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Children of Morta

Fiche complète de ce jeu

Children of Morta, c’est un peu le genre de jeu qui débarque en toute discrétion et qui laisse les joueurs venir à lui. Il faut aller le chercher, oser se laisser séduire et se risquer à explorer le genre très particulier du roguelite, dans lequel l'échec est moins punitif et où mourir fait partie de la courbe de progression du jeu (contrairement aux roguelike où la mort est synonyme de retour à zéro total). Le jeu ne fait pas tout un pataquès pour nous vendre une aventure grandiose ou des graphismes à couper le souffle. Bien au contraire, il nous promet une ambiance intimiste et épurée. Alors, cela suffira-t-il à vous convaincre ? Vous le saurez en lisant la suite.

Une aventure contée


Rien ne va plus sur la montagne Morta. La Corruption s’étend et menace de tout envahir. Il ne reste qu’un seul espoir pour protéger le monde d’un désastre imminent : la famille Bergson. Ils doivent pour cela libérer et communiquer avec chacun des trois esprits de la montagne pour comprendre ce qui se passe et comment lutter contre le mal qui se répand. Chacun de ses membres est conscient de son rôle à jouer et prêt à se battre jusqu’au bout, malgré les sacrifices que cela peut engendrer. Les voilà donc lancés dans une quête qui va droit au but.
Le joueur plonge directement dans l’aventure, avec un objectif clair dès le départ. La suite évolue très peu. On aura quand même le droit à quelques révélations et surprises, mais il ne faut pas s’attendre à une grande épopée comme on peut trouver dans certains RPGs AAA. Si cet aspect a priori simpliste pourra déplaire à certains, c’est un choix volontaire des développeurs de Children of Morta. Le soft s’oriente plutôt vers une aventure intimiste, comme une histoire que l’on écouterait au coin du feu. C’est d’ailleurs exactement l’ambiance que l’on trouvera entre les phases d’explorations. Lorsque l’on se retrouve dans la demeure des Bergson, qui sert de “base principale” à nos aventuriers, on aura souvent l’occasion d’assister à des petites scènes de leur vie quotidienne. Ces éléments peuvent paraître insignifiants, mais ils permettent d’humaniser chacun des protagonistes, d’exposer leurs doutes ou leur détermination, ou tout simplement de se sentir impliqué dans cette famille hors norme. La maison est toutefois présentée sous une forme d’interface de menu, on ne peut pas la visiter ou s’y déplacer librement, ce qui pourra frustrer certains joueurs.
De plus, au lieu de donner des voix à chaque personnage, c’est un unique conteur qui nous décrit tout au long du jeu les sentiments des personnages ou les éléments liés au scénario. Là encore on retrouve l’aspect d’histoire contée, avec un support visuel minimal (d’un point de vue animations). Le visuel en 2D est entièrement construit avec un système de sprites. Rien de spectaculaire, et pourtant le rendu final est tout à fait plaisant.
A noter que le jeu permet de changer la langue des textes depuis le menu principal, avec un choix assez étendu (français, anglais, choinois simplifié ou traditionnel…). La voix du conteur n’est par contre pas modifiable et reste en anglais quelque soit la langue des textes.

Explorez la montagne de Morta

Comme mentionné précédemment, la demeure des Bergson sert de lieu principal à votre aventure, on peut donc la voir comme le point central de l’univers du jeu. Le reste du monde à explorer est découpé en trois régions principales, elles-mêmes divisées en plusieurs zones, chacune correspondant à plusieurs cartes. Pour progresser, il vous faudra donc explorer successivement chaque map de chaque zone et de chaque région…
Le principe est toujours le même : vous devez sélectionner un membre de la famille, puis choisir la zone que vous voulez parcourir et enchaîner les maps jusqu’à arriver au bout où vous affrontez un Boss, ou éventuellement jusqu’à se faire tuer. Au départ, seule la première zone de la première région est accessible. Mais chaque fois que vous arrivez au bout de l'une d'elle, vous aurez accès à la suivante tout en gardant la possibilité de retourner dans celles explorées précédemment. Dans le cas où vous mourrez avant d’arriver à la fin d’une zone, vous retournez simplement à la demeure des Bergson et vous devez en recommencer l’exploration depuis le début.
Le jeu toutefois n’est pas trop punitif puisque si vous perdez, vous conservez toute l’expérience et l’argent accumulés (ainsi que certains bonus permanents). Les maps sont aussi générées aléatoirement, ce qui évite une trop grande lassitude dans l’exploration, surtout lorsqu’il faut recommencer plusieurs fois un même lieu pour en venir à bout !

Chaque région propose des ennemis et éléments d’environnement qui lui sont propres, la maîtrise de l’environnement étant tout aussi importante que celle du gameplay. Il faut apprendre à reconnaître et éventuellement utiliser les pièges à notre avantage, et se familiariser avec les patterns des ennemis sera notre meilleur atout pour survivre plus longtemps.
Si le jeu peut paraître difficile au départ (on meurt rapidement !), la progression est bien pensée et se fait naturellement. On apprend très vite les techniques pour survivre, et l’évolution en parallèle des combattants vous permettra de venir à bout de chaque zone assez rapidement. A noter aussi que plus on survit longtemps dans un lieu, plus on peut accumuler des bonus qui renforcent notre personnage et donc nous permettent d’aller plus loin (cela sera détaillé dans la section suivante).

En plus des éléments standards propres à chaque lieu, il est possible de découvrir parfois des événements rares ou cachés (qui sont introduits aléatoirement dans les maps). Cela peut se traduire par la découverte d’une saynète liée à un membre de la famille (souvent la grand-mère) ou des habitants de la montagne. Vous pouvez aussi vous retrouver face à un défi consistant à survivre à une série de combats dans une zone réduite ou à poursuivre un animal mystique au milieu d’une zone peuplée d’ennemis. Ainsi, pour découvrir tous les secrets du jeu, il faudra recommencer l’exploration de chaque lieu plusieurs fois.
Il existe aussi des zones “refuges” où les ennemis ne peuvent pas pénétrer. Vous y trouverez généralement des trésors particuliers ou parfois des mini-jeux. Ces zones peuvent aussi s’avérer stratégiques pour se protéger lorsque vous êtes poursuivis par une horde d’adversaires. En effet, vos attaques à distance peuvent traverser la barrière délimitant la zone sûre, ce qui permet d’attaquer les ennemis à distance sans qu’ils puissent vous atteindre. Vous trouverez aussi parfois des marchands à la fin d’une map, qui permettent d’obtenir certains objets ou bonus.

Enfin, sachez qu’il est possible de jouer à 2 joueurs en local (dans la version testée), ce qui peut offrir de bons moments entre amis. Il devient alors plus facile de progresser dans le jeu (puisque deux personnages gagnent de l’expérience en même temps), et on peut aussi ramener son camarade de jeu à la vie s’il est vaincu ce qui facilite grandement l’exploration. De plus, le jeu propose un New Game + qui permet de recommencer l’aventure en conservant tous les acquis de la partie précédente mais avec une difficulté accrue. Ceux qui aiment les challenges seront donc comblés...

Un gameplay bien pensé

Derrière le côté histoire au coin du feu, il ne faut pas s’y fier : Children of Morta offre un gameplay beat them all basé sur l’agressivité et la survie.

Les membres de la famille possèdent des styles particuliers (combattant, mage, archer…), ce qui demande de se familiariser un peu dans un premier temps. Chacun dispose d’une attaque de base et d’une technique puissante, cette dernière nécessitant un certain temps de chargement pour être ré-utilisée. Une technique du genre limit break devient aussi disponible une fois que sa jauge est remplie (en tuant des ennemis) et permet généralement d’entrer dans une transe qui améliore grandement la puissance du personnage durant un temps limité. Les mécanismes de déplacements/attaques sont aussi propres à chacun : certains sont rapides, d’autres assez lents, d’autres peuvent attaquer tout en bougeant et d’autres encore doivent s’immobiliser pour déclencher leurs attaques. Pour arriver au bout du jeu, il faudra donc jongler entre différents styles de gameplay.
Lorsque vous commencez l’exploration d’une zone, vous n’avez accès qu’aux techniques de base du personnage sélectionné. Mais durant l’exploration, vous avez la possibilité de débloquer certains bonus (en ouvrant des coffres, activant des “piliers de pouvoir”...). Ces bonus se présentent sous plusieurs formes :
- ajouts d’effets temporaires à l’attaque de base ou l’attaque puissante ;
- bonus temporaires généraux (gagner plus d’expérience, protection accrue…) ;
- bonus ou effets permanents, comme être accompagné d’une sorte de mini-robot qui se bat à nos côtés (ces effets disparaissent si l’on quitte la zone) ;
- nouvelles attaques ou capacités (on peut en cumuler jusqu’à deux en même temps).
Ces dernières sont “permanentes” (tant qu’on ne quitte pas la zone) et peuvent être déclenchées en appuyant sur des touches appropriées. Comme les attaques puissantes, elles nécessitent un certain temps de rechargement avant de pouvoir être utilisées de nouveau. A noter que certains bonus sont limités en nombre (par exemple on ne peut avoir qu’un seul effet associé à l’attaque de base), mais il est possible d’inter-changer si on le souhaite avec de nouveaux bonus découverts.

Le jeu récompense donc la survie dans un lieu : plus vous progressez et explorez une zone, plus vous pouvez cumuler des effets bonus et renforcer votre personnage. Cela devient particulièrement important pour se préparer à affronter le boss de fin d’une zone. Comme on ne peut pas revenir en arrière d’une carte à l’autre (lors de l’exploration d’une zone, on ne peut pas retourner sur les cartes précédentes), il faudra généralement prendre le temps d’explorer chaque recoin à fond pour y découvrir tous les trésors cachés avant de passer à la carte suivante.
Enfin, si tous les bonus précédemment mentionnés disparaissent lorsque l’on quitte une zone, il est aussi possible de débloquer parfois des éléments permanents qui viendront soutenir votre équipe tout au long du jeu, ce qui peut être vu comme les “mini-quêtes” du jeu. Par exemple, vous pourrez sauver un chiot des griffes de monstres et le ramener dans la demeure des Bergsons. Il vous faudra ensuite rassembler des éléments pour concocter un remède. Une fois toutes les conditions remplies, le chiot deviendra un allié de soutien définitif, vous attendant devant la porte de chaque Boss pour vous offrir une potion de restauration.

Le gameplay du jeu est donc plutôt bien pensé, offrant une bonne diversité dans les styles de personnages à contrôler et récompensant l’exploration au maximum. L’interface est très simple et intuitive, avec des menus qui vont droit au but dans un style très pixel-rétro.

Une évolution entrecroisée des personnages

Comme dans tout RPG qui se respecte, vous avez la possibilité de faire évoluer vos combattants en gagnant de l’expérience. Chaque membre de la famille dispose d’un arbre d’améliorations propre, classées en 5 paliers distincts. A chaque fois que le personnage gagne un niveau général, il gagne un point de compétence à dépenser. Il faut généralement utiliser plusieurs points dans un niveau de l’arbre pour avoir accès au palier supérieur (chaque niveau offrant 2 ou 3 choix distincts pour dépenser vos points). Les améliorations concernent généralement uniquement les capacités des héros, et non pas leur statistiques propres (HP…), ces dernières étant améliorées différemment.
A chaque fois qu’un palier de l’arbre est débloqué pour un personnage, cela active aussi un bonus général qui s’applique à tous les membres de la famille. Ce système pousse donc à utiliser au maximum chaque membre de la famille pour cumuler tous les bonus possibles. De plus, lorsque l’on utilise un combattant trop souvent, il a tendance à devenir “fatigué” et donc moins efficace. Il faut alors alterner avec un autre pour lui laisser un peu de repos.

Les caractéristiques générales des personnages peuvent quant à elles être augmentées en dépensant de l’argent dans un atelier de la maison des Bergsons. Vous pouvez ainsi améliorer les HP, l’attaque, la défense, la vitesse, l’esquive ou le taux de dégâts critiques. Ces renforcements s’appliquent à tous les membres sans distinction, mais ils sont modulés en fonction de chaque personnage (par exemple une amélioration des HP aura un plus grand effet pour les personnages guerriers que pour les personnages mages).
Il est également possible de dépenser son argent dans la demeure pour améliorer d’autres aspects : la durée des effets bonus, le taux d’argent ou d’expérience récoltés…

Il y a donc deux méthodes parallèles qui permettent d’améliorer vos combattants. D’une part la montée de niveaux des personnages (débloquant aussi leurs capacités) qui se fait en gagnant de l’expérience individuellement (un personnage ne gagne de l’expérience que lorsqu’il est utilisé). D’autre part, l’amélioration des caractéristiques familiales générales en dépensant de l’argent dans la demeure des Bergson (la monnaie étant acquise collectivement par la famille).

Le jeu offre donc une bonne liberté pour personnaliser notre équipe. A noter toutefois l’impossibilité de changer l’équipement de nos personnages ou l’absence de transport d’objets à utiliser.

Children of Morta offre une expérience directe et simple, mais ô combien plaisante à condition d’accepter le jeu pour ce qu’il est : une aventure intimiste au coin du feu et un bon défouloir. Le gameplay est très bien pensé, mettant le joueur face à un certain challenge sans pour autant se révéler trop punitif. La durée de vie du jeu est assez difficile à évaluer puisqu’elle est en grande partie liée au nombre de fois où vous devrez recommencer une zone avant d’arriver au bout (ou tout simplement recommencer l’exploration d’un lieu pour y découvrir d’autres secrets). Vous pourrez facilement y passer une vingtaine d’heures lors d’une première partie, avec la possibilité de recommencer un NG+ offrant une difficulté accrue (tout en conservant vos acquis de la première partie).
Un petit jeu indépendant que l’on conseille très fortement !

Note attribuée : 17/20

Rédigé par Natahem le 21/03/2021

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