DS  GBA  GC  IOS  MD  N3DS  NES  PC  PS1  PS2  PS3  PS4  PS5  PSP  PSVITA  SNES  SWITCH  WII  WIIU  X360  XS
Final Fantasy Tactics A2 : The Sealed Grimoire

Fiche complète de ce jeu

Si beaucoup, dont moi en l’occurence, espéraient une suite au renommé Final Fantasy Tactics, c’est sa petite sœur, sortie sur GBA qui eut en 1er cet honneur. Le succès de la DS partout dans le monde aidant également beaucoup dans ce choix. C’est ainsi que naquit Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift, un épisode qui semble reprendre dans les grandes lignes, style et univers, son prédécesseur. De quoi rassurer certains fans mais aussi effrayer tous ceux qui ne se sont pas vraiment emballés par une version infantilisée de l’un des plus sombres et travaillés Tactical-RPG. Alors, Square-Enix a t’il pensé à retravailler et à améliorer sa copie ? Et surtout, le charme peut-il encore opérer ?

C’est (encore) l’histoire d’un gosse qui ...

Autant le dire tout de suite, au niveau du scénario c’est foutu. Si vous n’aviez pas passé ce cap lors du 1er épisode, passez vôtre chemin, FFTA 2 est dans la même veine. On n’échappe pas une fois encore au mode gamin que semble vouloir à tout prix attacher les développeurs à cette console, à quelques exceptions près et hors portages/remakes. Ainsi, on se retrouve encore une fois dans la peau d’un enfant, Lusso Clemens, au dernier jour d’école. Comme tous les gosses de ce genre de productions enfantines et nombreux autres héros de RPGs jap, ce jeune garçon est non seulement une feignasse de première mais également un agitateur patenté. Une attitude qui va lui coûter une petite punition, à savoir ranger la bibliothèque de l’école. C’est là qu’il va trouver un mystérieux livre qui va le projeter directement dans le monde d’Ivalice, à deux pas d’un énorme piaf prêt à en faire son repas du jour. Heureusement, il va être sauvé par Cid et son clan fraîchement formé. De bon cœur, celui-ci va le prendre en main , lui expliquer comment ce monde est régi avant de l’intégrer à son équipe et lui passer assez rapidement les rênes du pouvoir. Voilà donc Lusso au contrôle d’un clan, à la recherche du mystère entourant son voyage dimensionnel, obligé de se plier aux règles de ce monde afin de pouvoir avancer.

Je grossis un peu mais cela se passe clairement comme ça dans le jeu. Il ne faudra pas trop compter sur l’histoire de FFTA 2 pour en retirer de la substance et une once d’intérêt. Les ficelles habituelles sont présentes et mises en avant avec une facilité déconcertante qui ne prête guère à la moindre crédibilité pour un habitué qui aura rabâché cela des dizaines de fois, au moins. Personnages clichés, situations improbables mais bonne enfant, rebondissement attendus et narration épurée, tel est le résumé que l’on peut faire de l’histoire qui aurait clairement sa place dans bon nombre de dessins animés débiles dont on gave les enfants un mercredi matin. Le scénario est plat mais on s’en serait douté vu celui du 1er opus et que cet épisode en est la suite spirituelle. Les quêtes annexes ajoutent un peu plus d’intérêt avec des intrigues supplémentaires qui permettent de mettre en avant de nouveaux personnages externes à l’intrigue de départ. Certaines étant même plus intéressantes, bien que plus courtes, que ce dernier. Le scénario principal est d’ailleurs très court, le fameux grimoire du titre servant de référence à l'évolution du scénario et finir la page 2 est synonyme que la fin est proche. Aucun n’effort n’a clairement été fourni de ce côté là et on se rend bien compte qu’avec la venue des spin-off de la série, le temps est bien loin où le nom FF gageait d’un scénario de qualité. La présence de personnages issus de la mythologie d'Ivalice comme Vaan ou Montblanc ne rajoutent guère d'intérêt à cela et la mythologie de l'univers qui avait été développé par Matsuno dans ses précédentes oeuvres n'obtient qu'un faible écho sous la couvert de références sans valeurs. Toutefois, ce n’est pas sur ce point que le jeu devrait retenir l’attention des joueurs et le soft renferme heureusement de nombreux points bien plus prenants.

Les habitants d’Ivalice

Voilà donc Lusso ou plutôt le joueur, aux commandes d’un clan. Il faudra déjà prendre en main les premiers membres du clan imposé, apprendre à connaître les spécificités des différentes races et les jobs qui sont rattachés à chacune d’entre elles. Le recrutement dans le jeu laisse une bonne place au hasard hormis pour les personnages ayant une interaction avec le script. Il sera possible de recruter via une agence en passant par l’auberge qui fournit les missions. Les meilleur moyen reste tout de même d’attendre que des candidats viennent proposer d’eux même leurs services au gré de l’aventure mais il est impossible de choisir soi-même autrement. On peut toutefois influer sur le recrutement. En fonction des mois et des lieux, ce n’est pas la même race qui se présentera à Lusso. Un bon moyen de diversifier son équipe limitée à 24 combattants, un nombre tout de même conséquent qui, même avec les personnages importants à recruter, laisse suffisamment de place pour avoir au moins deux membres de chaque race dans l’équipe globale. Toutefois, les combattants sur le terrain étant limités à 6 maximum, il est dur de profiter de tout le monde pleinement et il vaut mieux bien se concentrer sur certains personnages en particulier dès le début.

Il y a en tout 7 races présentes dans le jeu dont 2 nouvelles pour cet opus. On retrouve donc les Humes (Humains), les Vieras, les Mogs, les Vangaas et les N’mohs déjà présents, chaque race ayant une spécialité ou caractéristique et des jobs propres. Par exemple, les N’mohs sont versés essentiellement dans la magie et même si d’autres races ont accès à des jobs de magiciens, ces derniers restent sans conteste les meilleurs dans le domaine. Dans la même idée, on retrouve cela avec les Vangaas qui eux, dominent dans le domaine du corps à corps. Les nouveaux venus apportent également leur touche personnelle à cet ensemble. Ainsi, viennent se joindre les Seeqs (déjà bien connus pour les habitués du monde d’Ivalice), sorte de gros sangliers humanoïdes, et les Grias, des guerrières ailées. Malheureusement, il faudra attendre d’avoir bien avancé dans le jeu avant de pouvoir débloquer ces nouvelles races et celles-ci sont plus limitées en jobs que les autres. Heureusement, elles n’en demeurent pas moins suffisamment bien fournies et intéressantes pour être exploitables et même figurer parmi l’équipe principale. Des ajouts bien pensés donc à ce niveau là, surtout les Grias qui apportent de la diversité dans la stratégie à établir de par leurs capacités à s'envoler. Le choix globale de classes est conséquent et le jeu fournit une excellente palette de capacités qui permet de bien personnaliser son équipe. En effet, une fois une capacité apprise, un personnage peut la réutiliser même sous la couvert d’un autre job afin d’enrichir ou compléter la palette principale ce qui permet à chaque combattant de disposer des pouvoirs de deux jobs en même temps. Il en va de même pour les compétences de réaction et soutien qui apportent des bonus stratégiques très utiles et malléables qu’il convient de déterminer en fonction des besoins de l’unité. Un système classique mais efficace et très travaillé. Toutes les classes ne sont bien sur pas disponibles au début et il faudra en débloquer certaines au cours des missions.

Le monde d’Ivalice

Une fois son équipe préparée, un choix facile au début, il est donc temps de se lancer dans l’aventure en dirigeant son petit clan. Si l’accès aux zones est bien limité au début, la carte va rapidement s’ouvrir pour proposer de nombreuses régions à visiter. Toutefois, impossible d’aller se balader soi-même afin de fouiller et/ou faire de l’expérience, une zone ne se débloque que sous la couvert d’une mission ou autres imprévus qui viennent agrémenter le jeu. Pour en débloquer une, on doit passer par les villes du coin via l’habituel système de menu, comme dans tout bon T-RPG traditionnel. Celles-ci ne proposent pas grand chose malheureusement si ce n’est l’habituel magasin pour se fournir en armes et vendre son surplus d’objets inutiles. Petite nouveauté tout de même, il faudra soi-même fournir des matériaux à ces magasins pour que ceux-ci puissent proposer de nouveaux équipements via un système de synthèse. Il faudra donc réunir des ingrédients allant de l’herbe à chicotin en passant par l’adamantium pour pouvoir élargir le choix des armes à acheter. Et oui, il faut en plus les acheter ensuite, la synthèse ne fournissant pas l’objet en elle-même bien que ce soit au joueur de fournir les ingrédients, le marchand fournissant la recette. Un système qui oblige le joueur à passer par les missions pour se fournir en objets s’il veut faire améliorer ses unités. Cet aspect du jeu implique par contre une évolution en dents de scie imposant de devoir alterner les jobs plus fréquemment. Dans le fond l’idée est bonne mais pourra frustrer les joueurs qui cherchent à perfectionner totalement un job avant d’en passer à un autre.

Hormis les magasins, on trouve l’auberge, où on pourra se renseigner et accepter les missions disponibles. Celles-ci, à l‘exception de celles qui feront avancer le scénario principal, fluctuent selon la période de l’année dans laquelle on peut se trouver. Elles ne sont donc pas toutes disponibles au même moment. Il ne faut pas s’inquiéter pour autant, il est impossible d’en manquer et les missions ratées redeviennent accessibles au bout d’un certain temps. Les objectifs ne sont pas très variés et se résument généralement à décimer tous les ennemis. Là, on retrouve le système classique du combat en damier avec des unités qui avancent selon leur rapidité et non selon un tour prédéterminé. On notera tout de même une amélioration des niveaux plus grands et le confort offert par le double écran DS qui permet de visualiser l’ordre d’action des unités. Bien sur, tout ne se résume pas à casser du monstre ou des méchants, il est également possible de simplement dialoguer, ramasser des objets ou devoir protéger quelqu’un tout en se battant pour accomplir sa mission. Toutefois, ces objectifs sont bien plus rares et le manque de diversité est assez évident. Il est également possible de déléguer ces missions et d’envoyer un groupe de ses meilleures unités à sa place. Hormis pour l’expérience, tous les gains vont à l’ensemble de l’équipe. En cas d’échec, comme toute autre mission, celle-ci reviendra sur la table au bout d’un certain temps. On peut ainsi avoir plusieurs tâches à accomplir en même temps.

En dehors des missions, il est possible que de temps à autres des monstres ou d’autres clans viennent défier celui de Lusso. Quelques batailles imprévues qui viennent rompre un peu avec la monotonie des routes. On trouve également d’autres secrets en se baladant sur la carte. Il est donc bienvenu de s’attarder sur chaque région que l’on traverse. Cela ajouté aux plus de 300 missions que propose le jeu (certaines pouvant être refaites d’ailleurs), le jeu se dote d’une durée de vie extrêmement conséquente. Comptez aisément bien plus d’une centaine d’heures, surtout que le challenge est au rendez-vous si le joueur le veut, avec des missions de hauts niveaux proposées assez tôt dans le jeu et un mode difficile bienvenu. Bienvenu car, à quelques missions près, la difficulté globale n’est pas élevée et il suffit de faire un peu d’expérience et de trouver une stratégie cohérente pour que tout se passe bien, surtout pour la quête principale. De plus, avec autant de missions mais aussi peu d’objectifs variés, le titre entraîne une certaine répétitivité qui peut lasser avant même d’avoir fini le jeu car l’évolution principale passe au travers des missions annexes, source d’expérience indispensable pour rester au top. Le mode difficile devrait donc satisfaire plus aisément les joueurs amateurs de challenge. Pas aussi corsé que quelques ténors du genre comme les Fire Emblem mais couplé à la richesse du gameplay, le titre se révèle suffisamment complet et bien construit pour attirer à lui des joueurs vétérans qui auraient pu craindre de n’avoir qu’un jeu enfantin à tous les niveaux. Si l’ensemble est à priori simplifié, on reste dans un genre qui demande avant tout réflexion et analyse pour pouvoir avancer.

Juges et Clans

Ces missions, comme les batailles annexes, rapportent en plus de l’or, des objets, des points de clans à utiliser plus tard mais également des AP. Finit le système de Job Points, pour qu’une classe se développe, le personnage doit s’équiper d’objets (armes, armures ou accessoires) qui lui permettront d’apprendre de nouvelles compétences. Toutefois, seules celles qui servent directement au combat feront monter le niveau du job en question. Il est donc très important de passer par le magasin et de faire de la synthèse d’objet afin d’étendre son stock et pour pouvoir progresser. Bien sur, les gains en fin de mission dépendent également du respect des règles édifiées par le juge, l’autorité souveraine du monde des FFTA qui revient ici. Ce personnage confère quelques bonus à l ‘équipe de Lusso en début de mission comme la capacité de ramener des unités KO mais également un boost de compétences à choisir dès le début du combat. Ainsi on peut améliorer la vitesse, la force ou d’autres paramètres pour ses unités. Toutefois, ces bonus disparaîtront si la règle qu’en échange le juge demande de respecter est bafouée. Si cela est parfois assez facile, certaines règles sont plus tordues et permettent d’accentuer un peu le challenge du jeu de manière fort prenante ou énervante, c’est au choix. Ainsi, on peut avoir l’interdiction d’utiliser des armes de jet, de faire la même action que le précédent personnage ou être obligé de n’avancer que d’une case. Certaines règles peuvent être handicapantes, comme cette dernière lors d’une mission de sauvetage, l’interdiction du feu contre des monstres de glace ou de devoir infliger des dégâts supérieurs à 20. Certaines règles reposent même sur des aspects imprévisibles du jeu comme l’interdiction de pousser un adversaire après un coup critique. Frustrant mais aussi injuste car l’ennemi peut les enfreindre à volonté, lui n’aura aucune sanction.

Il est également possible d’améliorer les bonus proposés par le Juge en passant des épreuves. Celles-ci sont à disposition du joueur en échange de points de clan. Guère différentes pour la plupart des missions de base dans leur principe, elles demandent par contre un respect des règles strict. Tout manquement entraînant l’échec pur et simple. Par contre, la réussite de cette mission permet de donner un titre au clan de Lusso mais surtout de jouir de bonus supérieurs et d’augmenter ses compétences dans 4 domaines comme l’habilité ou la diplomatie. Ces compétences ne servent qu’à marquer la renommée du clan et un niveau minimum est parfois requis pour pouvoir accéder à une mission mais c’est leur seul intérêt. Les missions accomplies augmentant elle-même ces compétences. Il est d’ailleurs possible de refaire chaque mission à des degrés de difficultés différents afin d’augmenter ses gains dans le domaine ou d’obtenir un titre plus prestigieux.

Les points de clans permettront également de participer à des enchères un peu spéciales au cours desquelles il faudra gagner des territoires. Ouverts uniquement dans une période donnée, la pratique régulière de ces enchères permet au joueur de s’améliorer et même d’acheter ensuite des jetons pour dominer complètement ses adversaires. A chaque période d’enchères, il faut tout recommencer sous peine de perdre ses terrains. Afin d’éviter de recommencer perpétuellement, il faut gagner tous les terrains d’une région. Avec un peu de stratégie, il est possible de tout rafler. Le système des enchères tel qu'il est connu dans le jeu est d'ailleurs original et bien pensé. Ces périodes se révèlent assez fun à jouer. L’intérêt du concept est que les habitants viendront récompenser de temps à autre le clan qui « assure leur protection » mais surtout, une fois tous les terrains en sa possession, les prochaines enchères proposeront non plus des territoires mais des objets rares. Il faut quand même faire attention car les clans qui avaient avant la suprématie de la région viendront parfois chercher querelle au joueur qui leur aura volé leur domaine.

DS sous-exploitée ?

Graphiquement, le jeu est très réussi au travers d’une 3D isométrique soignée. Les décors sont bien détaillés et les effets des sorts, invocations sont fort jolis. Le tout verse dans une ambiance très colorée qui met bien en avant l’ambiance enfantine qui caractérise le titre. Par contre, l’écran tactile ne sert à rien ou presque si n’est offrir un certain confort au niveau de la prise en main. De plus, on peut aisément reprocher au titre de ne pas proposer la possibilité de modifier l’angle de la caméra ce qui est parfois un peu gênant dans un T-RPG de ce genre alors que de nombreux titre du même genre le propose à commencer par l’aîné de la série, Final Fantasy Tactics. Niveau musiques, Sakimoto nous pond un travail de qualité qui accompagne dans son ensemble très bien le jeu avec toutefois pas mal de remix du précédent épisode. Petit bémol également, pour certains du moins, les possibilités offertes par le Wi-Fi ne sont pas très intéressantes et alors qu’on aurait pu s’attendre à pouvoir livrer des batailles en ligne, cette option se résume essentiellement à s’échanger des objets, et en mode local uniquement.

Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of The Rift est l’exemple même de la suite facile juste remise au goût du jour sur la nouvelle console. Quelques ajouts ou modifications dans l’évolution du jeu mais pour le reste, le cœur du système, la recette reste globalement la même. Tout repose avant tout sur le gameplay délaissant complètement le scénario et les personnages à son seul profit. On ne change pas une formule qui a marché, on la perfectionne seulement ici et à ce niveau là, le titre est au moins réussi. Dommage qu’il n’ait pas été approfondi et que les défauts antérieurs n’aient pas été corrigés. Un peu plus intéressant que l’épisode sur GBA, la différence n’est toutefois pas assez notable pour que ceux qui ont passé leur chemin auparavant décident de s’y intéresser cette fois-ci. De même, si on espère vivre une expérience nouvelle, il vaut mieux être prévenu que ce ne sera pas vraiment le cas de ce point de vue là. Le jeu reste tout de même un titre solide dans le domaine des T-RPG car il dispose d’un système très riche qui plaira à tous les amateurs du genre qui apprécient ou passent sur cette ambiance bonne enfant. Si l’importante durée de vie impose également une certaine répétitivité par manque de réel diversité dans les missions, le soft propose suffisamment d’éléments et de batailles prenantes pour tenir pas mal de temps les amateurs de stratégie à leur console.

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Aciel le 30/08/2008

Retour

Ca m'a l'air d'un fil doré qui reluit d'espoir., Barret, FFVII Thèmes
© 2000-2024 Toute reproduction interdite sans autorisation - Termes d'utilisation - Ikoula - Haut de la page
Partenariats : Puissance Zelda | Final Fantasy Ring | Régie pub