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This Way Madness Lies

Fiche complète de ce jeu

Le studio indépendant Zeboyd est connu pour des RPGs tels que Breath of Death VII, Cthulhu Saves the World, Cosmic Star Heroine, ou bien encore les épisodes 3 et 4 de Penny Arcade’s on the Rain-Slick : Precipice of Darkness. Faisant la part belle à l’humour et aux références à la culture vidéoludique et plus particulièrement des RPGs, ces titres proposent le plus souvent une dizaine d’heures de jeu agréables et plaisantes, d’autant que les gameplays proposés sont toujours intéressants et offrent de nombreuses possibilités.

This Way Madness Lies est le nouveau jeu du studio, et est pour l’instant uniquement disponible sur PC via Steam. Il s’inscrit dans la continuité de la volonté de Zeboyd de proposer des RPGs relativement courts, mais qui vont directement à l’essentiel, tout en proposant un univers et des personnages hauts en couleur. Qu’en est-il réellement ?

Shakespeare au pays de Sailor Moon… ou l’inverse !

Le jeu met en scène un groupe de six jeunes étudiantes passionnées de Shakespeare, montant des pièces du dramaturge anglais dans le cadre de leurs études. Mais les mondes des œuvres de Shakespeare sont mystérieusement envahis par des monstres et des clones d’elles-mêmes. Disposant de pouvoirs de Magical Girls, Imogen et ses amies vont devoir rétablir l’ordre dans les pièces de Shakespeare au plus vite. Mais qui se cache derrière ce mystère ?

Le scénario du jeu ne se prend pas au sérieux. Une connaissance de l’œuvre de Shakespeare n’est pas concrètement requise non plus (même si cela apporte un plus indéniable) puisque le jeu propose de faire découvrir quelques-unes de ses pièces par le biais de questions (que l'on choisisse la bonne ou la mauvaise réponse n'apporte ni bonus ni malus/rien de spécial). L’humour du jeu vient surtout des caractères des personnages qu’on apprend à connaître au fur et à mesure, des situations étranges et des dialogues parfois surréalistes (comme les excuses de la professeure de littérature, toutes plus loufoques les unes que les autres). Il y a également la “traduction” du vieil anglais vers le langage moderne, qui n’a rien de sérieux et donne de temps en temps un fou-rire. Comme tous les autres jeux Zeboyd, les textes sont uniquement disponibles en anglais, mais ils restent assez simples à comprendre.

Le jeu est découpé de manière assez linéaire, un peu à la manière de Cthulhu Saves Christmas, qui était déjà lui-même une sorte de parodie des Persona. Donjon, boss, salle de classe, pièce de théâtre, mini-boss, puis donjon, et ainsi de suite : le titre suit une certaine routine, sans que cela ne soit forcément désagréable. Derrière cette façade linéaire, on pourrait voir une parodie des RPGs, mais cette caractéristique s’inscrit par ailleurs dans la volonté de Zeboyd de proposer des jeux sans “prise de tête”, et auxquels on peut jouer quelques heures par-ci par-là.

Cthulhu Saves King Lear

This Way Madness Lies (une célèbre réplique extraite de la tragédie du Roi Lear de Shakespeare) reprend en grande partie le gameplay que l’on avait précédemment pu voir dans Cthulhu Saves Christmas et Cosmic Star Heroine, avec quelques modifications et simplifications. Les combats seront donc en grande partie stratégiques. En effet, impossible d’appuyer frénétiquement sur la touche X de sa manette pour espérer l’emporter, car les personnages ne disposent pas de commande “Attaque”. À la place, chacune de nos Magical Girls possède 7 compétences dont l’utilisation est gratuite (pas de points de magie ou autre jauge). En contrepartie, il n’est possible d’utiliser qu’une seule fois la compétence, jusqu’à ce qu’on la “recharge” en plaçant le personnage en défense. La dimension stratégique est assez importante, puisque les combattantes bénéficient de l’état “Hyper” de temps à autre. Dans cet état, les compétences utilisées sont beaucoup plus puissantes. Il est possible de voir la progression de la jauge d’Hyper, représentée par des petits points jaunes. Il faut en conséquence planifier sa stratégie pour ne pas arriver sans compétence disponible lorsque ce tour d’Hyper survient.

Pendant les combats, les personnages ont également accès à des objets (pour peu qu’on les ai trouvé au préalable dans les donjons). Ceux-ci ne peuvent être utilisés qu’une seule fois par combat, sans possibilité de les recharger avant la fin de l’affrontement. Une petite nouveauté à signaler cependant : l’ajout d’actions coopératives à deux héroïnes. Ces compétences sont en général assez puissantes, mais ont plusieurs désavantages. En premier lieu, leur puissance augmente avec le nombre de tours de combat (elles sont donc peu puissantes au début des affrontements) et ne peuvent être utilisées qu’une seule fois par combat. Ce sont des “roues de secours” intéressantes, mais il faut bien avouer qu’on les utilise assez rarement. On peut aussi regretter qu’il ne soit pas possible de voir ces compétences dans le menu, il faudra donc passer par un combat pour voir les coopérations disponibles.

En outre, il faut savoir que les Magical Girls n’ont pas de niveau à proprement dit, qui est remplacé par un niveau de groupe appartenant à tout le monde. Ainsi, les personnages qui ne font pas partie de l’équipe de combat progressent de la même manière que les autres. De plus, nos héroïnes disposent de “Traits”, à savoir des compétences passives qui se débloquent à certains niveaux. Certains passifs sont intéressants, mais la plupart du temps assez obsolètes et réellement utiles que dans des cas bien particuliers. En outre, ces “Traits” agissent également comme une sorte d’équipement, prodiguant des bonus de statistiques lorsqu’ils sont équipés. Chaque personnage peut s’équiper de 3 “Traits” mais il n’est pas du tout intéressant de garder un “Trait” de début de jeu, même s’il est utile, car cela revient à baisser radicalement les statistiques de sa Magical Girl.

Mesure pour mesure

Avec 7 personnages jouables, et des héroïnes qui peuvent apprendre de nombreuses compétences, This Way Madness Lies offre de nombreuses possibilités, en tout cas vers la fin du jeu. En effet, pendant les trois quarts de l’aventure, l’équipe est imposée et comprend d’ailleurs Miranda, une héroïne dont la plupart des compétences sont basées sur l’aléatoire, rendant les combats quelque peu hasardeux (ceux qui ont joué à Cosmic Star Heroine se souviennent peut-être du personnage de Clarke).

Enfin, il faut noter que les différents donjons de This Way Madness Lies sont en général des zones assez linéaires avec quelques choix de directions. Les lieux sont relativement petits, mais les ennemis sont directement visibles sur l’écran, permettant ainsi de “faire le ménage” pour explorer sereinement. En effet, les monstres ne réapparaissent pas, mais il sera toujours possible de faire le plein de points d’expérience grâce à la commande “Combat” du menu, qui enclenche un affrontement contre des ennemis aléatoires de la zone. Enfin, concernant les ennemis, il est toujours agréable de pouvoir consulter une courte description (amusante) en le ciblant, ainsi que ses forces, faiblesses et statistiques. Il est ainsi plus simple d’adapter son plan de jeu en fonction des ennemis, car aucun combat que l’on fait ne ressemble au précédent et demande donc une certaine réflexion (basique, rassurez-vous).

On regrettera cependant deux choses dans ce système de combat. En premier lieu, l’ordre d’action des personnages et des ennemis n’est pas visible, ce qui était le cas dans les précédents titres du studio. Et surtout, il est impossible de voir quels effets affectent nos Magical Girls : toutes les améliorations, diminutions ou états anormaux sont invisibles à l’écran, rendant certaines stratégies assez hasardeuses. Ces états sont néanmoins affichés sur les ennemis, mais pourquoi pas pour nos alliés ? Il faut dire que la présentation des combats est un peu particulière, revenant en grande partie à une vue “première personne” qui, même si elle est bien réalisée, handicape le joueur à certains niveaux. Il aurait pu être intéressant d’afficher des petites icônes dans le menu pour rendre compte des changements d’état des héroïnes.

Dream Star Heroine

Visuellement, This Way Madness Lies emprunte beaucoup aux deux précédents titres du studio Zeboyd. Cela se ressent assez rapidement, et on reconnaît beaucoup d’éléments graphiques, que ce soit pour les décors ou les monstres (et même les tutoriels : l’un est repris textuellement de Cthulhu Saves Christmas, alors que le jeu ne propose pas la fonctionnalité des liens sociaux !). Bien entendu, les personnages sont totalement inédits et bénéficient de scènes de transformation en Magical Girls assez réussies (bien qu’assez redondantes). Quoi qu'il en soit, le résultat est toujours détaillé et très propre. Enfin, l’univers sonore est également toujours très bon, bien qu’on reconnaisse également des bruitages empruntés à d’autres jeux du studio. Bien que les musiques soient de qualité, elles peuvent avoir tendance à se répéter et à rester un peu trop en tête (celle des combats, notamment). On notera malgré tout l’ajout de chansons qui collent parfaitement à l’univers des Magical Girls.

Signalons enfin que le jeu dispose d’une durée de vie tout à fait correcte : entre 5 et 10 heures de jeu, ce qui dépendra surtout de sa façon de jouer et de la difficulté choisie. Il existe en effet 4 difficultés : histoire, facile, normal et difficile. Il est possible de changer la difficulté à tout moment dans le menu, mais de toute façon, cela ne change rien aux récompenses obtenues. Le mode normal, étrangement renommé “Challenging”, porte assez mal son nom. Les boss, en particulier, sont vraiment trop faciles, en comparaison de certains combats contre des ennemis simples qui s’avèrent au final plus compliqués en raison du nombre d’ennemis pouvant apparaître. Le jeu reste malgré tout très abordable et offre essentiellement du plaisir et de la détente, au-delà de tout défi.

Test réalisé sur PC avec une clef fournie par le développeur

Si la fusion entre Shakespeare et l’univers des Magical Girls peut surprendre, l’alchimie fonctionne parfaitement dans ce titre à l’esprit léger et qui s’adresse notamment à ceux qui cherchent une expérience reposante. Les dialogues, les personnages et le gameplay sont globalement de qualité et on passe un excellent moment en compagnie d’Imogen et de ses amies. Si on peut regretter une relative simplification du gameplay et une reprise de beaucoup d’éléments visuels des précédents titres du studio, This Way Madness Lies demeure un RPG divertissant, rafraîchissant et original, tout cela en dépit d’une ambition un peu moindre. Il reste également une excellente occasion d’élargir sa culture sur l'œuvre de Shakespeare… tout en s’amusant !

Note attribuée : 15/20

Rédigé par Delldongo le 10/11/2022

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