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Divine Divinity

Fiche complète de ce jeu

De nos jours, lorsqu'on parle de Divinity, on fait généralement référence à l'un des deux derniers épisodes de la saga, baptisés Original Sin, et qui sont des RPG tactiques au tour par tour des Belges de chez Larian Studios. Pourtant, bien avant ces deux jeux sortis respectivement en 2014 et 2017, il y a eu pas moins de quatre jeux, tous liés par un même univers original et par une chronologie commune. Divinity : Dragon Commander, un jeu stratégique mélangeant divers genres, est le plus récent d'entre eux, précédé par Divinity II (Ego Draconis et son extension, Flames of Vengeance, alias The Dragon Knight saga). Encore avant ceux-là, il y a eu Beyond Divinity et enfin Divine Divinity, le tout premier de la série, paru en 2002 sur PC.

Note : Il convient donc de bien distinguer les Original Sin, que certains nomment, par abus de langage, Divinity 1 et Divinity 2, et Divinity II qui existe aussi bel et bien et qui est un tout autre style de jeu.

Les origines du Divin

L'histoire de la saga Divinity se déroule sur plus de 9000 ans, commençant avec Dragon Commander, qui prend place longtemps avant tous les autres jeux. Le reste n'est séparé que par un peu plus d'un millénaire. Comme le monde évolue au fil des jeux, ses protagonistes aussi, et en jouant à chacun d'eux on peut découvrir un pan ou un point de vue bien différent de l'histoire. Notez qu'il existe aussi deux courts romans, The Prophecy et Child of the Chaos, servant respectivement de préquel à Divine Divinity et à Beyond Divinity.
Ainsi, Divine Divinity prend place à Rivellon en 1218 AD, soit une vingtaine d'années avant les événements de Divinity : Original Sin 2, pour référence. Voici le synopsis :

« Le jeu met en scène le combat éternel opposant de vaillants héros aux forces destructrices du Chaos, contrôlées par un culte démoniaque appelé Black Ring. Vous incarnez l'élu de la prophétie qui a pour mission, avec l'aide du sorcier Zandalor, d'unifier les sept races de Rivellon afin de devenir l'être divin et d'empêcher la naissance du seigneur du Chaos. »

Si vous avez joué aux Original Sin, ou au moins l'un des deux, vous ne serez pas totalement perdu. Le personnage que vous jouez se révèle, plus tard, être nul autre que Lucian le Divin, et Divine Divinity vous permet donc de découvrir son histoire à lui, et ce qui a conduit aux événements futurs. L'histoire est globalement assez convenue et vous opposera à de nombreux ennemis du culte démoniaque plutôt stéréotypés.

Quatre personnages, un seul destin

Bien que le protagoniste soit donc canoniquement reconnu comme Lucian, cela ne vous empêche pas de pouvoir choisir et personnaliser votre héros au lancement de la partie, ou du moins, dans une certaine mesure. Divine Divinity vous propose ainsi plusieurs archétypes prédéfinis de personnages, répartis sur trois classes – guerrier, voleur et mage – et disponibles en version masculine ou féminine. Les archétypes masculins et féminins sont un peu différents au départ, mais peuvent être modifiés après un premier choix. Chaque personnage possède une courte biographie expliquant les origines et les objectifs qui lui sont propres. Il est également possible de lui donner un nom, et de choisir parmi plusieurs visages pour sa vignette, que l'on verra notamment durant les conversations, le modèle de personnage étant fixe et dépendant uniquement de l'archétype de personnage choisi.

On remarque que le passé des héros est décrit d'une manière assez crue, mettant en valeur la violence de leur histoire. C'est surtout le cas pour les femmes, victimes du sexisme classique d'une société moyenâgeuse, qui les pousse dans leurs retranchements pour survivre. Cela donne toutefois le ton général auquel on peut s'attendre au cours de l'aventure.

En dehors de ces détails, il n'est pas possible de personnaliser d'autres attributs lors de la création de personnage. Cela dit, ça ne veut pas dire que votre personnage sera identique à celui de n'importe quel autre joueur. En fait, c'est à la montée de niveau, lors de l'aventure, que tout se joue.

Un RPG classique

Divine Divinity est un jeu en vue isométrique, le personnage n'étant pas modélisé en 3D. Les déplacements, les interactions et les combats : tout se fait à la souris, en dehors de certains raccourcis claviers qui peuvent simplifier la vie. L'interface comprend une barre de menus, plusieurs jauges (santé, mana, vigueur et expérience) et on peut aussi afficher une mini carte que l'on peut déplacer là où bon nous semble à tout moment. Bien sûr, on a aussi accès à une carte complète de la région où l’on se trouve, qui indique d'ailleurs les lieux de quête et les téléporteurs, mais sur laquelle on peut aussi ajouter des marqueurs personnalisés. Le menu propose également un bestiaire indiquant le niveau, les dégâts et l'armure ainsi que certaines caractéristiques des monstres rencontrés et le nombre vaincu. Enfin, on a accès à l'historique entier des conversations depuis le début et à une fiche de personnage.

Pour ce qui est du système de combat, il est très simple, un clic gauche de la souris permet d'attaquer un ennemi physiquement, un clic droit permet de lancer le sort affiché actuellement dans le menu. Pour changer de sort ou utiliser des compétences, il faut cliquer sur l'icône de sort dans la barre de menus et sélectionner celui voulu au préalable parmi la liste de sorts disponibles. De même, il est possible de changer d'arme parmi celles possédées dans l'inventaire via l'icône d'arme, et d'utiliser des potions de la même manière. Le jeu demande beaucoup de manipulations à la souris pour pouvoir varier les actions.

Le jeu se jouant en temps réel et non pas au tour par tour, le seul moyen de procéder à toutes ces actions sans se faire tuer, c'est d'utiliser la pause, via la barre d'actions ou la touche Espace. Après toute action dans l'environnement (déplacement, attaque ou sort lancé, potion utilisée), la pause se désactive, et il faut donc répéter l'opération à chaque fois. Le jeu est jouable sans pause, mais il faut jongler entre les déplacements et l'attaque pour éviter de subir trop de dégâts ou que l'équipement soit trop vite endommagé, et d'autant plus si l'on joue un mage.

Un personnage (presque) sur mesure

On gagne de l'expérience en tuant des monstres, mais aussi en accomplissant des quêtes, et lorsque l'on prend un niveau, on obtient des points de statistiques et un point de compétence à distribuer librement, quel que soit notre archétype de personnage de départ. Pour les attributs, on a le choix entre force, agilité, intelligence et constitution.
La plupart de ces attributs ont un effet tout à fait classique : la force influence les dégâts à l'arme et le poids maximum de l'inventaire que l'on peut porter, mais aussi les équipements que l'on peut équiper. En effet, les armes, armures, boucliers, et la plupart des équipements en général (sauf les accessoires) nécessitent généralement une valeur de force et/ou d'agilité pour pouvoir être équipés. Il n'y a pas d'équipement dédié au magicien, et donc, pour avoir un équipement décent, il va forcément falloir investir dans cette caractéristique pour survivre. L'agilité augmente la précision et permet donc de rater moins souvent la cible, d'améliorer un peu l'attaque et la défense, et permet surtout d'équiper des armes légères ou à distance comme des arcs ou des dagues. L'intelligence n'augmente que la quantité de mana totale – et pas l'efficacité des sorts —, mais c'est une ressource indispensable pour le mage dont les sorts coûtent cher, et au vu du nombre d'ennemis à affronter, il y a tout intérêt à pouvoir tenir longtemps. Enfin, la constitution augmente la santé maximale, ce qui est utile pour encaisser plus de coups au début et en milieu de partie, mais qui se révèle finalement pas si utile que ça face aux ennemis les plus puissants, qui peuvent de toute façon vous tuer en 1 ou 2 coups. La jauge de vigueur sert quant à elle à courir.

Les magies et compétences, qu'elles soient passives ou actives, sont réparties sur trois pages, une dédiée au guerrier, une pour le voleur et une pour le magicien. À chaque niveau, on a la possibilité d'attribuer le point de compétence disponible n'importe où parmi les compétences proposées (qui dépendent du niveau atteint), au choix parmi l'une des trois pages. Une fois débloquée, une compétence peut être améliorée jusqu'à 4 fois supplémentaires pour augmenter ses effets, mais là encore à condition d'atteindre le niveau requis. Un magicien peut donc parfaitement obtenir des techniques à l'arme pour attaquer physiquement, ou inversement, un guerrier peut obtenir n'importe quel sort. Par contre, l'utilisation ou l'efficacité va grandement dépendre de ses attributs.
À noter que les sorts peuvent également être obtenus différemment, en les achetant à certains marchands, en les trouvant en guise de butin, et parfois même offerts en récompense de quête. Par contre, la distribution des points de compétence ne peut pas être réinitialisée.

Bien que certains sorts soient effectivement plus réputés utiles et efficaces, comme les invocations qui servent finalement surtout de boucliers vivants, il existe toutes sortes de combinaisons possibles ; on peut par exemple obtenir un sort de commandement pour contrôler les invocations des ennemis, ce qui est a priori très utile, tout comme le fait de pouvoir ressusciter des monstres vaincus et les forcer à se battre pour soi. Les armes classiques ne sont pas en reste non plus grâce à une grande variété qui permet de personnaliser son style de jeu, même si au final cela dépend aussi de leurs statistiques purement aléatoires. Le jeu offre donc une grande flexibilité de gameplay grâce à la totalité des compétences et sorts disponibles, quelle que soit la classe.

Cela dit, plus on progresse dans l'aventure et plus on affronte des ennemis retors, ou résistants à certains éléments magiques. De même, les ennemis les plus dangereux sont généralement ceux qui pratiquent la magie ; il faut donc prévoir des résistances aux éléments sur l'équipement. Cela peut réellement changer la vie.

En outre, les ennemis disposent aussi d'attributs définis et notamment de résistances aux magies. Il existe de nombreux sorts différents, y compris des sorts de contrôle, qui permettent d'empêcher temporairement les mouvements ou les actions de la cible, mais selon sa résistance, il peut y être immunisé. L'un des sorts les plus utiles est le Gel, car comme son nom l'indique, il permet de geler instantanément la cible. Plus le sort est de haut niveau, plus l'effet dure longtemps, jusqu'à une bonne dizaine de secondes – ce qui est énorme – le temps de faire diminuer sa vie sans prendre le moindre risque. Si toutefois l'ennemi est résistant à cet élément, il est aussi possible de trouver des armes de corps à corps enchantées qui ont une chance d'appliquer un effet similaire (quoique beaucoup moins long) en attaquant. En effet, leurs résistances élémentaires ne s'appliquent pas aux effets des armes physiques, ce qui permet par exemple de leur infliger l'un des effets suivants : poison, brûlure ou gel. Il peut y avoir de nombreux autres effets (étourdissement, absorption de mana ou de vie, etc), mais cela est toujours aléatoire au moment de trouver ou d'identifier une arme.

De nombreux équipements

Le personnage peut porter un équipement complet, comprenant casque, armure, ceinture, jambières, gants, deux accessoires, une amulette, ainsi qu'une arme et un bouclier. Le bouclier est équipé même si le personnage porte une arme à distance ou à deux mains, mais celui-ci ne sera pas comptabilisé dans la défense ou les dégâts reçus.

Lorsque l'on subit des dégâts ou que l'on attaque à l'arme, la plupart des équipements, hormis les accessoires, perdent en durabilité. Il faut donc régulièrement passer voir un marchand pour réparer, ou bien le faire soi-même en utilisant la compétence appropriée.

Tous les équipements peuvent contenir des emplacements de charmes, qui permettent d'y appliquer des runes. Il faut d'abord en obtenir, aléatoirement en butins de certains ennemis, ou bien en les achetant au prix fort aux marchands. Ensuite, avec la compétence d'enchantement, on peut les insérer de manière permanente. Les runes possèdent plusieurs niveaux de qualité, il faut donc garder les meilleures runes pour les équipements de fin de jeu. C'est grâce à ces runes que l'on améliore grandement ses résistances aux éléments, mais cela permet aussi d'obtenir notamment des attributs supplémentaires. Un même équipement peut d'ailleurs posséder plusieurs emplacements de charmes, selon sa qualité, mais il faudra aussi augmenter le niveau de la compétence en fonction du nombre de runes que l'on veut y appliquer.

Le personnage peut aussi obtenir une compétence d'alchimie, ce qui lui permet de fabriquer des potions en combinant une plante médicinale, directement depuis l'environnement, avec une fiole vide. Il peut aussi combiner des potions de santé et de mana de qualité égale pour créer des potions rendant les deux à la fois. C'est très utile dans la mesure où les potions de base rendent une quantité brute de ces ressources, ce qui est trop peu vers la fin du jeu, tandis que la potion de soin combinée rend à la place un pourcentage de ces mêmes ressources. Bien qu'il existe un sort de soin, le mana est une ressource bien trop utile pour combattre et il vaut mieux utiliser une potion à la place.

Les équipements sont achetés ou obtenus en butin sur des ennemis ou dans des coffres. Ils sont répartis en plusieurs niveaux de qualité, et leurs caractéristiques sont toujours plus ou moins aléatoires. Le système est assez classique de nos jours. La quantité d'objets trouvés peut permettre de les renouveler régulièrement, bien que les caractéristiques aléatoires n'aident pas vraiment à trouver son bonheur. De plus, il est parfois compliqué de savoir quoi faire de tout ce qu'on possède dans l'inventaire. La quantité que l'on peut transporter est vite limitée, ralentissant le personnage en cas de trop-plein.
De plus, la plupart des équipements qui sont récupérés en butin ne sont pas identifiés dès le départ, et il faut soit posséder la compétence adéquate au niveau correspondant, soit demander à un marchand de le faire pour vous contre rétribution, afin de pouvoir consulter ses caractéristiques et l'équiper.

Des objets à ne savoir qu'en faire

En effet, on croule vite sous les objets, que ce soit les équipements, les potions ou bien d'autres parfaitement inutiles. Au début, on cherche à vendre pour récupérer de l'or, ce qui permettrait ensuite de racheter un meilleur équipement. Mais on est aussi très vite limité par la quantité d'or des marchands, eux-mêmes n'étant la plupart du temps pas plus riches que nous. On peut théoriquement marchander avec la plupart des PNJ rencontrés (système que l'on retrouve bien sûr dans les Original Sin), bien que la grande majorité d'entre eux soient sans-le-sou. En dehors de certains commerçants présents dans des lieux précis, il n'est pas toujours évident de trouver le bon interlocuteur pour se débarrasser de son trop-plein. Leurs marchandises sont aussi régulièrement mises à jour, il va donc falloir faire de nombreux allers-retours pour aller vider ses poches ou faire le plein de potions. Heureusement, nous avons un outil terriblement pratique qui parlera sûrement à certains d'entre vous, les pierres (ou pyramides) de téléportation. Elles fonctionnent par paire, et lorsqu'on en pose une au sol et qu'on s'en éloigne, on peut y revenir instantanément en utilisant la seconde dans l'inventaire ou l'environnement. Grâce à cela, on va pouvoir se créer un pied-à-terre près d'un marchand, d'un lit pour se reposer, ou encore près de conteneurs quelconques pour y stocker nos trouvailles, et revenir aussitôt à l'emplacement précédent. Cela est possible durant la grande majorité de l'histoire, bien que certains passages ne permettent pas cette facilité pour des raisons scénaristiques.

Au fil de l'aventure, les objets obtenus sont de plus en plus nombreux, mais en l'absence d'utilisation spécifique pour la plupart d'entre eux, on a tendance à se retrouver vite surchargé ou à devoir faire des allers-retours réguliers à son point de repos, aussi bien pour faire du vide que pour se reposer et récupérer toute sa vie et son mana. Plus on progresse et plus les équipements obtenus sont lourds et les allers et venues se font plus fréquents alors même qu'on a pourtant investi pas mal de points dans l'attribut force.

Il y a également des points de téléportation répartis à peu près de manière égale, un pour chaque zone. Ces sites peuvent être débloqués au fil de l'aventure à condition d'avoir obtenu le parchemin de la race correspondante (au nombre de sept), que l'on peut obtenir soit durant la quête principale, en accomplissant certaines quêtes spécifiques auprès des représentants de ces mêmes races, ou encore en les trouvant dans des lieux précis. Par contre, pour les utiliser, il faut quand même se déplacer jusqu'à l'un d'eux, et ils sont assez éloignés.

Un univers sombre mais riche

Divine Divinity met en scène des événements dont on entend parler notamment dans Original Sin 2 (le premier Original Sin se déroulant longtemps avant cela). Au cours de l'aventure, on rencontre de célèbres personnages, tels que Zandalor et un certain chat blanc, et on va découvrir les coulisses du Conseil des Sept, c'est-à-dire le choix du représentant de chacune des races (humains, nains, elfes, lézards, orcs, gobelins et mages). Bien sûr, on suit avant tout l'histoire de Lucian et la façon dont il est devenu celui que l'on connaît bien dans les jeux suivants, et qui s'avèrera également être le héros de Divinity II. Cela est donc intéressant pour tous ceux qui s'intéressent à la toile de fond de l'univers et qui veulent découvrir certains de ses lieux. Attention toutefois, même si l'on rencontre des alliés et qu'ils peuvent nous venir en aide lors d'événements scénaristiques, à aucun moment ils ne nous accompagnent ou nous aident au combat, il faut donc se débrouiller seul.

Le monde dans lequel se tient notre aventure est au bord de la guerre, les orcs enchaînent les raids contre les humains, et les relations entre les nains et les elfes sont pour le moins houleuses. Notre personnage est aussi victime de nombreuses tentatives d'assassinat, sans pour autant qu'il ne sache pourquoi. C'est grâce à Zandalor, dont il va croiser la route plus ou moins par hasard, qu'il va commencer à comprendre les tenants et aboutissants de ces conflits, et que tout cela n'est pas une simple coïncidence, mais est orchestré et manœuvré par des personnes aux sombres desseins.

Nos déplacements se font intégralement à pied, en dehors, bien sûr, des téléportations précédemment mentionnées. Et le monde est grand, vraiment très grand. La première région est une zone ouverte, en dehors des caves et donjons que l'on va visiter. On peut explorer librement si on le souhaite, mais généralement on va éviter de trop sortir des routes au début, et tenter de se trouver un lieu de repos.

On visite en tout 4 grandes régions, dont une située exclusivement en ville. Les donjons, lorsqu'on y est confronté, sont assez grands, et répartis sur plusieurs niveaux. Ils sont généralement remplis d'ennemis, ce qui rend l'exploration longue et fastidieuse, surtout quand on est privé de moyen de fuir pour se reposer. Il peut arriver qu'il y ait des puits de vie ou de mana qui permettent chacun de se restaurer une fois, mais on est parfois obligé de se rationner en potions pour pouvoir survivre jusqu'au bout. Heureusement, prendre un niveau restaure les jauges, ce qui nous octroie un bref sursis. De plus, la plupart des « boss » du jeu n'en sont pas vraiment, du moins en dehors de quelques-uns qui sont excessivement rapides, qui se rendent totalement invisibles ou qui ont une portée d'attaque de l'autre bout de l'écran.

Cela dit, la principale difficulté du jeu réside dans le fait d'apprendre les raccourcis et les actions qui nous sauvent, comme par exemple penser à mettre en pause entre chaque action durant le combat. Ce n'est pas nécessairement une chose évidente lorsqu'on n'est pas habitué à ce genre de jeu à l'origine. Étrangement, une fois cela maîtrisé, le jeu devient infiniment plus simple ! Et si le jeu ne propose pas de tutoriels pour apprendre à jouer, il y a toutefois quelques infobulles ou quelques PNJ qui nous expliquent certaines choses. En dehors de cela, surfer sur le net est bien aujourd'hui la seule manière d'en connaître toutes les astuces indispensables !

Seul face au monde

Le jeu propose de nombreuses quêtes qui sont regroupées dans le journal. De la même manière que dans les Original Sin, ce sont les précédents événements qui sont résumés, avec généralement pour seules informations le nom de la personne qui nous a donné la mission et un vague objectif. Certaines quêtes ne permettent pas de deviner ce qu'il faut faire, et se font plus ou moins au hasard de l'exploration ou même de l'histoire. Cependant, la plupart d'entre elles restent assez directes et faciles à mener. Par contre, elles sont vraiment nombreuses et on n'a pas le temps de s'ennuyer. Certaines quêtes sont un peu trompeuses et peuvent être échouées selon les choix de discussion ; mais échouer une quête est parfois une fin en soi ; comme refuser de tuer quelqu'un ou de prendre parti.
Le plus gros souci des quêtes est surtout lié aux déplacements qui prennent du temps, compte tenu des distances à parcourir. Quant à la quête principale, celle-ci n'est finalement pas si longue que cela en ligne droite, mais les éventuels boss à vaincre en chemin peuvent s'avérer difficiles si on n'a pas suffisamment progressé.
À noter qu'il y a un cycle jour/nuit, mais qui n'a aucun effet, ni sur les monstres, ni sur les PNJ, ni sur les quêtes. C'est un simple aspect visuel qui rend le jeu un peu plus dynamique.

Il y a aussi un système de réputation, qu'il est parfois nécessaire d'améliorer avant de pouvoir poursuivre une quête spécifique. La réputation dépend des quêtes accomplies et des faits d'armes, notamment en prenant part à des quêtes secondaires importantes, car l'histoire nous mène aussi à nous faire connaître, mais aussi en aidant ou en nuisant à certains PNJ. Tenter de dérober des objets près de PNJ risque de vous attirer leurs foudres, mais crocheter une serrure et fouiller un coffre ne présente aucun problème tant que vous n'en avez pas pris le contenu ou que vous n'êtes pas allé dans un lieu interdit. Si votre réputation est trop basse, les marchands peuvent notamment refuser de commercer avec vous. D'ailleurs, il y a un bouton pour dégainer ou ranger l'arme – ce qui n'est pas automatique – et il faut faire attention, car les PNJ détestent qu'on leur parle ou qu'on s'approche d'eux l'arme dégainée, et risquent de nous jeter en prison si on n'obtempère pas.

Le personnage peut évoluer jusqu'au niveau 50 environ, mais atteindre le niveau 40 est suffisant pour en venir à bout, surtout que vous obtenez des points de compétences bonus à certains niveaux ou après certains événements. Pour ceux qui cherchent à tout compléter, tentent d'obtenir les meilleurs équipements et de nettoyer toutes les zones, il faudra compter au minimum 60 à 70 heures. Même si les ennemis ne réapparaissent pas, ils sont vraiment très nombreux, et même trop par endroits. Les combats peuvent être assez répétitifs puisqu'on se contente généralement de cliquer droit et gauche avec la souris, et de changer de sort ou de technique de temps en temps, ce qui est toutefois assez fastidieux. Certains sorts ne sont efficaces qu'une fois suffisamment améliorés, ce qui n'est pas toujours évident à savoir sans avoir effectué des recherches préalables.

Un RPG daté mais complet

Si le jeu s'offre 2 ou 3 cinématiques entièrement modélisées en 3D, ce n'est pas le cas du reste du jeu. Les graphismes se rapprochent d'un Diablo ou Baldur's Gate (premiers du nom). Les visuels sont somme toutes assez archaïques avec des couleurs plutôt sombres et ternes, ce n'est pas vraiment le RPG le plus impressionnant de l'histoire, même en comparaison avec des jeux de cette époque. La version Steam utilisée ici a beau être remasterisée, il va falloir se contenter de résolutions plutôt petites, car plus la résolution est grande, et plus on se retrouve loin du personnage et tout devient trop petit. De toute façon, notre version ne semblait même pas accepter des résolutions trop grandes, le jeu ne réussissant pas à s'afficher correctement au-delà de 1024x768. Cela dit, on s'y fait vite. Malheureusement, le jeu souffre de quelques bugs et crashs, notamment étant survenus pendant la cinématique de fin du jeu, obligeant à la consulter sur internet pour éviter d'avoir à affronter à nouveau le boss final… Mais en dehors de cela, rien de plus bloquant n'a été constaté.

Le jeu est entièrement traduit en français, mais la qualité de la traduction ne vaut pas les productions récentes. Le texte est parfaitement compréhensible et c'est agréable de pouvoir jouer à un jeu ancien en français. On remarque tout de même quelques incohérences textuelles liées au genre du personnage ou de certains PNJ avec des confusions de pronoms. Cela dit, il faut noter que le genre de quelques PNJ s'adapte à celui choisi pour le protagoniste au départ. Il y a quelques oublis de traduction également, mais qui se comptent sur les doigts d'une main. Il est d'ailleurs intéressant que le jeu soit doublé en français, du moins pour certains dialogues importants de l'histoire, mais aussi pour les commentaires du (ou de la) protagoniste au combat, lorsqu'il ou elle n'a plus de mana, que l'inventaire trop plein, etc. Les doublages ne sont pas les plus réussis, certaines voix surjouent clairement, mais cela s'accorde sur le ton du jeu qui jongle avec l'ironie et le sarcasme. On peut quand même saluer l'effort et reconnaître au moins des doublages qui ont le mérite d'exister.

Pour en revenir au ton de l'histoire, effectivement, les jeux de Larian sont plutôt réputés pour arborer un certain second degré ; l'histoire n'est pas spécialement drôle et les personnages et PNJ sont plutôt crus entre eux, des thèmes assez sombres peuvent être abordés, le protagoniste féminin n'est pas épargné par les discriminations et les insinuations douteuses, pourtant, le jeu s'en tire plutôt bien avec un degré de répartie bien dosé, qui peut facilement nous décrocher un sourire, malgré l'écriture parfois très moyenne des dialogues.

La musique de Divine Divinity est composée par Kirill Pokrovsky, dont vous pouvez retrouver la biographie et ses extraits musicaux dans notre article d'OST du mois dédié à Original Sin. Il s'agit d'ailleurs du compositeur de tous les jeux de la saga du studio Belge, avant Original Sin 2. La bande-son, avec ses sons synthétiques et son piano, est clairement l'un des points forts du jeu, et saura nous accompagner dans les différentes épreuves rencontrées.

À noter que le jeu propose trois modes de difficulté au lancement de la partie. Le plus facile n'en représente pas moins un défi, surtout pour les amateurs du genre et des jeux d'action à l'ancienne. Par contre, le jeu permet de sauvegarder presque n'importe où, manuellement ou via une sauvegarde rapide avec un raccourci clavier — il n'y a pas de sauvegarde automatique – ce qui permet aussi de recharger à tout moment en cas de pépin. Il n'y a d'ailleurs pas d'écran de Game Over, s'il est tué, le personnage gît simplement au sol, et il est nécessaire de recharger une partie, d'où l'intérêt de sauvegarder régulièrement. À noter également qu'il y a une fin unique, peu importent les éventuelles décisions qui ont été prises durant la partie.

Divine Divinity est un jeu qui n'a pas très bien vieilli visuellement, dont les mécaniques sont assez triviales de nos jours, mais qui pourtant possède une histoire parfaitement acceptable, une durée de vie à toute épreuve, et propose une liberté de choix et de construction de personnage dont il n'a pas à rougir. Si son gameplay est assez classique et répétitif, cela ne le rend pas moins difficile, bien au contraire. Aujourd'hui, Divine Divinity s'adresse avant tout aux fans de la saga de Larian, car y jouer permet de découvrir le passé de certains personnages, notamment devenus célèbres grâce aux Original Sin. Ne vous laissez pas intimider par son apparence austère et tentez cette aventure d'un autre temps, mais qui ne vous laissera certainement pas indifférent et qui vaut largement la poignée d'euros qu'il coûtera sur Steam ou GoG.

Note attribuée : 14/20

Rédigé par Tennee le 04/08/2024

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