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Marvel's Midnight Suns | |||||
Suite aux premiers pas timides de Marvel dans les “presque-RPGs” avec les Gardiens de la Galaxie, un jeu encore très fortement axé sur l’action, l’univers des super-héros continue son exploration de notre genre préféré avec cette fois un jeu beaucoup plus orienté sur le côté stratégique développé par Firaxis Games, notamment connu pour les jeux Civilization et XCom. Midnight Suns propose une toute nouvelle aventure dans le monde de Marvel avec un style de jeu très différent des autres jeux de super-héros. Alors est-ce un pari réussi ? Nous allons le voir ci-dessous. Une histoire de vieille momie
Le jeu débute avec l’exhumation d’une vieille momie par le groupe des méchants, Hydra, les anti-héros du jeu. Cette dépouille se révèle en réalité être Lilith, la mère des démons, et avec un brin de magie noire et de botox la voilà de nouveau sur pieds, prête à semer le chaos à travers le monde. N’ayant pas l’intention de se laisser pulvériser sans rien faire, les Avengers cherchent une idée pour contrer cette résurrection inopportune. Docteur Strange demande alors de l’aide aux Midnight Suns, un groupe de d’jeuns “presque-héros”. Tous ensemble, ils passent temporairement du côté obscur de la force et utilisent eux aussi un rituel de résurrection pour ramener à la vie Hunter (le Chasseur), qui se révèle être l’enfant abandonné de Lilith. Et nous voilà plongés directement dans une guerre mère-enfant, autour desquels gravitent héros et anti-héros. Midnight Suns est donc un jeu appréciable pour ceux qui veulent se plonger dans l’univers de ces super-héros et les découvrir plus en profondeur. Il faut toutefois souligner que le jeu repose énormément sur les dialogues, donc si vous êtes allergiques aux discussions, il vaut mieux passer tout de suite votre chemin. Un avatar très bavard
Hunter, qui représente l’avatar du joueur et le héros principal, est tout nouveau dans le monde de Marvel et est entièrement personnalisable physiquement (choix du genre, apparence, vêtements…). Il reste toutefois pleinement actif dans l’aventure et les discussions. Il ne s’agit donc pas d’un avatar silencieux qui se contente d’observer, il a une place bien précise dans le déroulement du jeu. À travers lui (ou elle), le joueur est amené à faire des choix qui impactent ses relations avec les autres héros, même si cela n’influence pas vraiment l’aventure principale. En revanche, ces choix ont tendance à faire basculer Hunter du côté de la Lumière ou du côté des Ténèbres. Cet alignement sert surtout à obtenir certaines compétences ou tenues spéciales, mais n’a hélas pas d’autre impact sur le jeu. Un jeu à double vitesse Parlons maintenant un peu de la façon dont est construit le jeu. Le déroulement se fait en deux phases bien distinctes (détaillées ci-après) qui font avancer le temps, et donc l’histoire : il y a d’une part le quotidien et l’exploration de l’abbaye, et d’autre part, les missions.
L’abbaye sert de repère à notre groupe, et c’est d’ailleurs là que Hunter a été ressuscité. Elle a été bien sûr aménagée pour accommoder les besoins de nos héros, à commencer par un bar bien fourni, un bassin pour se détendre, un espace de fitness… mais aussi des équipements un peu plus sérieux comme des ordinateurs ultra modernes ou une carte en hologrammes de différentes régions.
Durant la journée, Hunter peut accéder à des missions en consultant la carte holographique de l’abbaye. Ces missions sont soit secondaires, et permettent de gagner des récompenses et de l’expérience, soit principales et font ainsi avancer l’histoire. Il est possible d’effectuer autant de missions secondaires que l’on veut entre chaque mission principale, mais on ne peut effectuer qu’une seule mission par jour. Des héros en forme de decks
Le jeu est orienté Card-RPG, c’est-à-dire que les combats reposent sur des cartes à jouer et la construction de decks. Cette dernière, propre à chaque héros, représente l’un des aspects le plus stratégique du jeu, même si cela est limité par le côté aléatoire de la pioche en combat. En effet, chaque héros possède des cartes uniques à partir desquelles il faut constituer un deck individuel de 8 cartes. Ensuite, lors des affrontements, les cartes de tous les participants sont mélangées pour former le deck de combat, et sont piochées aléatoirement pour définir les actions auxquelles le joueur a accès. Les héros possèdent quand même un niveau et quelques statistiques qui vont impacter la puissance de certaines cartes, la portée de certains effets, la distance à laquelle ils peuvent projeter les ennemis… Mais en réalité, c’est bien les cartes qui auront le plus grand impact sur les affrontements, il faut donc essayer de sélectionner les plus efficaces et les plus versatiles pour être prêts à toutes les situations. Hunter et ses compagnons peuvent aussi être personnalisés dans leurs tenues vestimentaires (armures de combat et vêtements du quotidien), et ce sans dépenser un sous à H&M. En effet, les tenues s’obtiennent gratuitement, par exemple en ouvrant certains coffres spéciaux dans l’abbaye. Il existe aussi de nombreuses palettes de couleurs pour chaque habit, ce qui permet à tous de trouver son bonheur. On peut même choisir leur maillot de bain, ce qui honnêtement n’a pas grand intérêt à part lorsqu’on les voit se la couler douce au bord de la piscine (et oui, nos héros ont la vie cool !). Hunter possède quelques options de personnalisations qui lui sont propres, comme sa coupe de cheveux, des lunettes… Des cartes et du tactics Abordons maintenant les combats, qui représentent le cœur de ce jeu, combinant efficacement deux archétypes de RPGs : stratégie et cartes.
Les combats se déroulent dans des zones d’affrontement, où l’emplacement des héros et des ennemis aura un grand impact sur son issue. Avant de lancer un combat, le joueur peut choisir quels sont les trois héros qui participeront. Il arrive toutefois que certains héros soient imposés par le scénario, avec notamment Hunter qui doit prendre part à la plupart des affrontements. Les missions secondaires, en revanche, sont définies avec un leader spécifique (même s'il est possible ultérieurement de le changer grâce aux recherches dans l'abbaye). La jauge d’armure, quant à elle, sert de protection supplémentaire et permet d’encaisser les attaques sans perdre de points de vie. Certaines cartes ou effets permettent de rétablir cette armure (ou même de repousser sa limite maximum temporairement) ce qui se révèle précieux pour garder vos alliés en bonne forme. Les ennemis qui possèdent des armures ont parfois des rôles particuliers, comme protéger un autre ennemi avec un bouclier. Dans ce cas, l’ennemi étant protégé ne peut pas être attaqué avant de briser l’armure de son protecteur. Deux phases s’alternent : celle des alliés et celle des ennemis. Durant la phase des ennemis, chacun d’entre eux va effectuer des actions à tour de rôle et le joueur ne peut rien faire à part observer. Durant la phase des alliés, le joueur prend la main et peut décider des actions à effectuer, sachant que ce tour concerne tous les héros en même temps (il n’y pas pas de tour individuel pour chaque héros) : utiliser une carte, changer une carte, se déplacer, utiliser un élément de l’environnement, utiliser un objet, finir le tour.
À la fin d’un tour ennemi, de nouveaux renforts peuvent arriver et renforcer leur équipe. Il faut donc essayer de réduire leur nombre le plus vite possible pour éviter d’être submergé. Les affrontements n’ont pas tous le même objectif, ce dernier étant défini avant le lancement du combat. Il peut s’agir d’éliminer tous les ennemis, de détruire un certain élément du décor ou au contraire en protéger un des attaques ennemies, ou bien de capturer une cible (en la mettant KO). Malgré ces légères différences, on en revient souvent à faire la même chose puisqu’il faut presque toujours défaire tous les ennemis du terrain. De même, la variété des environnements et des ennemis est assez limitée, donc à la longue les combats deviennent lassants. Surtout que la difficulté est assez modeste, à moins de se laisser submerger par un trop grand nombre d’adversaires. La seule chose qui apporte un peu de diversité est le choix de l’équipe de héros, chacun possédant un gameplay un peu particulier et permet donc de varier les stratégies. Les challenges les plus intéressants sont au final ceux liés à l’affinité entre Hunter et les autres héros. En effet, lorsque le niveau maximal d’amitié est atteint, un défi spécial se débloque pour le héros en question. Il se passe sous forme d’affrontement avec un deck prédéfini et un objectif très précis à accomplir en un seul tour. Il faut parfois de nombreux essais pour découvrir la stratégie adéquate pour y parvenir, mais heureusement, on peut recommencer autant de fois que nécessaire et il n’y a pas de game over possible (on peut simplement quitter le combat et recommencer plus tard si on ne trouve pas de solution). En récompense, les héros obtiennent leur “carte ultime”. Un peu rétros nos héros
Le jeu étant sorti sur les dernières consoles Next Gen, on peut en attendre des graphismes adéquats. Hélas, dès que la première tête d’un personnage s’affiche à l’écran, c’est un choc, et pas dans le bon sens… On a plutôt l’impression de regarder un jeu PS3. Ce n’est pas forcément moche, c’est juste peu convaincant, autant sur les textures que sur les expressions faciales. Une fois le choc passé, on s’habitue peu à peu à ce rendu et au final, on finit par l’oublier et on se concentre sur le reste, qui est plutôt correct. De toute façon, les environnements sont très limités puisque l’on n'explore que les alentours de l’abbaye, donc il n’y a pas grand chose à examiner. Du côté de l’environnement sonore, c’est tout à fait convaincant. Les dialogues sont entièrement doublés (et sous-titrés) dans différentes langues, dont le français, que ce soit durant les discussions à l’abbaye ou durant les combats. Les musiques, composées par Tim Wynn, ne sont pas en reste et accompagnent très bien chaque situation, restant lorsque nécessaire en arrière plan et prenant plus d’ampleur dans d’autres cas.
Note attribuée : 15/20
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