DS  GBA  GC  IOS  MD  N3DS  NES  PC  PS1  PS2  PS3  PS4  PS5  PSP  PSVITA  SNES  SWITCH  WII  WIIU  X360
Eternal Sonata

Fiche complète de ce jeu

Eternal Sonata se présentait comme un des titres majeurs de cette génération de consoles. Le principe de jeu, l’univers et la bande sonore avaient tout pour plaire. Et pour cause, il mettait en scène Frédéric Chopin, le célèbre compositeur et pianiste polonais. Rien que cet argument soulevait la foule, avide de pouvoir vivre le dernier rêve de l’artiste avant sa mort. Alors quand on apprend qu’en plus, c’est tri-Crescendo qui s’occupe du développement (Baten Kaitos) et que Motoi Sakuraba se retrouve au poste de compositeur, difficile de résister à l’envie de se lancer dans l’aventure… Le 14 juin 2007 sortait ce titre tant attendu. Verdict ?

Un scénario en deçà de nos espérances :

Le 17 octobre 1849, Frédéric Chopin est allongé dans son lit, au 12 place Vendôme, à combattre la maladie qui le dévore : la tuberculose… C’est plongé dans un coma qu’il va faire son dernier songe, une aventure hors-norme au sein d’une tout autre réalité et qui l’amènera à diverses réflexions sur la vie et son œuvre…
Dans ce nouveau monde, le célèbre pianiste rencontrera une jeune fille du nom de Polka qui, atteinte elle aussi d’une maladie incurable, a la capacité d’utiliser la magie, privilège réservé aux personnes qui vont mourir. Nos deux protagonistes au destin si similaire vont alors se retrouver au cœur d’une grande guerre. Aidés d’autres personnages qu’ils rencontreront au cours de leurs avancées, notre fière équipe va alors commencer à s’opposer à la dictature du comte Valse afin, peut-être, de trouver une solution qui sauvera le monde…

Tout était réuni pour nous faire vivre une aventure exceptionnelle. Depuis combien de temps rêvions-nous de nous retrouver au sein d’un monde ivre de nature et de beauté, sur fond de musique classique et en particulier le grand Chopin ? Ce désir refoulé depuis tant d’années devenait enfin réel avec Eternal Sonata. Et pourtant… Après quelques heures de jeu, on déchante très vite tant on s’éloigne de l’idée originale.

Tout d’abord, alors que l’on pensait se retrouver aux commandes d’un Frédéric Chopin mourant et avide de nouvelles découvertes, on se retrouve à diriger un petit voleur du nom d’Allegretto qui n’a aucun lien avec l’artiste. Pire, notre petite troupe va se retrouver au centre d’un conflit politique qui nous amènera une fois de plus à devenir le dernier espoir de l’humanité. Chopin passe alors au second plan et semble être une excuse à l’émergence de ce monde. Et pour recoller à l’idée originale, les scénaristes n’ont rien trouvé de mieux que de nous coller quelques intermèdes décrivant la vie de Chopin, ainsi que quelques explications sur ses compositions. Si l’idée semble à la base plus qu’intéressante et très instructive, elle est néanmoins complètement hors de propos et se révèle particulièrement ennuyeuse quand ces scènes interviennent en plein milieu d’un moment clé de l’histoire. Résultat : elles coupent encore plus la dynamique du soft et n’ont absolument aucun rapport avec le reste du jeu. Comme si les développeurs devaient absolument remplir le cahier des charges d’une manière ou d’une autre… Mais ici, de la pire manière qu’il soit.

Cette déception passée, on vit alors une aventure dans la plus pure lignée des RPGs, avec les rebondissements convenus et habituels du genre, sans que jamais le scénario ne daigne exploser. S’enchaînent alors six chapitres pour le moins conventionnels avant que le septième, sans aucune raison apparente, précipite le tout vers une fin abrupte et trop vite expédiée. Cependant, si pendant le jeu, on peut regretter le manque d’ambition du scénario, la conclusion, elle, s’envole vers des thématiques et des propos pour le moins étonnants, qui plairont assurément aux joueurs avides de théories abracadabrantesques.

Un autre point négatif de la narration réside dans le manque évident de rythme dans la mise en scène. On enchaîne de nombreuses scènes cinématiques pour n’assister qu’à des dialogues souvent très fades et peu dynamiques qui laissent sans arrêt le joueur sur sa faim. Avec un support comme la Xbox360, nous aurions aimé un peu plus de folie, de vie, et non des dialogues niais et sans fin…

Alors si les bases du scénario semblent solides, on se retrouve au final face à un jeu très classique qui peine à se démarquer des autres productions du genre. Dommage, il y avait pourtant moyen de faire quelque chose de grand…

En somme :
+ Chopin
+ Une fin abracadabrantesque
- Un scénario ultra convenu…
- Une mise en scène molle et soporifique
- Les intermèdes sur la vie de Chopin, complètement hors de propos

Une véritable perle visuelle !

Eternal Sonata est beau, même très beau, voire exceptionnellement beau !
De ce point de vue, il n’y a quasiment rien à redire. Même plus de deux ans après sa sortie, ce titre ne cesse de briller de par sa plastique sans faille. Tout y est peaufiné à l’extrême, que ce soit au niveau des décors que des personnages. Le cell-shading utilisé pour l’occasion sidère par sa finesse. Il suffit de consulter les différents screenshots du jeu pour s’en convaincre. On reste souvent médusé devant les différents décors tellement ceux-ci font preuve de bon goût et de recherche artistique. De plus, la qualité graphique se retrouve aussi dans les combats sans aucune perte de qualité, tout en y ajoutant un florilège d’effets lumineux en tout genre.
En bref, Eternal Sonata est vraiment un bel exemple de ce qu’il est capable de faire sur cette génération de console. C’est d’ailleurs étonnant que peu de titres arrivent à proposer des graphismes aussi réussis, même des années après sa sortie…

Le seul reproche qu’on pourrait lui faire viendrait de sa mise en scène trop molle (déjà critiquée dans le paragraphe précédent) et de son level-design trop sommaire. En effet, ce dernier se contente de nous faire avancer qu’au milieu d’innombrables couloirs sans aucun espace vaste avec de multiples bifurcations. On aurait aimé avoir un peu plus de liberté dans ce monde féerique. Autre reproche possible : la caméra. Celle-ci n’est pas libre et vous imposera son point de vue. Adieu, donc, full-3D et admiration de la faune à chaque pas. Mais cela reste subjectif et loin d’être si contraignant.

Concernant les musiques du jeu, nous avons droit à une OST mélangeant du Chopin et du Sakuraba. Mais là où le bât blesse, c’est que les compositions de l’illustre pianiste/compositeur ne se retrouvent que lors des scènes anecdotiques retraçant sa vie. Point de mélodie durant les phases de jeu donc, mais seulement du Motoi Sakuraba. Heureusement, pour nous et nos oreilles, ce dernier signe avec Eternal Sonata une de ses meilleures œuvres.
Alors entre une OST exceptionnelle de Sakuraba et une présence en demi-teinte avec Chopin, Eternal Sonata nous rappelle une fois de plus l’aspect très classique du titre, celui-là même qui était sensé nous émerveiller à tous les niveaux avec le génie polonais. Une frustration certaine, mais qui passe heureusement très bien grâce à l’excellent travail du compositeur japonais.

En somme :
+ Des graphismes d’une beauté incroyable
+ Un univers riche et coloré
+ Une superbe bande sonore
- Compositions de Chopin absentes de l’aventure principale

Un système de jeu classique, mais bien pensé :

Eternal Sonata est un RPG classique et cela se ressent directement sur son gameplay. Entendez par là que l’on trouve très peu d’originalité à ce niveau. Par exemple, lors de l’exploration, vous contrôlez Allegretto comme dans tout titre du genre et traversez nombre de donjons et de villages. A partir de là, inutile de préciser qu’une monotonie certaine s’installe dès les premières heures du jeu… Donjon, village, donjon, village… Tout s’enchaîne très facilement, en explorant les divers couloirs qui vous sont offerts. Très peu de liberté est à espérer et la lassitude prend souvent le pas sur l’extase que devrait procurer l’univers du titre. D’autant plus qu’aucun autre élément ne vient relancer l’intérêt. Le menu est très conventionnel, que ce soit au niveau de l’équipement que de la gestion des objets et des différents coups spéciaux ou même des différents personnages.
Attendez-vous donc à une aventure linéaire où le parallèle avec un certain Final Fantasy X est inévitable, la mise en scène et le scénario en moins.

En dépit d’une exploration très classique, Eternal Sonata se targue tout de même de posséder un système de combat relativement bien pensé et surtout très dynamique. Pour bien le comprendre, il sera bon de noter dans un premier temps que chaque ennemi est visible sur les cartes d’explorations et que la manière de les aborder définira l’initiative de chacun. Vous disposerez alors d’un tour supplémentaire, ou bien à l’opposé, d’un malus important en début de combat. Une fois cela compris et assimilé ( !!), il est temps de rentrer dans la joute.

Trois combattants face à vos ennemis, un terrain où ombre et lumière s’entremêlent et un compte à rebours qui décidera de votre temps d’action. Voilà les trois paramètres principaux à prendre en compte.
Ensuite, rien de très complexe : les combats se déroulent en temps réel, vous déplacez votre personnage durant le temps imparti (5 secondes par personnages) et enchaînez un maximum d’actions possibles avec le bouton d’attaque. À tout moment vous pouvez aussi lancer un skill spécial avec la touche appropriée. Une troisième touche se voit attribuée les objets que vous piocherez dans la besace configurée au préalable dans le menu. A vous de faire un maximum de dégâts lors de cette phase, avant que l’ennemi ne contre-attaque. Cette phase fait alors rentrer en jeu le bouton de défense qu’il vous faudra presser au bon moment pour réduire considérablement les dégâts.

L’intérêt réel des combats réside alors dans la gestion du placement. En effet, selon si vous vous placez dans une zone d’ombre ou de lumière, vos attaques spéciales différeront et vous permettront alors de varier votre stratégie. Par exemple, avec Harpe, vous disposerez dès le level 15 d’un skill permettant de redonner de la vie à tous vos coéquipiers. Bien pratique, sauf qu’il ne s’active que dans les zones de lumière. Je vous laisse alors imaginer les différentes stratégies qu’il faudra mettre en place pour bien les utiliser. Un point très intéressant et bien utilisé qui prend en compte à chaque combat la configuration de l’arène.

Mais afin de couronner le tout, Eternal Sonata propose un système de combat évolutif. Entendez par là qu’au cours de la partie, les paramètres régissant les joutes se modifieront légèrement lors de moments clés pour, au final, laisser placer à une joute rapide et intuitive où chaque seconde compte. Ainsi, si le début du jeu vous laisse quelques secondes en début de tour (appellé le Temps Tactique) pour penser vos actions, vous devrez par la suite apprendre à vous en passer pour foncer en un quart de seconde à l’assaut du vil ennemi. En résulte un apprentissage bien dosé et qui relance le goût des combats.
Notons aussi l’apparition au bout d’une dizaine d’heures de jeu de la notion de Chaîne d’harmonies. Couplée avec une jauge qui comptabilise vos enchaînements d’attaques normales vous pourrez, si vous attendez d’arriver à 32 hits, lâcher d’un coup plusieurs attaques spéciales d’un ou plusieurs personnages. Un paramètre fort sympathique qui permet de faire des dégâts incroyables en fin de partie.

Un système de combat bien pensé donc, qui arrive à relancer l’intérêt du titre.
Mais malheureusement…

…Il ne vient pas sans défaut.
Si l’idée de proposer une évolution au sein du système de combat est particulièrement louable, elle ne permet cependant pas au jeu d’éviter l’écueil de la répétitivité. Les ennemis se ressemblent beaucoup et au sein d’un donjon et on compte difficilement plus de cinq monstres différents, boss y compris. Et comme les combats sont très loin de se faire rares, la lassitude de devoir toujours effectuer les mêmes actions émerge très vite.

En somme :
+ Un système de combat dynamique
+ L’aspect ombre/lumière
- La répétitivité
- La linéarité

Replay Value :

Eternal Sonata se termine en une vingtaine d’heures en ligne droite. Comptez quelques heures de plus si vous vous attardez à chercher toutes les partitions et autres objets cachés au fond des donjons. Ajoutez encore environ 6 heures de jeu supplémentaires pour parcourir le donjon supplémentaire de 12 étages. Cependant, la difficulté quasiment absente du titre empêche l’exploitation des quelques bonnes idées du soft (le système de combat) et on préfère très vite foncer droit au but pour connaître le fin mot de l’histoire et passer à autre chose…
… Et pourtant ! C’est justement lorsqu’on termine le soft une première fois que le titre se révèle enfin dans sa vraie forme. Le point fort agréable est que l’on commence directement avec la forme de combat la plus évoluée que l’on ait débloquée. Les combats sont donc très dynamiques dès le début du jeu, pour notre plus grand plaisir. Mais le point majeur réside dans la difficulté. En effet, le jeu est en mode difficile dans la seconde partie, relançant alors tout l’intérêt que l’on peut porter au soft. On se demande alors pourquoi ne pas avoir laissé le choix à l’écran titre, dès la première partie ? Car là où le bât blesse, c’est qu’après plus de vingt heures de lassitude, il faut avoir un certain courage pour se relancer une fois de plus dedans…

Difficile de se prononcer véritablement sur la qualité d’Eternal Sonata. Le titre dispose de forts arguments de vente comme ses graphismes à couper le souffle, sa bande sonore très réussie et son système de combat bien pensé, mais d’un autre côté, nous sommes en proie à une lassitude permanente qui nous fait très vite décrocher du titre… Cela en raison d’un scénario peu marquant, d’une mise en scène particulièrement molle et d’une répétitivité incroyable lors des combats. Alors oui, le jeu vaut le détour. Ne serait-ce que pour goûter à son univers magique et onirique, mais il ne faudra pas s’attendre à un grand jeu, ses lacunes étant bien trop importantes. Un jeu classique, plaisant, mais très loin du grand RPG que l’on attendait…

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Riskbreaker le 21/07/2009

Retour

Oh and you fight the God of toilets. Don't forget to wash your hands., Mia, SMT Strange Journey Thèmes
© 2000-2024 Toute reproduction interdite sans autorisation - Termes d'utilisation - Ikoula - Haut de la page
Partenariats : Puissance Zelda | Final Fantasy Ring | Régie pub