Blue Dragon | |||||
Akira Toriyama, scatophilie et grande aventure. C’est l’histoire d’un caca… Il fut une époque, il y a fort longtemps, où une civilisation très avancée détenait le secret de la magie et des machines… Mais bizarrement, cette civilisation disparut… Notre histoire commence dans le petit village de Talta. Shu, un jeune homme de 16 ans, intrépide et borné comme personne, n’a qu’une seule idée en tête : sauver le village de ce cataclysme. Aidé de ses amis Jiro et Kluke, il sera emporté dans une aventure hors-norme dont l’ultime issue n’est rien de moins que de sauver le monde ! La trame est posée, le scénario est lancé et on découvre avec stupeur, après quelques minutes de jeu, le trio que l’on va accompagner durant la cinquantaine d’heures de jeu… Trois petits énergumènes que l’on peine à apprécier tant ceux-ci paraissent clichés et insupportables. Le Shu, petit héros en herbe têtu et borné et surtout sans cervelle ; Jiro, le grand copain bien plus posé et toujours plein de sagesse, mais ô combien énervant ; et Kluke, la fille qui les accompagne avec tous les préjugés que l’on peut avoir sur les filles dans les RPG : niaise et inintéressante, s’inquiétant sans cesse de l’avenir de ses deux compères. Croyez-moi, les premières minutes sont difficiles à digérer. Tous les clichés du genre sont présents et ce n’est pas le doublage anglais ou français qui rattrape cela. On relance très vite la console pour se fixer sur le doublage original japonais afin d’éviter la crise de nerfs… Passons. Une fois les premières minutes du jeu passées et les héros assimilés, on peut enfin commencer la soi-disant « grande aventure » que nous avait promise Mistwalker. C’est à partir du moment où l’on s’enfuit du vaisseau de Néné que le jeu va prendre une tournure pour le moins désagréable… De ce point de départ, notre fière équipe de jeunes écervelés va passer plus de 30 heures à retrouver leur village et établir des liens avec les villes aux alentours… Incroyablement plates et ennuyeuses, ces 30 heures sont, d’un point de vue scénaristique, inutiles. Et de ce fait, nombre de joueurs s’avoueront vaincus et déposeront les armes (la manette) pour s’atteler à un autre sauvetage du monde bien plus intéressant (Lost Odyssey ?). En revanche, les plus persévérants auront le bonheur de découvrir un tout autre jeu une fois cette première partie achevée. En effet, les rebondissements s’avèrent bien plus prenants et grisants, les personnages gagnent – légèrement – en maturité, le grand méchant se réveille et le gameplay prend une tout autre envergure ! Un petit bémol cependant sur ces derniers propos : il ne faudra tout de même pas s’attendre à de grands changements au niveau des personnages et de la trame générale. Les héros restent niais et les rebondissements sont plus des prouesses de courage et de force assez grisantes qu’autre chose. Mais mieux rythmé, le soft gagne forcément en intérêt. Au final : Un caca tout rose en HD ! Attendu au tournant car un des premiers RPG sur console HD, il faut dire que Blue Dragon remplit son contrat. Si aujourd’hui il ne se hisse pas dans ce qu’il se fait de plus beau sur la console de Microsoft, il faut tout de même avouer que la qualité graphique de ce titre est fort correcte. Au niveau de l’animation, la déception pointe le bout de son nez. Les personnages principaux se déplacent de manière caricaturale (il suffit de voir courir Zola pour comprendre), les mouvements de certains monstres laissent à désirer et les décors manquent encore trop de vie. Heureusement, l’ensemble est de bien meilleure facture lors des cut-scènes. Ces dernières sont d’ailleurs pour la plupart très réussies et dynamiques, du bon travail. Maintenant, sujet sensible : la bande sonore. Au final : Un caca en liberté… Blue Dragon est une grande aventure et de ce fait, dispose de bien des atouts qui pourront accrocher le joueur un bon paquet d’heures. Malheureusement, si on peut, dès les premières minutes, entrevoir tout son potentiel, il faudra cependant attendre une trentaine d’heures avant de pouvoir vraiment en profiter. On part à l’aventure ! Les phases d’explorations sont tout ce qu’il y a de plus classique dans un RPG nippon. Votre petite armée de garnements va courir à tout va dans de grandes plaines et sombres cavernes afin de retrouver leur chemin. Rien de bien folichon pour le moment. Heureusement, les développeurs ont pensé à nous et ont disséminé un peu partout un nombre incroyable d’objets. Ainsi, il va vous falloir raser TOUS les murs, toutes les maisons, toutes les rivières, si vous voulez les dénicher en totalité. Le problème, c’est qu’il est impossible de les recenser tellement ils sont nombreux. En effet, les développeurs sont fourbes. Et c’est véritablement à ce moment que le jeu prend une tout autre tournure (en fait, à partir du moment où vous disposerez de l’airship)! On se lance vraiment dans la découverte du monde, les zones cachées s’enchainent, les miniquêtes pullulent, bref, un véritable petit bonheur pour tout explorateur en herbe ! Dommage qu’il faut attendre autant de temps pour disposer d’un réel et riche contenu… Car au niveau du gameplay, les premières heures sont vraiment assommantes. Vous serez trimballés de zone en zone, découvrant, certes, les différents villages et personnages, mais l’ensemble étant tellement niaiseux qu’on se lasse très vite. Il échoue là où Grandia avait su directement nous plonger au cœur d’une folle petite aventure bon enfant comme on les aime. Dommage que Blue Dragon n’ait pas réussi à raviver cette même flamme. Dans un registre complètement différent, Blue Dragon aborde un point tout à fait nouveau dans un RPG nippon : la scatophilie ! Que Familles de France se rassure, ce n’est qu’un véritable délire de la part des programmeurs et aucune image choquante n’est présente dans ce jeu. En fait, ce délire se manifeste uniquement par la présence de cacas ambulants ! Si au départ de l’aventure vous vous retrouvez face à des cacas roses et armés de lances, vous apprendrez bien vite qu’une grande variété de cacas est disponible, allant jusqu’au tant désiré ROI DES CACAS ! Un délire assumé et vraiment bien intégré qui ne peut que faire sourire le joueur ! Bravo ! Dernier point concernant l’aventure elle-même : les minijeux. Au final : Un caca armé ! Les joies de Blue Dragon ne s’arrêtent pas à de simples déambulements dans des plaines remplies de cacas roses, non. Vous aurez même le plaisir de combattre cesdits cacas ! Le cercle magique : Pour ce faire, un système de cercle a été mis au point et facilite grandement le lancement des joutes. En effet, lorsque vous approcherez d’un vil ennemi, une simple pression sur RT et hop, le temps s’arrête pour laisser place à un énorme cercle autour de votre héros. Si par bonheur, l’ennemi visé se trouve en son sein, vous n’aurez plus qu’à le choisir tranquillement pour plonger dans l’arène de combat. Rien de bien folichon pour le moment. Mais l’intérêt de cette astuce réside dans le fait que vous pouvez grouper les combats ! Entendez par là que si plusieurs ennemis se trouvent dans le cercle, vous pourrez soit les combattre un par un, soit les enchainer en sélectionnant l’option « les combattre tous ». Bien pratique, surtout quand on sait qu’entre chaque combat enchainé, quelques bonus viennent faire leur apparition (Regen, Attk +, Def +, etc). L’occasion de faire de l’expérience plus rapidement. Ce cercle révèle aussi une autre petite astuce bien pratique : les combats de monstres ! Les ombres : À l’instar d’un Final Fantasy V, les cinq héros qui formeront votre groupe disposeront d’un job bien précis. Celui-ci étant défini par l’ombre qu’il possède. Si au départ, chacun dispose d’une ombre attitrée (Dragon Shadow pour Shu, Minotaur Shadow pour Jiro, Phoenix pour Kluke, et ainsi de suite…) vous arriverez très vite à un point où vous qui déciderez de qui porte quoi. Sachant que chaque ombre représente un job bien précis (magie noire, magie blanche, épéiste, assassin, etc), autant vous dire que c’est un véritable petit système à la Final Fantasy Tactics qui est ici de la partie. La suite, vous la connaissez. Vous y associerez vos techniques dans chacun des slots, et c’est parti pour un nombre incroyable de sorts en combat ! Un système simple mais efficace qui a déjà fait ses preuves sur de nombreux softs. Ce qui est intéressant dans tout cela, c’est que certains skills peuvent influer sur les phases d’exploration ! Ainsi, si vous faites suffisamment évoluer la classe de Gardien, vous pourrez gagner le skill « Barrière ». Celui-ci, une fois activé pendant vos pérégrinations permettra d’éradiquer directement un monstre sans avoir à le combattre. Vous gagnerez par la même occasion 1/3 des SP potentiels de ce monstre. Fort pratique pour faire évoluer vos ombres à hauts niveaux ! D’autres skills de la sorte seront à découvrir… Au cœur des combats : Vous êtes enfin prêts, votre armée (de cinq héros de quatorze ans) est finement équipée et vous vous lancez dans un combat acharné contre un vil caca vert ninja (certains cacas se camouflent dans les feuillus) ! Aussi acharnés soient-ils, les combats sont vraiment d’un classicisme alarmant… Que les joueurs recherchant la nouveauté passent leur chemin, ici vous aurez à faire à un bon vieux tour par tour bien connu et son menu avec ses sempiternelles « Attaque – Magie – Objets ». Pour dynamiser l’ensemble, les développeurs ont tout de même essayé d’y instaurer quelques éléments pour relancer l’intérêt chez le joueur. Ainsi, la classe de Marumaro, le Tigre, vous demandera de maintenir appuyée la touche d’attaque pour faire plus de dégâts. En contrepartie, Marumaro ne rejouera que bien plus tard dans le combat. À vous donc de réfléchir à une technique adéquate pour jongler entre puissance et rapidité. Alors s’ils se révèlent tout à fait classiques, les combats ne sont pas pour autant dénués d’intérêt, bien au contraire. Certains boss mettront vos nerfs à rude épreuve, en particulier ceux qui apparaitront durant les quêtes annexes. Le retour du caca ? Blue Dragon est long et dispose d’un nombre conséquent de quêtes annexes et d’objectifs en tout genre. Comptez entre quarante et cinquante heures pour en venir à bout sans trop vous attarder sur les quêtes annexes. Seulement dans ce cas, vous rateriez l’essence même du titre.
Note attribuée : 13/20
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