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Elden Ring : Shadow of the Erdtree | |||||
En février 2022 sortait la dernière création du papa des Souls, Hidetaka Miyazaki : Elden Ring (notre review disponible ici). Il conservait certains traits de la série mère, mais se démarquait aussi en proposant un monde ouvert gigantesque, offrant des centaines d’heures d’exploration pour les joueurs les plus téméraires. Le contenu étant déjà si massif, il était difficile d’imaginer en vouloir plus. D’ailleurs, aucun DLC et très peu de mises à jour correctives furent ajoutés, renforçant ainsi le sentiment d’un jeu final et complet. Et pourtant, deux ans plus tard, FromSoftware revient à la charge en nous offrant une extension surprise, Shadow of the Erdtree, dont très peu d’informations furent partagées avant sa sortie, en juin 2024. Alors, qu’apporte cet ajout au jeu d’origine et était-ce vraiment utile ? À l’ombre de la reine
Shadow of the Erdtree propose une histoire centrée sur la Reine Marika. Cette dernière est un personnage central de la mythologie développée dans Elden Ring, déesse reine et plus haute figure de l’Ordre d’Or, et pourtant, son origine et son histoire demeuraient mystérieuses. L’extension envoie le joueur dans le Royaume des Ombres, région indépendante à l’Entre-Terre mais qui pourrait être vue comme sa face cachée. C’est dans ce royaume que Marika aurait grandi et que, finalement, tout le reste de la mythologie aurait pris naissance. Ce sera donc l’occasion de mieux comprendre le reste du jeu, et d’apporter un peu de lumière sur un lore déjà complexe. Entre chaos et poésie
La nouvelle région créée pour cette extension se place dans la lignée d’Elden Ring. Elle offre un monde à la fois calme et poétique, figé dans le temps, mais aussi chaotique et brutal. Le joueur aura l’occasion d’arpenter de vastes prairies fleuries, des montagnes tourmentées par des tempêtes éternelles, des ruines en proie aux flammes et à la destruction, des souterrains labyrinthiques… Shadow of the Erdtree offre aussi des expériences assez inédites, comme une région plongée dans une obscurité profonde et parcourue par des ennemis mystérieux qu’il faut à tout prix éviter sous peine de mourir sur le champ. Il faut donc avancer à couvert de la végétation et d'autres éléments de l’environnement pour espérer s’en sortir. Bien qu’étant un monde ouvert, certaines parties de la carte ne sont accessibles qu’en découvrant un passage secret ou après avoir accompli certaines actions. Il faut donc prendre le temps d’explorer chaque recoin pour découvrir tous les accès cachés. De la douleur, encore et toujours
Dès ses premiers pas dans le Royaume des Ombres, le joueur se voit confronté à la brutalité de ce nouveau monde. Mais cela n’est pas sans raison. En effet, l’extension introduit un système de calibrage de difficulté indépendant du niveau des joueurs. Au tout début, les dégâts reçus sont au maximum et ceux infligés aux adversaires sont au minimum, et ce, quelque soit la puissance du personnage. Pour changer ce déséquilibre, le joueur peut trouver des objets spécifiques : les Esquilles de l’Arbre-Occulte, qui augmentent graduellement les attaques du personnage et diminuent celles des ennemis, et les Cendres spirituelles vénérées, qui améliorent la puissance des Esprits qui vous accompagnent (qui correspondent aux invocations dans le jeu). Ces deux objets sont en nombre limité, et pas forcément faciles à trouver ; il faut donc fouiller chaque environnement de fond en comble pour ne pas les manquer. À noter aussi que leur effet ne s’active que s’ils sont consommés, c’est donc au joueur de choisir s’il veut les utiliser pour abaisser peu à peu la difficulté des combats, ou non. L’effet cumulé des 50 Esquilles à trouver permet de doubler les dégâts infligés et diviser par deux ceux reçus, ce qui n’est pas négligeable. L’extension propose une bonne panoplie de nouveaux ennemis, et évidemment de nouveaux boss. Ces derniers sont toujours grandioses et offrent des épreuves plus ou moins brutales. Bien que la plupart restent accessibles aux joueurs qui ont réussi à finir le jeu de base, certains s’avèrent inutilement difficiles. Il s’agit parfois d’un calibrage abusivement inégal entre le joueur et le boss, mais c’est souvent une simple question de maniabilité et de déplacements. On peut citer par exemple le cas du dragon Bayle, qui ne peut être ciblé qu’à la tête. Cela rend toute attaque très difficile (puisque sa tête bouge tout le temps) et crée des problèmes de caméra qui n’arrive pas à se placer correctement lorsqu’on verrouille le ciblage sur la tête. Cela est d’autant plus frustrant puisque tous les autres dragons du jeu ont plusieurs points de verrouillage plus facile à gérer, notamment sur le milieu du corps. Ce genre de frustrations pourrait démotiver plus d’un joueur et faire un peu de l’ombre à cette extension. Du temps, il en faudraShadow of the Erdtree ne fait pas les choses à moitié. La taille de cette extension est sans doute comparable à Phantom Liberty pour Cyberpunk 2077. En plus d’une nouvelle région conséquente à explorer, correspondant environ à 30% de la carte du jeu d’origine, et des nouveaux ennemis et boss mentionnés précédemment, le joueur a accès à une impressionnante nouvelle panoplie d’équipement, d’armes et de sorts. Ces derniers offrent d’ailleurs un véritable sentiment de puissance et rendent les ennemis du jeu de base assez faciles lorsque l’on y retourne. L’extension introduit aussi une nouvelle bande-son de qualité, qui se fond parfaitement dans l’ambiance du jeu. Finalement, ce sont plusieurs dizaines d’heures de jeu qui s’offrent aux joueurs les plus aguerris.
Note attribuée : 19/20
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