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Final Fantasy IV Complete Collection

Fiche complète de ce jeu

Si Final Fantasy IV est un épisode considéré le plus souvent comme l'un des plus réussis de la saga, c'est sans nul doute aussi celui qui a connu le plus de portages, remakes, versions ou rééditions divers et variés.
La version originale, sur SNES, date en effet de 1991. On rappellera juste que le jeu s'est vu quelque peu remanié pour sa sortie aux Etats-Unis, sous le nom de Final Fantasy II (puisqu'étant le deuxième épisode à passer les frontières du Japon). Une légère « censure » tronquait certaines scènes (le baiser entre Rosa et Cécil, notamment), atténuait un peu la violence de certains termes, voire retirait certains éléments secrets. Le soft fut d'ailleurs pour l'occasion rendu moins difficile, ce qui explique pourquoi cette version est souvent dénommée « Easy Type ».
Une adaptation de la version originale (« Hard Type ») apparut bien longtemps après sur PSOne (1997 au Japon, 2002 en occident) et arriva par ailleurs pour la première fois officiellement en Europe.
Suivirent une version pour la Wonderswan Color (2002), uniquement au Japon, ainsi qu'un remake sur GBA (2005) basé sur la version Wonderswan qui ajoutait quelques bonus sympathiques ainsi qu'une refonte graphique. Le récent remake sur DS (2007), plus original, mais également plus éloigné de son esthétique d'origine semblait clore l'histoire de cet épisode. C'était sans compter sur sa suite, « The After Years » (Les Années Suivantes en français). Développé à la base pour téléphone portable d'une manière quelque peu confidentielle au Japon, le jeu sortit finalement sur WiiWare en 2009.
Les vingt ans d'existence de cette licence étaient l'occasion idéale de regrouper ces deux jeux sur une autre console : la PSP.

3-en-1

Final Fantasy IV Complete Collection réunit donc ces deux titres, dont les événements sont séparés grosso modo d'une vingtaine d'années, et intercale un « Interlude » faisant le lien, chronologiquement, entre les deux aventures.

Globalement, la mise en images de cette compilation tire partie à la fois des remakes GBA, mais également des remakes PSP des deux premiers épisodes de la série. En effet, la mise au format 16/9 a imposé une remise à plat totale des graphismes, ce qui permet de suivre l'aventure de façon identique, au moins visuellement, du début à la fin.

Complete Collection se présente ainsi comme un gigantesque jeu, mais dont les trois éléments sont jouables tout à fait séparément. En effet, il est tout à fait possible de commencer directement par l'Interlude ou par n'importe quel chapitre des Années Suivantes. Mais, disons-le de suite, aucune sauvegarde ne pourra être passée d'un jeu à l'autre, que ce soit du jeu original à l'Interlude, ou de ce dernier aux Années Suivantes. Un point légèrement contrariant lorsqu'on se retrouve avec des personnages de niveau moindre 20 ans plus tard…
Néanmoins grâce à une belle refonte graphique, le jeu reste très homogène même si l'aventure originale conserve un petit esprit naïf et direct qui fait défaut aux autres éléments de la compilation.

Signalons juste en passant que cette compilation dispose d'un mode galerie permettant de débloquer aussi bien des artworks, les scènes cinématiques ou encore l'ensemble des musiques entendues tout au long des aventures (que ce soit en mode « classique » ou arrangé).

Final Fantasy IV

Pour débuter, il nous faut parler un petit peu du jeu original. Son scénario, s'il peut paraître aujourd'hui un peu trivial, était en fait une petite révolution pour l'époque. C'était en effet le premier épisode de la saga à posséder une telle richesse, aussi bien dans la mise en scène que dans le traitement des personnages et l'évolution de leur caractère. Il faut dire qu'à l'époque, les scénaristes avaient créé un script tellement important qu'ils se sont très vite rendus compte qu'il ne tiendrait jamais sur une cartouche de Super Famicom. Ils n'ont donc gardé que l'essentiel ce qui n'empêche pas de sentir derrière un grand univers, très pensé et réfléchi, un véritable « background » pour le coup.
Autre grande nouveauté pour l'époque, le système ATB pour les combats qui introduit la notion de temps réel dans le classique tour par tour. Il est aujourd'hui devenu si commun et utilisé qu'on en oublie souvent que Final Fantasy IV est le premier jeu à l'avoir mis en place.

Sur PSP, nous avons droit, sans doute, à la version du jeu la plus aboutie. La refonte graphique est splendide, dans la droite lignée des deux premiers épisodes sortis à l'occasion des vingt ans de la saga : les décors, les sprites des personnages, ainsi que leurs portraits affichés lors des dialogues, sont d'une finesse assez incroyable. Cela n'a pour autant pas empêché les développeurs de garder une animation relativement rudimentaire, mais tellement expressive, ou encore, par exemple, de conserver la pixellisation intervenant à chaque rencontre aléatoire.
Après un remake malgré tout en demi-teinte au moins de ce point de vue-là sur DS, il faut reconnaître que la 2D convient plus que jamais à ce jeu et peut se révéler supérieure à la 3D dans beaucoup de domaines, notamment quand on joue sur la corde de la nostalgie.
Par ailleurs, la mise au format 16/9 a permis de rendre les menus plus clairs et beaucoup moins serrés, de ne pas tronquer le nom des personnages ou des monstres, ainsi que de faire apparaître la jauge ATB en permanence lors des combats.

Si l'on met de côté cette adaptation visuelle pour la PSP, le jeu est quasiment livré dans son état original. On retrouvera donc avec un plaisir non dissimulé tous les protagonistes, ainsi que tous les passages mythiques qui émaillent le jeu de façon permanente.
Au début, on croit avoir sous les doigts la version « Easy Type », mais la fréquence des rencontres aléatoires et le level-up obligatoire à certains moments de l'aventure ne laissent pas de doute : il s'agit bien de la version originale du jeu, non censurée.

Du côté des « nouveautés », même si ce terme n'est guère approprié comme vous allez le voir, il faut commencer par évoquer la bande son, réarrangée pour l'occasion par Junya Nakano, notamment connu pour son travail sur les épisodes X et XIII. Malheureusement, le résultat n'est pas franchement une réussite ici, les arrangements manquant globalement de punch.
Même en se munissant d'un casque ou d'écouteurs, qui permettent d'apprécier un peu mieux ces musiques, l'OST originale demeure simplement meilleure. Il est d'ailleurs possible, à tout moment via le menu de configuration, de choisir la version de la bande son que l'on désire entendre (ce qui n'est pas un mal).

Autres nouveautés, directement héritées des versions Wonderswan/GBA, une traduction en français, un bestiaire (d'ailleurs malheureusement distinct à chaque épisode), un donjon bonus et la possibilité de choisir les membres de son équipe juste avant le dernier donjon. Cette dernière option est plus un gadget, puisqu'on dispose normalement de la meilleure équipe ; seul Edge à la rigueur devra être remplacé par Yang (pour les joueurs un peu bourrins, dirons-nous).
Autre ajout, assez pratique celui-ci, celui d'un mode « Auto » pour les combats, qui permet de terminer les affrontements basiques au plus vite, ce qui n'est pas un luxe tant la fréquence des rencontres aléatoires est élevée.

Quoiqu'il en soit, Final Fantasy IV, ainsi proposé, reste l'un des meilleurs RPG jamais créé. Il se suffit d'ailleurs à lui-même, malgré une durée de vie un brin faiblarde (une vingtaine d'heures environ), mais compensée par un challenge intéressant et une histoire qui tient en haleine de bout en bout.

Interlude

Les événements de l'Interlude prennent place environ une année après la fin de Final Fantasy IV.
En réalité, cet épisode inédit se présente plus comme une aventure, un mini-scénario à jouer, que comme un véritable jeu.
Très court, il se finit en quelques heures seulement, et se contente de présenter brièvement les nouveaux enjeux et problèmes auxquels devront faire face les personnages.
Ici, on déplace les différents protagonistes d'un lieu à un autre, on subit quelques combats dans une absence totale de challenge.
Le « jeu », ou plutôt ce chapitre 0 des Années Suivantes, pose plus de questions qu'il n'en résout et peine à décoller pour intéresser le joueur.

Il faut noter par ailleurs que le gameplay de cet Interlude est identique à celui du jeu original et qu'il n'introduit pas les nouveautés que l'on pourra retrouver dans Les Années Suivantes.

Les graphismes et les musiques sont similaires pour tous les jeux de cette compilation et l'Interlude ne fait pas exception à cette règle.
Malgré cela, l'esprit du jeu original semble perdu au milieu d'une multitude de scènes de dialogues où on ne comprend pas trop où l'on souhaite nous amener.

Les Années Suivantes

Cette véritable suite narre les aventures de Céodore, le fils de Cécil et Rosa, âgé de 17 ans, alors qu'il s'engage dans les « Ailes Rouges » de Baron. La chute d'un météore, la réapparition des lunes et les actions d'une mystérieuse jeune fille vont cependant conduire notre jeune héros sur d'autres chemins.

Plus globalement, ce sont tous les protagonistes du jeu original qui seront au rendez-vous à travers différents chapitres, tous distincts et ne se déroulant d'ailleurs pas forcément à la même époque. C'est bien là d'ailleurs une des principales gageure du jeu : le découpage en chapitres n'autorise guère de liberté au joueur et, à dire vrai, on a bien du mal à relier tout ça ensemble d'autant, il faut le dire, que ces chapitres peuvent être joués dans n'importe quel ordre (à l'exception des deux derniers).

Chaque histoire (une par personnage) dure environ 2 heures, et, une fois terminée, c'est comme si on repartait de zéro pour l'épisode suivant. Comble du paradoxe, ceci a pour résultat de rendre Céodore injouable pendant la totalité du jeu !
Le dernier chapitre, en revanche, est nettement plus long (entre 5 et 10 heures de jeu), et il est possible de charger toutes les autres parties des chapitres achevés et de constituer (enfin !) sa propre équipe.

L'histoire, certes intéressante à suivre, semble ainsi très décousue et pour tout dire, dépourvue de véritable sens. Seuls les deux derniers chapitres parviennent à tirer leur épingle du jeu, mais un peu tard sans doute.

L'autre problème vient aussi du nombre restreint de zone qu'on nous fait traverser, et retraverser, car il n'est pas rare de devoir faire un donjon plusieurs fois de suite.
D'un chapitre à l'autre, les coffres se remplissent d'ailleurs à chaque fois, que ce soit dans les villes ou les donjons, donc les maniaques de la découverte s'en donneront à cœur joie pour tout récupérer !
À quelques exceptions près, les lieux traversés sont donc identiques à ceux de l'épisode original (avec les mêmes passages secrets), et Square Enix n'a pas hésité à tirer la corde de la nostalgie pure et dure en introduisant pratiquement les mêmes scènes, mais transposées dans cette nouvelle histoire. Je pense ici notamment au début de l'aventure (Cécil et Rosa dans l'escalier de Baron, par exemple), mais aussi dans d'autres chapitres (Palom se transformant en pierre, ainsi que d'autres passages très cultes du jeu original). Bien loin d'atteindre son objectif, ces constantes allusions à Final Fantasy IV rendent le jeu lourd et prévisible.

En outre, les différents chapitres sont assez inégaux. Si les parties de Céodore et de Kaïn retiennent notre attention, d'autres sont nettement moins intéressantes, en particulier celles consacrées à Edward, Yang, ou encore Palom et Porom. Heureusement, certaines histoires viennent briser quelque peu la routine (notamment celle d'Edge, ou celle consacrée aux Sélénites), mais c'est de toute façon le tout dernier chapitre qui présente le plus d'intérêt.

La difficulté du jeu est de plus assez aléatoire, on parvient parfois dans des lieux avec des monstres très simples pour se confronter finalement à un boss très difficile. Le soft ne donne en tout cas pas l'impression d'avoir été bien pensé de ce point de vue.

Au niveau visuel, ce titre est donc identique aux deux autres, mis à part le fait que l'on puisse trouver de nouveaux artworks dessinés en guise de portraits lors des dialogues.

En revanche, Les Années Suivantes propose quelques nouveautés dans le gameplay. En premier lieu, le jeu tient compte des quatre phases de la lune (Nouvelle, Croissante, Pleine, Décroissante), qui influencent directement la puissance des coups. Ainsi, en phase Nouvelle, la magie blanche verra son efficacité réduite tandis que les coups spéciaux (comme le Saut de Kaïn) seront nettement améliorés.
Les phases peuvent aussi jouer sur les attaques à l'arme et à la magie noire, mais il faut bien retenir que ceci est valable aussi bien pour nos personnages que pour leurs ennemis.
Ceci dit, en général, on ne fait guère attention aux phases de la lune (elles changent toutes les 30 minutes, ou en dormant à l'auberge), sauf si on veut éviter les magies d'un certain boss contre lequel on a un peu de mal. Si cette idée est vraiment séduisante sur le papier, elle est bien peu exploitée, et au final, on finit presque par l'oublier.

Au niveau du système de combat, on remarquera également l'apparition de « coopérations », qui sont en fait de simples « extensions » – à l'ensemble des personnages – du « Tandem » de Palom et Porom. En effet, certains membres de votre équipe peuvent placer une attaque combinée, en général très puissante. Comme pour Palom et Porom, ces attaques ont le désavantage de consommer pas mal de MP pour chaque participant et surtout d'être abominablement lentes.
Là encore, si l'idée de base est louable, on utilise finalement très peu ces coups spéciaux, d'autant plus que pendant les 9 premiers chapitres (environ 20 heures de jeu), on se ballade le plus souvent seul ou à 2 dans l'équipe.

En conséquence, il faut bien l'admettre, Les Années Suivantes sont très sympathiques, ont sans doute un bon postulat de base et de bonnes intentions, mais n'enchantent guère, la faute surtout à une histoire à la fois très décousue et trop linéaire. À l'instar des ajouts au gameplay, le jeu entier, s'il paraît plutôt prenant aux premiers abords, n'est en fin de compte ni nécessaire ni indispensable.

Si, comme beaucoup, vous avez en premier lieu jeté un œil sur la note en bas à gauche de cette page, il me faut donner quelques explications. J'aurais volontiers mis 18 à Final Fantasy IV, car c'est un grand jeu, ici magnifié et dont l'esprit n'est jamais trahi. Révolutionnaire pour l'époque, aussi bien dans la mise en scène que dans le gameplay, il possède tout ce qu'il faut, et peut-être qu'une suite telle que Les Années Suivantes, flanquée d'un Interlude peu emballant en guise de prologue, fait plus d'ombre qu'autre chose à cette petite merveille. Si le jeu reste agréable, notamment parce que retrouver ses personnages reste très fun, il n'émerveille jamais et semble à la fois se perdre dans d'inutiles dialogues et aussi se prendre un peu trop au sérieux. La faute surtout à son découpage en chapitres qui fait perdre de l'intérêt à une histoire sans doute moins captivante que la première.

Note attribuée : 15/20

Rédigé par Delldongo le 20/04/2011

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