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Soma Bringer

Fiche complète de ce jeu

Soma Bringer fait partie de ces jeux passés complètement inaperçus à l’époque, mais possédant néanmoins un potentiel énorme à la fois sur le fond et la forme. D’autant plus que Monolith n’y était pas allé de main morte et avait réuni pour l’occasion une équipe de développement pour le moins exceptionnelle ! Ainsi, on retrouvait à la tête du projet, au poste de producteur, le grand Tetsuya Takahashi (Xenogears), Yasunori Mitsuda à la bande sonore (Xenogears, Chrono Cross…), Soraya Saga au scénario (Xenogears, Xenosaga…), sans compter une bonne partie de l’équipe en charge de Baten Kaitos ! Autant dire que sur le papier, Soma Bringer avait des arguments ! Qu’en est-il alors du résultat ? Flop ou véritable petite perle passée inaperçue ?

Un scénario particulièrement ambitieux :

Vous incarnez un des membres de la 7e division du Pharzuph, une organisation créée afin d’éradiquer les Visiteurs, une race d’extra-terrestres dangereuse pour tout la faune qui ne cesse d’envahir le monde de Balnea. Un beau jour, une mission, au semblant très sommaire, est confiée à notre groupe de chasseurs… Un météorite s’est écrasé dans une immense forêt et les supérieurs de Pharzuph demandent d’aller inspecter le lieu pour voir de quoi il en retourne. Au centre du cratère, nos héros feront la découverte d’une jeune fille, Idea, plongée dans un coma au sein d’un cocon. Lui portant secours, notre organisation prendra très vite conscience qu’elle a un très grand rôle à jouer dans la crise actuelle, à savoir que ces derniers temps, les Visiteurs se font de plus en plus présents. Idea, se réveillant amnésique, devra alors reconstituer toute sa mémoire aux côtés de nos différents personnages et peut-être… Peut-être aura-t-elle un rôle à jouer dans l’avenir dans l’humanité ?

Heureux de se lancer dans une aventure au fort potentiel scénaristique (Soraya Saga oblige…), on déchante très vite dès les premières minutes tant les événements qui se succèdent semblent archiconvenus. En effet, la trame de base, les envahisseurs menaçant la planète, a du mal à convaincre le joueur avide de rebondissements et de mise en scène dynamique. Et pourtant… Ce n’est qu’après quelques heures que l’on commence à entrevoir le fait que Soma Bringer puisse être une véritable bombe à retardement avec moult surprises nous scotchant à la Dual Screen ! En effet, le jeu n’est pas avare de retournements de situations et on se plait à suivre le scénario de bout en bout tout en s’attachant aux différents personnages.

Malheureusement, cet atout non négligeable, et véritable première sur Nintendo DS à l’époque, se voit terni légèrement par une mise en scène bancale. Cela étant dû au fait que le jeu est construit dans la plus pure lignée des A-RPG de l’époque, à savoir une grande phase de donjon pour enfin découvrir la suite des événements. C’est dommage et si lassitude il y a, c’est bien via le déroulement intrinsèque du jeu typé donjon-crawler.

Autre point venant contrebalancer cette excellente trame : les personnages. Si au départ, on se réjouit de pouvoir en choisir un parmi toute une équipée, on se rend très vite compte que ce choix ne joue en rien sur le déroulement des événements. S’ensuit un replay value amoindri alors qu’il pouvait sembler au préalable particulièrement riche.

Mais ne gâchons pas notre plaisir pour autant, car, qu’on se le dise, Soma Bringer possède assurément le scénario le plus ambitieux que l’on puisse trouver sur ce support et se termine de manière grandiose, ce qui ne sera pas sans rappeler quelques moments chers à tous les joueurs des Xenogears/Xenosaga.

En somme :
+ Un scénario exceptionnel pour le support
+ Des rebondissements toujours bien amenés
- Un départ assez terne
- Une mise en scène en deçà des attentes, en raison du gameplay…

Un véritable vent de fraîcheur technique sur DS !

Au début de l’année 2008, peu de jeux avaient su nous scotcher devant notre petite console portable de par leur beauté graphique. Seul peut-être Children of Mana avait su se démarquer avec sa 2D crayonnée lorsque nous parcourions le village de base… Soma Bringer, lui, arrive à se démarquer totalement de tout autre soft en nous proposant à la fois une 2D riche et soignée comme une 3D exceptionnelle aux vues des capacités de la DS.

En effet, tout d’abord, il n’est pas rare que l’on se retrouve à s’extasier devant les différents décors du jeu. En particulier devant les villes, où chaque écran est un véritable feu d’artifice de couleurs et de bon goût. Loin d’un Sonic Chronicles avec sa 2D si formatée et si mal gérée, Soma Bringer, lui, arrive à véritablement à dégager une atmosphère atypique qui ne sera pas sans rappeler l’aura de Baten Kaitos. D’autant plus que le soft sait se renouveler et proposer des univers totalement différents d’une destination à une autre. Les donjons, eux aussi en 2D, sortent leur épingle du jeu bien qu’on leur reprochera des maps peut-être trop grandes, imposant ainsi une certaine répétitivité des éléments affichés.
Mais là où Soma Bringer sort véritablement son épingle du jeu, c’est bien sur la 3D exceptionnelle que l’on peut admirer sur les différents personnages et ennemis du jeu. En effet, on peut zoomer sur les différents protagonistes révélant ainsi l’incroyable finesse dont ils font preuve. On se prend alors très vite à rêver d’un croisement entre des décors à la Suikoden Tierkreis et une modélisation des avatars à la Soma Bringer

Notons aussi l’incroyable réactivité du soft. Tant au niveau de l’animation que des menus. Tout s’enchaine à une vitesse folle et aucun temps mort ni ralentissement n’est à signaler. Un excellent point pour le genre.

En revanche, un point qui divisera assurément les foules : le character design. Tadahiro Usuda a un trait particulier qui, malheureusement, sait produire de belles choses comme de très mauvaises. Et il faut avouer que certains personnages laissent fortement à désirer. Millers est ainsi très attractive alors que le personnage sensé être le central, Welt, est repoussant au possible. Cette différence est aussi notable au niveau des ennemis et des différents PNJ. Dommage. Cela dit, ce style s’inscrit pleinement dans l’univers rond et coloré de Soma Bringer, on ne pourra pas lui enlever cela.

L’homme en charge de la bande sonore n’est autre que Yasunori Mitsuda. Très connu des joueurs, notre homme signe ici une œuvre relativement anecdotique. Si quelques morceaux sortent du lot, et notamment aux moments clés de l’histoire (un point positif), les musiques d’ambiance peinent à se démarquer. On se lasse très vite des morceaux, notamment lors de l’exploration des donjons. On avait connu Mitsuda dans de meilleurs jours (Xenogears, encore et toujours…). En revanche, un soin tout particulier a été produit au niveau de la qualité sonore de la DS, très bien exploitée pour ce titre (et encore mieux au casque).

En somme :
+ Une 2D exemplaire
+ Une 3D très fine et détaillée
+ Une animation incroyable de rapidité
- Une bande sonore en demi-teinte

Un A-RPG comme on les aime :

Soma Bringer est un A-RPG dans la plus pure lignée du genre que l’on a pu voir exploser durant l’ère 16-bits. Entendez par là que vous parcourez un bon nombre de donjons en éradiquant tout ennemi osant pointer le bout de son nez. Une fois ce donjon fini, le scénario avancera d’un coup sec pour passer à une autre phase. Votre tâche consiste alors dans un premier temps de récupérer les informations nécessaires dans les différentes villes afin de débloquer les quêtes secondaires disponibles, puis de foncer vers le donjon pour en venir à bout. La plupart des quêtes annexes sont répertoriées via le menu et à part une ou deux, aucune ne vous posera vraiment de problème et se résoudront au cours de votre exploration, de la manière la plus naturelle qui soit, ne rallongeant alors que très peu la durée de vie déjà courte du soft.

Le système de jeu, quant à lui, se veut le plus simple du monde et par conséquent le plus instinctif possible. En effet, il faut savoir que Soma Bringer vous propose d’incarner un des sept personnages de Pharzuph. Les six autres deviennent alors disponibles en tant que coéquipiers, mais seulement deux vous accompagneront durant votre exploration. Il ne vous sera aucunement possible de les équiper ni de les diriger, tout se fera à l’aide de l’intelligence artificielle du titre. De très faible niveau, vos coéquipiers ne vous aideront vraiment qu’en de très rares occasions, ou, à la limite, pour vous soigner si votre vie semble en danger. L’ensemble de l’action se déroulant toujours très vite, il n’est pas rare de les voir à la traine et même sortir de l’écran. Heureusement, les développeurs y ont pensé et vos chers compagnons se téléporteront à vos côtés s’ils se retrouvent trop loin, laissant toujours place à une action rapide et dynamique.
Vous de votre côté, n’aurez alors qu’à vous occuper de votre petit personnage chéri. Vous tapez, vous prenez de l’expérience et par voie de conséquence, des niveaux. Classique. Mais à chaque level-up, vous gagnerez quelques points de skill et de stats qu’il vous faudra distribuer afin d’augmenter les caractéristiques de votre héros. Un arbre de skills est alors à votre disposition et ce sera à vous de les choisir judicieusement afin de confectionner le combattant le plus approprié à votre style de jeu. C’est ainsi que vous récupérerez toutes les capacités passives de votre personnage (récupération, vitesse d’attaque, etc.) ainsi que les techniques les plus puissantes. Divisé en quatre niveaux, il vous faudra cependant attendre d’avoir atteint un level suffisant avant de pouvoir augmenter les skills les plus intéressants.
Un large panel d’équipements vous sera aussi accessible (les monstres lâchant un nombre incalculable d’objets en tout genre, dont de l’équipement…), permettant de customiser au maximum votre personnage. Cependant, seuls les boucliers et les armes viendront modifier le skin.

Il ne vous reste alors plus qu’à assigner à chacun des boutons A-B-X-Y une action bien précise (attaquer – skills – magie…). Et à ce niveau, le menu est une fois de plus très bien pensé, car vous permettant de gérer jusqu’à 3 configurations différentes (que vous pourrez intervertir avec une simple pression sur R), plus une quatrième accessible via le bouton L. Très pratique en combat, tout devient alors jouissif au possible et surtout à portée de doigt. Avec une bonne configuration en amont, peu d’aller-retour seront alors à envisager au sein du menu. Un bon point et suffisamment rare dans un A-RPG pour le signaler.

Vous voilà donc armé et prêt à vous lancer dans l’arène ! Et là, autant vous dire que ce sera la boucherie. En quelques secondes, vous éradiquerez des hordes de monstres sans vous poser aucune question. Et c’est justement le point qui se révèle être aussi positif que négatif. Car si le gameplay est au rendez-vous, avec une fluidité et une rapidité incroyable d’action (et surtout avec la notion de Break, lorsque vous cassez la défense ennemie), il peut s’avérer très vite lassant tant les objectifs sont redondants. Vous passerez votre temps à explorer les différents lieux à la recherche de la sortie. Si le début peut aller, les donjons étant relativement courts, il faut avouer que vers la fin, et notamment dans le dernier donjon, on ressent une certaine lassitude dont on se serait bien passé.

En somme :
+ Une action omniprésente et extrêmement rapide
+ Une prise en main intuitive
- Peut-être trop simpliste
- Une lassitude qui se fait sentir vers la fin du jeu…

Replay Value :

Si l’aventure principale se termine en une vingtaine d’heures, vous pourrez compter sur un très grand replay value. En effet, avec plus de trois niveaux de difficulté à débloquer, le fait de devoir compléter toute la liste des quêtes annexes, 4 donjons hors scénario (EX Dungeons) et sept personnages différents, autant vous dire que vous n’êtes pas prêt d’en voir le bout. De plus, quelques bonus sympathiques sont à débloquer en fin de partie, comme une dizaine de costumes différents pour votre personnage.
Concernant la difficulté, en revanche, il faudra avouer que Soma Bringer se veut très accessible. Aucun ennemi ne vous posera véritablement problème, hormis deux ou trois boss cachés disposant d’une jauge de vie ahurissante. Mais même pour eux, si vous veniez à en mourir, vous réapparaissez à votre base, perdant à peine quelques points d’expérience (que vous pouvez récupérer sur le lieu de votre mort). Mieux, le monstre que vous aviez entamé garde les HP que vous lui aviez enlevés avant de mourir. Avec deux ou trois essais, vous arriverez alors à bout des plus coriaces d’entre eux. Un point discutable, mais qui s’inscrit totalement dans ce désir de produire un titre nerveux et jouissif où le scénario prend une place majeure.

Au final, Soma Bringer se révèle être un très bon titre, léger sur la forme et complexe dans le fond, qui sait proposer une réelle bonne expérience dans l’univers des A-RPG. Son univers graphique original et bien ancré ainsi qu’un scénario d’une qualité rarement atteinte lui permettent de se démarquer des autres productions sur le même support. Son gameplay simple et nerveux n’aura pour seul défaut que d’instaurer un vent de lassitude vers la fin de l’aventure avant d’exploser avec un final mémorable. Une grande équipe de développement pour un titre de qualité, indéniablement.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Riskbreaker le 01/07/2009

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