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Suikoden III | |||||
Après l’impact causé par Suikoden 2, Konami s’est attelé au 3ème épisode de sa saga après quelques changements au sein de la team. Pour faire passer le temps, 3 jeux basés sur l’univers de cette série étaient sorties mais l’épisode qui devait suivre le second opus se faisait attendre. C’est qu’entre-temps, le format avait changé et le passage sur 128 bits commençait à imposer de nouveaux critères. Après quelques retards, Suikoden 3 sort enfin sur le marché japonais puis américain mais ne verra malheureusement jamais le jour chez nous et il faudra attendre le 4ème opus pour qu’enfin Konami se décide à nous ressortir cette série. Pourquoi ? Le jeu était-il si mauvais ? Une chose est sûre en tout cas, cet épisode a grandement marqué les fans de la série et demeure l’épisode qui souleva le plus de polémique mais aussi donna à la série sa reconnaissance au sein de la critique. Résultat des courses ?
Histoire : La guerre est d'une importance vitale pour l'État.
Citons un peu Sun-Tzu car si la série des Suikoden rend un hommage c’est avant tout à cet homme et à de nombreux contes et histoires chinois. N’oublions pas que la série elle-même est tirée d’un des romans chinois les plus populaires, le « Shui-hu-zhuan » ou en français, « Au bord de l'eau », roman épique chinois, attribué à Shi Nai-an (1296-1370) et révisé par Luo Guanzhong (1330-1400). Comme les précédents Suikoden donc, l’aventure prend ici pied dans une région au bord d’un important conflit. L’action se situe 15 ans après le 2ème opus, dans les Grasslands et Zexen, deux pays bien connus des fans de la série. Les deux pays sont en conflits depuis des années, sous l’œil attentif du Saint Royaume d’Harmonia, le pays le plus puissant de tout le continent. Néanmoins, les deux camps, fatigués de se battre, préparent un traité de paix qui marquerait une trève durable. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu. Pendant les négociations, le chef du Lizard Clan sera assassiné par des chevaliers de Zexen menés par leur nouveau leader Chris Lightfellow. Les Grasslanders répliqueront violemment causant au passage d’importantes pertes au sein des chevaliers. Il n’en fallait pas moins pour relancer la guerre. Cette situation profite bien à Harmonia qui rêve depuis 50 ans de pouvoir enfin reprendre les Grasslands. Il y a en effet un demi-siècle, un héros connu sous le sobriquet du « Flame Champion » réussit à réunir tous les clans sous sa bannière et à faire battre en retraite le tout puissant Saint Royaume d’Harmonia. Malheureusement celui-ci disparut dès la fin du conflit sans raison, une fois le traité de paix signé. Ainsi, tandis que le conflit reprend et que l’armée d’Harmonia se masse au bord des frontières, d’étranges rumeurs annoncent le retour du Flame Champion.
Technique et graphismes : savoir garder un ordre merveilleux au milieu même du désordre
Même si Suikoden 3 date un peu maintenant, ses graphismes même pour l’époque n’avaient rien de mirobolants. Le passage à la 3D ne s’est pas fait sans heurts malheureusement. Il est vrai que la saga n’a jamais brillé par des graphismes étincelants et au final le rendu est ici un peu grossier, surtout au niveau des personnages et de leur animation. A ce niveau là, c’est d’ailleurs un ratage complet, le mouvement des personnages est déplorable. Ils sont très statiques et on a souvent l’impression d’avoir affaire à des robots. Heureusement, les graphismes restent dans l’esprit de la série et s’avèrent plus agréables à regarder que ceux de Suikoden 4, pourtant mieux réalisés car plus vivants et colorés. Il en va de même pour les magies qui s’avèrent somptueuses, surtout les derniers sorts qui, sans être grandioses, en mettent pleins les yeux. L’ensemble passe quand même au final très bien, et hormis les personnages, rien ne viendra sans aucun doute gâcher votre découverte de cet univers unique propre à la série. Les musiques quand à elle sont jolies et agréables. Elles passent plutôt bien dans le jeu mais risque de souffrir de la comparaison avec la bande son du 2 tant la qualité de ce dernier était sublime. Mention spécial quand même pour le thème d’intro et celui du donjon final.
Les combats : Attaquez le plan de l'adversaire au moment où il naît.
Comme tous les Suikoden, les combats se divisent en 3 modes de jeux bien différents les uns des autres. Le premier et le plus courant est celui qui vous fera combattre les ennemis rencontrés au cours de l’aventure. Néanmoins le système entrevu jusqu’ici change. On peut encore former un groupe de 6 combattants mais cette fois-ci on peut y ajouter un personnage en support. Ce dernier pourra, selon ses capacités, vous régénérer en fin de combat, vous faire gagner plus d’argent, vous permettre de vendre vos objets en surplus au cours d’un long voyage etc … Pour les combats, on retrouve la formation habituel des suikoden, à savoir 3 personnages sur le front et autant en arrière. Néanmoins, cette fois-ci on choisit l’action par groupe de deux personnages. Le système marche par paire et on ne peut entrer qu’une commande par personnage. Les actions sont classiques avec des commandes comme attaquer, magie, défense ou objets. On peut aussi fuir ou soudoyer l’adversaire pour qu’il vous laisse filer. Pendant que le personnage choisit réalise son attaque, l’autre lancera une attaque normale et cela même si le premier personnage lance une magie ou un objet. Exception tout de même s’il s’agit d’un magicien, dans ce cas là, il se défendra. Par contre, si le personnage choisit de se défendre, le second fera de même, exception faîtes des berserkers. Il s’agit donc de bien choisir les partenaires et l’emplacement des personnage au sein de la formation finale surtout que ces derniers ne peuvent sortir leur attaque combinée à condition qu’ils soient placés en paire. Autre nouveauté, chaque action prend plus ou moins de temps à sortir. Pour chaque attaque, le personnage réagira selon sa vitesse mais aussi la distance qui le sépare de son ennemi. Cela s’en ressent aussi pour les magies qui demandent un temps de charge plus ou moins long selon la puissance du sort et l’affinité du personnage vis-à-vis de l’élément qu’il utilise. Le problème dans tout cela, c’est que l’ennemi, s’il attaque pendant la charge, peut complètement la stopper. La réciproque est vraie et vous demandera parfois de faire un effort d’anticipation si vous voulez contrecarrer une attaque ennemie. Le système de combat de Suikoden 3 a été complètement revu, il s’avère bien plus stratégique et intéressant. Le seul défaut dans tout cela c’est qu’après le premier assaut, la formation initiale à tendance à éclater et peut mettre en danger la partie toute entière. C’est d’autant plus dangereux que certains sorts d’attaques, surtout ceux basés sur l’élément feu, réalisent des dégâts sur une zone donnée et ainsi blesser vos propres personnages. Heureusement, tous les combats ne demandent pas une attention particulière et la touche auto peut amplement suffire durant l’essentiel du jeu. Néanmoins certains combats s’avèreront très ardus et demanderont une bonne gestion au niveau des actions.
Le système des skills : Se rendre invincible dépend de soi.
Un autre système introduit par cet opus, celui des skills. A la fin de chaque combat, en plus de l’exp ou de l’argent, vous gagnez des points de skills. Ces derniers doivent être dépensés afin d’améliorer les compétences de vos personnages. Vous pouvez améliorer leurs skills de base ou leur en apprendre d’autres. Au fur et à mesure que le personnage monte en niveau, il peut en débloquer de nouveaux. Par contre, chaque type de skill n’est pas parfaitement adaptés à tous les personnages. Chaque personnage possède donc une affinité propre, celle-ci vous sera signalée par un commentaire du Bujutsu Teacher, le personnage qui vous permettra de développer vos skills, afin de vous permettra d’éviter de dépenser vos points dans une skill qui n’apportera pas grand-chose à ses compétences. Bien les choisir est important car celle-ci s’avèrent parfois plus importante que la simple montée de caractéristiques si vous voulez rendre votre personnage invincible. Vous trouverez donc des skills qui vous permettront de développer votre magie, sa puissance et surtout la rapidité d’incantation. D’autres vous permettront soit d’attaquer plusieurs fois en un tour, soit devenir un vrai tank face aux attaques ennemis ou un pro de la contre-attaque. Elle jouent aussi un rôle primordial lors des phases de batailles. Un apport excellent à cet opus qui devient un indispensable pour les épisodes qui suivront.
Sous quêtes : Ayez des espions partout, soyez instruit de tout.
Là aussi on trouvera de nouvelles sous quêtes qui s‘ajoutent à cet épisode mais nous les aborderons en seconde partie. Revenons d’abord sur les anciennes comme la recherche des recettes. Celles-ci vous permettront de créer des plats qui vous serviront d’items de guérison ou d’attaque plus ou moins utile selon le plat et l’épice dont vous vous servirez. Par contre l’excellent concours de cuisine du 2ème opus a disparu à notre plus grand regret. On retrouve aussi les commerçants qui vous permettront d’une ville à l’autre d’acheter des produits et de les revendre plus cher dans une autre contrée. Un bon moyen de se faire de l’argent en début de partie. Cela vous demandera quand même d’être au courant des prix pratiqués ça et là. Heureusement, une option vous permettra de comparer les prix d’une ville à l’autre à condition que vous soyez déjà passé par le commerçant local. Autre élément important qui revient, le présence d’un détective qui, une fois recruté, enquêtera sur vos alliés, développant leur background et histoire personnelle mais aussi vous permettra de deviner quels personnages peuvent réaliser une attaque combinée. Son utilité vient surtout du fait que vous pourrez l’envoyer enquêter et chercher les 108 étoiles qui vous manquent. Indispensable si on veut tous les recruter sans passer par une soluce et ainsi voir la fin bonus du jeu.
Au final : Que chacun se représente les évaluations.
Hormis son animation déplorable et le côté fouillis des combats, j’ai adoré ce Suikoden. Le jeu est long et vous prendra facilement 60 heures de jeu et c’est sans compter la fin bonus et le fait que le jeu propose 3 embranchements différents et donc 3 fins. Le scénario est passionnant de bout en bout et les personnages s’avèrent pour beaucoup d’entre eux classes et marquants. Ajoutons à cela un quatuor d’ennemis vraiment excellent et surtout inattendu qui parlera par contre surtout aux connaisseurs de la série. Il est vrai que de ce côté-là, Konami a fait très fort. On voit bien que la team en charge de cet opus a voulu à tout prix innover que ce soit au niveau du système de jeu que du scénario. C’est entre autre pour cela que ce dernier change beaucoup durant la première partie ressemblant plus à un RPG traditionnel mais doté d’une structure passionnante et géniale. La seconde partie est par contre dans la pure lignée des Suikoden et apporte donc de nombreuses révélations ainsi que l’un des plus gros spoilers du RPG. Ce dernier ne parlera néanmoins qu’à ceux qui se sont essayés au précédents épisodes mais on peut dire que Konami a pris un pari bien risqué sur ce point là.
Note attribuée : 18/20 |