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Sorcery Saga : Curse of the Great Curry God

Fiche complète de ce jeu

Il y a des jeux qu'on n'attend pas particulièrement en Occident et ce, pour diverses raisons bien connues des amateurs de J-RPG ; Sorcery Saga : The Curse of the Great Curry God (Sei Madou Monogatari) fait partie de ces titres-là. Ce Rogue-like développé sur Vita par ZeroDiv (Class of Heroes) pour le compte de Compile Heart a néanmoins surpris son monde en débarquant aussi bien en Amérique du Nord (édité par Aksys Games) qu'en Europe (distribué par Rising Star Games), en version physique qui plus est !
C'est donc avec une certaine curiosité – et sans en attendre grand-chose – que nous nous sommes procuré ce jeu. L'expérience proposée (en anglais) est-elle satisfaisante pour autant ? C'est ce que nous allons voir ci-dessous.

Du grand n'importe quoi et de la bonne humeur !

Pupuru, une élève de l'Académie de Magie, passe aujourd'hui son examen final. Seulement voilà, elle n'a pas beaucoup révisé et répond au hasard à toutes les questions en utilisant son crayon fétiche... bien lui en prend puisqu'elle obtient une note parfaite ! Seulement voilà, en réalisant ce tour de force, la voilà obligée d'affronter une ultime épreuve : en tant que représentante de sa classe, elle doit gravir tous les étages de la Tour Magique pour retrouver un Orbe Magique.
L'ascension se passe sans encombres mais au lieu de trouver le précieux artefact dans la dernière salle du bâtiment, elle fait la rencontre d'une étrange créature goinfre – Kuu – qui a selon toute vraisemblance dévoré l'objet qu'elle recherche... Terriblement décontenancée par cette situation, elle décide de ramener le petit monstre avec elle et tente d'expliquer la situation à son professeur, Ms Saffron. Les arguments de la jeune élève ne convainquent pas l'enseignante qui pense tout simplement qu'il s'agit là d'un énorme mensonge ! Il n'en faut pas plus à l'impulsif Kuu pour attaquer cette dernière ! Excédée par ce dernier fait, Ms Saffron renvoie Pupuru de l'école et ne valide pas son année !
Désœuvrée, la jeune fille se demande alors ce qu'elle va bien pouvoir faire de son temps libre. Elle assiste alors à une dispute entre l'un de ses amis – le propriétaire de Smile Curry, son restaurant préféré – et l'horrible patron d'une chaîne de restaurant de Curry qui vient d'ouvrir un établissement en ville et compte tout mettre en œuvre pour que son concurrent ferme boutique. Ne pouvant se contenir davantage, Pupuru intervient et s'engage – sans vraiment réfléchir – à sauver le Smile Curry en lui fournissant une recette de curry exceptionnelle... et c'est ainsi qu'elle se lance avec Kuu dans une quête visant à rassembler des ingrédients ultimes pour concocter le « Legendary Magic Curry » !

Sorcery Saga se démarque donc de la plupart des RPG nippons en ne proposant pas d'aller sauver le monde ou de mettre un terme à un quelconque conflit ; non, ici on n'incarne pas un héros charismatique amnésique/ou en proie au doute ; on contrôle seulement une jeune fille pleine de bons sentiments qui veut tout simplement rendre service à un ami. Vous l'aurez donc certainement compris, cette « aventure » ne jouera pas sur un registre épique et ne reprendra pas une trame déjà vue et revue. Cette originalité apporte indubitablement un peu de fraîcheur mais la tonalité adoptée ne conviendra en revanche pas à tout le monde. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on évolue constamment dans une ambiance un peu « girly » où se succèdent divers « gags » et scènes absurdes susceptibles de vous faire rire (ou plutôt sourire). Le casting va dans ce sens et l'on rencontre à tour de rôle des personnages plus ou moins loufoques ou ridicules tels que Gigadis, le « demon lord » qui passe son temps à suivre Pupuru car il veut l'épouser, un trio d’antihéros/boulets qui tentent de mettre des bâtons dans vos roues, une jeune fille (Puni) mystérieuse qui peut voir les « curry auras » des gens, une « voyante » gothique incapable de lire l'avenir ou encore Zeo, un magicien qui sera considéré comme un pervers par tous les personnages féminins du jeu suite à une petite maladresse !
Le jeu ne se prend donc pas au sérieux une seule minute et mise ainsi sur un comique de situation (à la japonaise) « un peu lourd » pour vous faire passer (ou pas) un bon moment le temps de 5 chapitres (et d'un épilogue bonus). Si vous n'êtes pas sensible à ce type d'humour, les dialogues seront pour vous un véritable calvaire... et vous ne pourrez pas les passer ! Une option permet néanmoins de les accélérer, un moindre mal ! Vous assisterez à différents « événements » à certains points clés des donjons.

Attention : Rogue-like !

Avant toute chose, il convient de rappeler que Sorcery Saga est un Rogue-like. À ce titre, il reprend la structure de ce type de jeux inspirés de Rogue (1980) et vous propose donc d'explorer des donjons (une petite dizaine ici dont quatre optionnels) dont les niveaux sont générés aléatoirement. Votre progression se fait au tour par tour et l'on se déplace d'une case à une autre (damier visible si on le souhaite) de haut en bas (et inversement), de gauche à droite (et inversement) ou en diagonale. Pour chaque mouvement/action effectué, les ennemis présents dans le donjon se déplacent également d'une case, et ainsi de suite. Il est possible d'utiliser un « Dash » pour se déplacer beaucoup plus rapidement en ligne droite ce qui augmente d'autant la vitesse de déplacement des ennemis. De la même manière, lors des combats, chacun agit à tour de rôle. On attaque avec son arme en appuyant sur le bouton X : simple mais efficace.
Le but du jeu est d'arriver au sommet du donjon en un seul morceau ce qui est plus facile à dire qu'à faire puisque dans ce type de jeu chaque mort est permanente ! Comprenez par là qu'un KO est synonyme d'un rejet immédiat en ville avec à la clé un retour au niveau 1, et la perte de votre argent, de vos objets et de vos équipements ! Bien évidemment les étages des donjons sont truffés d'ennemis plus ou moins vicieux et la mort peut survenir très vite si vous n'avez pas de chance...simplement en ouvrant un coffre piégé ! Ajoutez à cela l'impossibilité de sauvegarder « définitivement » lors de ces phases de jeu (une sauvegarde temporaire existe pour vous permettre de faire des pauses IRL) et vous comprendrez peut-être pourquoi ce type de jeux plaît tout particulièrement aux amateurs de challenges et aux masochistes ! Vous comprendrez aussi pourquoi le Rogue-like est plutôt réservé à un public de niche. Sorcery Saga se présente comme une bonne initiation au genre dans la mesure où l'expérience proposée n'est pas trop punitive (voire même facile) une fois que l'on a bien compris les mécaniques de jeu.

Ne pas mourir tu devras

Le but du jeu est de survivre ! Pour ce faire, vous devrez faire en sorte que Pupuru conserve/récupère ses HP le plus rapidement possible et qu'elle dispose d'un équipement correct [un bouclier et une arme (arme blanche ou bâton/sceptre)]. Notre héroïne récupère « normalement » des points de vie en marchant mais peut également consommer des objets – qu'elle ramasse dans les donjons – pour regagner ses HP plus rapidement, ou se servir ponctuellement d'un « Healing Ward » pour se soigner.
Si les descriptions associées à certains objets sont claires et invitent à les utiliser sur soi ou contre des ennemis, d'autres sont opaques ou trompeuses et peuvent vous être préjudiciables (perte de votre argent, altération d'état, perte de HP...). Reste qu'il faut les essayer pour le savoir !
De la même manière, ouvrir certains coffres peut s'avérer dangereux et se solder par une mort prématurée (directe ou non) et des effets indésirables. Dès que possible, nous vous conseillons donc d'utiliser des armes améliorant la portée de vos attaques pour ouvrir les coffres à distance.
Des « Mysterious Wards » (sortes de sceaux au sol) pourront par ailleurs être rencontrés à certains étages. En choisissant de les activer, vous déclencherez un effet aléatoire bénéfique ou non. Autant le dire tout de suite, après avoir subi plusieurs revers (par exemple la transformation aléatoire de l'intégralité des objets de votre inventaire) vous n'utiliserez cette fonctionnalité qu'en cas de situations critiques pour jouer le tout pour le tout... et éviterez comme la peste ces pièges déguisés le reste du temps.
C'est en venant à bout des monstres que vous obtiendrez de l'expérience et pourrez prendre des niveaux. « Nettoyer » les différents étages est donc une activité nécessaire pour permettre à notre héroïne d'améliorer ses statistiques (dont son attaque et ses HP) pour affronter les difficultés offertes par des étages supérieurs peuplés d'adversaires de plus en plus forts. Chaque retour en ville – y compris lorsque vous venez à bout d'un donjon – sera tout de même sanctionné par un retour au niveau 1. En cas de victoire, vous pourrez toutefois ramener avec vous les objets/équipements présents dans votre inventaire (24 objets au maximum).

Nourrir Kuu tu n'oublieras

Dans chaque donjon, vous ferez équipe avec Kuu qui sera contrôlé par l'IA du jeu et pourra vous épauler lors des combats en attaquant vos adversaires. Votre compagnon prendra lui aussi des niveaux, mais d'une manière bien différente de celle de Pupuru.
Disposant d'un appétit insatiable, Kuu dispose d'une « jauge de faim » qui s'épuisera progressivement. Vous devrez donc lui donner (en lui jetant) très souvent les objets que vous ne souhaitez pas conserver pour le nourrir ! Ce faisant, vous apaiserez momentanément sa faim et vous lui permettrez de prendre des niveaux.
Tous les trois niveaux, Kuu apprendra une compétence de manière purement aléatoire parmi une dizaine de « skills » potentiellement accessibles. Il pourra disposer d'un maximum de 4 compétences simultanément et devra obligatoirement apprendre la nouvelle compétence qu'il débloquera au détriment d'une autre si les quatre emplacements dédiés sont déjà remplis... Et oui, vous avez bien lu ! Le jeu vous forcera à apprendre une « nouvelle compétence » y compris si vous souhaitiez conserver celles que vous possédiez déjà. Ceci est d'autant plus frustrant que toutes les compétences ne se valent pas... vous prierez donc pour que Kuu apprenne rapidement les plus utiles d'entre elle dont « Crafting Smarts », celle qui vous permettra d'améliorer gratuitement – une fois par étage – vos équipements pour peu que vous disposiez des éléments nécessaires (voir explications plus bas)... En revanche, vous vous arracherez les cheveux lorsque Kuu apprendra la compétence qui lui permet d'engloutir automatiquement les objets qu'il trouve au sol... Notez par ailleurs que vous pesterez contre l'IA de Kuu régulièrement car ce dernier « oublie » parfois de vous suivre ou aime tout particulièrement se mettre devant vous lorsque vous attaquez à distance avec une arme, ce qui vous fera perdre un tour de jeu !
Si vous ne nourrissez pas votre compagnon, il se mettra irrémédiablement à « crier famine » lorsque sa jauge de satiété sera quasiment vide. Ce « bruit » attirera les ennemis sur vous tout en vous faisant perdre des tours de jeu... La tentation de tuer soi-même Kuu est donc grande mais peut s'avérer être une bien mauvaise idée : il est en effet impossible de quitter l'étage en cours si cet ogre sur pattes est mort. Mais rien ne vous empêche de le laisser KO un certain temps et de venir le sauver (il suffit de jeter sur lui un objet, quel qu'il soit) une fois vos petites affaires terminées ! Notez aussi que si Kuu est vivant lorsque vous mourrez, vous pourrez conserver l'équipement porté ! Une information de première importance.
Pour garder Kuu en bonne santé, vous serez donc obligé de faire constamment des allers-retours dans votre inventaire pour sélectionner les objets à lui lancer...et vous vous rendrez alors compte que ce dernier se ferme automatiquement après chaque « jet »...ce qui est très pénible. Heureusement, il est possible d'accéder directement à nos objets en touchant l'écran tactile.

Des mobs tu te méfieras et des boss tu riras...

Assez étrangement, dans Sorcery Saga, il vaut mieux se méfier des mobs classiques que des boss du jeu ! Ceci mérite un éclaircissement. Parmi les monstres « classiques » que vous rencontrerez, certains seront de véritables cauchemars ambulants pour différentes raisons (liste non exhaustive) :
- les « Elves » peuvent infliger des malédictions à votre équipement. Un équipement maudit ne pouvant être ni retiré ni forgé, cet état peut être très pénible et pénalisant pour peu que vous portiez une arme inefficace (il faut parfois porter une arme au moins une fois pour connaître ses propriétés...).
- les « Chickmunks » et affiliés peuvent détruire un objet de votre inventaire.
- les « Bees » peuvent vous empoisonner.
- l'« Axolotl » peut vous désarmer et vous faire perdre votre bouclier... Si Kuu traîne à proximité avec LA mauvaise compétence, vous pouvez perdre définitivement un excellent équipement en quelques instants.
- les monstres « Onions » peuvent changer vos objets en oignons marinés !
Notez par ailleurs que des monstres particulièrement puissants apparaîtront au bout d'un certain moment dans un niveau pour vous « forcer » à le quitter plus vite et ainsi limiter un certain « levelling » (les monstres basiques pouvant réapparaître).
Le bestiaire du jeu – au final sympathique bien que peu diversifié – vous donnera donc du fil à retordre... au contraire des boss. Après avoir plus ou moins souffert dans vos ascensions, vous constaterez avec déception que vaincre les boss du jeu est une promenade de santé, d'autant plus si vous utilisez certaines compétences... Vous serez en effet amené à trouver des « Grimoires » au fil de vos aventures et vous pourrez apprendre des « skills » en les utilisant. Vous devrez néanmoins vous rendre dans votre chambre pour équiper ces compétences (8 assignables simultanément). Ces coups spéciaux (attaques, magies ou sorts de soutien) peuvent être utilisées de manière extrêmement limitée dans les donjons (3 utilisations maximum pour le sort « Fire » par exemple) et peuvent parfois être améliorés si vous trouvez les bons grimoires.
La difficulté relative du jeu est au final essentiellement une affaire de chance. Et vous vous en rendrez particulièrement compte lorsque vous aurez droit à des événements spéciaux :
- certains étages donnent lieu à des changements de règles préjudiciables : disparition des objets présents à l'étage, impossibilité d'utiliser des objets ou des compétences, ralentissement des mouvements de Pupuru permettant aux ennemis d'agir deux fois, impossibilité de changer d'équipement (létal si un « Axolotl » vous désarme...).
- les nids de monstres : vous tomberez parfois dans une embuscade de monstres et il faudra tenter de survivre... ces nids peuvent être synonymes de morts prématurées d'autant plus si vous les croisez à un étage où les règles ont été changées.
Ces changements de situations « épicent » un peu le jeu de ZeroDiv et sont donc bienvenus même si les morts entraînées en frustreront plus d'un.

Currys et amélioration de l'équipement

Avec un titre pareil, il aurait été étonnant que l'on n'ait pas droit à un peu de cuisine dans le gameplay de Sorcery Saga : The Curse of the Great Curry God et c'est donc sans réelle surprise qu'on découvre une telle composante. Lors de votre quête du curry ultime, vous serez amené à découvrir différents ingrédients permettant de concocter des currys « basiques ». Vous pourrez ramener ces ingrédients au chef du « Smile Curry » pour débloquer de nouvelles recettes et les utiliser dans les donjons.
Pour ce faire, vous devrez posséder au moins un type de riz, une épice, et une viande ou un légume ou un poisson. Il vous suffira alors de cuisiner tout ça dans une sorte de marmite pour réaliser un curry et le consommer. Un curry réussi augmentera temporairement vos statistiques et vous permettra momentanément de remporter plus de points d'expérience en venant à bout de monstres. Vous pourrez également mélanger des ingrédients au hasard (sans recette) et voir ce qui se passe... Le moyen le plus efficace pour vous améliorer est de conserver puis d'optimiser votre équipement. Pour ce faire, vous pourrez dans un premier temps faire « évoluer » votre arme et votre bouclier tout simplement en les portant et en les utilisant. Au bout d'un certain temps, votre équipement pourra en effet évoluer « naturellement » et ce jusqu'à 4 fois et ainsi bénéficier de nouvelles statistiques. Ainsi, une « Blue Claymore » (ATK 18 ; DEF -2 ; MAG 0 , INT 0) se transformera au bout d'un certain temps en « Azure Claymore » (ATK 20 ; DEF -2 ; MAG 1 , INT 0).
À chaque stade d'évolution, un nouvel emplacement sera débloqué et permettra d'ajouter par « fusion » – si on le souhaite – un effet spécifique à une arme. Certaines armes disposent naturellement d'un effet (« seal ») ; par exemple, la « Weird Blade » dispose de l'effet « Undead ATK ». Si l'on fusionne une arme disposant d'un emplacement libre avec une « Weird Blade », il sera possible de récupérer « Undead ATK » sur cet emplacement. Au final, on peut ainsi par fusion successive obtenir une arme/un bouclier disposant de 5 effets propres. Ces derniers sont variés (attaque à distance, possibilité d'attaquer deux ennemis situés l'un derrière l'autre, résistances élémentaires, augmentation des HP...) et peuvent être particulièrement utiles.
Vous pourrez également augmenter artificiellement le niveau d'un équipement pour l'améliorer encore plus. Ainsi, si vous trouvez une épée X +1 et une épée Y + 2, vous pourrez les fusionner pour obtenir une épée X + 3 ou une épée Y + 3. Les limites étant de + 99 et – 99. Effectivement, vous rencontrerez également des équipements « négatifs » pouvant néanmoins bénéficier d'effets intéressants. Le principe restera alors le même : un bouclier + 1 fusionné à un bouclier -2 donnera par exemple un bouclier -1.
Il n'y a aucun intérêt à développer une arme de manière négative (si ce n'est débloquer un trophée) sauf si l'on a du temps à perdre... Deux solutions s'offriront à vous pour fusionner vos armes : obtenir la compétence dédiée de Kuu aléatoirement dans un donjon où utiliser le service (payant) « Giant Kuu » une fois sorti du donjon, dans votre chambre. L'argent s'obtient assez rarement dans les donjons, mais la revente des items permet de se renflouer. Il est par ailleurs possible d'exploiter une erreur des développeurs permettant de revendre plus cher que son prix d'achat une épée aux marchands que l'on rencontre dans les donjons puis de la racheter pour la revendre...et ainsi de suite. Notons à ce propos que le système d'achats/de ventes dans les donjons n'est pas du tout ergonomique. Revenons-en à nos moutons ! Le système d'évolution de l'équipement est intéressant mais peu intuitif et demande un certain investissement. Vous pouvez ainsi comprendre la frustration qui peut saisir le joueur lorsqu'il perd son équipement dans un donjon suite à une succession d'événements défavorables !
Néanmoins, à partir du moment où vous arrivez à créer et conserver des équipements de niveaux élevés et dotés des bons effets, le jeu devient extrêmement facile pour peu que vous restiez attentif. Exploité pleinement, ce système tue donc finalement toute forme de challenge ce qui décevra les fans « hardcore ».
On s'en rend d'ailleurs tout particulièrement compte dans un petit donjon bonus (débloqué après avoir fini le jeu) qui évince cette possibilité : on débute ainsi sans équipement et l'on se prend rapidement des fessées ! Le jour et la nuit somme toute... mais un bon moyen de rappeler aux joueurs qu'un Rogue-like est souvent punitif.

Les activités en ville

Si vous passez l'essentiel de votre temps dans les donjons, vous serez amenés à revenir en ville (volontairement ou non) où vous pourrez accéder à différents services et sauvegarder (notez que le jeu dispose d'une sauvegarde automatique qui s'active automatiquement après chaque mort pour vous empêcher de tricher en rechargeant votre précédente sauvegarde). La ville est représentée par un écran fixe permettant d'accéder à différents menus :
Smile Curry : rendez-vous dans ce magasin pour vendre des objets et acheter quelques items (proposés aléatoirement) plus ou moins utiles pour se lancer à l'assaut des donjons. Rapportez vos ingrédients ici pour débloquer de nouvelles recettes.
Library : rendez-vous à la bibliothèque pour obtenir toutes sortes d'informations : liste des « seals » (effets), présentation des personnages, livre recensant les objets du jeu (plus de 700), bestiaire, aide de jeu recensant les différents tutoriels auxquels vous avez eu droit.
C'est également ici que vous accéderez au « Chara Theater » où vous pourrez débloquer et visionner différentes saynètes permettant d'en apprendre plus sur Pupuru et les différents PNJ qu'elle rencontre. Pour débloquer une scène, il faut au préalable trouver un objet spécial (49 en tout) dans les donjons. Ces objets « secrets » restent en votre possession y compris si vous trouvez la mort dans un antre : une bonne chose ! Après avoir visionné pour la première fois l'une de ces scènes bonus, vous obtiendrez une récompense (arme, bouclier, grimoire...). Cet ajout sympathique permet d'apporter un peu de variété entre deux phases de donjon et de rompre avec la répétitivité qui se fait sentir au bout d'un certain temps.
My Room : différents services sont accessibles chez vous tels que « l'Item Box » (permet de stocker les objets trouvés dans les donjons), le « Study Desk » (permet d'équiper les compétences que l'on utilise ensuite dans les donjons), le « Closet » (permet de changer de costume et d'accessoire), le « Giant Kuu » (amélioration des équipements), ou encore la « Piggy Bank » (une tirelire où stocker vos économies).
Magic Academy : rendez-vous ici pour consulter les quêtes en cours... de simples objectifs à atteindre ; il suffit par exemple de finir les donjons une fois (ou un certain nombre de fois) pour valider une partie des quêtes. Ces « quêtes » récompensent donc les joueurs qui s'investiront longuement dans le jeu et leur permettront d'obtenir de nouveaux costumes ou accessoires (qui n'apportent pas grand-chose objectivement...) pour Pupuru. Elles n'ont donc aucun intérêt du point de vue du scénario et permettent seulement de rehausser artificiellement la durée de vie du jeu. Plusieurs quêtes proposent par exemple de terminer 15 fois chacun des donjons principaux du jeu : voilà qui demande du courage et du temps assurément !
World Map : permet d'accéder à la carte du monde (un simple écran) et de choisir un donjon dans une liste.

Un jeu frais et coloré

Sorcery Saga dispose de graphismes simples, propres et colorés. Rien d'impressionnant là-dedans assurément pour ce support, mais l'ensemble reste charmant. Chaque donjon dispose de sa propre ambiance et ainsi d'une identité propre mais les décors sont globalement vides et manquent d'intérêt. Si l'on peut voir ça et là un peu d'aliasing, on n'en tient guère compte. En revanche, les temps de chargement sont excessifs pour un soft si peu ambitieux techniquement parlant, et l'on a droit de temps en temps à de petits ralentissements... Dans les donjons, Pupuru et Kuu sont représentés par des modèles chibi plutôt amusants et différentes petites phrases/onomatopées (en fonction des actions) donnent vie à notre duo. Les équipements portés sont bien visibles à l'écran et disposent d'apparences propres.
Lors des dialogues, des artworks plus conventionnels illustrent les différents protagonistes. Les scènes sont « statiques » mais sont quelque peu dynamisées par le clignement des yeux et des mouvements labiaux. Le jeu dispose d'ailleurs de doublages en japonais ce qui plaira assurément aux fans.
Le character design n'a pour sa part rien d'exceptionnel mais colle bien à l'ambiance « mignonne » imaginée par les développeurs. Les musiques du jeu vont du bon (thèmes des boss) au médiocre en passant par l'humoristique (thème de Kuu) ou le grotesque (thème de Gigadis). Certaines pistes sont irritantes sur la durée. On pense particulièrement à celle des nids de monstres (qui donne rapidement envie de baisser voire couper le son de sa console) et à la première piste du donjon final qui devient rapidement agaçante (mais qu'il faudra tout de même supporter pendant plus de trente étages).
Dans un autre registre, vous remarquerez que le jeu cherche systématiquement à se connecter au PSN lorsque vous le démarrez. Cela est lié aux DLC du soft (aucun n'est disponible en Europe à l'heure où j'écris ces lignes) si l'on en croit les usagers de la version US du jeu. Hé oui, pour utiliser l'un des contenus achetés en ligne (des costumes/accessoires apparemment) il faut être systématiquement connecté au réseau sous peine de ne pas pouvoir l'utiliser ! Voilà une décision bien étrange pour un jeu vendu sur une console... portable.

Une durée de vie satisfaisante

Comptez une vingtaine d'heures pour venir à bout des cinq chapitres de Sorcery Saga sans trop vous attarder. Rajoutez à cela une poignée d'heures supplémentaires pour venir à bout du chapitre bonus débloqué après la fin du jeu. Celui-ci vous demande de triompher des 256 étages du Sacred Sky Palace, un donjon bonus offrant un certain challenge mais qui se montre au final relativement décevant. Il n'y a plus d'événements passé le 100ème niveau (à l'exception d'une scène une fois le sommet atteint) et Pupuru et Kuu atteignent leur niveau maximum (99) autour du 150ème étage... Le seul intérêt de l'opération est donc alors de compléter son bestaire/compendium et d'améliorer ses équipements. Un mini-donjon de dix étages particulièrement ardu est également accessible en post game. Si vous souhaitez débloquer l'intégralité des scènes cachées, finir toutes les quêtes et découvrir la totalité des objets et des monstres, la durée de vie du soft peut certainement s'étendre à une soixantaine d'heures.

Comme tous les Rogue-like, Sorcery Saga est un jeu potentiellement frustrant et répétitif et de ce fait, il ne conviendra pas à tous les joueurs. Pour autant, il n'en constitue pas moins un divertissement honnête et addictif susceptible de plaire aux amateurs du genre (bien qu'il soit probablement un peu trop facile à leur goût) tout en se montrant suffisamment accessible pour convenir à des joueurs néophytes. Si vous aimez les histoires légères, les ambiances fraîches, et les personnages absurdes/grotesques, vous lui pardonnerez ses petits défauts et parcourrez avec plaisir ce titre sans prétentions qui saura tour à tour vous faire sourire (si vous comprenez l'anglais) puis vous punir au détour d'un donjon ! À découvrir.

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Chris17cp le 20/04/2014

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