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Fable 3

Fiche complète de ce jeu

A peine deux ans après la sortie du second opus, voici que l’équipe de sieur Molyneux nous offre leur dernière production : Fable III. Issue du cerveau d’un homme plus qu’ambitieux, il est normal que cette série se retrouve sous le feu des projecteurs à chaque nouvelle sortie. La faute à des promesses plus qu’alléchantes sensées renouveler l’expérience de jeu chez le joueur. Après un premier épisode relativement brouillon mais proposant un nombre conséquent de bonnes idées, puis un second, plus abouti, voici que Fable III pointe le bout de son nez. Saura-t-il gommer les erreurs passées afin de proposer une aventure riche telle que nous l’imaginions ? Non.

De l’histoire d’un roi…

L’ancien dirigeant d’Albion, le héros de Fable II, est mort. Son héritage revint à son fils le plus âgé : Logan. Seulement depuis quatre ans, suite à un évènement inconnu, ce dernier n’a cessé de changer pour devenir un parfait dictateur haï de ses sujets. Seulement ceux-ci ont peur… La révolution est pourtant proche. Mais il manque la personne qui saura mener ces révolutionnaires au combat…
Cette personne, c’est vous : le second enfant de l’ancien héros d’Albion, le frère (ou la sœur) de Logan.

Suite à un évènement qui forcera notre nouvel héros à fuir du château, il prendra très vite conscience de la tâche qui lui est incombée : réunir les différents peuples du royaume afin de former l’armée de la révolution. Au final, son but est de reprendre le trône à son frère dictateur et cela, en dépit des sacrifices qu’il lui faudra faire.

Un superbe plot d’introduction pour un jeu qui est loin d’en être le reflet. Alors oui, nous allons réunir les différentes armées du royaume en une seule et magnifique. Oui, nous allons remonter sur le trône et diriger le pays. Et oui vous pourrez le faire de la manière qui vous semble la plus appropriée : être bon ou mauvais.

Mais attention, car si la nuance entre ces deux alignements était palpable dans Fable II, ce n’est plus le cas dans ce troisième épisode. Et toute la déception du titre découle de ce point capital : dans ce nouvel Albion, tout est blanc ou noir. La nuance n’existe pas. Votre alignement ne découlera que d’un choix purement binaire, à des millénaires de ce qui existe dans bien d’autres jeux et ce, depuis des années. Boum, premier échec de Molyneux.

Mais ceci engendre cela et la raison principale de ce manque flagrant de nuance réside dans le fait que Fable III dispose d’une mise en scène bien plus importante que dans les précédents opus. Chaque avancée du scénario est maintenant sujette à une petite cinématique mettant en scène votre personnage et ses collègues (car votre héros parle cette fois-ci, fini le temps des muets). Imaginez alors le nombre de possibilités incroyables qu’il faudrait développer pour subvenir au besoin de tous les joueurs si les possibilités étaient aussi grandes que dans le 2… C’est donc sans étonnement aucun que l’on se retrouve face à un titre aux embranchements édulcorés, ternissant les magnifiques discours de Peter Molyneux.

Alors évidemment, si le scénario avait gagné en intensité et en profondeur, ce changement n’aurait été que bénéfique. Mais non, l’ensemble se révèle une fois de plus bien trop pauvre et succin pour faire mouche. On se retrouve face à un jeu disposant d’un univers extrêmement attractif qui peine à nous fournir l’aventure dont nous rêvions. Si certaines scènes disposent d’une ambiance excellente (comme à l’arrivée sur Aurora), d’autres se trouvent être totalement bâclées (comme la fin) et les transitions entre les différentes phases laissent franchement à désirer.

Bref, en dépit de quelques évènements qui valent assurément le détour (le couronnement et la rencontre avec le Crawler), l’ensemble de la narration est un véritable retour en arrière au sein de la série. Reste un humour typiquement anglais toujours aussi jubilatoire et des doublages en VO frôlant la perfection.

En résumé :
+ L’humour anglais
+ L’introduction (avec le poulet !)
+ Le doublage
+ Quelques scènes sympathiques
- Une mise en scène hachée
- Un scénario global plus que moyen
- Un flot continu de choix binaires ne laissant aucunement place à la nuance

Et l’évolution technique dans tout ça ?

Fable III corrige quelques éléments graphiques par rapport au deux, mais apporte néanmoins sont lot de bugs en tout genre extrêmement déplaisants pour un jeu de cette génération.

Pour les points négatifs, on retiendra principalement les ralentissements, omniprésents et ce, encore plus que dans le deuxième épisode. Une bien piètre performance, à fortiori quand on sait que le moteur 3D n’est qu’une simple mise à jour de l’ancien. Un autre point qui fera râler bon nombre de joueurs : les temps de chargements. Dans Fable III, on passe notre temps à changer de zone. Et hop, un joli écran de loading pointe le bout de son nez à chaque fois. Crispant en fin de partie car il nous arrive de changer de zone plusieurs fois par minute pour accomplir une quête lambda. Peu pardonnable sur une console de cette envergure…
Ajoutez à cela une modélisation des personnages relativement moyenne, de nombreux bugs de collisions en tout genre (on se retrouve bêtement bloqué entre un npc et un mur à plusieurs reprises), des animations qui sautent quelques fois (animation hachée des personnages), des textures qui disparaissent, etc… Fable III semble donc loin d’être terminé.

Mais heureusement, quelques points positifs viennent rattraper - un peu - tout cela. Premièrement, l’aliasing présent dans le second volet se voit ici largement amoindri. Les textures ont été aussi revues à la hausse et l’effort fourni pour la mise en scène générale est tout de même fort appréciable. Un des plus gros défauts de Fable II s’est vu, à juste titre, totalement refait : le menu. Fini la lenteur exacerbante de l’ancien et place à un véritable petit mausolée dans lequel vous choisirez en temps réel vos options. Un grand ouf de soulagement.

On retiendra aussi la qualité des scènes en image de synthèse qui, bien que très rares, sont particulièrement travaillées et font plaisir à nos petits yeux de gamers.

Concernant la bande sonore, en revanche, c’est encore une légère déception. Si le potentiel musical est toujours présent, la pâte de Danny Elfman aidant, elles sont cependant en permanence au second plan… On ne les remarque que trop peu et les thèmes issus de Fable II représentent plus de la moitié de l’OST. Dommage.

En résumé :
+ Une amélioration certaine de l’aspect visuel par rapport à Fable II.
+ Une bande sonore réussie…
- Mais qui se retrouve bien trop au second plan
- Les temps de chargement, incessants
- Les bugs, bien trop nombreux
- L’animation

Le gameplay, reflet des attentes des joueurs ?

Hum, hum, hum…
Nous attendions une évolution certaine du gameplay avec ce troisième épisode. Et bien nous sommes servis. Mais dans le mauvais sens du terme malheureusement.
Quasiment tous les éléments qui ont fait le succès et la valeur de Fable II se sont vus plus ou moins retouchés dans celui-ci. Et ce qui aurait pu donner quelque chose de vraiment gigantesque tombe finalement à l’eau. Après tant de discours de Peter Molyneux, est-ce vraiment étonnant ?

1 – Premier point qui fâche :
La disparition de la plupart des éléments RPG.
Oui, Fable III est bien plus orienté aventure que les précédents volets. Fini le gain d’expérience et l’augmentation manuelle de vos stats et skills, ici, tout est regroupé au sein d’un seul et même système : la "route vers le pouvoir". Un chemin parsemé de coffres auquel vous pourrez accéder via le menu ou par obligation à différents moments de l’histoire. Et l’idée « novatrice » de LionHead est que ces coffres contiennent vos évolutions (tadaaam). Et pour ouvrir ces coffres, il vous faudra récupérer autant de « sceaux de guilde » qu’ils en demandent. Et cesdits « sceaux de guilde » se récupèrent, eux, en accomplissant quêtes annexes, quêtes du scénario principale, en s’acoquinant avec les npc, en tuant les mobs, etc… Alors si vous arrivez à suivre, vous devez vous dire « mais c’est bien une sorte d’expérience, ça, non ? ». Réponse : oui.
Mais le joueur addict du jeu de rôle, aimant faire évoluer ses personnages va se retrouver face à un mur qui va sacrément l’embêter : l’impossibilité d’ouvrir plus de coffres que ne le veut le scénario. Car sur cette fameuse route résident des « check-points » qui ne s’ouvriront qu’une fois que vous aurez suffisamment avancé dans l’histoire. Au final, on dispose d’un panel d’évolution relativement similaire à Fable II, mais sans avoir la possibilité d’en faire ce qu’on veut. Soit.

2 – Deuxième point qui fâche :
La difficulté risible du titre.
Là, le joueur averti aura tôt fait de prendre conscience du brainstorming énorme qui a du se dérouler dans les locaux de Lionhead Studios. Imaginez un peu sieur Molyneux et toute sa troupe :
« - Bon, nous avons créé un système d’évolution révolutionnaire avec « la route vers le pouvoir » ! Bravo les gars !
- ….
- Bon du coup, vu que l’évolution du personnage est super limitée, le joueur va devoir redoubler d’efforts pour avancer. On va perdre le public de Fable 2 et tous les casuals gamers sur ce coup-là...
- M’sieur, m’sieur, j’ai une idée !
- Oui ?
- On n’a qu’à abaisser la difficulté du jeu au minimum ! Comme ça, même mamie pourra le terminer ! C’est une bonne idée, hein ? Hein ?
- Adjugé !
- … »

Du coup, on se retrouve avec un titre qui se termine en 6h chrono en ligne droite, en 15 heures en s’adonnant à quelques quêtes et en cherchant un peu ce que recèle le titre dans ses entrailles et en 30h à fond, toutes missions et succès confondus (sauf un, particulièrement vicieux). Ah et ce, sans mourir une seule fois tant le jeu ne demande aucune attention particulière ni timing ni technique précise…

3 – Troisième point qui fâche :
L’intéraction avec les NPC.
Dans Fable II, vous pouviez interagir avec tous les habitants d’Albion directement au centre de la place sans vous poser plus de questions. Du coup, vous pouviez vous constituer une foule d’adorateurs scandant votre nom à chaque nouvelle mimique. Jouissif pour gonfler son égo, cela permettait de créer un semblant de vie dans les endroits où vous passiez.
Ici, peine perdu, vous ne ressentirez plus jamais cette sensation. Vous vous voyez obligé de ne parler qu’à un seul npc à la fois et ce, à l’intérieur d’un écran bien précis qui vous obligera à choisir une émotion parmi un choix extrêmement restreint (et même si vous avez débloqué toutes les mimiques ! un comble…).
Bref, c’est long, énervant, ça n’apporte rien et on assiste à un véritable retour en arrière avec ce système… Même draguer la demoiselle pour en faire sa femme devient un calvaire anti ludique…

4 – Quatrième point qui fâche :
Le chien.
Véritable trouvaille et argument de vente de Fable II, le voici en toute logique de retour à vos côtés. S’ils ont amélioré son design en lui rajoutant quelques poils au bide, son intelligence, elle, a pris un sacré coup dans l’aile.
Ici, inutile de vous en occuper, il sera toujours votre fidèle toutou. Il vous aimera quoique vous fassiez. Vous pouvez passer une demi heure à le sermonner, cela n’influera en rien sur sa fidélité. Jouer avec lui à la baballe n’aura de même aucun intérêt concret. Bref, il devient qu’un detecteur de coffres aux trésors et d’objets à détérer. Lui qui détenait une place prépondérante dans le cœur du joueur de Fable II, le voici réduit à un simple faire-valoir bas de gamme… Soit. Point suivant.

5 – Les points positifs ?
La gestion de l’équipement…
Là où Fable II se dotait d’un des pires menus de l’histoire du jeu vidéo, Fable III se paie le luxe de réparer tout ça. Dorénavant, en appuyant sur start, le joueur se retrouve dans une salle circulaire. Au centre de celle-ci se tient la map monde qu’il vous suffira d’inspecter pour vous téléporter où bon vous semble. De plus, 4 portes sont présentes sur les pourtours de la salle. Chacune correspondant à un point bien précis : armurerie, vêtements, trophées et xboxlive.
L’avantage de ce menu, c’est qu’il est d’une réactivité exemplaire. Aucun temps de chargement, chaque salle pouvant être atteinte via à un simple raccourci associé à la croix directionnelle et relativement clair. On en redemande.

Mais c’est tout ?
Nous pourrions traiter de la qualité des combats, de ces ralentis qui en mettent plein la vue et de l’incroyable facilité avec laquelle nous sortons les coups spéciaux. Jouissif au possible, mais cela était déjà présent dans le deuxième épisode.
Nous pourrions ajouter quelques lignes sur l’ambiance générale steam-punk plutôt bien rendue. Malheureusement les points décrits dans la partie technique ternissent l’ensemble. Et ainsi de suite…

Vous l’aurez sûrement compris : Fable III ne fournit que trop peu de nouveautés par rapport au deuxième opus pour pouvoir réellement accrocher le joueur. Si encore celles-ci étaient bien ancrées au sein du soft… Mais non, chaque changement apporté au système ne fait qu’enfermer celui-ci dans une rigidité sans nom qui va à l’encontre même des attentes des joueurs et des discours de Peter Molyneux. On avance au sein d’un couloir, faisant quelques fois des choix « moraux » (entendez par là, choisir entre le blanc ou le noir…), et on terrasse un nombre incalculable d’ennemis sans le moindre effort. Pire, aucun boss ne sera là pour vous barrer la route. Rien. Et ce, jusqu’au dénouement final. Même pas un petit golem quelconque, nada…

Une déception, une grande déception, surtout après un deuxième épisode relativement réussi.

Fable III est donc à des millénaires des promesses de Lionhead Studios. Si les quelques améliorations apportées depuis le deuxième épisode émerveillent le joueur durant les premières minutes de jeu, c’est pour déchanter bien vite par la suite. Si l’on appréciera la refonte graphique et l’amélioration de la mise en scène générale, encore que trop loin des autres productions actuelles, on regrettera son scénario dénué d’intérêt, ses quêtes annexes insipides et un alignement bon/méchant aussi anecdotique que limité. Et ce ne sont pas la difficulté risible du titre et sa durée de vie incroyablement faible qui rattraperont le tout… Au final, seules quelques scènes bien rares viendront procurer un certain plaisir au joueur. Pour le reste, il vaudra mieux retourner sur Fable II, tenant bien plus ses promesses que ce troisième épisode bâclé.

Note attribuée : 11/20

Rédigé par Riskbreaker le 01/12/2010

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