Paris Games Week 2013 | |||||||||||||||||||||
Parmi les rendez-vous annuels du Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, les gamers commencent à connaître la Paris Games Week, un salon dédié aux jeux vidéo et un peu à la culture comic/manga. Après une édition 2012 qui n'avait pas vraiment emballé les foules, il était normal d'espérer une remontée de la part des éditeurs, pour le choix et les conditions des présentations. Et ce n'était pas gagné d'avance : au soir du 29 octobre, pour la soirée spéciale Presse, l'organisation des entrées s'annonçait trop conventionnelle pour les enjeux et les envies en présence : des portes trop étroites, une foule trop nombreuse... Tout cela donnait déjà une mauvaise impression, sinon un mauvais pressentiment. La plupart des gens avait reçu une accréditation donnant accès au salon dès 19h, sauf quelques « privilégiés » qui étaient invités à l'inauguration en présence de la Ministre de la Culture. Dehors, la tension grimpe petit à petit au sein de la file d'attente. La sécurité, on n'en disconviendra pas, fait son travail avec un soin presque touchant, refoulant quiconque essaie d'entrer avant l'heure écrite sur le badge et tenant les portes comme si elles ouvraient un coffre-fort. Et quand enfin, l'heure fatidique survient, c'est une cohue digne des soldes les plus agressives qui fait de son mieux pour entrer plus vite et avant les autres, qui d'un coup de coude, qui d'une pression sur les épaules, qui d'un éclat d'un voix. Presque dépassés, les vigiles sont forcés d'user de leur autorité, menaçant de refermer les portes pour ne plus les ouvrir avant neuf heures du matin. Mais être présent très en avance permet d'esquiver ces soucis et d'entrer sans trop de mal, sinon une ou deux côtes fêlées sous la pression de la foule.
Ce n'est que bien plus tard que cette frénésie collective sera expliquée : les 500 premiers testeurs à la borne du nouveau Call of Duty partiront avec une Edition Prestige gratuite. Nous laisserons les analyses et les détails à d'autres sites plus généralistes ou, a contrario, plus spécialisé dans ce monde fermé et intransigeant qu'est le FPS moderne, et ne garderons en mémoire que les conséquences directes : des conditions d'entrées particulièrement pénibles et insuffisantes pour faire face à une telle horde de vautours (si vous me passez l'expression). Un cas qui n'est pas sans rappeler celui de la sale marche rapide qui ébranla la capitale voilà quelques mois, l'affaire du « trot qu'a des rots ».
Le RPG qui fait baver les occidentaux depuis bien longtemps était enfin disponible en démo ! De quoi se faire la main sur quelques combats et découvrir les bases du jeu : le style, la narration, le gameplay et le challenge.
Un jeu plus demandé, car appartenant à une série ô combien illustre, et qui fut sérieusement pris d'assaut les jours suivants. Finalement, la longue démo laissait bien entrevoir que le jeu serait comme tous les Zelda les plus récents : très beau, fort d'une esthétique constante, d'un game design intuitif et pas trop mal pensé, mais aussi (et malheureusement) bien trop simple et transparent. Le monde d'Hyrule reprenant d'ailleurs assez fidèlement A Link to the Past sur SNES, le plaisir de la découverte n'était même pas là ; il va falloir en attendre davantage du Monde des Ténèbres.
La jeune série qui s'est frayée un chemin à la force de son esthétique gothique et de son challenge montre le bout de son nez dans un stand aux décors assez représentatifs : des murs de brique un peu délabrés et quelques armes au mur. Que les joueurs se rassurent, les crises de nerfs seront encore au rendez-vous ! Trois coups suffisent à provoquer un Game Over et votre serviteur, qui n'avait jamais touché à la licence, ne manque pas de confirmer que finir ce jeu vous demandera un self-control sans égal !
Oui, le jeu est déjà disponible depuis quelques temps, mais Nintendo n'allait pas rater l'occasion de faire un peu plus pression sur les anciens fans qui ne s'étaient pas encore lancé dans cette nouvelle aventure de la licence, l'une des plus lucratives à l'heure actuelle pour Big N ! Un stand assez classique, mais dominé par la présence de deux statues à l'effigie des légendaires de ces jeux attendait les joueurs. De quoi reprendre contact avec l'univers mignon et bariolé de Pokémon, tout en découvrant le concept de Méga-Evolution. Il est d'ailleurs assez surprenant de se voir... offrir Mewtwo, réputé l'un des Pokémon les plus puissants du monde, comme on donne un bonbon à un enfant qui a bien récité sa leçon !
Sorti des RPG, la PGW ne fait la part belle à aucun jeu en particulier : les FPS avec Wolfenstein, les jeux de combats avec Saint Seiya, les d'action avec Ryse, les jeux conviviaux avec Mario Kart ou Just Dance, les jeux en ligne avec League of Legends... Tous les styles étaient représentés, les éditeurs avaient tous un emplacement assez raisonnable et plusieurs mini-concours se tenaient régulièrement d'un bout à l'autre avec, à la clé, des exemplaires gratuits de jeux à venir. En revanche, les jeux particulièrement attendus comme Assassin's Creed IV, Call of Duty : Ghosts, Bayonetta II ou The Elder Scrolls Online souffraient systématiquement de files d'attente estimées à trois heures minimum ; de quoi décourager les fans les moins fervents ou ceux qui voulaient voir de tout sans spécialement jouer à chaque titre. Quelques boutiques de vêtements humoristiques, de mangas et de figurines étaient également disséminées dans les locaux, histoire d'emporter un souvenir.
Que faut-il retenir, en définitive, de cette nouvelle édition ? Qu'elle fut frappée par une campagne publicitaire agressive à l'excès, ou qu'elle laissait voir des jeux sympathiques mais pas transcendants dans un cadre convenu ; chacun en gardera l'image qui lui convient le plus. D'autres sites et d'autres rédacteurs parleront plus en détail des jeux hors-RPG, faisant parfois écho d'une gestion calamiteuse des consoles disponibles et de conditions de jeux pas optimales. Un salon assez moyen et pas toujours très bien organisé, qui annonce des jeux de qualité, mais aucun titre qui redéfinira le genre ou qui bousculera quoi que ce soit. Pas de Persona 5, pas de X, pas de Mind Zero... Rien que de très classique, de bons jeux sont à venir, mais le souffle frais, la nouveauté, l'originalité qu'on attend tous de plus en plus n'était pas vraiment présente. On en garde donc un souvenir mitigé, ni content ni fâché, et des espoirs modérés quant aux sorties futures. Par Wolf, le 4 novembre 2013
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