohérent mariant les licences Mario et Lapins Crétins en ayant convaincu Nintendo de la pertinence de leur projet ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette prise de risque valait clairement le détour, puisqu’on a affaire à un jeu de qualité d’un point de vue ludique, artistique et technique. Tout n’y est certes pas parfait (son scénario reste minimaliste, sa caméra en combat est perfectible et on constate quelques pics de difficulté), mais il serait franchement dommage de passer à côté de cette petite perle si vous possédez la Switch. À ne pas manquer donc, vous voilà avertis !

Note attribuée : 17/20

Rédigé par Chris17cp le 17/12/2017

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