Final Fantasy IV Complete Collection | |||||
Si Final Fantasy IV est un épisode considéré le plus souvent comme l'un des plus réussis de la saga, c'est sans nul doute aussi celui qui a connu le plus de portages, remakes, versions ou rééditions divers et variés. 3-en-1 Final Fantasy IV Complete Collection réunit donc ces deux titres, dont les événements sont séparés grosso modo d'une vingtaine d'années, et intercale un « Interlude » faisant le lien, chronologiquement, entre les deux aventures. Globalement, la mise en images de cette compilation tire partie à la fois des remakes GBA, mais également des remakes PSP des deux premiers épisodes de la série. En effet, la mise au format 16/9 a imposé une remise à plat totale des graphismes, ce qui permet de suivre l'aventure de façon identique, au moins visuellement, du début à la fin.
Complete Collection se présente ainsi comme un gigantesque jeu, mais dont les trois éléments sont jouables tout à fait séparément. En effet, il est tout à fait possible de commencer directement par l'Interlude ou par n'importe quel chapitre des Années Suivantes. Mais, disons-le de suite, aucune sauvegarde ne pourra être passée d'un jeu à l'autre, que ce soit du jeu original à l'Interlude, ou de ce dernier aux Années Suivantes. Un point légèrement contrariant lorsqu'on se retrouve avec des personnages de niveau moindre 20 ans plus tard… Signalons juste en passant que cette compilation dispose d'un mode galerie permettant de débloquer aussi bien des artworks, les scènes cinématiques ou encore l'ensemble des musiques entendues tout au long des aventures (que ce soit en mode « classique » ou arrangé). Final Fantasy IV
Pour débuter, il nous faut parler un petit peu du jeu original. Son scénario, s'il peut paraître aujourd'hui un peu trivial, était en fait une petite révolution pour l'époque. C'était en effet le premier épisode de la saga à posséder une telle richesse, aussi bien dans la mise en scène que dans le traitement des personnages et l'évolution de leur caractère. Il faut dire qu'à l'époque, les scénaristes avaient créé un script tellement important qu'ils se sont très vite rendus compte qu'il ne tiendrait jamais sur une cartouche de Super Famicom. Ils n'ont donc gardé que l'essentiel ce qui n'empêche pas de sentir derrière un grand univers, très pensé et réfléchi, un véritable « background » pour le coup.
Sur PSP, nous avons droit, sans doute, à la version du jeu la plus aboutie. La refonte graphique est splendide, dans la droite lignée des deux premiers épisodes sortis à l'occasion des vingt ans de la saga : les décors, les sprites des personnages, ainsi que leurs portraits affichés lors des dialogues, sont d'une finesse assez incroyable. Cela n'a pour autant pas empêché les développeurs de garder une animation relativement rudimentaire, mais tellement expressive, ou encore, par exemple, de conserver la pixellisation intervenant à chaque rencontre aléatoire.
Si l'on met de côté cette adaptation visuelle pour la PSP, le jeu est quasiment livré dans son état original. On retrouvera donc avec un plaisir non dissimulé tous les protagonistes, ainsi que tous les passages mythiques qui émaillent le jeu de façon permanente.
Du côté des « nouveautés », même si ce terme n'est guère approprié comme vous allez le voir, il faut commencer par évoquer la bande son, réarrangée pour l'occasion par Junya Nakano, notamment connu pour son travail sur les épisodes X et XIII. Malheureusement, le résultat n'est pas franchement une réussite ici, les arrangements manquant globalement de punch.
Autres nouveautés, directement héritées des versions Wonderswan/GBA, une traduction en français, un bestiaire (d'ailleurs malheureusement distinct à chaque épisode), un donjon bonus et la possibilité de choisir les membres de son équipe juste avant le dernier donjon. Cette dernière option est plus un gadget, puisqu'on dispose normalement de la meilleure équipe ; seul Edge à la rigueur devra être remplacé par Yang (pour les joueurs un peu bourrins, dirons-nous). Quoiqu'il en soit, Final Fantasy IV, ainsi proposé, reste l'un des meilleurs RPG jamais créé. Il se suffit d'ailleurs à lui-même, malgré une durée de vie un brin faiblarde (une vingtaine d'heures environ), mais compensée par un challenge intéressant et une histoire qui tient en haleine de bout en bout. Interlude
Les événements de l'Interlude prennent place environ une année après la fin de Final Fantasy IV. Il faut noter par ailleurs que le gameplay de cet Interlude est identique à celui du jeu original et qu'il n'introduit pas les nouveautés que l'on pourra retrouver dans Les Années Suivantes.
Les graphismes et les musiques sont similaires pour tous les jeux de cette compilation et l'Interlude ne fait pas exception à cette règle. Les Années Suivantes Cette véritable suite narre les aventures de Céodore, le fils de Cécil et Rosa, âgé de 17 ans, alors qu'il s'engage dans les « Ailes Rouges » de Baron. La chute d'un météore, la réapparition des lunes et les actions d'une mystérieuse jeune fille vont cependant conduire notre jeune héros sur d'autres chemins. Plus globalement, ce sont tous les protagonistes du jeu original qui seront au rendez-vous à travers différents chapitres, tous distincts et ne se déroulant d'ailleurs pas forcément à la même époque. C'est bien là d'ailleurs une des principales gageure du jeu : le découpage en chapitres n'autorise guère de liberté au joueur et, à dire vrai, on a bien du mal à relier tout ça ensemble d'autant, il faut le dire, que ces chapitres peuvent être joués dans n'importe quel ordre (à l'exception des deux derniers).
Chaque histoire (une par personnage) dure environ 2 heures, et, une fois terminée, c'est comme si on repartait de zéro pour l'épisode suivant. Comble du paradoxe, ceci a pour résultat de rendre Céodore injouable pendant la totalité du jeu ! L'histoire, certes intéressante à suivre, semble ainsi très décousue et pour tout dire, dépourvue de véritable sens. Seuls les deux derniers chapitres parviennent à tirer leur épingle du jeu, mais un peu tard sans doute.
L'autre problème vient aussi du nombre restreint de zone qu'on nous fait traverser, et retraverser, car il n'est pas rare de devoir faire un donjon plusieurs fois de suite. En outre, les différents chapitres sont assez inégaux. Si les parties de Céodore et de Kaïn retiennent notre attention, d'autres sont nettement moins intéressantes, en particulier celles consacrées à Edward, Yang, ou encore Palom et Porom. Heureusement, certaines histoires viennent briser quelque peu la routine (notamment celle d'Edge, ou celle consacrée aux Sélénites), mais c'est de toute façon le tout dernier chapitre qui présente le plus d'intérêt. La difficulté du jeu est de plus assez aléatoire, on parvient parfois dans des lieux avec des monstres très simples pour se confronter finalement à un boss très difficile. Le soft ne donne en tout cas pas l'impression d'avoir été bien pensé de ce point de vue. Au niveau visuel, ce titre est donc identique aux deux autres, mis à part le fait que l'on puisse trouver de nouveaux artworks dessinés en guise de portraits lors des dialogues.
En revanche, Les Années Suivantes propose quelques nouveautés dans le gameplay. En premier lieu, le jeu tient compte des quatre phases de la lune (Nouvelle, Croissante, Pleine, Décroissante), qui influencent directement la puissance des coups. Ainsi, en phase Nouvelle, la magie blanche verra son efficacité réduite tandis que les coups spéciaux (comme le Saut de Kaïn) seront nettement améliorés.
Au niveau du système de combat, on remarquera également l'apparition de « coopérations », qui sont en fait de simples « extensions » – à l'ensemble des personnages – du « Tandem » de Palom et Porom. En effet, certains membres de votre équipe peuvent placer une attaque combinée, en général très puissante. Comme pour Palom et Porom, ces attaques ont le désavantage de consommer pas mal de MP pour chaque participant et surtout d'être abominablement lentes. En conséquence, il faut bien l'admettre, Les Années Suivantes sont très sympathiques, ont sans doute un bon postulat de base et de bonnes intentions, mais n'enchantent guère, la faute surtout à une histoire à la fois très décousue et trop linéaire. À l'instar des ajouts au gameplay, le jeu entier, s'il paraît plutôt prenant aux premiers abords, n'est en fin de compte ni nécessaire ni indispensable.
Note attribuée : 15/20
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