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Destiny Connect

Fiche complète de ce jeu

Annoncé il y a un peu moins d’un an, Destiny Connect s’est tout de suite démarqué des productions habituelles de Nippon Ichi Software, notamment de part son aspect visuel. En effet, les premières images dévoilaient un univers assez enfantin et coloré, mais contrebalancées par un système de voyages dans le temps assez prometteur. Cette nouvelle licence constitue assurément un risque pour NIS mais qu’en ressort-il réellement au final ? C’est ce que nous allons tenter de voir.

Avec le temps …

Nous sommes en 1999, dans la petite ville de Clocknee. Alors que la ville s’apprête à fêter le passage à l’an 2000, Sherry, une petite fille de 10 ans, attend avec impatience le retour de son père en compagnie de sa mère, Aria. Celui-ci a dit qu’il rentrerait d’une longue absence en ce 31 décembre. Après une vaine attente, Sherry et Aria décident de sortir afin d’assister au feu d’artifice. C’est alors que le temps se fige à minuit, laissant les habitants immobiles. Seules Sherry et Aria semblent avoir échappé à cette malédiction. Dans le même temps, les machines de la vie courante (téléviseurs, sèches-cheveux, frigos, …) sont devenus des monstres qui arpentent les rues de la ville. Aria disparaît alors, et Sherry décide de partir à sa recherche. Après avoir découvert Isaac, un robot amnésique laissé par son père, Sherry et son ami d’enfance Pegreo se lancent dans une quête pour sauver Aria, ainsi que la ville de Clocknee, maintenant aux mains des appareils électriques.

L’histoire que raconte Destiny Connect est simple, et fera même appel à quelques clichés (la perte de mémoire, les voyages temporels, …), mais elle n’en est pas moins touchante, notamment sur la fin. Bien entendu, nous sommes en présence d’un titre à destination d’un public relativement jeune, et la naïveté de certains personnages est donc à relativiser. Si Sherry est la véritable héroïne de l’histoire, tous les personnages ont un rôle assez important dans le scénario, à commencer par Isaac, le robot. Pegreo, l’ami d’enfance de Sherry, disparaît un peu au fur et à mesure de l’avancée du jeu, mais regagne en intérêt à mesure qu’on approche de la fin. Le quatrième personnage, Truth, est évidemment très important dans l’histoire (mais je vous laisse découvrir pourquoi). Et quant à Altana, le dernier personnage jouable, il reste assez mystérieux et pourrait même sembler un peu superficiel, mais son histoire est finalement très bien pensée et bien intégrée au jeu. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et certains sont même extrêmement bien réussis, comme le Docteur Cheatstein, une référence évidente (voire un hommage) au “doc” de Retour vers le futur.

L’univers proposé par le jeu est un atout indéniable, même s’il faudra s’habituer à une direction artistique assez particulière, mais qui a le mérite d’être originale. Une fois emporté dans ce monde, il devient rapidement très plaisant et on se laisse facilement prendre au jeu, malgré un bestiaire trop peu varié. Bien que très enfantin, l’intrigue est très bien pensée et reste très homogène dans ce qu’elle propose. Bien entendu, le concept des voyages temporels n’est pas nouveau, mais il est traité avec beaucoup de simplicité. Ces voyages consistent “simplement” à aller 30 années dans le passé ou 30 années dans le futur, sans ce que cela ne provoque trop de paradoxes pour nos personnages.

Concernant l’exploration, le joueur sera cantonné à la seule ville de Clocknee et à ses alentours : autant dire que les zones sont assez peu nombreuses et relativement petites. Cela n’est pas vraiment dérangeant puisque parfaitement justifié dans le scénario. L’exploration reste relativement simple, et il n’y a aucune action spéciale à réaliser, en dehors de pouvoir courir afin d’échapper aux ennemis. En effet, ceux-ci étant visibles sur la carte, il est tout à fait possible de les éviter (ou de les provoquer, suivant ce qu’on veut faire) pour explorer tranquillement. Cependant, on peut changer le personnage que l’on contrôle lors de l’exploration (sauf Isaac qui ne peut être sélectionné), mais cela ne change absolument rien dans la pratique. De plus, des voyages rapides sont disponibles sur la carte de la ville. Et bien que peu ergonomiques et un peu brouillons, ils permettent de se rendre directement à l’endroit voulu sans trop avoir à se perdre dans les rues de la ville.

Tout de suite la compétence

Le gameplay de Destiny Connect est grandement basé sur Isaac, le robot qui rejoint le groupe au début de l’aventure. Alors que les premiers combats sont l’occasion de découvrir un système en tour par tour assez classique, on y décèle malgré tout quelques subtilités. Ainsi les compétences sont réparties sur 3 niveaux, et la barre de SP (les points nécessaires pour les utiliser) est divisée en 3 segments de 100 %, si bien qu’il est possible d’avoir entre 0 et 300 % de SP. Les compétences de premier niveau coûtent 100 %, celle de deuxième niveau 200 % et celle de troisième niveau 300 %. Heureusement, les SP se régénèrent automatiquement avec toutes les actions, ainsi qu’en subissant des dommages. Il est même possible d’augmenter cette régénération sur Isaac, pour atteindre 200 % voire quasiment 300 % par tour vers la fin du jeu. Malgré cela, il faudra bien prendre en compte le moment pour utiliser une compétence, car se retrouver avec moins de 100 % de SP avec Sherry (la seule véritable soigneuse du groupe) pourra se révéler catastrophique. Rien qu’avec ce système, le gameplay de Destiny Connect est intéressant car on ne peut se contenter d’appuyer sans réfléchir sur le même bouton, mais bien réfléchir puisque nos actions auront des conséquences directes sur les SP qui seront disponibles au tour d’après. Par ailleurs, le jeu dispose d’un petit système de faiblesse élémentaire à exploiter, ce qui rend certaines compétences plus efficaces contre certains types d’ennemis. À noter également qu’il est impossible d’utiliser nos compétences en dehors des combats. Pour se soigner, il faudra donc obligatoirement utiliser les objets, ou rejoindre un lieu de repos, ou bien encore jouer plus stratégiquement en combat afin d’optimiser ses soins.

Les compétences s’apprennent au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu, en passant des niveaux. En réalité, ces compétences sont assez peu nombreuses : 9 par personnages. Mais il sera possible de les renforcer via le menu en utilisant des “élixirs”. Ces derniers, qui s’obtiennent à la fin des combats de temps en temps, permettent de faire passer des niveaux aux compétences, pouvant ainsi aller de 1 à 5 étoiles. Il est bien entendu recommandé de faire évoluer celles qu’on utilise souvent, mais il est dommage qu’on ne dispose d’aucun détail concernant l’évolution en elle-même. Par exemple, un sort de feu sera plus puissant en 5 étoiles, mais dans quelle mesure, le jeu ne l’indique pas. En revanche, une compétence requiert toujours autant de SP, quel que soit son niveau. Ces compétences sont d’ailleurs assez variées et sont réparties sur les différents personnages. Sherry, par exemple, est plus une magicienne élémentale et une soigneuse et restera assez faible physiquement. Pegreo pourra faire de gros dégâts mais de manière aléatoire. Truth se révèle être un bon attaquant et possède aussi de bonnes compétences de soutien pour augmenter ou baisser les statistiques. Enfin, Altana est le guerrier pur avec une bonne force physique et des compétences puissantes.

De manière tout à fait classique, nos différents personnages disposent d’une arme unique pour toute l’aventure et peuvent aussi s’équiper de plusieurs équipements (tête, corps, chaussures et accessoire). Si l’arme reste donc inchangée tout au long du jeu, il est possible de l’améliorer à l’aide de “mods” qui augmentent l’attaque, la défense, ou bien encore les PV. Les autres pièces d’équipements servent à augmenter les autres statistiques : la défense, l’esquive et la vitesse. Enfin, les accessoires donneront des bonus passifs parfois assez spéciaux : augmentation de l’expérience gagnée après un combat, réduction de dégâts liés à un élément, réduction de l’”agro”, etc. Il convient donc de bien s’équiper des derniers équipements disponibles avant de poursuivre l’aventure en se rendant au magasin de la ville.

Isaac Returns

Reste Isaac, le robot, qui fonctionne légèrement différemment, puisqu’il peut prendre 6 formes différentes, chacune correspondant à une “classe” : défenseur, sauveteur, hors-la-loi, champion, samouraï, etc … Chaque classe d’Isaac dispose de ses propres compétences, qu’il faudra donc augmenter séparément, ce qui peut prendre énormément de temps, car il faut disposer de suffisamment d’élixirs pour cela, et les monstres ne sont pas forcément très généreux là-dessus.

Pour débloquer une nouvelle apparence d’Isaac, il faudra trouver un “Gear” (un engrenage) unique et particulier, et se rendre dans une boutique spécialisée afin de l’installer dans le robot. On a alors accès à une sorte de sphérier, un pour chaque forme du robot. Sur ces sphériers, il est possible de placer des engrenages pour augmenter certaines stats (attaque, vitesse, esquive, régénération de SP, etc.), mais aussi pour lui faire apprendre de nouvelles compétences. L’efficacité de l’effet dépend du type d’engrenage inséré (cuivre, argent ou or). Bien entendu, les engrenages d’or ne seront disponibles que vers la fin du jeu. Il faut donc bien réfléchir avant de placer un engrenage, sachant que chaque forme d’Isaac dispose de son propre sphérier et que les engrenages peuvent se faire assez rares au début de l’aventure. De plus, installer un engrenage a un certain coût en argent qu’il ne faut pas négliger car l’addition peut vite être salée. Heureusement, il est possible de remplacer un engrenage de cuivre par un d’argent sans coût supplémentaire, tout en récupérant celui de cuivre. Le système reste très sympathique dans le fond, même s’il est assez contraignant, car il demande de passer à la boutique pour améliorer les classes d’Isaac, il est donc impossible de le faire en plein donjon (même si certaines machines le permettent à certains endroits malgré tout).

Il est revanche dommage qu’on ne puisse pas choisir la forme par défaut d’Isaac, puisqu’il débutera tous les combats dans sa classe de base, “Gardien”. Heureusement, il est possible de changer de formes à volonté pendant les affrontements, sans que cela ne lui fasse perdre de tour. Ces changements de classes sont d’ailleurs vitaux pour certains combats, puisqu’il faudra utiliser certaines compétences bien précises, ou bien faire repasser Isaac en mode “Gardien” puisque c’est dans cette forme qu’il possède le meilleur regain de SP. Enfin, chaque forme d’Isaac possède une sorte de “limite”, un “EX Skill” très puissant qui ne s’utilise que lorsqu’une jauge spéciale est pleine. Cette jauge se réinitialisant après chaque combat, on peut l’utiliser sans remord si un combat normal se prolonge, par exemple.

Quoiqu’il en soit, la stratégie n’est pas du tout absente du gameplay, et il faudra penser à faire une bonne utilisation d’Isaac, mais aussi des compétences de ses personnages, sachant que l’équipe ne peut être constituée que de trois personnages, à choisir parmi les 5 jouables. Isaac ne peut d’ailleurs pas être retiré de l’équipe, puisque s’il meurt, c’est bel et bien un “Game over” qui vous attend. Mais le jeu dispose globalement d’une difficulté moyenne, voire facile, car les pics de difficulté sont malgré tout assez rares, d’autant qu’il est possible d’atteindre le niveau maximum (50) bien avant la fin du jeu. Restent toujours toutes les compétences et les formes d’Isaac à améliorer, mais cela n’est pas vraiment nécessaire pour terminer l’aventure qui se complète en une petite vingtaine d’heures seulement. Cette durée de vie peut sembler un peu courte, mais là encore, elle est parfaitement justifiée par le scénario et l’univers, qui n’auraient peut-être pas supportés un traitement plus en longueur. À noter que le jeu ne dispose pas de mode “New Game +”, ni même de “post-game” : le jeu se suffit amplement à lui-même, et c’est plutôt rafraîchissant comme ça.

Son et lumière

Si le jeu reste très plaisant à jouer sur Switch, et notamment en mode portable, il faut noter tout de même d’assez importants problèmes techniques. En premier lieu, la caméra est très sensible : un petit tour dans les options permet de régler ce souci, mais en partie seulement, puisque dans les espaces confinés (comme les maisons ou les espaces étroits), la caméra reste un vrai problème. Techniquement, cette version Switch souffre aussi de la comparaison avec la PS4 : le jeu n’a clairement pas été optimisé pour ce support et cela se ressent dans les textures qui n’ont pas été retravaillées, mais aussi dans une espèce de flou permanent dans le fond de l’image. Ceci est particulièrement dommage, surtout quand on voit ce que la Switch est capable de produire dans d’autres titres … On pourra également regretter des compositions musicales un rien banales et un peu trop répétitives, malgré la durée de vie du jeu.

À noter enfin que Destiny Connect est resté intégralement en anglais, ce qui peut surprendre étant donné qu’il s’adresse à un jeune public. Le niveau demandé n’est pas énorme pour comprendre l’ensemble des textes, mais il est clair que cela pourra représenter un frein pour nombre de joueurs. Le jeu ne dispose en revanche d’aucun doublage.

Destiny Connect est un pari réussi pour Nippon Ichi. Avec une histoire simple, mais touchante, et un univers bien à lui, il parvient à accrocher tout au long de sa vingtaine d’heures de jeu qu’il faut véritablement suivre avec son âme d’enfant. Avec un gameplay au tour par tour aisé à prendre en main mais pas dénué d’intérêt, ce titre est une vraie bouffée d’air frais et fera passer de bons moments entre deux plus gros titres. Sans pour autant démériter d’un point de vue technique, il ne faudra pas non plus s’attendre à une démonstration visuelle, mais Destiny Connect se rattrape sur bien d’autres points qui font de lui un RPG sympathique et dépaysant.

Note attribuée : 15/20

Rédigé par Delldongo le 25/10/2019

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