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Silent Hope

Fiche complète de ce jeu

Développé par le studio Marvelous, Silent Hope est un A-RPG solo de type rogue-lite, annoncé au mois de juin dernier et qui est disponible sur PC et Switch. Face à une certaine prolifération de ce type de jeu, on peut se demander ce que ce nouveau titre possède afin de se démarquer et de proposer une expérience personnelle et originale.

Un monde plongé dans le silence

Silent Hope se déroule dans un pays paisible. Cependant, un jour, une terrible calamité frappa ce royaume, et, dans le chaos qui s’ensuivit, trahisons et coups bas devinrent monnaie courante. Le Roi utilisa alors une puissante magie pour déposséder le peuple de sa capacité à parler et se jeta dans l’Abîme. Sa fille, la Princesse, pleura toutes les larmes de son corps jusqu’à ce qu’elle se retrouve enfermée à l’intérieur d’une gigantesque larme cristallisée. Bien des années après que ces événements aient été oubliés dans la mémoire collective, sept lumières aux couleurs de l’arc-en-ciel sortirent de l’Abîme. Ces rayons d’espoir apparurent devant la Princesse sous la forme de sept héros, prêts à répondre à son appel à l’aide. Pourquoi le Roi a-t-il abandonné sa fille ainsi que son peuple ? Et pourquoi lui a-t-il dérobé la parole ?

L’histoire du jeu est assez classique, et bien qu’intéressante et joliment racontée, elle passe rapidement au second plan pour laisser la place au gameplay que propose le jeu. Les séquences narratives se révèlent en effet assez rares et sont espacées dans le temps, de sorte qu’on oublie assez vite le scénario. Ce dernier n’est pourtant pas anecdotique et pose de vraies questions tout en se révélant émouvant.

Si nos héros sont dénués de toute parole, la Princesse, en revanche, n’a de cesse de parler. Bien que ses interventions liées au scénario soient constructives et nous en apprennent davantage à chaque fois, il n’en va pas de même pour tout le reste (tout le jeu est entièrement doublé en anglais et sous-titré en français). Cela peut vite devenir fatigant, car elle parle sans arrêt, ses textes envahissant même les menus. Il est heureusement possible de désactiver ces phrases.

Une exploration verticale

Le jeu s’axe principalement sur trois principes : l’exploration, les combats et enfin l’artisanat. En premier lieu, on trouve l’exploration de l’Abîme, qui se divise en plusieurs zones (5 pour l’histoire principale, et 2 de plus pour le post-game), lesquelles sont constituées de plusieurs étages (une dizaine voire plusieurs pour les dernières zones). Les différents étages sont plus ou moins aléatoires, bien que certains éléments soient constants, comme la présence d’un boss ou d’une ruée de monstres à des étages bien déterminés. L’emplacement des coffres et des ressources est par contre laissé au hasard. De même, l’apparition de monstres amicaux aux pouvoirs curatifs se révèle assez rare, de sorte qu’il ne faille pas trop compter dessus en cas de coup dur.

On pourra aussi trouver des pièges (tonneaux explosifs, dalles, lave en fusion) qui peuvent d’ailleurs être utilisés à notre avantage. Il faudra parfois débloquer des passages à l’aide d’interrupteurs afin de pouvoir accéder à la suite. Une fois la sortie trouvée, on “tombe” dans le suivant, et ainsi de suite. À certains étages bien définis se trouvent des feux de camp. Ces derniers sont très importants, car ils permettent de retourner à la base sans rien perdre, et surtout de pouvoir reprendre l’exploration à partir de cet emplacement. Ils agissent donc comme des sortes de “checkpoints”, et leur rareté les rend d’autant plus précieux. En effet, si notre personnage vient à mourir ou si l’on décide de rentrer à la base depuis un autre lieu, il faudra alors reprendre l’exploration depuis le feu de camp précédent ou bien carrément même le début de la zone. Cet aspect peut se révéler assez punitif, surtout dans les derniers donjons, où les boss sont placés assez loin des feux de camp. Une défaite et on sera bon pour refaire de nombreux étages déjà parcourus.

Il existe aussi des étages spéciaux qui apparaissent de manière aléatoire. S’ils sont plus difficiles car remplis d’ennemis de haut niveau très résistants, ils regorgent aussi de meilleurs objets et “souvenirs”. On pourra y entrer ou pas, selon son choix. Mais il faudra de toute façon se montrer prudent, car la mort du personnage signifie un retour automatique à la base et la perte d’une partie des objets glanés précédemment, dont les fameux “souvenirs”. Sur le long terme, il faut bien avouer que l’exploration de l’Abîme est vraiment répétitive. Même si on pourra parfois tomber sur des sortes de petites épreuves, comme “Tuer un certain nombre d’ennemis à ce niveau”, qui apportent un brin de variété à l’exploration de l’Abîme, cela n’est pas vraiment suffisant pour endiguer une certaine monotonie qui s’installe au fur et à mesure de la progression. Cela est également renforcé par l’aspect visuel des niveaux, qui se ressemblent tous plus ou moins, avec quelques variantes de couleur et de décors.

Combats

Lors de l’exploration dans l’Abîme, qui se fait avec l’un des personnages choisis à la base, on rencontre bien entendu des ennemis à combattre qui donneront des points d’expérience, mais aussi des composants d’artisanat, voire des “souvenirs”. Ce sont en réalité des sortes de plans d’armes, d'anneaux ou d’accessoires, qui devront ensuite être fabriqués à l’aide des bons éléments lors du retour à la base. Les combats en eux-mêmes sont assez basiques et simples à prendre en main. Chaque personnage possède une attaque de base, ainsi que trois compétences. Les utiliser en combat ne réclame aucune ressource, mais en revanche, elles ne pourront pas être utilisées à nouveau avant un certain temps, il faut donc bien savoir gérer leur déclenchement. Chaque compétence peut être améliorée jusqu’au niveau 5, contre des cristaux obtenus lors des montées de niveau. Une fois le niveau 15 atteint pour un personnage, sa seconde classe est débloquée ainsi que trois autres compétences. Cela dit, on ne pourra toujours en équiper que 3 sur les 6 disponibles : il faudra donc faire un choix et spécialiser son personnage suivant son style de jeu. Heureusement, le titre a la bonne idée de proposer la réinitialisation de ses points de compétences à n’importe quel moment à partir du menu, permettant ainsi de tester diverses combinaisons facilement. Enfin, une fois le jeu terminé avec un personnage, une dernière classe est disponible pour ce dernier, avec 3 nouvelles compétences.

Les ennemis sont assez variés et il faut bien adapter sa manière de jouer, sachant que l’on dispose de quelques fioles de soin (impossibles à recharger dans l’Abîme) ainsi que d’une esquive. Les affrontements sont relativement dynamiques et agréables, même si on aura souvent tendance à fuir les ennemis grâce à l’esquive en attendant que nos compétences se rechargent. Les affrontements contre les boss se résument d’ailleurs souvent à cela, même s’ils réclament la plupart du temps une bonne stratégie.

Il faut savoir que 7 personnages sont jouables, chacun ayant son propre style de combat : épéiste, mage, artiste martial, archer, etc. Les possibilités sont nombreuses, d’autant qu’il est possible de changer de personnage en plein milieu de l’Abîme via des cristaux qui sont présents un peu partout -ce qui octroie un petit bonus au personnage prenant la relève, mais assez négligeable. Il n’est cependant pas vraiment recommandé de faire progresser plusieurs personnages en même temps, car cela réclame pas mal d’investissement et surtout, il est tout à fait possible de se concentrer sur un seul tout au long du jeu. En revanche, au début du jeu, cela permet de tester si tel ou tel personnage est compatible avec notre propre style de combat.

C’est la base

L'artisanat est un élément important du jeu. En rapportant les “souvenirs” obtenus dans l’Abîme, on peut les matérialiser et ainsi s’en équiper pour renforcer ses personnages. C’est dans une petite base que tout se fait. On y trouve un atelier de fabrication du bois, un atelier pour le métal, un champ et une ferme. Ces quatre “postes” permettent de fabriquer les composants qui seront nécessaires pour matérialiser les souvenirs. La fabrication de ces éléments prend néanmoins un certain temps. Cela pourrait faire penser à des temps d’attente bien connus des amateurs de jeux mobile, mais il faut en réalité passer du temps dans l’Abîme avant de pouvoir récupérer ces matériaux. Une fois obtenus, on peut alors se diriger vers la forge pour créer les armes, anneaux et accessoires à partir des “souvenirs”.

En effet, chaque personnage peut équiper une arme (propre à lui-même), un anneau et un accessoire. Chaque souvenir rapporté de l’Abîme est différent : deux armes qui portent le même nom peuvent être radicalement différentes en fonction de leur niveau de rareté (commun, rare, très rare, légendaire), de leur rang et surtout de leurs traits (à savoir des passifs attribués aléatoirement). De plus, il existe également une chance pour qu’un équipement puisse intégrer une gemme, ajoutant ainsi un ou plusieurs passifs supplémentaires (PV max en hausse, Force augmentée, Temps de recharge des compétences réduit, etc). Et enfin, cerise sur le gâteau, il est aussi possible de renforcer chaque pièce d’équipement jusqu’au niveau 5. Les possibilités sont donc nombreuses, et si tout cela paraît un peu confus au début, le tout est relativement simple et plutôt naturel sur le long terme. En revanche, l’évolution de ses personnages est réellement liée au hasard : si on ne tombe pas sur des “souvenirs” intéressants, il devient compliqué de progresser, car la montée en puissance des personnages reste principalement liée à leur équipement.

Pour palier ce problème, on peut néanmoins compter sur la cuisine. Avec les produits récoltés dans les champs et à la ferme, on peut confectionner des plats. À chaque entrée dans l’Abîme, il est ainsi possible de choisir parmi 3 plats qui confèrent divers bonus à nos personnages : Défense améliorée, Résistance à certains états, Compétences plus puissantes, etc. La liste des recettes s’étoffe bien sûr au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu.

Un petit conte de fées

Bien qu’agréable graphiquement, le jeu porte le poids d’un aspect “jeu mobile”, aussi bien dans ses visuels que pour ses menus. Cela est un peu dommage, d’autant que les artworks sont très travaillés et réussis. Le résultat est donc un peu décevant, mais l’ensemble reste propre, bien construit, et suffisamment charmant pour fonctionner. Comme nous l’avons mentionné un peu plus haut, il reste cependant dommage que les différentes zones de l’Abîme ne soient pas plus différenciées et restent un peu trop cantonnées à une même ambiance. Il en va d’ailleurs un peu de même pour les musiques. Bien qu’accompagnant très bien l’exploration, et sans être mauvaises ou désagréables, elles finissent par devenir extrêmement répétitives puisqu’on passe la grande majorité dans l’Abîme.

Enfin, signalons que l’histoire principale se termine assez rapidement, entre 10 et 15 heures. En revanche, les zones qui se débloquent en post-game sont nettement plus retorses et longues, sans compter que deux modes de difficultés sont également ajoutés. Dans ces modes plus difficiles, on peut aussi trouver de bien meilleurs équipements afin de faire face efficacement aux ennemis rencontrés. La durée de vie du jeu est donc très variable, surtout si l’on pense qu’il y a 7 personnages différents et trois classes à débloquer pour chacun d’eux.

Silent Hope est un titre disposant d’un contenu conséquent qui se révèle tout à fait agréable si on accepte son principe. En effet, l’exploration, les combats et les visuels peuvent se révéler assez répétitifs sur la durée. Son histoire, intéressante et émouvante, ne semble au final être qu’un prétexte à un gameplay, et ne parvient pas à captiver le joueur comme elle le devrait. Reste donc un gameplay bien construit et de qualité, avec énormément de possibilités, invitant gentiment le joueur à repartir en exploration dans l’Abîme pour amasser de nouveaux équipements lui permettant de progresser. Si le jeu reste globalement très accessible, on pourra lui reprocher quelques éléments inutilement punitifs qui pourront rendre l’expérience un peu frustrante.

Testé sur PC grâce à une clé fournie par Marvelous.

Note attribuée : 13/20

Rédigé par Delldongo le 02/10/2023

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