DS  GBA  GC  IOS  MD  N3DS  NES  PC  PS1  PS2  PS3  PS4  PS5  PSP  PSVITA  SNES  SWITCH  WII  WIIU  X360  XS
Mother 3

Fiche complète de ce jeu

Mother 3 appartient à ces jeux qui nous intriguent depuis des années mais dont la barrière de la langue empêche toute implication. Ce genre de jeux précédés de critiques incroyables dont la seule évocation fait frémir bon nombre de joueurs. C’est donc avec cette envie indescriptible et l’espoir de se voir confronté à un titre incroyable que l’on se lance dans cette aventure qui, on l’espère, va nous marquer à jamais. C’est donc douze ans après l’incroyable Earthbound que sort enfin Mother 3, un titre développé à la base sur Nintendo 64 mais qui s’est vu finalement échoué sur Game Boy Advance. Alors, digne suite de son ancêtre ? Voyons cela de plus prêt…

Petite retrospective :

Tout commence dans le milieu des années 90. Au sein même du jeu Earthbound, dans la ville de Fourside, un panneau annonçait déjà le développement d’une séquelle. Pris à l’époque comme un simple trait d’humour, à l’image du titre, le développement d’un troisième épisode était complètement absurde. Mais à peine quelques mois après la sortie du grand Earthbound, voici que nous apprenions son développement sur la Nintendo 64 porté très vite sur le futur Nintendo 64DD. Au Nintendo's Spaceworld Event en 1999, une vidéo et une démo jouable étaient même accessibles aux journalistes. Mais en raison de problèmes de développement, le projet fut abandonné et les années passèrent sans aucune nouvelle de Mother 3…

Le grand manitou Shigesato Itoi n’avait cependant pas abandonné le projet et lors de l’adaptation de Mother 1+2 sur Game Boy Advance, un message passa sur le fait qu’un nouvel opus de la saga était toujours en développement sur ce support. Jusqu’à la fin de l’année 2005, très peu d’informations filtrèrent. C’est alors que nous apprenions que le studio de développement en charge du jeu était Brownie Brown, un studio en pleine ascension. Un site teaser s’ouvrit alors annonçant la sortie du jeu pour le 20 avril 2006. Tout allait alors très vite !

Mais à cette époque, la Nintendo DS était déjà sortie et Mother 3 arrivant sur la fin de vie de la Game Boy Advance, les chances de localisation hors de l’archipel s’amenuisaient sans cesse… Ajoutez à cela des ventes très faibles d’Earthbound sur SNES et vous comprendrez très vite pourquoi le titre n’a jamais vu le jour aux US… Heureusement, le titre s’est très bien vendu au Japon et reçut d’excellentes critiques.

Enfin, le 17 octobre 2008, l’équipe de Starmen.Net sortait un patch permettant aux anglophones de pouvoir enfin y jouer en anglais ! Une traduction digne des professionnels dont on ne saluera jamais assez la qualité ! Notons au passage que cette traduction est la résultante d’une collaboration entre les membres de Starmen et une autre team indépendante.

Mother 3 nous était enfin accessible !

Au pays du politiquement correct :

Tout débute sur l’île de nulle part. Une île au beau milieu de laquelle un village du nom de Tazmily vît sa petite histoire utopique. Les habitants sont gentils, tout le monde connaît tout le monde, bref, une vie dont tout le monde rêve. Mais ce rêve tourne très vite au cauchemar quand la forêt environnante prend feu et que les animaux commencent subitement à devenir fous. A partir de ce moment là, plus jamais ne sera comme avant…

Un départ relativement basique pour un RPG qui se révèlera de grande ampleur en fin de partie ! Tout d’abord, il sera bon de noter la quantité (et la qualité) du nombre de personnages présents au sein du titre ! En effet, jusqu’à la fin du chapitre 4, vous ne cesserez de contrôler différents personnages vous plongeant par cette occasion au sein même du monde de Tazmily au travers de divers points de vue. Ainsi dans un premier temps, vous contrôlerez Flint, le père de Lucas et Claus et assisterez à un scénario dramatique au cours duquel plusieurs personnes qui lui sont chères disparaitront. A peine le temps de se remettre de ces évènements que vous prendrez la peau de Duster, un voleur un peu bête et qui lancera véritablement le cœur même de l’intrigue. Tour à tour, vous dirigerez ensuite un singe (sic !) avant de contrôler véritablement Lucas, personnage central de l’histoire.

Cette suite d’évènements, construits autour de plusieurs chapitres, permettra au joueur de bien s’imprégner de l’univers politiquement correct et utopique de Tazmily pour ensuite plonger, quelques années plus tard, dans le cœur même du sujet.

Cette couverture, qui parait si légère au départ, sombrera très vite dans la tragédie et terminera sur un final grandiose qui ne peut nous laisser insensible.

Mais le scénario principal n’est véritablement pas la force majeure du titre, même si celui-ci se révèle d’excellente facture. En effet, la grande force de Mother 3 réside dans son univers si atypique et déjanté. La moindre réplique, le moindre élément du décor est sujet à de franches rigolades ou bien, à l’inverse, à une critique exacerbée de notre société. Ainsi, quand on apprend que le village dérive vers une aliénation des habitants avec l’arrivée de la télévision, on ne peut que sourire, et en même temps, frémir devant une telle critique. Mais là où Mother 3 tape très fort, c’est sur la finesse des propos et des évènements. Nous ne sommes pas devant une critique mal venue et mal placée comme dans bon nombre de films américains contemporains, mais devant un titre où ce sera au joueur de prendre conscience des thèmes abordés. Souvent très succins, un simple objet dans le décor nous rappellera à un fait de société, à un évènement, à un film, ou bien simplement à une personnalité de notre « show business ».

Si nous devions regretter quelque chose, c’est la direction différente d’Earthbound prise avec cet épisode. Moins fou, peut être moins surréaliste et au final, moins original, Mother 3 est véritablement différent de son ainé. Cependant, les propos tenus, la mise en scène générale et le surréalisme de certaines scènes ne pourront qu’appuyer le fait que Shigesato Itoi est toujours bel et bien aux commandes.

En somme, Mother 3 se démarque à la fois par une trame exemplaire, allant de la comédie à la tragédie, toujours porté par un ton très léger mais qui dérangera de par la justesse de ses propos. A ceci s’ajoutent des personnages très réussis et surtout très variés (contrôler un singe est pour le moins atypique) qui évolueront dans un monde sujet à diverses modifications au cours du jeu (le village de Tazmily subira de multiples modifications, de même que beaucoup d’autres lieux). Et sans compter les références d’actualité, la critique de la société et l’humour surréaliste du titre, vous obtenez d’ores et déjà un grand jeu qui ne peut que rester dans les anales.

Nous retiendrons :
+ Un scénario alliant comédie et tragédie
+ Des personnages variés et réussis
+ Des références en pagaille
+ Un humour surréaliste et très fin

Un design graphique dans la lignée de la saga :

Ce troisième épisode reprend les grandes lignes graphiques de ses ainés et personne ne sera surpris de retrouver cette finesse artistique ramenant le titre comme véritable preuve contemporaine du pixel-art. Les contours restent toujours très fins, chaque détail, chaque maison, chaque objet est travaillé jusqu’à sa moelle pour nous proposer toujours un rendu de qualité dont on ne cessera d’admirer la qualité.
Le titre joue aussi beaucoup sur les effets de perspective, à l’image de ses grands frères. Parfois déroutante, celle-ci ancre le jeu dans un univers propre, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
Il sera bon de noter aussi la diversité des décors. Sans cesse en proie aux changements, chaque lieu, chaque ville, chaque maison, subira diverses modifications au cours du jeu, relançant ainsi l’intérêt du joueur pour son exploration. Les lieux visités sont tout aussi variés, allant de la mégalopole au village rural, des monts enneigés aux déserts arides, des fonds marins à la jungle psychédélique… Difficile de critiquer Mother 3 sur la variété des décors, tout ne cesse de s’enchainer sans jamais lasser, et toujours avec une incroyable cohérence. Mention spéciale aux divers monstres peuplant le jeu, toujours très inspirés, certains étonnent même le joueur de par leur corpulence ou leur aspect complètement déjanté.

Un autre bon point vient avec l’animation, tout à faire exemplaire, qui, bien qu’inexistante lors des phases de combat, reste extrêmement détaillée dans les phases de gameplay. On se surprend souvent à admirer le mouvement de tel ou tel personnage ramassant un objet, enfilant une perruque, ou bien simplement donnant un coup d’épée. Un travail de qualité et de précision qui amène sans hésitation aucune le soft au rang de ce qu’il se fait de mieux sur le support.

Musicalement parlant, le titre reste en revanche légèrement décevant. Encore sous le choc de la bande sonore d’Earthbound, véritable succession de pistes conceptuelles, propulsant le titre au rang d’œuvre artistique, il est difficile pour Mother 3 d’atteindre un tel degré d’innovation. Alors même s’il se retrouve en deçà de son grand frère, l’ensemble reste d’assez bonne qualité et s’écoute sans aucun mal. On saluera le travail pour les pistes concernant les combats, sans cesse différentes et atteignant un dynamisme incroyable lors de certains boss. Un travail de qualité souffrant malheureusement de la grandeur d’Earthbound.

On retiendra :
+ Graphiquement irréprochable
+ Une animation très fine et très détaillée
- Une bande sonore en deçà d’Earthbound

Un système de combat… classique :

Si la saga des Mother est novatrice sur bien des points, repoussant toujours le concept même du jeu vidéo, il est cependant indéniable que son déroulement reste cependant très classique.

Ainsi, le système de combat, lui, est très sommaire et ne propose quasiment que le minimum syndical dans le domaine des RPGs.
Petit récapitulatif pour les néophytes :
Vous lancerez un combat lorsque vous rentrerez en collision avec les monstres présents sur la carte. A vous de les prendre par derrière pour bénéficier d’un avantage lors du premier tour. Une fois le combat lancé, une joute à l’image d’un Dragon Quest se déroule alors devant vos yeux. Le monstre se retrouve donc au beau milieu de l’écran, vos personnages restent invisibles, et les seules animations seront celles des magies ou bien de l’ennemi subissant un coup (ce qui provoque un tremblement de ce dernier…). Les actions disponibles sont tout à fait classiques comme « Attaquer, Objets, Techniques spéciales ou PSI (magies), garde et fuite » et s’enchaineront au tour par tout. A vous donc, de gérer le combat comme bon vous semble.

Cependant, Mother 3 inclue tout de même une nouveauté : la possibilité d’augmenter les dégâts infligés en donnant un rythme à vos attaques. En effet, pour cela, il suffira d’appuyer en rythme sur le bouton A pour donner une multitude de coups pouvant aller jusqu’à 16 dans un même tour !
Cependant ce système est très difficile à prendre en main, et il est très dur d’arriver à garder le rythme en permanence, les temps de latence étant extrêmement courts.

Un gameplay classique mais bien pensé :

Pour revenir au gameplay général du titre, lui aussi puise son fondement dans le classicisme des jeux vidéo. Vous contrôlerez bien gentiment votre équipe de personnages au travers de multiples environnements, ferez vos achats en boutique comme tout héros de RPG qui se respecte, et viendrez à bout d’une multitude de boss en fin de parcours et de chapitre.

Heureusement, plusieurs critères viendront égayer tout cela.

Dans un premier temps, l’ensemble du jeu se divisera en huit chapitres. Huit chapitres qui vous mettront aux commandes de plusieurs personnages différents et qui permettront d’appréhender l’aventure sous divers angles de vue.
Ensuite, les magies s’apprendront de deux manières différentes. Soit en atteignant un certain niveau, soit en franchissant un passage clé de l’aventure. Le premier cas impliquera alors une phase de latence durant laquelle votre personnage ne pourra plus courir (il sera atteint de fièvre). Quelques pas plus loin, il guérira et disposera désormais de sa nouvelle magie.
Enfin, l’aventure ne sera jamais linéaire. Les objectifs de missions sont toujours très différents les uns des autres et jamais l’ennui ne pointera le bout de son nez.

Notons aussi que la monnaie du jeu (les DP) arrivera relativement tard dans le jeu. Ce qui implique que les premiers chapitres vous fourniront gratuitement les objets dont vous aurez besoin. Il suffira alors de vous rendre dans la boutique la plus proche et de prendre ce que bon vous semble. Assez déroutant au départ, on regrette très vite que l’argent prenne une place importante dans la suite du jeu.

Question durée de vie, l'ensemble du titre se boucle en une vingtaine d'heures et malheureusement, très peu de quêtes secondaires seront disponibles. En revanche, le nombre de détails composant le jeu étant sidérant, Mother 3 dispose docn d'un Replay Value de grande qualité qui permettra à chacun de découvrir encore et encore tous les éléments qui peuvent nous échapper lors de la première partie.

Au final, tous les rouages du titre s’apprennent très vite et permettent au joueur de s’impliquer très rapidement dans cet univers. Difficile donc de lui reprocher un quelconque manque d’audace à ce niveau.

On retiendra :
+ Quelques éléments de gameplay bienvenus
+ Une durée de vie moyenne, mais très intense
- le classicisme général

Mother 3 s’inscrit donc dans la lignée directe de la saga et propose une fois de plus une aventure exceptionnelle dont on peine à imaginer l’issue. Doté d’un scénario de grande qualité, sachant mêler le dramatique au comique, le soft nous propose un univers extrêmement riche avec de multiples niveaux de lecture ne cessant jamais d’étonner et d’émouvoir. Les univers des Mother arrivent toujours à les propulser au rang d’OVNI, et forment toujours au final des titres majeurs dans le paysage vidéo ludique. Mother 3 s’inscrit donc directement dans cette lignée et grâce à une réalisation exemplaire et à un gameplay solide, entraine le joueur à explorer chaque recoin, à prendre conscience de chaque détail et pousse même le vice jusqu’à évoquer la condition même de l’homme pour, au final, terminer en apothéose et laisser libre cours à l’imagination de chacun. Un grand jeu, une œuvre incontournable.

Note attribuée : 18/20

Rédigé par Riskbreaker le 24/11/2008

Retour

Yeah, but, you're really hot. In an 8-bit sense., Pudding, Cladun Thèmes
© 2000-2024 Toute reproduction interdite sans autorisation - Termes d'utilisation - Ikoula - Haut de la page
Partenariats : Puissance Zelda | Final Fantasy Ring | Régie pub