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Blue Reflection

Fiche complète de ce jeu

Blue Reflection est le dernier RPG du projet de Gust, « Beautiful Girls Festival », qui inclut aussi Atelier Firis et Nights of Azure 2. Alors que les deux derniers sont des suites, Blue Reflection est quant à lui totalement inédit. Ce titre supervisé par Mei Kishida, l’illustrateur de la trilogie des Atelier Arland, se focalise sur la jeunesse des femmes, leur croissance et les interactions entre elles durant leur vie scolaire et leur vie personnelle, le tout saupoudré d'une dimension annexe de « magical girls ». Alors faut-il se laisser embarquer dans cette aventure originale ?

Une histoire fleur bleue

Etymologiquement, l’expression fleur bleue n’a au départ aucun rapport avec l’amour. Selon l’écrivain Novalis, c’est un passage entre le monde réel et le monde spirituel. Et cela correspond totalement au jeu. Tout commence avec l’héroïne Hinako, une jeune lycéenne et une danseuse de ballet qui s'est blessée au genou un an auparavant, et qui ne peut plus danser depuis. Elle entre donc dans le cursus normal, sa carrière étant stoppée par sa blessure. Plutôt solitaire et ayant le coeur lourd face à l’abandon de son rêve, elle va devoir s’intégrer dans ce nouveau lycée.

Très vite, elle va découvrir qu’elle a un pouvoir, celui de se transformer en une magical girl, lui permettant de rejoindre un monde parallèle, où des démons pullulent. Deux autres filles, Yuzu et Lime la rejoignent et lui enseignent tout ce qui est en rapport avec ce nouveau pouvoir et ses implications. Venant presque de nulle part, et très mystérieuses, elles apportent autant de réponses que de questions.

Hinako est une Reflector, tout comme ses deux amies, et elle peut rejoindre avec celles-ci le Common, un monde constitué par l’inconscient collectif des humains. Dans ce lieu, il faut vaincre les démons avant qu’ils n'attaquent et ne blessent les fragments des sentiments des gens. Une fois la mission accomplie, des monstres énormes, nommés Sephira, qui attaquent le monde réel, surgissent pour vous affronter. Il faut vaincre ces boss pour sauver le monde.

Magical girls oblige, elles vont utiliser leurs pouvoirs dans la vie de tous les jours afin de résoudre les problèmes de leurs camarades de classe, et lutter contre les démons dans le Common. Pour y parvenir, dès qu’une élève est submergée par une émotion intense, un déchaînement se produit, et cela créé une entrée dans le Common pour les Reflectors. Ainsi, Hinako peut aller stabiliser l’émotion matérialisée sous forme de fragment, en comprenant le sentiment de la personne. La guérison psychologique de ses camarades lui apporte des pouvoirs, ainsi que des alliées.

L’histoire est intéressante mais aurait pu être développée plus en profondeur. Certains points sont exagérés et un peu surréalistes, surtout quand les camarades de classe découvrent les magical girls et les entités monstrueuses, et qu’elles ne sont pas vraiment surprises ou interloquées devant ces faits et se jettent directement dans la bataille au côté du trio. Le gros problème repose sur les personnages, qui manquent de personnalité. Les filles gravitant autour des intrigues principales sont caractérisées uniquement par leur principale émotion, et toutes les interactions ou quêtes sont centrées dessus (une fille amoureuse ou encore une rivale). D’un autre côté, le Common et les Sephira donnent envie d’en apprendre plus sur leur apparition et leurs actions. Heureusement, Hinako évolue tout au long du jeu, et ses deux complices sont plutôt énigmatiques, nous donnant une raison de poursuivre l’histoire jusqu’à son terme, pour découvrir tous les secrets autour de ces mystères.

Le grand bleu

Cette référence à ce film extraordinaire de Luc Besson n’est pas anodine. Tout comme le film, la bande-son du jeu est sublime. Des musiques variées accompagnent splendidement les différentes phases de jeu. Celle du combat, notamment, risque de trotter un moment dans la tête des joueurs, pour sa dynamique. Mais la variété est présente dans les différentes zones visitées, que ce soit dans le Common ou à l’école. Un jukebox est même disponible sur le portable de l’héroïne, permettant d’écouter les musiques qui se débloquent au fur et à mesure de votre avancée, mais aussi de créer une playlist et de l’écouter pendant vos pérégrinations au sein du lycée.

L’autre point fort de ce jeu est le travail graphique. Les amateurs d’animation japonaise seront comme des poissons dans l’eau, comme s'ils regardaient un animé. Visuellement c’est très beau, avec des illustrations splendides et remarquablement bien réalisées. Même si les lieux à visiter ne sont pas nombreux, ils sont très distincts et soignés, une réelle application se ressent, y compris dans les lieux de rendez-vous avec vos amies.

Le monde réel est bluffant, surtout le lycée où toute l'histoire se déroule. On peut visiter l'école dans son intégralité, les différents lieux d'intérêt se répartissant sur trois étages et l'extérieur : par les couloirs on peut se rendre dans les salles de classe, les salles de club, la bibliothèque, le toit, le portail d’entrée, la cour et le terrain de sport. Il est possible de vagabonder dans ces lieux à pied, mais aussi de rejoindre n’importe quelle zone via la carte, permettant de voyager plus rapidement.

Il en est de même avec le Common, ce monde constitué de l’inconscient des humains. Il est divisé en quatre zones, chacune composée d’une émotion différente : bonheur, peur, tristesse et colère. Chaque zone est facilement différenciable, grâce aux décors, à l’environnement, à l’ambiance et aux ennemis. Par exemple, la zone de la colère est une sorte de région volcanique hostile, tandis que celle du bonheur propose un coin d’eau reposant.

Quoiqu’il en soit, le travail détaillé effectué sur les héroïnes est remarquable aussi bien au niveau de leur tenues de lycéennes que celles de magical girls. Les cinématiques de transformations des trois Reflectors sont vraiment bien réalisées, avec une scène d’habillage et des costumes bien distincts, chacune ayant sa couleur dominante.

Les combats explosent en couleur et en lumière. Par contre, on regrettera que certains effets de lumière des compétences lancées causent de petits ralentissements et fassent chauffer la console. Les boss sont quant à eux vraiment fignolés, originaux, et les détails ne manquent pas. C’est une « claque » visuelle, même si la fluidité en souffre parfois.

Une partie Visual Novel…

On se retrouve avec une sorte de Visual Novel, un peu comme dans les derniers Persona, où des discussions spéciales peuvent être entamées avec les amies rencontrées au cours du jeu. Leur position est toujours la même, donc il n’y a aucune difficulté pour les trouver, permettant ainsi de maximiser ces relations amicales.
Des choix textuels sont proposés, déterminant comment vos liens vont se développer. Mais ce n'est pas le seul moyen pour augmenter votre amitié : il est également possible d’inviter vos amies à sortir et d’organiser des rendez-vous durant votre temps libre. L'héroïne pourra alors se rendre dans divers lieux, comme le karaoké ou le cinéma en compagnie d'une personne de son choix, la discussion en lien avec l’activité permettant à la jauge d’amitié de monter d'un cran. Il est également possible de discuter textuellement avec ses camarades via le téléphone portable. Des objets brillants, trouvés çà et là dans l'école, permettent d'aborder de nouveaux sujets de discussion avec elles.

Ce système de liens entre les filles permet de gagner des fragments d’émotions supplémentaires. Une bonne réponse augmente la jauge d’amitié mais peut aussi rapporter un nouveau fragment qui peut être différent en fonction du choix. D’ailleurs, en augmentant à fond cette jauge, un événement spécial est proposé, apportant une quête annexe en plus pour chacune et clôturant leur histoire.

Ainsi, même s’il n’est pas obligatoire de s’occuper de toutes les relations amicales, cela a néanmoins un intérêt non négligeable, notamment pour en apprendre plus sur ses amies, mais aussi pour obtenir des fragments apportant des bonus variés aux capacités des trois Reflectors.

On peut tout de même reprocher aux dialogues d'être souvent plats à cause du manque de profondeur des personnages. L'une des camarades de classe sort tout de même du lot par son intelligence et son histoire. Pour finir, les doublages en japonais ne sont pas intégraux, et sont juste présents dans les phases principales, donnant des séquences assez silencieuses par moment.

Plus votre réputation et vos amitiés grandissent, plus vous avez accès à diverses missions. Vous recevez une liste de quêtes au lycée durant vos moments libres. Celles-ci sont faciles à trouver grâce à un descriptif permettant de les localiser. Chaque quête réussie rapporte des points de réputation à Hinako (ainsi que des récompenses) qui débloquent de nouveaux arcs du scénario (sauvetage de fragments) lorsque certains paliers sont atteints. Il n'est pas nécessaire de compléter toutes les quêtes annexes proposées, une fois le quota atteint. La plupart de vos quêtes annexes vous amène à partir dans l’autre monde, via un accès sur le toit de l’école.

…et une partie J-RPG

La distinction se fait rapidement entre le monde réel et le Common, qui propose de l’exploration et des combats. Cela se voit notamment avec la caméra qui peut être bougée dans ce monde parallèle, alors que dans le réel elle est verrouillée. L’héroïne peut sauter grâce à sa transformation, mais certaines zones sont inatteignables par ce biais. Il faut recourir à un saut de plus grande ampleur, possible en appuyant sur la touche croix aux endroits indiqués par des plumes.

Les quatre zones proposent des lieux à visiter plutôt petits, et il n’y a pas d’exploration intense à faire, comme dans la saga des Atelier. Dans les zones, des démons foisonnent et foncent sur vous dès qu'ils vous aperçoivent. Il est possible de faire une attaque préventive en tapant sur le monstre à portée avec l'arme, vous donnant plus d’Ether (nous reviendrons là-dessus un peu plus tard) au début du combat. Des morceaux de fragments sont éparpillés un peu partout, et sont à ramasser pour obtenir des ingrédients notamment, ou mettre la main sur un grand fragment pour l'histoire principale. Pour finir en termes d’expédition, il est possible de rejoindre le monde réel en appuyant sur la touche L1 en cas de besoin ou si vous avez fini vos recherches.

Un des points forts du jeu reste tout de même son système de combat plutôt simple au départ, et qui évolue pour une efficacité grandiose. Il s’agit du tour par tour avec une ligne de temps pour indiquer l’ordre de passage des personnages et ennemis en haut de l’écran. Sur cette ligne, les Reflectors sont à gauche et les ennemis à droite. Les deux débutent leur action dès qu’ils atteignent le centre de la ligne. Un nombre en dessous des icônes des têtes des participants indique l’ordre de passage de chacun. Ainsi le premier qui rejoint le centre peut choisir son action offensive ou défensive, et ensuite retourne au début de la ligne (avec un temps d'attente qui dépend de l'action lancée par exemple). Certaines techniques ont un effet permettant de faire reculer la ou les cibles (comme dans Grandia), concédant un peu plus de temps ou permettant même d’éviter une attaque proche.

Trois paramètres sont à prendre en compte : les HP, les MP et la jauge d’Ether. Cette dernière est un élément crucial pendant les batailles. Commençons par les bases. En plus d’une attaque basique, chaque magical girl a des compétences magiques, des attaques spéciales jolies et vraiment sympathiques à regarder. Il y a quatre attributs : « Slash, Impact, Pierce et Heart ». En utilisant un sort ou une technique avec un attribut auquel la ou les cibles sont faibles, de plus gros dégâts sont subis. Inversement, si les ennemis sont résistants à l’attribut les dégâts seront amoindris. Le degré de faiblesse ou de résistance est illustré par des icônes visibles aussi bien dans la base de données, que devant le nom de l’ennemi dans les combats. D’autres éléments sont à prendre en compte, les altérations d’états, comme confusion qui fait agir n’importe comment une combattante ou encore la paralysie qui empêche tout déplacement sur la ligne de temps.

Les pouvoirs magiques des Reflectors consomment des MP. Le seul moyen d’en gagner au cours du combat, passe par l'utilisation de sorts de soutien ou de la charge d’Ether. Durant le tour du personnage, les MP et l’Ether se récupèrent au fil du temps. Charger cette jauge d’éther permet d’utiliser notamment un Overdrive, offrant la possibilité de réaliser plusieurs actions en un tour. Durant cet Overdrive, il est possible de choisir plusieurs techniques ou sorts sans pour autant pouvoir prendre deux fois la même. Les compétences lancées sont alors plus puissantes et consomment moins de MP. Plus tard, il sera même possible de faire une attaque combinée des trois héroïnes à la fin de cet Overdrive.

Le dernier ajout qui se fait au cours de l’aventure est la commande active. En attendant votre tour, une commande survient donnant la possibilité d’activer des actions spécifiques apprises tout au long du jeu. Il sera ainsi possible de se mettre en garde ou encore de restaurer des HP et MP contre de l’Ether. Cela rend les combats plus tactiques et apporte du dynamisme dans les phases d’attente.

Quand les boss entrent dans une colère bleue

Le plus magistral reste quand même les combats contre les énormes boss, les Sephira. Pour rappel, ils attaquent dans le monde réel et se ruent sur l’école. Bien qu'en temps normal, la transformation en Reflectors ne soit possible que dans le Common, la quantité d'Ether contenue dans ces monstres permet aux jeunes filles de se transformer à cet instant. Ces monstres progressent vers vous pendant le combat, et s’ils arrivent à atteindre votre ligne de défense, c’est le game over. En plus d’être très bien réalisés, leurs attaques, leurs expressions et leur thème musical changent au fur et à mesure de leur avancée ce qui rajoute de la tension. Les combats sont intenses jusqu’à la fin et se concluent par une splendide cinématique illustrant l'attaque finale de Hinako (différente en fonction de l’adversaire). De quoi être absorbé pour de bon par l'action.

De plus, les combats de boss sont extraordinaires car ils sont plutôt longs, avec une augmentation du rythme et de la tension générée à mesure que le boss s’approche. Il est possible d’attaquer différentes parties du corps du monstre, ce qui apporte une dimension tactique. En plus de la partie centrale de l’ennemi, des bras ou des armes sont des éléments pouvant agir comme des cibles supplémentaires. Elles ont moins de vie que le boss, mais une fois vaincues, elles se régénèrent au tour suivant. Mais il est préférable de ne pas les laisser de côté, car elles peuvent vous ralentir énormément.

Un dernier fait important est que les amies rencontrées au cours du jeu viennent en soutien, en tant que Supporters. Il est possible d’ajouter jusqu’à quatre filles à chaque Reflectors, la configuration pouvant être faite juste avant de débuter le combat contre un Sephira. Chaque personnage lié donne accès à une compétence de soutien (attribuée à une touche) qui peut être lancée - après un certain temps de charge - juste après le tour d'une combattante. L’une peut apporter des soins, une autre augmenter l’attaque de sa Reflector, ou encore attaquer le gros monstre avec ses propres moyens.

Ces combats sont les meilleurs moments du jeu, aussi bien dans la mise en scène que dans la bataille, apportant un peu de réflexion et permettant d’utiliser tous les atouts des Reflectors.

Atteindre le ciel bleu

Les combats ne rapportent pas d'expérience. Pour monter en niveau, certaines actions vous rapportent un point d'augmentation : stabiliser un fragment principal ou faire les quêtes annexes. Le point obtenu est disponible pour les trois Reflectors.
Un point peut être utilisé pour augmenter une des statistiques « attaque, défense, soutien ou technique » et cela fait monter d'un niveau le personnage. En fonction des statistiques montées, des compétences peuvent être obtenues. Il faut bien choisir, car il ne sera pas possible de toutes les apprendre. En se concentrant par exemple sur la défense, des compétences de protection sont apprises et augmentent les HP. Des combinaisons entre elles sont aussi possibles, permettant de créer des personnages avec des rôles bien spécifiques (tank, attaquant et soutien notamment). Au cours du jeu, un objet permet de réinitialiser les points attribués si jamais vous voulez changer.

D’autres techniques ou sorts s’apprennent au fur et à mesure que les héroïnes augmentent leur niveau. Leur nombre est assez important, et les compétences sont plutôt bien équilibrées, permettant d’avoir des tactiques bien rodées face aux différents ennemis.

Une fois des fragments obtenus, par le biais de l'histoire principale ou en augmentant les relations avec vos amies, vous pouvez équiper ceux-ci sur les techniques et sorts des trois héroïnes. Les fragments ajoutent un effet spécifique aux compétences auxquelles ils sont équipés. Il est possible d’associer plusieurs fragments à une technique, en fonction du nombre d'emplacements disponibles. Autant dire que cela donne une dimension tactique très intéressante, permettant d’avoir des sorts ou techniques puissantes associées à des bonus vraiment avantageux comme par exemple restaurer quelques MP ou HP ou attribuer un bonus d’attaque contre les Sephira.

Un système de craft aussi cuit que de la viande bleue !

Blue Reflection dispose d’un système d’artisanat. Le craft est intéressant mais il ne faut pas s'attendre à créer de superbes équipements, accessoires, ou armes pour les magical girls. Hélas, leur apparence ne change pas du tout. Le craft sert juste à former des objets ou renforcer des fragments et n'est possible qu’en trouvant un rayon de lumière dans le Common, appelé Pillar of Perception.

Les objets pour la création s'obtiennent en récoltant les morceaux de fragments et via des récompenses laissées par les ennemis tués dans le monde parallèle. C'est le seul intérêt des combats, d'ailleurs, puisqu'ils ne rapportent pas d'expérience.

Mis à part pour la recherche d’objets spécifiques, la difficulté n’est pas très élevée, inutile donc de chercher de recettes à travers le monde, elles sont de toute façon données au cours des quêtes secondaires ou en avançant l’histoire. Souvent, il suffit de quelques exemplaires de deux ou trois ingrédients, le plus dur et long étant de les trouver. Par chance, la base de données est bien fournie, et montre les lieux où trouver à nouveau les objets aussi bien en récolte que sur les ennemis, dès lors qu’on les a obtenus une première fois.

On peut regretter que les objets ne soient pas consommables durant les combats. Il faut donc bien se préparer avant certaines batailles. Certains objets permettent d'augmenter temporairement les statistiques des Reflectors, parfois même efficaces durant tout le temps de la visite dans le Common. Il est un peu décevant néanmoins qu’ils ne soient pas plus utilisés, par exemple pour créer des équipements.

Un coup de Blues

La lassitude risque de démotiver le joueur au cours du jeu, du fait de sa répétitivité générale. La variété n’est pas au rendez-vous dans plusieurs domaines. Les missions principales se contentent de répéter toujours le même schéma : chercher le problème, entrer dans le Common pour stabiliser le fragment en trouvant les morceaux éparpillés et vaincre des monstres et le boss, puis augmenter son ratio avec des quêtes secondaires pour passer à la suivante. Même pour les quêtes annexes, il n’y a pas de grande diversité, puisqu'il faut devenir amie avec la personne soignée psychologiquement, puis chercher des objets ou vaincre des monstres dans le Common.

Il en va de même pour les rendez-vous avec toutes les amies, on visite les mêmes lieux pour chacune, avec pas mal de conversations dispensables, et on finit par regretter qu’il n’y ait pas la possibilité d’accélérer ou même de passer ces séquences. Bien que cela donne un peu plus de profondeur au jeu, cela tourne vite en rond sur les sujets.

S'il y a bien un aspect pour lequel cela devient encore plus choquant, ce sont les zones et les monstres. Voulez-vous une part de quatre-quart ? La recette est là : quatre zones à visiter, quatre boss, dix monstres différents avec quatre variantes de couleur. Les allers-retours dans le Common sont très nombreux, et avec seulement quatre lieux à parcourir (même si vers la fin un petit mix sera présent). La lassitude finit par arriver à un moment ou à un autre à force de toujours voir les mêmes décors. Ajouté à cela les monstres qui ne varient que par leur couleur ou quelques rares différences, et l’impression de toujours répéter la même chose dans les mêmes environnements surgit et écoeure. Même les boss, qui font la part belle à ce jeu, finissent par revenir, et même si cela est justifié, cela reste décevant. Mais le pire reste encore à venir…

Vous allez bleuir devant tant de fan service

Cette pratique est assez courante dans l’animation japonaise, les mangas et quelques fois dans les jeux vidéo. Parfois, elle s’incruste totalement dans l’histoire, mais là, bien que les scènes soient des séquences de la vie de tous les jours, l’abus de la répétitivité est frappant. Disponible depuis le tout début du jeu, la scène du bain quotidien de l'héroïne lui permet notamment de réfléchir ou réaliser une action (mettre la tête sous l’eau ou frotter son genou). Par la suite, il y a la piscine, et chaque personnage a son propre événement. Rien de bien choquant, mais on peut dire que la scène des maillots de bains est un classique. On pourrait bien se dispenser de la scène des douches collectives à l'école, ou encore du passage aux vestiaires. Du coup, encore un passage à faire avec toutes les camarades.

Là où c’est le plus remarquable, c’est dans l’intégration de situations spéciales avec la pluie. Bien sûr, nos lycéennes vont dehors en t-shirt et se retrouvent prises au dépourvu par ce changement de temps, ou ont perdu leur parapluie, et les maillots mouillés et transparents sont collés au corps, mettant à jour leur soutiens-gorge. Évidemment, l'héroïne n'échappe pas non plus à cette situation malencontreuse.

De plus, si votre dose de fan-service n’a pas été suffisante, des DLC (d’un montant total de 80 euros) sont proposés avec des costumes pour les personnages, notamment avec les tenues en maillots de bain.

C’est encore un bleu dans ce domaine

Blue Reflection est une sorte de mélange entre un Atelier pour la partie RPG, craft et ces petites zones proposant des combats pour collecter des objets et la récolte d’ingrédients et un Persona pour la partie lycée et les relations sociales entre les élèves. Du coup, il y a forcément un sentiment de déjà-vu à un moment donné. Sa particularité, la dimension magical girls, n'est pas suffisamment exploitée puisque les magiciennes n'évoluent pas réellement. Certes, leurs pouvoirs augmentent à mesure des compétences acquises, mais il est déconcertant de ne pas avoir différents équipements, pour les armes ou les tenues. Tout amateur de ce genre sera sûrement déçu de ne pas voir autant de changements s’opérer au cours de l’aventure.

Autre point mais pas des moindres pour certains, le jeu n’est proposé qu’en anglais. Les termes utilisés restent néanmoins simples à comprendre, et tout est expliqué dans une aide : les termes, les lieux, un parfait petit manuel bien illustré est intégré.

Heureusement ou malheureusement, le jeu n’est pas très long et plutôt facile. Comptez une trentaine d’heures afin de le platiner et de le finir entièrement (à savoir faire toutes les quêtes, atteindre le niveau maximum 50, et augmenter l’amitié avec toutes vos camarades et voir leur événement final). Deux difficultés sont proposées, normal et difficile, mais cela reste très simple. Même la difficulté la plus élevée est facilement abordable, surtout quand la mécanique du système de combat a été comprise, tant elle pourrait s'apparenter au mode normal d’autres jeux. En plus, dans le Common si un combat est perdu, les héroïnes ne meurent pas et reviennent dans le monde réel, seules les batailles contre les Sephira peuvent amener un Game Over. Honnêtement, seuls les combats contre ces boss apportent un peu de challenge.

Blue Reflection n’est pas dénué de charme, notamment grâce à ses splendides graphismes et illustrations, au grand soin apporté aux personnages, à ses musiques envoûtantes, à une histoire classique mais un peu intrigante et à un système de combat vraiment efficace qui prend toute son ampleur face aux ultimes affrontements contre les boss. Mais la lassitude survient à force de visiter les même décors, de rencontrer un bestiaire peu varié, et à cause d'une redondance des tâches à exécuter. C’est donc un RPG frustrant car débordant de bonnes idées, mais inondé par du fan service à outrance, son potentiel étant gâché par sa répétitivité. Finalement, on pourrait dire que la vie d'une magical girl n’est pas toujours rose !

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Wolfangele le 15/11/2017

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