Seiken Densetsu 3 | |||||
Il existe des titres dont on a entendu parler et qui ont l'air alléchant, d'autres dont on ne voudrait jamais avoir entendu parler. Secret of Mana, appelé Seiken Densetsu 2 au Japon, fait partie de la première catégorie. Alors on a de bonnes raisons de penser que le troisième épisode de cette série doit l'être lui aussi. Mais parfois, cette espérance se retrouve déçue. Est-ce le cas ici? Voyons cela.... Une histoire ou plutôt des histoires.
Contrairement au premier Secret of Mana où l'histoire était gravée dans la roche, si on peut dire, sa suite propose six histoires parallèles, correspondant aux six personnages que l'on peut choisir au début, chacun ayant leur motivation propre. On retrouve dans ces six personnages:
Même si les scénarii ne sont pas un exemple d'originalité, car, au final, il s'agira d'empêcher la résurrection des dieux destructeurs, on suit avec un mélange d'insouciance et de plaisir les aventures de nos chers compères. On retrouvera cet humour, certes basique mais toujours efficace, qui avait fait le charme du premier Secret of Mana pour notre plus grand bonheur, car nombreux seront les passages comiques, comme la première excursion en voyage canon ou le passage sur le bateau fantôme. On remarque aussi que les moments tragiques sont introduits avec justesse et délicatesse dans la narration, se fondant ainsi dans l'histoire avec brio. Techniquement fort agréable. Gardons bien en mémoire que Seiken Densetsu 3 est un jeu sorti sur console 16-bits. Le jeu présente un rendu fort agréable à l'œil, offrant des couleurs tantôt chatoyantes ,tantôt sombres, le tout étant harmonieux. Le style graphique reste dans la marque "Secret of Mana", à savoir enfantin dans l'ensemble (même si cet épisode l'est moins que son prédécesseur). L'utilisation du mode 7 sur la carte du monde rend très bien, comme c'est souvent le cas à l'époque, avec ses effets de rotation parfois saisissants. L'animation n'est pas en reste, toujours dans le ton du jeu, avec ces petits délires, comme les attaques spéciales de Angela, très particulières par rapport à l'ambiance ou lorsque Carlie invoque des pièces d'échiquier pour attaquer. Les expressions des visages de nos héros seront succulentes, faisant alterner moments de rire et instants de tristesse. Les magies sont toutes jolies à voir, avec une escalade dans le visuel au fur et à mesure du jeu, tout du moins pour celles d'attaque. On se retrouve ainsi plongés dans cet univers délirant que nous propose ce Seiken Densetsu 3. Le titre se place aisément parmi les jeux les plus beaux de la console et montre une fois de plus que les graphismes en 2D n'ont rien à envier à ceux 3D et raviront les connaisseurs.
Pour la partie sonore, c'est du tout bon. Nous avons à faire à des musiques chaudes et joyeuses pour les moments de calme, comme les villes, ou ceux où les gags sont présents et des musiques plus sombres pour les passages importants de l'histoire. La bande-son s'accorde avec harmonie avec les évènements en scène, montrant encore la maitrise des programmateurs de l'époque pour faire de la musique de qualité. Au niveau des bruitages, l'ensemble est cohérent avec l'univers des Seiken Densetsu, à savoir peu réalistes, mais néanmoins agréables à l'oreille. On sent bien le travail sérieusement fait pour offrir aux joueurs un environnement sonore réussi et entrainant. Un bon vieux A-RPG de derrière les fagots.
Seiken Densetsu 3 est un bon vieux A-RPG des familles, vous avez le contrôle direct sur vos actions lors des combats. Contrairement à un Star Ocean, où vous avez aussi le contrôle, vous n'entrez pas dans l'écran de combat, mais les ennemis sont directement présents et actifs dans les lieux que vous visitez. Ainsi il vous suffira d'appuyer sur la touche action pour attaquer jusqu'à ce que mort s'ensuive. À la différence de son ainé, où il fallait maintenir la touche enfoncée pour charger ses attaques spéciales (principe qui, il faut le reconnaître, devient très lourd lorsqu'on atteignait le niveau 8 de puissance), ici, il y a une jauge qui se remplit à chaque coup porté. Il suffit alors d'appuyer sur le bouton d'annulation pour lancer son attaque spéciale. Cette jauge est séparée en trois niveaux, suivant la classe dans laquelle vous êtes (voir plus bas). Le timing se révèle primordial pour arriver à bien les placer, résultant dans un système de combat alliant le côté brutal à un petit effort stratégique.
Autre nouveauté, dans ce Seiken, vous aurez la possibilité de changer deux fois de classe, une fois au niveau 18, l'autre au niveau 38. Cela permet à vos personnages d'accéder à de nouvelles compétences, comme pour Lise qui acquiert la possibilité d'utiliser des magies d'altération d'état ou Duran qui peut utiliser des boucliers, par exemple. Ce système respecte jusque-là les bases du changement de classe. Mais voilà, vous avez le choix entre deux classes à chaque fois, une alignée sur la lumière, l'autre sur les ténèbres. De ce fait, vous n'aurez pas les mêmes compétences. Par exemple, prenons Lise et son premier changement de classe. Si vous choisissez d'aller vers la lumière (non, pas celle au bout du tunnel), Lise utilisera des magies pour augmenter vos statistiques. Sinon, par contre, vous allez vers le côté obscur, Lise se servira de magies qui diminuent les statistiques adverses. C'est là que le choix de votre équipe au départ devient important, car vous devrez choisir les classes pour avoir une équipe équilibrée. Par exemple, si vous avez Lise et Hawk dans la même équipe, vous pouvez aligner la première sur la lumière et le second sur les ténèbres, de cette façon, vous pourrez augmenter vos statistiques et diminuer celles des ennemis. Ceci n'est bien sûr qu'un exemple, mais vous devez prendre en compte ce qui se passera une fois vos classes choisies pour ne pas vous retrouver à beaucoup souffrir. Nous voilà en présence d'un système qui demande de la planification et, ce, dès le début de l'aventure. Difficulté et durée de vie.
La difficulté de ce Seiken dépend grandement du choix de votre premier personnage (celui qui a la fée dans sa tête) et du reste de l'équipe ensuite. Elle allait du moyen au très dur dans sa globalité, avec certains passages qui ne peuvent être passés sans une bonne séance de level-up. Comptez entre 20 et 30 heures pour venir à bout d'un scénario. Si, maintenant, vous essayez de tester toutes les combinaisons possibles d'équipe (personnages+classes), alors vous en avez pour quelques centaines d'heures de jeu fort appréciables.
Note attribuée : 17/20
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