Golden Sun | |||||
C'est à la fin de l'hiver 2002 que Golden Sun a fait son apparition sur nos GBA européennes. Une histoire simple, prenante, mise en valeur par des protagonistes attachants : L'histoire de Golden Sun débute dans le petit village de Val situé au pied du Mont Alpha, une montagne que l'on dit sacrée et qui abrite le temple de Sol. Les habitants de Val, des mystiques (des détenteurs de pouvoirs magiques) , sont chargés de protéger ce temple dans lequel sont préservés les secrets d'une science interdite : l'Alchimie. Tout commence par une nuit de tempête lorsqu'un terrible éboulement menace la sécurité de la bourgade ; notre jeune héros, Vlad, alors âgé de 14 ans doit se rendre en toute hâte sur la place centrale du village. Seulement rien ne se passe comme prévu et il est rapidement chargé de trouver du secours pour le jeune Pavel, le frère de son amie Lina, qui risque d'être emporté par le courant de la rivière dans laquelle il est tombé. L'histoire reprend trois années plus tard. Vlad, Garet et Lina, désormais âgés de 17 ans suivent les enseignements du savant Thélos et s'infiltrent dans le temple de Sol pour essayer d'en comprendre les secrets. Vlad et Garet devront alors se lancer dans une quête épique pour empêcher ces dangereux ennemis de déchaîner sur le monde les pouvoirs de l'Alchimie, des pouvoirs si grands que celui qui les maîtrise ne connaît plus aucune limite. Golden Sun a ainsi le mérite de nous impliquer directement dans son scénario grâce à un prologue court et dramatique qui rend directement attachants les héros de l'aventure tout en mettant en place divers mystères qui éveillent bien entendu la curiosité du joueur. Rassurez-vous cependant ; si l'on se retrouve avec une histoire plutôt classique et reprenant divers stéréotypes du RPG japonais, cette dernière est toujours bien menée et l'on prend plaisir à la suivre sans aucun souci. Cette sensation « d'addiction » est d'autant mieux rendue que l'on nous invite à suivre une sorte de course-poursuite qui nous pousse constamment à avancer pour en apprendre plus. Enfin, on notera que tout est mis en oeuvre pour rendre les personnages « vivants ». On retrouvera ainsi un système de bruitage servant à simuler la parole lorsque les personnages s'expriment et divers stratagèmes venant dynamiser les dialogues (phylactères, mouvements de têtes, petits sauts). Intéressons-nous à présent au gameplay du titre de Camelot. Un jeu classique de prime abord : Les premières minutes passées dans Golden Sun vous suffiront pour comprendre que vous avez affaire ici à un titre reposant sur un système d'exploration (en vue de dessus dans les villes/donjons et via l'équivalent d'un « mode 7 » sur la carte du monde) soigné mais très classique qui repose sur des mécaniques déjà vues et revues dans d'autres titres : visite d'un nouveau village et de ses lieux clés (auberge, magasins d'armes, d'armures et d'objets, temple) , collecte d'informations, exploration d'un nouveau donjon ou de la map générale... le tout étant bien évidemment ponctué de nombreux combats. De même, comme dans la plupart des RPG, il sera possible de gérer l'équipement de vos personnages. Ces derniers pourront ainsi utiliser des armes, porter divers équipements (armures, bracelets, bottes, heaumes...) et objets (potions de soin, objets d'attaque, etc...) dans la limite de la place disponible dans leur inventaire (15 emplacements/personnages). On retrouve également un système de gain de niveau, nos bons vieux HP et MP ou plutôt PP puisqu'il s'agit ici de Psynergie Points, de nombreux coffres à ouvrir... Bref, vous l'aurez sans doute déjà compris, Golden Sun reprend l'essentiel des éléments traditionnels que vous pouvez rencontrer dans les RPG japonais. Un système d'énigmes astucieux : Golden Sun repose sur un système de Psynergies (magies) qu'il faudra utiliser de manière classique dans les combats mais que l'on devra également employer en dehors de ces derniers pour découvrir des secrets et débloquer de multiples passages pour progresser dans l'exploration des donjons. Á titre d'exemple vous pourrez utiliser la Psynergie « Déplacer » pour déplacer un objet bloquant votre chemin, la Psynergie « Télépathie » pour lire dans les pensées des PNJ ou encore la Psynergie « Bourgeon » pour faire pousser du lierre afin d'atteindre des endroits inaccessibles autrement. Le jeu vous laissera de plus la possibilité d'assigner deux raccourcis pour ces Psynergies (aux gâchettes L et R) ce qui vous permettra de les utiliser directement (sans passer par un menu donc) et vous fera gagner un temps précieux. La construction des donjons rappellera donc par bien des aspects un certain Zelda dans la mesure où il faudra fréquemment réfléchir pour avancer ou pour atteindre un item bien caché. On notera par ailleurs que certaines énigmes feront simplement appel à votre logique et à votre sens de l'observation sans requérir à une quelconque utilisation d'une Psynergie. Un système de combat complet et dynamique : Dans Golden Sun, vous serez amenés à combattre de multiples ennemis. Les rencontres avec ces derniers sont aléatoires (sauf pour les boss) et fréquentes sur la carte du monde et dans les divers donjons. Vous aurez néanmoins la possibilité – si vous le souhaitez – de réduire la fréquence de ces affrontements en utilisant des objets ou une Psynergie adéquate. Á première vue, le système de combat au tour par tour du titre de Camelot semble plutôt classique. Il faudra donc sélectionner la première commande pour accéder aux options de combat. Vous pourrez ensuite choisir d'effectuer une attaque classique, d'utiliser des Psynergies, de vous défendre ou encore d'utiliser un objet pour vous soigner ou attaquer votre adversaire. Les Psynergies disposent d'aires d'effets différentes et permettent de définir une cible principale. Ces attaques magiques requièrent néanmoins un certain nombre de Points Psynergie qu'il sera ensuite possible de regagner en séjournant dans une auberge, en utilisant des objets appropriés ou tout simplement en marchant. Mais ce n'est pas tout ! Vous aurez également la possibilité d'utiliser des créatures élémentaires appelées Djinn pour vous épauler. Les Djinn sont répartis en 4 éléments (Terre, Eau, Air et Feu) et disposent d'habiletés spéciales que vous pourrez utiliser lors des combats.Á titre d'exemple, on peut faire appel au Djinn Silex (Terre) pour porter une attaque physique à un ennemi. Ces créatures disposent de plusieurs états : Djinn lié : vous pourrez lier un djinn au personnage de votre choix. Cette opération aura un effet immédiat puisqu'elle affectera la classe de ce dernier. Ainsi, il faudra collecter le plus de Djinn possible (28 au total et donc 7 par personnage) et tester diverses combinaisons pour trouver les différentes classes du jeu. Changer de classe se traduisant bien entendu par l'augmentation ou la diminution de certaines statistiques et le gain ou la perte de Psynergies. Djinn en attente : lorsque vous ferez appel à un Djinn lors d'un combat, celui-ci se « désolidarisera » de votre personnage (ce qui affectera les caractéristiques de ce dernier) et passera en état d'attente. Cette opération sera très intéressante puisqu'il sera possible d'invoquer vos créatures en attente pour faire appel à un pouvoir élémentaire destructeur. Ainsi, en utilisant par exemple deux Djinn de Terre « en attente » vous pourrez faire appel à l'invocation Ramsès qui n'hésitera pas à balancer un terrible uppercut à vos opposants. Á vous donc de tester différentes combinaisons pour trouver les 16 invocations du jeu (reposant uniquement sur des combinaisons d'un même élément) tout en gardant à l'esprit que privés de leurs Djinn, vos personnages seront momentanément plus faibles. Djinns en récupération : Une fois que vous aurez eu recours à une invocation, les Djinn sollicités par cette dernière seront indisponibles pendant un court laps de temps : la récupération. Il faudra ainsi attendre un tour pour que le premier Djinn que vous aviez mis en attente soit à nouveau lié à votre personnage, deux tours pour le second, et ainsi de suite... Le système de Djinn est véritablement l'un des aspects les plus marquants du système de combat de Golden Sun ; bien pensé et plutôt stratégique, il permet de découvrir de nouvelles subtilités tout au long du jeu et relance continuellement l'intérêt des combats. On prend donc un certain plaisir à collecter l'ensemble de ces créatures pour exploiter au maximum ce système. Les combats de Golden Sun sont d'autant plus réussis, qu'ils sont particulièrement dynamiques grâce à des jeux de caméras, à l'animation des personnages (qui gagnerait encore à être améliorée) et à des effets « pyrotechniques » de toute beauté. Les différentes magies sont en effet visuellement impressionnantes pour le support, tout comme les animations des invocations ou encore les critiques et les coups spéciaux lancés par certaines armes du jeu (les reliques) . On remarquera également que si les tous les changements d'équipement ne sont pas visibles à l'écran lors des combats, le jeu a néanmoins le mérite de changer l'apparence des armes en fonction de leur type (épée, hache, bâton...) . Ainsi, lorsque vous équiperez une épée (quelle qu'elle soit), un modèle « type » d'épée sera visible lors des combats. Ce genre de petits détails est un vrai plus pour l'immersion dans le jeu tout comme les décors de fond des combats qui changent en fonction du lieu où vous vous trouvez. Non contente d'être tout simplement excellente lors des combats, la réalisation de Golden Sun est également un modèle du genre dans les autres compartiments du jeu. Des graphismes de toute beauté mis en valeur par des musiques de qualité : Histoire de chipoter un peu, on pourra néanmoins reprocher au jeu de ne pas proposer suffisamment de skins pour les personnages. On se retrouve donc par exemple avec de nombreux marchands jumeaux. Mais cela reste tout de même de l'ordre du détail. Il convient de s'intéresser à présent à l'ambiance musicale du soft. Cette dernière, assurée par l'illustre Motoi Sakuraba est un modèle du genre. Bien pensées et parfaitement adaptées aux événements/actions/lieux qu'elles mettent en relief, les différentes pistes du jeu sont en effet particulièrement agréables et restent facilement en mémoire. Il faut néanmoins utiliser un casque pour en profiter dans les meilleures conditions possibles. Un titre ergonomique Golden Sun dispose d'un dernier atout : son ergonomie ! En effet, le jeu se prend en main aisément ; il est ainsi très facile de contrôler son personnage à l'aide de la croix directionnelle et il est même possible de courir en maintenant le bouton B. On regrettera simplement de ne pas pouvoir accélérer encore davantage nos déplacements pendant certaines phases d'exploration. De même, on évolue sans soucis dans les divers menus et il est appréciable de trouver une fonction d'aide qui devrait être surtout utile aux plus jeunes d'entre vous. Enfin, on notera que des raccourcis sont disponibles pour les Psynergies, que le jeu possède une fonction veille et qu'il nous laisse la possibilité de sauvegarder quand on le souhaite (sauf pendant les combats et les scènes de dialogues) ce qui est un plus indéniable pour un jeu sur console portable. Un titre facile à la durée de vie un peu faible : Golden Sun n'est pas un RPG difficile et il suffit d'effectuer les différents combats aléatoires proposés « naturellement » par le jeu pour disposer d'un niveau correct. Vous n'aurez donc à faire de leveling que dans le cas où vous aurez fuit de trop nombreux combats et où vous vous confronterez à un boss un peu trop coriace. Il convient à présent d'évoquer le point le plus négatif du jeu : sa faible durée de vie. En effet, il est possible de venir à bout du titre de Camelot en 20-25 heures, avec des personnages de niveau 30 tout en ayant accompli la totalité des quêtes annexes du titre. Ces dernières sont d'ailleurs trop rares et se comptent sur les doigts d'une main (la quête des djinn, et deux lieux optionnels (le village des voleurs et l'île des pirates)). Le jeu nous laisse toutefois la possibilité d'accéder à un mode sympathique mais anecdotique : l'arène de combat. Cette dernière permet d'affronter des amis possédant leur propre exemplaire du jeu grâce au câble Link et permet à un joueur solitaire d'affronter une succession de divers monstres (rencontrés au préalable au cours de votre partie) pour établir un record de victoires. Aucune pièce d'or ou récompense n'étant obtenues grâce à ce mode, ce dernier n'a finalement que peu d'intérêt et de ce fait, il ne rehausse que très peu la durée de vie du titre. On se retrouve donc très rapidement devant l'écran de fin avec un très frustrant « à suivre » qui nous indique que nous n'avons eu affaire en réalité qu'à la première partie d'un titre et qui nous donne donc irrésistiblement envie de découvrir la conclusion de cette histoire.
Note attribuée : 17/20
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