Introduction

Le Shui-hu-zhuan, au Bord de l’Eau en français, Suikoden en Japonais, est un roman d’aventure extrêmement populaire en Chine issu de la tradition orale, un peu à la manière de l’Iliade et l’Odyssée. On l’attribue à Shi Nai-An mais comme les deux œuvres précédemment citées, cela reste assez flou dans l’ensemble et l’on doit cette attribution avant tout à Jin Shengtan qui édita l’œuvre au XVII siècle. Le nom de Luo Guan-zhong apparaît lui aussi souvent. Est-ce l’un des deux ou une collaboration entre ces deux hommes ? La question est toujours restée en suspens. Paru tout d’abord au XIV siècle, son succès est retentissant et il est un ouvrage de référence encore aujourd’hui pour pratiquement tous les chinois. Sa popularité dépassera les frontières et arrivera même au Japon où il recevra un succès important mais mal vu car l’histoire raconte les exploits de 108 bandits révoltés contre leur gouvernement et l’empire. Son thème qui allait contre l’autorité fit fureur au XVIII siècle pour tous ceux qui étaient contre les Tokugawas. De nombreuses estampes naquirent représentant les 108 héros ainsi que de nombreux tatouages, symbole considéré comme honteux, pour marquer l’esprit de rébellion que suscitait l’œuvre. Même en Chine, ce message rebelle ne passa pas forcément le mieux du monde mais il reçut dans l’ensemble un bien meilleur écho étant donné la fin du roman.

Base historique du roman

L’œuvre en elle-même semble se baser sur des faits historiques, certes bien moins éloquent que ce qui est décrit dans ces aventures mais reposerait en partie sur des personnages réels. Ce n’est certes pas comparable aux Trois Royaumes et le Shui-hu-zhuan reste une œuvre fictive, elle n’en reste pas moins le témoignage d’une certaine époque. Song Jiang a en effet bel et bien existé. Il vécu sous la Dynastie des Song qui régna de 960 à 1279. L’histoire de Song Jiang prend place un peu avant la période des Song du Sud (1127-1279), alors que ceux-ci commencent à perdre la partie Nord de la Chine au profit d’une autre Dynastie, celle des Jin, détruite un peu plus tard en 1234 par les Mongols. Le roman se sert d’ailleurs de cette base historique pour retranscrire l’univers des 108 brigands du Marais du Mont Liang. Le vrai Song Jiang a lui aussi mené une bande de hors-la-loi dans la province du Shan-dong. Le groupe était composé essentiellement de paysans révoltés contre le pouvoir en place. C’était donc avant tout un mouvement populaire, plus qu’une immense rébellion comme le décrit le roman, qui prit place dans une période tourmentée par le recul des Songs et la présence d’envahisseurs étrangers. Cela allait bien sûr de paire avec les taxes qui augmentaient, comme la pression fiscale et de nombreux abus des fonctionnaires dans un petit qui s’enlisait dans la misère et les catastrophes naturelles. D’ailleurs, de nombreux autres groupes de brigands révoltés existaient. Celui de Song Jiang n’était qu’un parmi tant d’autres et pas un des plus importants d’ailleurs. L’installation de Song Jiang dans les Marais du Mont Liang serait situé aux alentour de 1114 où il commencera à sévir en pillant notamment des villes importantes comme celle de Jing-dong. Sa bande se rendra au pouvoir de l’empereur en 1120 dans des circonstances qui restent floues. Dans tous les cas, la bande rentra par la suite au service de l’empereur et fut envoyée pour réprimander d’autres révoltes du même genre, notamment celle de Fang-La, une des plus importantes pour l’époque. Néanmoins aucune archive n’indique que Song Jiang et sa bande y ont participé. Vu les origines de sa bande, il n’est pas rare que les historiens de l’époque ne signalent pas la présence d’anciens brigands aux côtés des forces impériales.

Prémices au roman

Ce serait à partir de là que le mythe serait né. L’histoire de Song Jiang aurait été colporté un peu partout subissant un grand nombres de variantes. Celle qui a sans doute le plus influencé le roman final est sans aucun doute celle qui faisait mention de Song Jiang et de ses 36 lieutenants. Non seulement la déchéance de Song Jiang est similaire au début à celle du roman, mais dans les deux cas, il reçoit un écrit céleste qui le mentionne, lui et 36 personnages qui s’avèrent pour la majorité des noms, être des lieutenants sous ses ordres. Ces 36 personnages ne sont pas moins que les 36 astres célestes du roman, en incluant Chao Gai.

Plusieurs Shui-hu-zhuan

Il existe de très nombreuses versions dont certaines sont censurées vu les descriptions de scènes de barbarie ou de cannibalisme. Il faut avouer que le roman n’épargne pas le lecteur à ce niveau là et même les 108 héros n’échappent pas tous à certains degrés d’inhumanité. L’œuvre permet tout de même de bien percevoir l’état d’esprit de la Chine à l’époque, une certaine conception du monde. La plus longue version connue contient 120 chapitres et décrit le regroupement des 108 étoiles, leurs combats mais aussi leurs morts après qu’ils soient finalement passés dans les rangs de l’empereur afin de laver son gouvernement des fonctionnaires corrompus. La version la plus connue en Chine, et partout ailleurs, reste celle de Jin Shengtan qui réduisit l’œuvre à 71 chapitres, arrêtant le récit au regroupement final des 108 brigands. Il enleva aussi les très nombreuses scènes sanglantes.

Synopsis

L’histoire nous compte donc les aventures de 108 guerriers. Il s’agit en faite de 108 démons (un chiffre très symbolique que l’on retrouve très souvent dans les légendes asiatiques) qui ont été libérés à cause de l’arrogance d’un fonctionnaire de l’empereur Ren Zong de la dynastie des Son, le Grand Maréchal Hong. Le groupe comporte 36 étoiles célestes et 72 étoiles terrestres. Néanmoins, il est un peu dur de déceler une réelle différence entre les deux. S’il est vrai que le premier groupe compile sans aucun doute les membres les plus importants, d’autres sont plus mineurs et moins importants que certaines étoiles terrestres. Comme mentionné plus haut, on peut penser qu’il s’agit simplement des lieutenants de Song Jiang dans le mythe qui préfigure le roman. Ce sont tous des hommes et femmes hors-la-loi, ou devenu hors-la-loi à cause d’un système gangrené par la corruption ou de leur caractère impulsif, qui additionné avec une force généralement impressionnante, cause de grands dégâts. Il ne faut pas oublier que ces personnages restent à la base des incarnations de démons venus apporter sur la Terre le Jugement Divin.

Le jeu

La Saga Genso Suikoden s’inspire de ce roman reprenant en règle générale l’idée de départ du regroupement de 108 guerriers qui formeront une armée pour lutter contre un pouvoir déviant et qui s’installeront dans un marais, d’où le titre « Au Bord de l’Eau ». D’ailleurs, chaque base dans les jeux, se situe toujours « Au Bord de l’Eau ». Comme dans le roman, tous les personnages ne sont pas non plus tous des combattants et contribuent aussi à apporter une aide non militaire mais précieuse. On remarquera dans cette liste, où figure avec le nom des personnages du roman les personnages dans les jeux qui leurs sont rattachés, des liens pour une partie d’entre eux. Ainsi, le héros est toujours l’étoile Tenkai qui remplace d’ailleurs souvent un leader de départ qui finit par mourir. On retrouve ainsi toujours le tacticien principal et secondaire du jeu à la même place, tout comme les magiciens importants, certains duos voir trio. On peut même remarquer ce qui semble être une pointe d’humour avec le personnage de Jeane, personnage magnifique occupant l’étoile d’un personnage dénommé le Hideux. Il est aussi important de dénoter que les personnages ne peuvent changer leur position au sein de cette liste. Ainsi, un tacticien secondaire ne peut jamais prendre la place du tacticien majeur. Un personnage reste lié à son étoile quoiqu’il arrive ce qui n’empêchera pas le jeu de commettre certaines irrégularités.

Pour établir cette liste, je me suis servi du roman publié par la Pléiade, fortement conseillé, mais aussi de la version courte. N’ayant pas eu le temps de tout relire (surtout après avoir perdu la quasi-totalité de mes données), je me suis aussi aidé de cet excellent site http://www.geocities.com/nguyenVFR/ superbement illustré que je vous recommande fortement. Merci pour ce joli site très intéressant.

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