OST du mois : Lost Sphear


Fraîchement sorti en janvier sur Switch, Playstation 4 et PC, Lost Sphear est le lauréat de ce mois-ci pour l'écoute de sa bande-son, ainsi que la présentation de son compositeur, Tomoki Miyoshi.

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Biographie de Tomoki Miyoshi (par Deathyuya)

Tomoki Miyoshi est né le 20 août 1993 à Osaka au Japon. Il a vécu la grande majorité de sa jeunesse à Sydney, en Australie. Il commence à prendre des cours de piano et de composition à l’âge de 14 ans. Il étudie aussi le piano avec Ms. Gibney et la composition avec Trevor Pearce et William (Bill) Motzing au Conservatoire de Musique qui se trouve à l’Université de Sydney. En 2011, il est sélectionné pour être l’un des 8 compositeurs à faire partie de la “Composer’s Institute” au Berklee College of Music, qui est l’une des plus grandes écoles de musique privées des États-Unis. Mais il débute ses études au Koyo Conservatory of Music au Japon, et en ressort en 2012 avec un diplôme professionnel, ainsi qu’un master en composition et en théorie musicale. En 2013, il continue à étudier, principalement pour des compositions de musiques de films, au Berklee College of Music où il reçoit une bourse en composition et en performance de piano.

En 2011, âgé alors de 16 ans, il débute comme compositeur de jeux vidéo avec Soulcalibur V. En 2013, il commence comme compositeur d’animés avec ARK IX. En avril de la même année, il collabore avec Austin Wintory, le premier compositeur de jeux vidéo nominé au Grammy, pour travailler sur l’album “Monaco/Gentleman’s Private Collection”. Plus tard dans l’année, il travaillera sur les musiques des cinématiques de Majin Station, un jeu développé par Level-5 et Razest, puis sur un arrangement symphonique pour Steins;Gate. En 2014, Tomoki annonce qu’il est l’un des co-compositeurs à travailler sur les musiques de Project Phoenix (un jeu développé par Creative Intelligence Arts), aux côtés du légendaire compositeur Nobuo Uematsu. Il travaille aussi comme orchestrateur sur une musique commandée par le Melbourne Symphony Orchestra pour le concert Symphony of Legends : Video Games Unplugged. Il travaille également comme arrangeur pour la série animée Steins;Gate. Plus récemment, en 2016, il compose la bande-son de I Am Setsuna, un nouveau J-RPG développé par Tokyo RPG Factory et édité par Square Enix.

Sélection (par Memoircosmos & Delldongo)
Critique de l’OST (par Delldongo)

Entièrement signée Tomoki Miyoshi, la bande-son de Lost Sphear compte pas moins d’une quarantaine de pistes, réunies sur 2CD, pour environ 2 heures d’écoute. Contrairement à l’OST de I am Setsuna, son grand frère, le piano ne sera plus seul, mais il reste tout de même un instrument primordial dans la plupart des pistes.

C’est le cas avec la toute première, The world of memory, qui fait la part belle au piano, bien que restant assez impersonnelle, sans vraiment transmettre un sentiment précis. On retrouve le piano dans la deuxième musique, Nostalgia, mais accompagné de quelques autres instruments. On a cette fois une musique à la fois douce, mais précisément sans la nostalgie annoncée, néanmoins avec une belle mélodie et un certain caractère. On retrouve ce sentiment dans la troisième, Brief rest, qui se situe dans un registre plus humoristique. Dans ces pièces, et même dans de nombreuses autres pistes, on sent que Tomoki Miyoshi est très influencé par Masashi Hamauzu (compositeur de SaGa Frontier 2, Final Fantasy XIII, par exemple). Cela se ressent dans de très nombreuses musiques, à un point tel qu’on les croirait même « copiées » : Beautiful nature. Dans Memory to be spun, c’est particulièrement frappant, et même si la piste reste assez réussie, on ne peut s’empêcher de se croire dans un autre jeu (et donc dans un autre univers).

On trouvera d’ailleurs de très nombreuses influences dans cette OST, ce qui est toujours ennuyeux, car cela retire évidemment pas mal en personnalité sur l’ensemble. La plupart des pistes manquent donc cruellement de caractère, pour passer comme des environnements sonores sans réel intérêt. Par exemple, Echoes of the Heart, n’est pas une musique spécialement intéressante, mais possédera quelques étrangetés dans sa partie centrale, mais pour immédiatement retourner vers une sorte de classicisme un peu trop prononcé. On pourra malheureusement faire ce constat pour un grand nombre de musiques de cette OST : Wiping away tears, Machinistic capital, Loyalty to the emperor, Beyond the Ocean, Fertile land, Chaotic ruler, etc. Elles restent trop quelconques pour qu’on attache, même après de nombreuses écoutes, et c’est même plutôt le sentiment contraire qui finit par arriver. Surtout, la plupart des pistes restent dans le même registre, un peu serein, un brin nostalgique, ce qui n’aide pas à les différencier des autres. Sans être mauvaises pour autant, toutes ces musiques, comme Pushing crisis, témoignent autant d’un travail propre que trop scolaire.

Une des premières musiques vraiment intéressante de l’OST, et bien plus personnelle, est Hope journey. Bien que restant assez simple, il se dégage de ce beau thème musical un sentiment d’aventure parfaitement adéquat. La plupart des musiques sont également assez courtes (entre 30 secondes et un peu plus d’une minute chacune), ce qui n’est pas dérangeant en soi, mais ce qui peut provoquer un sentiment de « boucle » assez rapidement. Ici, on pourra songer à Outcome of growth, le thème de la carte du monde, qui revient trop rapidement et qui n’apporte donc aucune variété. On sera donc souvent face à des musiques qui ne proposent qu’une seule facette et qui ne changent que trop rarement d’atmosphères pour être intéressantes.

Il en découle que, parmi l’ensemble des pistes, on ne peut en repérer que quelques-unes, bien différentes dans leur caractère et qui apportent donc ce petit plus indispensable à une bande-son que l'on va entendre sur des dizaines d’heures. Invitation for curiosity, bien que peu parlante, aurait pu faire partie de ces musiques, mais on sent aussi qu’il manque quelque chose pour vraiment décoller. En revanche, Great bustle est une des musiques les plus réussies de la bande-son, avec un vrai souci du détail et des harmonies qui font mouche. Sign of fortune, le thème de combat, bien que là encore très influencé par les compositions de Hamauzu, est une franche réussite. Tout comme Emptiness within, une musique très empreinte d’une nostalgie toute simple et touchante. On pourra également mettre en avant Reflective thoughts, qui vient rompre une certaine monotonie grâce à ses notes piquées.

Mais certaines musiques sont aussi tout simplement « ratées » ou un peu hors-sujet, je pense ici à Surrounded mais surtout à Ready to go, avec ses sonorités du plus mauvais effet. Que penser aussi de la courte musique jouée dans les boutiques (Funny store) ? Ce sont en général les pistes plus dynamiques qui posent problème et qui semblent manquer clairement leur cible : Struggle, The end of myth ... ou bien d’autres pistes beaucoup moins parlantes. Seal ruins est notamment assez étrange avec des sons rugueux sans grande envergure. On appréciera un peu moins encore False blessing, une mélodie très mièvre et sans aucun caractère.

Heureusement, certaines pistes sont assez réussies, comme Awe of glory, la dernière piste du premier CD, avec son urgence bien retranscrite. Friendship est également une bonne piste, qu’on pourrait ici rapprocher d’un jeu comme Bravely Default, ce qui n’est pas non plus une hérésie. The twilight of sphear pourra également intéresser, bien que possédant une ambiance un peu trop quelconque là encore.

Que retenir de cette OST de Lost Sphear ? Malgré un travail correct, cette bande-son peine à convaincre et à imposer son empreinte sur l’auditeur. Si les musiques de I am Setsuna avaient cette particularité (certes un peu facile) de ne proposer que des morceaux de piano, cela avait au moins le mérite de lui conférer une ambiance très personnelle, ce qui n’est malheureusement pas le cas ici. Un peu à l’image du thème de fin, Light sphear, la plupart des pistes sont trop quelconques pour marquer les esprits, et ce ne sont pas les quelques pistes réussies qui pourront inverser la tendance. Cela dit, on se gardera bien d’enterrer qui que ce soit dans cet article, Tomoki Miyoshi est encore un très jeune compositeur, qui a encore bien le temps de trouver sa propre voie.

Quelques pistes à ne pas manquer
L'avis de Sadness

Deuxième jeu de Tokyo RPG Factory, Lost Sphear a droit à une OST un peu moins larmoyante que son aîné (I am Setsuna) qui était certes de bonne facture mais comme on dit, quand c’est trop, c’est trop. Ici, on retrouve certes quelques ballades au piano mais le travail de Tomoki Miyoshi est de meilleure facture. Evidemment, ce n’est pas l’OST de l’année, mais le tout s’écoute très bien et les choix musicaux ne sont pas mauvais, en fonction des différentes phases que le joueur peut rencontrer au cours de son aventure à la recherche des différents souvenirs du monde. Quelques musiques restent entêtantes comme The World of Memory qui renvoie indubitablement à la notion de mémoire ou de perte. Les différentes musiques de combat ne sont pas folles mais nous tiennent quand même en haleine dans nos diverses batailles. On retiendra surtout Ready to go et End of Myth (musique du combat final). Lost Sphear offre donc aux joueurs quelques bonnes douceurs au niveau des oreilles et le jeu s’en sort un peu mieux que I am Setsuna. Si vous désirez commencer l’aventure avec la joyeuse bande de Kanata & Van, foncez, en attendant quelques gros jeux comme Ni no Kuni II.

L'avis de Tennee

Pour ne pas tourner autour du pot, Lost Sphear possède une bande-son plutôt banale. Certaines pistes peuvent sortir du lot, comme Wiping Away Tears (qui, sans trop savoir pourquoi, me rappelle du Xenoblade) ou encore Great Bustle ou Invitation for Curiosity. A vrai dire, j'ai eu l'impression d'entendre des pistes piochées d'un peu partout dans le registre du RPG… avec pour autre exemple The End of Myth qui m'a fait penser à du NieR avec ses voix.

Cela dit, l'OST a aussi son lot de pistes fort désagréables, qui, j'en suis sûre, collent parfaitement à leur contexte (Surrounded, Ready to Go). Pour ce qui est de les écouter en-dehors du jeu, par contre, c'est une autre histoire.

Quoi qu'il en soit, le jeu ne me faisait pas vraiment envie jusque-là, et ce n'est pas l'écoute de son OST passe-partout qui me fera changer d'avis.

L'avis de Wolfangele

Cette OST ne m'aura pas marquée malgré les deux écoutes, du fait que les musiques sont dans le même registre (une sphère musicale pour le jeu de mot), dans des atmosphères calmes, sereines, voire nostalgiques, même si quelques-unes sortent du lot. Certaines sont intéressantes dans leur domaine, comme Nostalgia, Bride of the Lord ou Light Sphear. Celle qui m'a le plus interpellée par sa réussite est Great Bustle. Sinon il reste mes préférées, grâce aux voix qui réussissent à nous transporter, comme The twilight of Sphear et The end of myth. Un peu de rythme et d'urgence sont fortement appréciés dans ce lot de pistes douces, et j'ai adoré entendre des pistes différentes comme Awe of glory et Decisive Fight.

Bref, j'en ressors mitigée, et elle ne restera pas dans mes écoutes préférées, trop banale et elle ne me donne pas trop envie de me lancer dans l'aventure du jeu, mais qui sait, elle colle peut-être bien à son univers...

La « cover » du mois : Emptiness Within (par Delldongo)

Rédigé par Deathyuya, Delldongo, Memoircosmos, Tennee, Sadness et Wolfangele le 4 mars 2018

Je plains ta mère de t'avoir mise au monde., Vanille, Steambot ChroniclesThèmes
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