NieR | |||||
Il y a des jeux dont on n’attend rien. Ce genre de titres qui arrivent dans l’actualité vidéo ludique comme un cheveu sur la soupe et qui laissent la majorité des joueurs indifférents. C’est le cas de NieR. Un titre très controversé pour de multiples raisons, en particulier pour sa plastique pour le moins honteuse sur des supports comme la Playstation 3 ou la Xbox 360. Et pourtant… S’il y a bien un jeu pour lequel il va falloir revoir son jugement, c’est bien celui-ci ! Une surprise inattendue pour une expérience véritablement unique, tel est ce jeu, le dernier né du studio Cavia. Si Drakengard vous a marqué, si l’ambiance qui en émanait vous avait littéralement envouté, alors NieR est fait pour vous ! Un jeu à part, un coup de cœur indéniable. Explications… Un scénario froid et mélancolique… Eté 2049. Il neige. Le monde est gris, la ville ravagée par un cataclysme inconnu. Nier et sa fille Yonah, gravement malade, sont là, cachés au sein d’un bâtiment décrépi, tentant désespérément de survivre au climat et à la faim qui les tiraille… Mais une menace bien pire leur fait face : à l’extérieur, de nombreux ennemis tentent d’entrer, comme attirés par quelque chose ou quelqu’un… Ce sont des ombres, des êtres à l’allure humanoïde, mais sans corps et semblant dénués de toute conscience… Ils approchent. 1300 ans ont passé depuis ces évènements. La trame scénaristique se veut, de prime abord, déroutante. Pourquoi retrouve-t-on nos héros 1300 ans plus tard sans qu’ils n’aient pris aucune ride, sans que leur but et leur état n’aient changé ? Pourquoi un tel fossé entre ces deux univers et surtout quelle est la cause de tout cela ? Le joueur n’aura donc de cesse, durant les premières heures de jeu, de tenter de reconstituer ce puzzle pour le moment incompréhensible. Mais bien vite, de nombreux éléments vont se mettre en place, soulevant autant de questions qu’ils n’apportent de réponses. Et tout cela avance, avance, pour exploser dans un final absolument dantesque ! Car le scénario de NieR est assurément un de ses points forts. Le joueur est mené de bout en bout grâce à une main de maître et une mise en scène très réussie. Nous assistons, impuissants, aux nombreux rebondissements et à l’évolution dramatique de l’intrigue générale. Car ici, tout tourne autour d’un thème global : la mort. Dans ce monde, tout court à sa perte. Mais là où Cavia surprend, c’est dans sa manière à toujours pousser plus loin le concept. Car ici, ce n’est pas tant la première fin qui renversera le joueur, mais bien la deuxième, troisième et même quatrième ! Oui, un jeu disposant de multiples fins. Rien de bien original me direz-vous. Seulement ici, l’ensemble de ces quatre fins permet d’aller toujours plus loin dans le thème général et tout au bout des idées d’origine. Ce ne sont pas 4 fins alternatives qui sont présentes, mais plutôt 3 compléments à une première déjà excellente. Une autre manière d’aborder le scénario et surtout des suppléments d’histoire non négligeables à quiconque voulant comprendre un peu mieux l’ensemble du jeu. Un passage obligé qui demande de refaire plusieurs fois certaines zones, certes, mais au bout duquel le joueur se verra largement récompensé. En particulier la toute dernière qui retournera n’importe qui ayant le courage d’aller jusqu’au bout ! Malheureusement, quelques points noirs viendront ternir l’ensemble. Premièrement, certains joueurs reprocheront à NieR d’être trop expéditif sur certains points. En effet, les évènements s’enchaînent très vite et quelques personnages auraient gagné à être approfondis. Pour peu que vous ne fassiez pas les quêtes annexes, vous vous retrouverez face à un jeu très court, très brut, mais ayant le mérite d’aller droit au but, sans prendre de pincettes. À côté de cela, on pourra reprocher quelques zones d’ombres sur le scénario. Rien de bien handicapant, mais certains, avides de clarté, pourront lui reprocher ce point. Heureusement, quelques indices disséminés lors des temps de chargement aideront à clarifier l’ensemble. En somme, NieR surprend, étonne, et va très loin dans l’exploitation de son scénario et de ses personnages ! Le scénario, déjà très bon à la base, explose grâce aux multiples fins pour un 4e final… Qui en surprendra plus d’un… En résumé :
Gaphiquement à revoir… Ce n’est pas un secret, nous le savions et en parlions depuis les premières actualités disponibles sur ce jeu : NieR est très loin d’être une prouesse technique. Il cumule les défauts grossiers pour n’être, au final, qu’à peine digne du support… Et malheureusement, il sort peu de temps après Final Fantasy XIII qui a su poser aujourd’hui de nouvelles bases graphiques. Le fossé est énorme et l’impression de ne jouer qu’à une Playstation 2 en HD est constante durant les premières heures. En revanche, l’animation est très correcte. S’il faut un temps d’adaptation pour s’habituer aux déhanchements de notre héros (car il se meut de la même manière que Wanda dans Shadow of the Colossus), ce n’est pas le cas de ses compères et des boss qui se déplacent de manière très fluide et très naturelle. Seuls les problèmes de collision (en particulier Kainé qui se plait à foncer dans les murs) viendront ternir ce point. Mais comme chacun le sait, dans notre domaine d’intervention, les graphismes sont très loin d’être synonymes d’excellence. Et NieR le prouve largement en ce début d’année. Car ce qui porte réellement le titre, à défaut d’être son aspect visuel, est sa bande sonore ! Une bande sonore incroyable ! Qu’on se le dise : NieR dispose d’une bande sonore sidérante ! Ici, point de musiques rock lors des combats ou même des boss, bien au contraire. Tout est calme, posé, et d’une beauté à couper le souffle. En particulier quelques titres comme le combat de fin, sublime et envoutant au possible, ou encore celle couvrant le donjon de la montagne des robots. Trucider des centaines d’ombres, le tout couvert de litres de sang, avec une musique aussi froide, creuse un fossé certain entre l’action à l’écran et le ressenti du joueur. On se délecte alors de cette tuerie, de cette fin inéluctable que l’on entraperçoit dès le début du jeu grâce, principalement, à cette bande sonore tout simplement incroyable. Une grande œuvre, une grande bande sonore, qui saura marquer le paysage vidéoludique ! En résumé :
Un A-RPG pure souche ! Contrairement aux nombreuses rumeurs le concernant, NieR est très loin d’être un Beat’em All. C’est un véritable A-RPG dans la ligné d’un Kingdom Hearts, la maturité en plus. De plus, il s’avère que le gameplay de ce soft est un autre de ses points forts ! - Au cœur des combats : Un bouton pour attaquer, un pour rusher sur les ennemis, un autre pour parler et un dernier pour annuler. Ajoutez à cela quatre gâchettes entièrement configurables afin d’y associer n’importe quel pouvoir magique et/ou certaines aptitudes (défense ou esquive) et vous comprendrez très vite comment se joue NieR. Mais il vous faudra faire preuve d’un peu plus de finesse dès que les ennemis commenceront à vous balancer une multitude de boules rouges ! Car en plus de nous proposer un bon A-RPG bien nerveux, NieR emprunte certains éléments aux Shoot’em Up ! Oui, vous avez bien lu ! Les différents screenshots illustrant cette review viendront appuyer mes propos. Il ne sera pas rare de vous retrouver face à des ennemis qui se plaisent à vous encercler de boules de toutes sortes qu’il vous faudra éviter sous peine de recevoir de lourds dommages. Un point particulièrement bien exploité lors des combats de boss. A vous donc de courir, sauter, rouler et passer entre ces tirs ennemis afin d’atteindre son point faible. Mention spéciale au boss de fin, véritable feu d’artifice dans lequel il sera très dur de trouver son chemin ! Heureusement, vous serez vous aussi capable d’utiliser ces tirs via vos sorts magiques et vos gâchettes. De quoi contrer les tirs environnants et de vous frayer un passage jusqu’au vil opposant. Mais revenons un moment sur les boss du jeu. Ceux-ci ont la particularité de proposer un combat en plusieurs étapes. Entendez par là que bien souvent, vous serez amené à bien l’affaiblir avant qu’il se réfugie dans une nouvelle zone, qu’il se transforme ou bien change totalement sa manière de vous attaquer. En résultent des combats dynamiques, très peu conventionnels, et certains sauront vous en mettre plein la vue tout en faisant sacrément monter votre tension (cf : l’attaque de l’ombre géante sur votre village). D’ailleurs, NieR propose un système d’exécution des boss pour le moins… original. Lorsque ce dernier sera suffisamment affaibli, une cible apparaitra sur lui. Vous serez alors chronométré pour lui porter le coup fatal ! Si vous n’y arrivez pas, il regagnera de nombreux HP, rallongeant considérablement la durée du combat. À vous donc de rester le plus réactif possible pour agir au bon moment et de la manière la plus efficace qu’il soit ! Concernant l’évolution de votre personnage, vous prendrez bien des niveaux au fur et à mesure de vos massacres. Cela joue principalement sur vos statistiques. Ne vous attendez donc pas à apprendre de nouveaux sorts au fur et à mesure. Ceux-ci ne s’obtiennent que via le scénario principal. En revanche, à vous de vous procurer le maximum d’armes possible, de les forger pour en améliorer les performances et de choisir celle qui vous sied le plus. Trois types d’armes sont à votre disposition : les armes à une main, les armes à deux mains et les lances. Chacune disposant de ses propres caractéristiques d’approche. Bref, vous l’aurez compris, bien que le cœur du système de combat de NieR soit très classique, il possède suffisamment d’atouts et de variantes pour proposer une expérience réussie, évitant durant toute l’aventure l’écueil de l’action monotone et inintéressante. En résumé :
- Des quêtes en pagaille ! La quête principale de NieR est relativement courte. En effet, comme dit dans la partie traitant du scénario, vous enchainerez rapidement toutes les phases principales du jeu. Comptez environ une dizaine d’heures pour voir la première fin du jeu. Dans un premier temps, vous constaterez que le nombre de quêtes annexes disponibles au fil de l’aventure est assez important. Quelques pas suffisent pour cumuler dans votre grimoire (Weiss servant de livre d’aventure répertoriant toutes vos actions et demandes de chaque quête activée) un nombre conséquent de quêtes qu’il vous faudra mener à terme pour remplir votre bourse et comprendre un peu mieux l’univers qui vous entoure. Mais là où on aurait pu s’attendre à du mob-bashing à outrance, on se retrouve face à toute autre chose ! Les quêtes sont très variées, relançant toujours plus l’envie de jouer et de découvrir ce monde qui part à la dérive. Alors si vous vous lancez dans l’accomplissement de ces quêtes, que vous vous impliquez vraiment dans le jeu, vous découvrirez un tout autre soft, un jeu riche et prenant, particulièrement chronophage. On pourrait très vite faire le parallèle avec The Last Remnant qui ne dévoilait sa richesse qu’aux joueurs les plus impliqués. NieR semble le rejoindre un peu sur ce point, bien que le scénario général se suffise à lui-même… Concernant la difficulté générale, bien qu’elle puisse être définie en début de partie (facile, normal, difficile), le soft se révèle très abordable pour les deux premiers niveaux de difficulté et donne du fil à retordre dans le dernier. Avis aux pros de la gâchette ! En résumé :
Note attribuée : 17/20
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